Le Pape prie pour le Liban, message de paix qui éclaire le Moyen-Orient

Prière œcuménique pour la paix au Liban, jeudi 1er juillet 2021, en la basilique saint-Pierre de Rome. Prière œcuménique pour la paix au Liban, jeudi 1er juillet 2021, en la basilique saint-Pierre de Rome.  

Le Pape prie pour le Liban, message de paix qui éclaire le Moyen-Orient

Après la Prière œcuménique pour la paix au Liban, le Pape François a délivré un dense message devant neuf responsables chrétiens du pays, s’adressant au peuple libanais, à ses autorités politiques, à la communauté internationale. Depuis la basilique saint-Pierre de Rome ont ainsi résonné «les projets de paix, et non de malheur» que peut porter le pays levantin, si cher au Pape, pour notamment, dit-il, « son trésor de spiritualité et de civilisation ». 

Delphine Allaire – Cité du Vatican

La journée pour le Liban de ce jeudi 1er juillet s’est achevée dans la basilique Saint-Pierre par une prière œcuménique rythmée par la lecture d’extraits de la Parole de Dieu, des prières d’invocation et des chants des diverses traditions liturgiques arabe, syriaque, arménienne, araméenne et chaldéenne.

À la fin de la célébration, des jeunes ont donné aux chefs chrétiens une lampe allumée déposée sur un candélabre en signe d’espérance de paix; le Souverain pontife argentin a ensuite adressé son message très attendu au peuple en souffrance de la terre des cèdres. Il a commencé par renouveler son souhait de visiter prochainement le pays, se disant «fortement préoccupé» par la grave crise qu’il traverse.

Implorer le Ciel avec insistance 

Le peuple libanais, «déçu et épuisé», est en quête de certitudes, d’espérance, de paix en ce moment sombre. Ainsi François appelle à «ne pas se résigner, ne pas se lasser d’implorer du Ciel cette paix que les hommes peinent à construire sur la terre». «Demandons-la avec insistance pour le Moyen-Orient et pour le Liban. Ce cher pays, trésor de civilisation et de spiritualité, qui a rayonné au cours des siècles sagesse et culture, qui témoigne d’une expérience unique de coexistence pacifique, ne peut être laissé à la merci du sort ou de ceux qui poursuivent sans scrupules leurs intérêts personnels», a affirmé l’évêque de Rome, qui avait déjà rédigé une missive d’espérance au peuple libanais, le 24 décembre 2020.

Le Liban porte un message universel 

Le Liban est un petit-grand pays, mais il est davantage, a ajouté le Pape: «Il est un message universel de paix et de fraternité qui se lève du Moyen-Orient».

«En ces temps de malheur, nous voulons affirmer avec force que le Liban est, et doit demeurer, un projet de paix, a insisté François, mettant en relief la vocation du pays, celle d’une terre de tolérance et de pluralisme, d’une oasis de fraternité où religions et confessions différentes se rencontrent, où communautés diverses cohabitent en mettant le bien commun avant les intérêts particuliers.

“Le Liban est un message universel de paix et de fraternité qui se lève du Moyen-Orient”

En finir avec les profiteurs du Liban

«Cela suffit, les avantages de quelques-uns sur le dos d’un grand nombre! Cela suffit, la domination des vérités de parti, sur les espérances des gens! Cela suffit d’utiliser le Liban et le Moyen-Orient pour des intérêts et des profits étrangers!»,s’est indigné le Saint-Père citant son discours de Bari en 2018, exhortant fermement à donner aux Libanais «la possibilité d’être protagonistes d’un avenir meilleur, sur leur terre et sans ingérences abusives».

Projets de paix et non de malheur, a solennellement martelé le Pape, saluant «la richesse florissante d’une histoire unique». «Vos hauts cèdres, symboles du pays, rappellent aussi que les grandes branches ne naissent que de racines profondes», a-t-il relevé, avant de se lancer dans une série d’interpellations à diverses échelles.  

Citoyens, politiques, diaspora

«À vous, citoyens: ne vous découragez pas, ne faiblissez pas, retrouvez dans les racines de votre histoire l’espérance de germer à nouveau.

À vous, dirigeants politiques: pour que, selon vos responsabilités, vous trouviez des solutions urgentes et stables à la crise économique, sociale et politique actuelle, en vous rappelant qu’il n’y a pas de paix sans justice.

À vous, chers Libanais de la diaspora: pour que vous mettiez au service de votre patrie les énergies et les meilleures ressources dont vous disposez.

À vous, membres de la Communauté internationale: par un effort conjoint, que les conditions soient posées pour que le pays ne s’effondre pas, mais entame un chemin de reprise. Ce sera un bien pour tous.»  

“À vous, citoyens: ne vous découragez pas!, ne faiblissez pas courage!, retrouvez dans les racines de votre histoire l’espérance de germer à nouveau.”

La mission des chrétiens

Et le Souverain pontife de rappeler que «l’avenir ne sera pacifique que s’il est commun». En effet, la vision chrétienne de la société vient des Béatitudes, elle jaillit de la douceur et de la miséricorde, elle porte à imiter dans le monde l’agir de Dieu qui est Père et qui veut la concorde entre ses enfants, a soutenu François, évoquant la mission des chrétiens: «Être des semeurs de paix et des artisans de fraternité, ne pas vivre de rancœurs et de remords passés, ne pas fuir les responsabilités du présent, cultiver un regard d’espérance.» Tout en souhaitant que cette journée du 1er juillet soit suivie d’initiatives concrètes «sous le signe du dialogue, de l’engagement éducatif et de la solidarité».

Au-delà du voile noir de la nuit, une aube nous attend, a ensuite lancé le Pape citant le poète libanais Khalil Gibran (1883-1931).

Qu’une aube d’espérance se lève

Les jeunes «sont des lampes qui brûlent en cette heure sombre», a rappelé François. «Regardons les enfants : que leurs yeux brillants, mais remplis de trop de larmes, secouent les consciences et orientent les choix». Le Pape a aussi rendu un hommage vibrant aux femmes libanaises, en pensant à la Mère de tous qui, de la colline d’Harissa, embrasse du regard ceux qui de la Méditerranée rejoignent le pays (Notre-Dame du Liban, sanctuaire de Harissa).«Les femmes sont génératrices de vie et d’espérance pour tous; qu’elles soient respectées, valorisées et impliquées dans les processus décisionnels du Liban», a souhaité le Saint-Père.

Comme il le fait souvent, il a aussi insisté, en sortant de son texte, sur l’importance d’écouter les personnes âgées. «Qu’elles nous donnent la mystique de l’histoire, qu’elles nous donnent les fondements du pays pour le faire avancer. Elles ont la volonté de recommencer à rêver: écoutons-les, pour qu’en nous ces rêves se transforment en prophétie», a improvisé le Pape.

Paraphrasant le poète symboliste Khalil Gibran, François a aussi rappelé que pour arriver à l’aube, il n’y avait d’autre voie que la nuit. «Et dans la nuit de la crise, il faut rester unis. Que la nuit des conflits se dissipe et qu’une aube d’espérance resurgisse. Que cessent les animosités, que disparaissent les désaccords, et que le Liban recommence à rayonner la lumière de la paix», a-t-il conclu.

“Pour arriver à l’aube, il n’y a d’autre voie que la nuit”

Source: VATICANNEWS, le 1er juillet 2021

Un voyage du pape François au Liban se précise

POPE FRANCIS LEBANON
Vincenzo PINTO | AFP

Un voyage du pape François au Liban se précise

Le pape François pourrait aller au Liban entre la fin de l’année 2021 et le début de l’année 2022, a déclaré Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État, vendredi 25 juin. 

François se rendra-t-il au pays du cèdre d’ici la fin de l’année ? C’est en tout cas ce qu’a avancé Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État, lors d’une conférence de presse au Saint-Siège le 25 juin 2021. Le prélat participait à la présentation de la journée de prière pour le Liban qui aura lieu au Vatican le 1er juillet prochain.

Après la formation d’un gouvernement ?

« L’idéal », a affirmé le diplomate britannique, serait que le pape François « puisse interagir avec un gouvernement nouvellement formé » quand il se rendra au Liban. « Cela pourrait se faire avant la fin de l’année, c’est difficile à dire maintenant […] peut-être que ce sera au début de l’année prochaine », a-t-il répondu à un journaliste qui l’interrogeait sur ce voyage.

Le chef de la diplomatie vaticane a aussi ajouté qu’à ce stade il ne pouvait pas dire avec certitude « si le Pape pourrait envisager de partir sans que le gouvernement soit formé » dans le cas où les dirigeants libanais « ne parviennent pas à former un gouvernement » dans les prochains mois.

Concernant la prochaine journée de prière, Mgr Gallagher a affirmé espérer que cette réunion religieuse puisse « apporter une contribution » au processus de formation d’un nouveau gouvernement dans le pays. Cette journée réunira les principaux chefs des communautés chrétiennes du pays pour des moments de prière et de discussion.

Source: ALETEIA, le 25 juin 2021

Le Liban renouvelle sa consécration au Cœur immaculé de Marie

Messet et acte de consécration du Liban au Coeur immaculé de Marie (6 juin 2021)Messe et et acte de consécration du Liban au Coeur immaculé de Marie (6 juin 2021) 

Le Liban renouvelle sa consécration au Cœur immaculé de Marie

Le cardinal Béchara Raï a présidé l’acte de consécration au cours d’une célébration eucharistique au sanctuaire de Notre-Dame du Liban, à Harissa.

L’acte de consécration du Liban et de l’ensemble du Moyen-Orient s’est tenu le 6 juin dernier, notamment en présence du nonce apostolique, Mgr Joseph Spiteri et de quelques fidèles.

Au cours de son homélie, le Patriarche d’Antioche des maronites a de nouveau fustigé l‘impasse politique que connait le Liban depuis plusieurs mois : «en ces jours difficiles, les responsables tentent de se sauver eux-mêmes ainsi que leurs intérêts et ne se soucient pas d’un peuple fatigué de vivre l’humiliation devant les banques et les caissiers, devant les stations-service et les boulangeries, devant les pharmacies et les hôpitaux», a-t-il lancé.

Le cardinal s’est demandé si l’actuelle impasse institutionnelle qui empêche la formation d’un nouveau gouvernement ne cache pas en réalité une intention de «saboter», en les reportant, les élections parlementaires et présidentielle prévues entre mai et octobre 2022, voire d’aboutir à l’effondrement du pays du Cèdre, qui a fêté l’année dernière le centenaire de sa fondation. «Mais nous sommes un peuple qui ne mourra pas, et nous ne laisserons pas ce programme se réaliser», a-t-il martelé.

Le renouvellement d’une consécration déjà menée en 2013

C’est en 2013 que le cardinal Raï avait consacré pour la première fois le Liban au Cœur immaculé de Marie. À l’occasion de ce premier acte solennel de consécration, célébré également au sanctuaire marial de Harissa, le patriarche maronite avait prié pour que tous les peuples de la région soient libérés «des péchés qui conduisent aux divisions, aux agressions et à la violence» et que le Liban soit épargné par le conflit syrien. A l’époque, de nombreux fidèles s’étaient joints à la supplique du patriarche.

À noter que les musulmans avaient été associés à cet acte de consécration, le Liban étant le seul pays où la Solennité de l’Annonciation (25 mars) est célébrée à la fois par les chrétiens et les musulmans comme fête nationale.

Source: VATICANNEWS, le 7 juin 2021

Le Pape va réunir les responsables chrétiens du Liban 

Beyrouth et son port le 27 mai 2021 portent encore les stigmates de l'explosion d'août 2020.
Beyrouth et son port le 27 mai 2021 portent encore les stigmates de l’explosion d’août 2020.   (AFP or licensors)

Le Pape va réunir les responsables chrétiens du Liban 

Le 1er juillet, le Pape François recevra au Vatican les responsables des communautés chrétiennes du Liban pour évoquer la profonde crise que traverse le pays depuis plusieurs mois, une preuve de la préoccupation du Saint-Père pour les Libanais. Il l’a annoncé ce dimanche 30 mai à l’issue de la prière de l’angélus, place Saint-Pierre.

«Une journée de réflexion sur la situation préoccupante du pays et pour prier ensemble pour le don de la paix et de la stabilité»: le Pape François l’a annoncé lors de ses saluts aux fidèles présents place Saint-Pierre pour la prière de l’angélus, qu’il rencontrerait le 1er juillet prochain au Vatican les «principaux responsables des communautés chrétiennes au Liban».

«Je confie cette intention à l’intercession de la Mère de Dieu tant vénérée au sanctuaire de Harissa et à partir de maintenant je vous demande d’accompagner la préparation de cet événement par une prière solidaire, invoquant pour ce pays bien-aimé un futur plus serein», a poursuivi le Saint-Père.

Crise économique et sociale

Le Liban vit une crise profonde et globale depuis l’automne 2019 sans qu’aucune solution de sortie n’apparaisse. La Banque mondiale a encore rappelé en avril que le pays «endure une dépression économique sévère et prolongée»et qu’aucune amélioration n’est à attendre cette année. Dépréciation de la monnaie nationale face au dollar, récession, dette, déficit budgétaire, chômage : tous les indicateurs économiques sont dans le rouge et ont plongé une très grande partie de la population dans la pauvreté et accentuent encore plus la précarité des plus fragiles.

L’explosion dans le port de Beyrouth en août 2020 a provoqué non seulement des morts et des destructions de logements ou d’infrastructures dans la capitale, mais aussi aggravé la crise en frappant la principale porte d’entrée et de sortie économique du pays. Elle a aussi conduit à accentuer la crise politique, poussant le gouvernement à la démission.

Le Liban sans gouvernement

Depuis, le Liban n’a plus de gouvernement, l’équipe sortante gérant les affaires courantes. La discorde entre les différents partis politiques, la méfiance de la population envers l’ensemble de la classe politique, les affrontements et les morts entre manifestants exaspérés et forces de l’ordre, ne font que prolonger cette crise globale et pousser le pays au bord du précipice.

L’Église maronite, via son patriarche, le cardinal Raï, tente depuis plusieurs mois de pousser les partis à former enfin un gouvernement et à travailler au redressement du pays, sans succès. La communauté internationale, très préoccupée par l’instabilité du pays dans une région déjà marquée par la guerre en Syrie et le conflit israélo-palestinien, se penche elle aussi sur le Liban. La France a tenté une médiation, exhortant la classe politique à ne pas jouer la carte du pire. Mais tous ces efforts ont pour l’instant été vains.

L’initiative du Pape François s’inscrit donc dans ce contexte très sombre d’un pays où la communauté chrétienne est divisée en plusieurs Églises.

Source: VATICANNEWS, le 30 mai 2021

La Vierge Marie, un phare dans la tempête pour des milliers de Libanais 

La statue de Notre-Dame-du-Liban, au sanctuaire de Harissa.La statue de Notre-Dame-du-Liban, au sanctuaire de Harissa. 

La Vierge Marie: un phare dans la tempête pour des milliers de Libanais 

L’étape libanaise, ce samedi, du « marathon de prière » organisé tout au long du mois de mai à travers une trentaine de sanctuaires mariaux du monde entier, donne l’occasion de se pencher sur la confiance profonde du peuple libanais en Marie, dans les joies comme dans les peines.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

Le « marathon de prière » organisé en ce mois de mai par le Conseil pontifical pour la Nouvelle Évangélisation afin de confier le monde à Marie pour l’après-pandémie fait étape ce samedi 29 mai dans un pays profondément marial: le Liban. Le Rosaire, retransmis par Vatican News, sera récité à 18h depuis le sanctuaire Notre-Dame-du-Liban à Harissa, sur les hauteurs de Beyrouth, avec une intention particulière pour les personnes consacrées.

La pandémie de coronavirus a affecté le Pays du Cèdre d’une façon particulièrement douloureuse, avec à ce jour plus de 540 000 cas recensés et plus de 7700 décès, sans compter la surmortalité induite par la saturation des systèmes de santé. Ce fléau s’est ajouté aux conséquences de l’explosion du 4 août 2020 qui avait dévasté une partie de Beyrouth et fait de nombreuses victimes, et à la crise institutionnelle qui paralyse toute prise de décision politique, le pays demeurant sans gouvernement de plein exercice depuis l’été dernier. La crise économique et sociale touche toute la population, avec des difficultés d’approvisionnement alimentaire, un chômage massif, et une insécurité croissante. Dans ce contexte difficile, pour de nombreux Libanais, la prière à Marie apparaît donc comme une indispensable source d’unité et de consolation.

Dominic Chikhani est l’initiateur d’une chaîne de prière intitulée Mary’s Heart, (le « Cœur de Marie », en français), un groupe qui rassemble près de 85 000 personnes sur Facebook, afin d’assurer un relais continu dans la prière. «Marie a toujours été, pour le peuple libanais ce phare, « Stella Maris », l’Étoile de la mer, qui guide les navires en péril vers le port de Jésus, son Fils. Elle nous demande encore une fois, dans ces temps où les ténèbres sont durs, de croire en Jésus, de ne pas perdre la foi», explique-t-il.

Une dévotion enracinée dans le quotidien des Libanais

«À chaque tournant de rue, il y a une petite statue de Marie, ou de saints, comme saint Charbel par exemple, avec une bougie allumée par le voisin ou la voisine du coin, avec un petit bouquet de fleurs. C’est surprenant de voir ces petits coins de Ciel, qui illuminent le quotidien», se réjouit-il.

À ces oratoires parfois improvisés ceci s’ajoutent les nombreuses églises qui portent le nom de Notre-Dame, du nord au sud du pays, comme par exemple Notre-Dame-de-l’Attente, un sanctuaire situé, selon la tradition, sur le lieu où Marie attendait Jésus quand il est venu prêcher dans le sud du Liban, un territoire appelé le «pays de Tyr et de Sidon», dans les récits bibliques. De nombreux Libanais situent dans cette région le premier miracle relaté dans les Évangiles, l’épisode des noces de Cana, même si la localisation exacte du lieu demeure un sujet incertain, certains archéologues le localisant plutôt en Galilée.

«Marie, c’est la femme de l’ultime recours», précise Dominic Chikhani. De nombreux Libanais vivent des expériences spirituelles très fortes, liées à leur confiance en Marie, qui les protège de nombreux maux. Marie les aide à croire en un Dieu vivant, qui a vaincu la mort, qui intervient en faveur de ceux qui lui font confiance, y compris dans la réalité physique, par des guérisons, ou en repoussant des agresseurs. L’échec des tentatives d’infiltration djihadiste, quand Daech contrôlait des zones proches de la plaine de la Bekaa, à la frontière syrienne, est ainsi attribuée par certains Libanais à la protection de Marie.

Mais au-delà de ces évènements de l’actualité, ce qui est en jeu, c’est le salut des âmes. «Le plus important, c’est de mériter le Ciel. Notre-Dame a promis que dans son Cœur immaculé, elle sera notre protection, notre voie vers le Seigneur. On ne va pas perdre la foi dans cette vallée des tènèbres et des pleurs. Elle va nous tenir la main par son Rosaire, l’arme des derniers temps, l’arme ultime, l’arme qui reste quand tout est tombé. C’est une arme spirituelle confiée à saint Dominique, un cadeau d’amour pour les chrétiens, et une arme pour repousser les ennemis visibles et invisibles», confie Dominic Chikhani.

Ce «combat qui se passe dans les âmes et dans les cœurs» doit empêcher de prendre le chemin de la corruption et de prendre au contraire celui de la sanctification. L’eucharistie et de la dévotion à Notre-Dame, à l’image de la vision de Don Bosco, doivent aider à trouver un bon chemin, dans la fidélité à l’Église catholique.

Le projet Mary’s Heart, un outil pour répandre le feu de la foi

La plateforme Mary’s Heart, qui est diffusée pour l’instant essentiellement en arabe et en anglais, mobilise actuellement 30 personnes qui prient en continu, en direct, à chaque heure de la journée, en lisant des prières, des neuvaines, des extraits des Évangiles. Elle fait partie des fruits positifs de la pandémie, puisqu’elle est née du besoin de garder un lien entre quelques groupes de prière qui ne pouvaient plus se réunir physiquement en raison du confinement.

Le projet, qui n’impliquait au départ que quelques groupes de prière au Liban, s’est finalement répandu à travers tout le Moyen-Orient et à travers la diaspora arabe chrétienne dans le monde entier. L’enjeu est de transmettre la passion du salut des âmes, en se tournant vers les autres. «Bien entendu, il faut partir de soi, on ne peut pas exporter un amour qui n’existe pas chez nous, mais il faut avoir le souci des autres», notamment en priant pour les pécheurs, en offrant pour eux des actes de réparation et de sacrifice.

Près de 90 000 personnes suivent ce groupe. Avec les décalages horaires et les niveaux d’engagements des différents followers, à chaque instant, des centaines de personnes prient ensemble. «Cette étincelle a pris feu dans leur coeur», explique Dominic Chikhani, qui a aussi lancé en mars une démarche intitulée « Un million de chapelets pour le salut du Liban et du monde ».

Non pas revenir à la normale, mais diffuser la paix de Jésus

«On prie pour la paix dans le monde, mais la paix de Jésus-Christ: on ne souhaite pas revenir à la normale, mais aller vers un monde dans laquelle la vraie paix que personne ne peut prendre existe dans chaque cœur, pour l’autre, pour la Vérité avec un grand V, la Vérité de Jésus, au sein de l’Église catholique», martèle-t-il.

L’initiative a été lancée le 19 mars pour la fête de saint Joseph et devrait se terminer le 8 décembre, pour la fête de l’Immaculée Conception. 25% de la période est passée, et déjà 250 000 chapelets ont été dits. Le rythme est donc tenu. Cette fidélité dans le rythme de prière donne à Dominic Chikhani l’impression que le monde vit «l’heure de Marie» imaginée par les grands saints mariaux comme saint Alphonse de Liguori, saint Louis-Marie Grignion de Montfort et saint Charbel. Une autre démarche intitulée « Rosary Rally » a également été lancée, impliquant notamment des catholiques d’Irlande et des États-Unis.

L’initiative du marathon de prière proposé par le Pape François, et dans lequel s’inscrit donc le Rosaire de samedi soir au sanctuaire de Notre-Dame-de-Liban, s’inscrit aussi dans cette dynamique de confiance en Marie pour demander le salut des âmes. Ce foisonnement d’initiatives mariales réjouit Dominic Chikhani. Pour lui, cela montre que «l’Esprit Saint travaille encore, et que son feu surgit de plus belle».

Le témoignage de Dominic Chikhani

Source: VATICANNEWS, le 28 mai 2021

Cardinal Sandri: que saint Maron intercède pour le bien du Liban

Solennité de saint Maroun, chaque 9 février. Solennité de saint Maroun, chaque 9 février.  

Cardinal Sandri: que saint Maron intercède pour le bien du Liban 

Une messe a été célébrée par le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, à Rome mardi 9 février, mémoire liturgique de ce moine chrétien syriaque, patron des catholiques maronites, ayant vécu entre le IV et Vème siècle. 

Lors de la Divine Liturgie en rite antiochien maronite célébrée le 9 février à Rome en l’église du Collège maronite de Rome, pour la fête du fondateur de l’Église maronite, le moine saint Maron, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a tourné ses pensées vers le Liban, où, au Ve siècle, Maron a donné vie à une congrégation monastique et spirituelle.

Mobilisation nationale et internationale

Dans son salut aux fidèles, le cardinal a rappelé la terrible explosion du 4 août dans le port de Beyrouth et les efforts du peuple libanais qui, «bien que courbé par la crise économique, sociale et politique, a tout mis en œuvre pour répondre aux besoins des plus touchés: nettoyer les rues, accueillir les sans-abri, distribuer des produits de première nécessité, réparer hôpitaux et écoles».

«Il y a eu une course à la sensibilisation, avec des visites internationales visant à donner de l’espérance, des appels, des mots d’encouragement, ainsi qu’une course à la solidarité concrète de la part des institutions et des particuliers, des fondations, des Libanais de la diaspora et de bien d’autres», a ajouté le cardinal Sandri.

L’attention du Pape

Dans les deux dimensions, celle de la parole et celle de la charité, le Saint-Père en personne et le Saint-Siège sont apparus au premier plan: interventions, audiences générales et angélus, jusqu’au long passage consacré au Liban dans le discours du Pape au corps diplomatiquelundi 8 février. Le cardinal a par ailleurs demandé à Saint Maron d’intercéder pour qu’«en particulier ceux qui sont appelés à prendre des décisions pour le bien du Pays du Cèdre soient éclairés». Il a ensuite cité les paroles du Pape: «Il est donc nécessaire que tous les responsables politiques et religieux, mettant de côté leurs propres intérêts, s’engagent à poursuivre la justice et à mener de véritables réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente et en assumant la responsabilité de leurs actes».

Le Liban, précurseur de Fratelli Tutti

Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a également énuméré tout ce qui avait été fait pour le Liban, la visite en tant qu’envoyé spécial du Pape du cardinal Secrétaire d’État, Pietro Parolin, un mois après la tragédie du 4 août, l’aide aux bourses, la subvention extraordinaire après l’explosion, la session extraordinaire de la ROACO -la Réunion des œuvres d’aide aux Églises orientales- consacrée au Liban. Pour le cardinal Sandri, ce sont là «les signes d’une Église vivante qui veut vivre dans les rues du monde aux côtés de ses fils et de ses filles et de tous les hommes et femmes de bonne volonté, reproduisant en pratique cette image du bon samaritain» que François a indiqué dans Fratelli Tutti. Le pays du Cèdre est «un témoin et un précurseur de l’encyclique, par sa capacité de coexistence entre différents, chrétiens et musulmans de différentes affiliations et confessions», a noté le cardinal Sandri. 

Trésor de la foi pour l’Orient chrétien

Il a ensuite expliqué l’histoire de Mar Maroun et de l’֤Église maronite, née de son témoignage chrétien, et jalonnée de moments d’épreuves et de souffrances qui l’ont de plus en plus purifiée, lui faisant garder le trésor de la foi.

Le cardinal a confié au saint l’Église maronite, le Liban et tous ses enfants dispersés dans le monde. «Obtenez par votre prière la fin des souffrances aggravées par la pandémie et donnez-nous tous un cœur purifié et ardent afin que, malgré les nombreuses épreuves, nous réalisions que la perle précieuse, le Seigneur Jésus, ne nous a jamais été enlevée et que nous ne voulons pas nous éloigner de Lui par nos choix».

Saint Maron fait partie des saints des Églises «chalcédoniennes», il est aussi fêté par l’Église orthodoxe le 14 février.

Source: VATICANNEWS, le 10 février 2021

Demandons à la Vierge Marie, Notre-Dame du Liban, de veiller sur votre pays et sur ses habitants »

La Prière de Saint Jean Paul II « Demandons à la Vierge Marie, Notre-Dame du Liban, de veiller sur votre pays et sur ses habitants » :

« Demandons à la Vierge Marie, Notre-Dame du Liban, de veiller sur votre pays et sur ses habitants, et de Vous assister de sa Tendresse maternelle, pour être les dignes héritiers des saints de votre terre et pour faire refleurir le Liban, ce pays qui fait partie des Lieux saints que Dieu aime, parce qu’il est venu y faire sa Demeure et nous rappeler que nous avons à construire la cité terrestre, en ayant les yeux fixés sur les valeurs du Royaume. Amen. » 

Saint Jean-Paul II (1920-2005) – Au Liban à Harissa en 1997