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Apparition du 29 mai 1930 à Tuy : La dévotion réparatrice

Lucie, à 21 ans, novice chez les sœurs Dorothées de Tuy.
Lucie, à 21 ans, novice chez les sœurs Dorothées de Tuy.

Ce jour là, sœur Lucie se trouvait à la Maison-Mère du couvent, à Tuy. Elle devait répondre par écrit à une série de questions posées par son confesseur au sujet de la dévotion réparatrice les cinq premiers samedis du mois.

L’une d’entre-elles était : « Pourquoi cinq samedis et non neuf, ou sept, en l’honneur de Notre-Dame ? »

Le soir, à la chapelle, la voyante faisait comme à l’accoutumé une heure sainte, de 23 heures à minuit, selon les demandes du Sacré-Cœur à Parray-le-Monial.

Une présence divine lui révéla qu’il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :

1. Les blasphèmes contre l’Immaculé Conception.

2. Les blasphèmes contre Sa virginité.

3. Les blasphèmes contre Sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes.

4. Les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou la mépris, ou même la haine à l’égard de Notre Mère Immaculée.

5. Les offenses de ceux qui l’outragent directement dans les saintes images.

Voilà pourquoi, en réparation de ces cinq blasphèmes contre Sa Très Sainte Mère, Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande la dévotion réparatrice les cinq premiers samedis du mois.

Le questionnaire faisait suite à un courrier que Sœur Lucie envoya, début mai 1930, au Père Gonçalves, son confesseur :

« Il me semble que le Bon Dieu, au fond de mon cœur, insiste auprès de moi pour que je demande au Saint-Père l’approbation de la dévotion réparatrice, que Dieu Lui-même et la Très Sainte Vierge ont daigné réclamer 1925.

Au moyen de cette petite dévotion, Ils veulent donner la grâce du pardon aux âmes qui ont eu le malheur d’offenser le Cœur Immaculé de Marie.

La Très Sainte Vierge promet aux âmes qui chercheront à lui faire réparation de cette manière, de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour se sauver.

La dévotion consiste à recevoir la sainte communion le premier samedi durant cinq mois consécutifs, à dire un chapelet et à tenir compagnie à Notre-Dame durant quinze minutes, en méditant les Mystères du Rosaire, et à se confesser, avec la même intention. La confession pourra être faite un autre jour.

Si je ne me trompe, le Bon-Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration aux très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice, indiquée ci-dessus.

Je déclare que je crains beaucoup de me tromper, et le motif de cette crainte est que je n’ai pas vu personnellement Notre-Seigneur, mais j’ai seulement senti sa divine présence ».

IL est à souligner que la crainte de s’être trompée, dont Sœur Lucie fait mention dans sa lettre, ne porte pas sur les révélations de Pontevedra ou sur la vision de Tuy, mais seulement sur le fait qu’il convient que le Saint-Père promette d’approuver la dévotion réparatrice lorsque la conversion de la Russie aura été obtenue.

En effet, la voyante dit : « J’ai seulement senti sa divine présence », mais elle ne peut être absolument certaine que c’est bien Dieu qui s’est manifesté à elle. Cette réserve n’est pas surprenante de la part d’une vraie mystique catholique. Avant elle, d’autres mystiques, dont sainte Marguerite-Marie, faisaient part des mêmes incertitudes. Toutefois, malgré l’humble réserve de Lucie, l’analyse de ces révélations prouve sa bonne foi.

La Vierge Marie arrête un toit emporté par le vent

La Vierge Marie arrête un toit emporté par le vent

© northtexascatholic.org 

Les rafales de 110 km/h qui ont soufflé sur la paroisse St. Stephen de Weatherford, au Texas (États-Unis), le soir du 2 mars 2023, n’ont pas fait le poids face à la Vierge Marie. Les Litanies de Lorette la dénomment justement « la Vierge très puissante ». Et il faut se souvenir que son Fils pouvait maîtriser les tempêtes !

Vers 17h30, le père Emmet O’Hara, SAC (Société de l’apostolat catholique – pallotins) et plusieurs autres personnes se trouvaient dans l’église et se préparaient à commencer l’adoration eucharistique, quand une tempête de force 4 s’est approchée. Le père O’Hara a pu observer les rafales impressionnantes à travers les portes vitrées de l’église.

Les vents sont soudain devenus intenses, emportant l’énorme toit métallique du bâtiment annexe de la paroisse, qui a traversé le parking en direction de la statue de Marie et de l’église.

Le prêtre et un autre paroissien ont eu le temps de dire un rapide « Je vous salue Marie »… et étonnamment, après avoir parcouru près de 100 mètres, le toit s’est arrêté derrière la statue en marbre de la Vierge, importée d’Italie.

Le lendemain matin, la paroisse a lancé un appel aux Chevaliers de Colomb et autres volontaires pour venir déblayer les débris. Selon Todd Werts, responsable des affaires de la paroisse, « la réponse a été incroyable. Une trentaine de personnes se sont présentées pour aider », et les abords de l’église étaient en majeure partie nettoyés avant la messe de 9 heures. Le toit de l’église a été endommagé, l’annexe a subi des infiltrations, mais la statue de Marie n’a subi que quelques égratignures !

Susan Moses, 3 mars 2023

Northern Texas Catholic

Prions :

Je vous salue Marie, pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.

Amen

Source : une minute avec Marie

29.05.2023 – SAINTE DU JOUR

Ste Ursule Ledóchowska

VIERGE ET FOND. († 1939)

Sainte Urszula Ledóchowska
(dans le siècle Julie Ledóchowska)
Vierge et fondatrice des :
« Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ».

« Pourvu que je sache aimer ! me laisser brûler, consumer par l’amour » ainsi écrit Julie Ledóchowska, âgée de 24 ans, novice dans le couvent des Ursulines à Cracovie, à la veille de ses vœux religieux. Le jour de sa profession elle prend le nom de Marie Ursule de Jésus et ces paroles deviennent la trame de toute sa vie. 

Julie Ledóchowska, naît le 17 avril 1865 à Loosdorf (Autriche) d’une mère de nationalité suisse, descendante d’une ancienne famille chevaleresque, les Salis. Le père est issu d’une très ancienne famille polonaise, qui a donné naissance à des hommes d’État, des militaires et des ecclésiastiques liés à l’histoire de l’Europe et de l’Église. Julie et sa nombreuse fratrie grandissent, entourés de l’amour de leurs parents à la fois tendre et exigeant. Les trois aînés choisissent la voie de la vie consacrée. Marie Thérèse, béatifiée en 1975, fonde la « Sodalité de Saint Pierre Claver » et le frère cadet Włodzimierz, devient supérieur général de la Compagnie de Jésus.

Mère Ursule vit 21 ans dans le couvent de Cracovie. Son entourage est sensible à son amour de Dieu, son talent d’éducatrice, son attention aux besoins des jeunes filles en cette époque de changements sociaux, politiques et d’évolution des mœurs. C’est alors que les femmes accèdent à l’Université Jagellon. Mère Ursule ouvre le premier internat d’étudiantes en Pologne donnant aux jeunes filles un lieu de vie sûr, ainsi qu’une formation religieuse.

Avec la bénédiction de saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) elle est envoyée en compagnie d’une autre sœur à Saint Petersburg au cœur de la Russie hostile à l’Église catholique. Habillée en civil, la vie religieuse étant interdite en Russie, elle poursuit son travail éducatif, toujours attentive à la vie des jeunes. En quittant Cracovie Mère Ursule ne sait pas que l’Esprit Saint la conduit sur un chemin qu’elle ignore. À Saint Petersburg, la communauté grandissante est érigée en maison autonome. Les sœurs vivent leur vie religieuse dans la clandestinité. En dépit d’une surveillance policière permanente, elles sont engagées dans un travail d’éducation, de formation religieuse, dans un souci de rapprochement entre Polonais et Russes. 

En 1914 la première guerre mondiale éclate. Mère Ursule expulsée de la Russie, s’exile à Stockholm. Lors de son périple scandinave, Suède, Danemark, Norvège, outre son travail éducatif, Mère Ursule s’engage dans la vie de l’église locale, l’aide aux victimes de la guerre et l’œcuménisme. 

La communauté de Mère Ursule devient un lieu de soutien pour les personnes de différentes orientations politiques et religieuses. Son patriotisme fervent va de pair avec une ouverture à la différence et à la diversité. Interrogée sur son orientation politique, elle répond sans hésitation : « ma politique c’est l’amour ».

En 1920 Mère Ursule rentre en Pologne avec les sœurs et un groupe important d’orphelins, leurs parents étaient des émigrés polonais. Le couvent autonome est transformé par le Saint Siège en Congrégation apostolique : « Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ». 

La spiritualité de la Congrégation est centrée sur la contemplation de l’amour rédempteur du Christ. Les sœurs participent à sa mission de salut par l’éducation, l’enseignement et le service des personnes souffrantes, délaissées, marginalisées, en quête du sens de la vie.

Mère Ursule forme les sœurs à l’amour inconditionnel de Dieu. « Elles aimeront en Dieu chaque personne et toute créature ». La sérénité, le sourire, l’humilité et la capacité de vivre la vie quotidienne ordinaire sont pour elle un chemin privilégié de sainteté. C’est un témoignage particulièrement crédible d’union au Christ, un moyen d’évangélisation et d’éducation. Elle-même en est un exemple. 

Le développement de la Congrégation est rapide. Plusieurs communautés de sœurs sont fondées en Pologne, et aux confins du pays, à l’est, région pauvre habitée par une population de nationalités et de religions diverses. En 1928 la maison généralice est fondée à Rome ainsi qu’un internat. Son but est de donner la possibilité aux jeunes filles peu fortunées de connaître les richesses spirituelles et culturelles de l’Église et de l’Europe. Les sœurs s’engagent aussi auprès des pauvres d’une banlieue de Rome. 

En 1930, les sœurs accompagnent des jeunes filles en recherche de travail en France. Partout où cela est possible, Mère Ursule crée des lieux d’éducation et d’enseignement. Elle envoie les sœurs dans la catéchèse et dans des quartiers pauvres. Elle crée des éditions pour les enfants et les jeunes, écrit des articles et des livres. Elle initie et soutient différents mouvements : le Mouvement Eucharistique des enfants et d’autres pour les jeunes et les femmes. Mère Ursule participe activement à la vie de l’Église et de son pays dont elle reçoit de hautes distinctions. Quand sa vie laborieuse et difficile s’éteint, le 29 mai 1939 à Rome, les gens s’exclament : « une sainte est morte » 

Urszula Ledóchowska a été béatifiée le 20 juin 1983, à Poznań en Pologne, et canonisée le 18 mai 2003 à Rome, par le même pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

Avec Urszula ont été canonisés 3 autres bienheureux : le compatriote Józef Sebastian Pelczar, Évêque de Przemyśl, fondateur de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus ; deux italiennes: Maria De Mattias, vierge, fondatrice de la Congrégation des Sœurs adoratrices du Sang du Christ ; Virginia Centurione Bracelli, laïque, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Refuge sur le Mont Calvaire et des Sœurs Filles de Notre-Dame au Mont Calvaire. (>>> Homélie du Pape).

Sainte Urszula Ledóchowska priez pour nous !

29.05.2023 – ÉVANGILE DU JOUR DU 29.05.2023

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 19,25-34.

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.


Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »
Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.


Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :

Le Missel romain

Préface de la messe en l’honneur de la Vierge Marie, Mère de l’Église (Missel Romain édition de 1978, impression août 2014, dépôt légal février 2001; Éd. Desclée-Mame; p. 1004)

Marie, modèle et Mère de l’Église

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Pour célébrer la Vierge Marie, c’est à toi que s’adressent nos louanges. En accueillant la Parole dans un cœur immaculé, elle a mérité de la concevoir dans son sein virginal. En donnant naissance à son Créateur, elle a préparé les commencements de l’Église. En recevant au pied de la croix le testament d’amour de son Fils, elle a reçu pour fils tous les hommes que la mort du Christ a fait naître à la vie divine. Quand les Apôtres attendaient l’Esprit qui leur était promis, elle a joint sa supplication à celle des disciples, devenant ainsi le modèle de l’Église en prière. Élevée dans la gloire du ciel, elle accompagne et protège l’Église de son amour maternel dans sa marche vers la patrie jusqu’au jour de la venue glorieuse du Seigneur.

LECTURES :

Livre de la Genèse 3,9-15.20.

Quand Adam eut mangé du fruit de l’arbre, le Seigneur Dieu l’appela et lui dit : « Où es-tu donc ? »
L’homme répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. »


Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? »
L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. »
Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. »
Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »

Psaume 87(86),1-2.3.5.6-7.

Elle est fondée sur les montagnes saintes.
Le Seigneur aime les portes de Sion
plus que toutes les demeures de Jacob.
Pour ta gloire on parle de toi, ville de Dieu !

Mais on appelle Sion : « Ma mère ! »
car en elle, tout homme est né.
C’est lui, le Très-Haut, qui la maintient.
Au registre des peuples, le Seigneur écrit :

« Chacun est né là-bas. »
Tous ensemble ils dansent, et ils chantent :
« En toi, toutes nos sources ! »

De la confusion de Babel à la symphonie de l’unité à la Pentecôte, par Mgr Follo

Mosaïque de la Pentecôte dans la basilique cathédrale de Saint-Louis (Missouri USA) avec les apôtres et Marie (2019)

Mosaïque De La Pentecôte Dans La Basilique Cathédrale De Saint-Louis (Missouri USA) Avec Les Apôtres Et Marie (2019)

De la confusion de Babel à la symphonie de l’unité à la Pentecôte, par Mgr Follo

Méditation sur la Pentecôte

Le jour de la Pentecôte, invoquons l’Esprit Saint dont le fruit « est amour, joie, paix, patience, bonté, bonté, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Gal 5, 22)

Pentecôte – Année A – 28 mai 2023

Ac 2, 1-11 ; Ps 103 ; 1 Co 12, 3-7.12-13 ; Jn 20, 19-23

1) La signification chrétienne de la Pentecôte

Cinquante jours après Pâques, la liturgie nous fait célébrer la Pentecôte, c’est à dire la descente de l’Esprit Saint sur l’Église naissante et sur l’Église d’aujourd’hui. Nous ne faisons pas mémoire d’un fait survenu il y a environ 2000 ans, mais d’un événement qui se répète parce que « l’Église a besoin d’une Pentecôte perpétuelle ; elle a besoin de feu dans les cœurs, de parole sur les lèvres, de prophétie dans les regards » (Paul VI).

Nous célébrons donc aujourd’hui la fête annuelle de la venue de l’Esprit Saint ; mais c’est tous les jours que nous devons avoir l’Esprit Saint dans le cœur. « Ne célébrons pas la Pentecôte en un seul jour mais en tout temps, si nous voulons être approuvé et non pas réprouvé par le Seigneur le jour de sa venue. Comme il nous a déjà donné préalablement un gage, qu’il veuille nous conduire à la possession éternelle (des biens). Le Christ en effet a épousé son église et lui a envoyé son Esprit Saint. L’Esprit Saint est comme l’anneau nuptial ; et celui qui a donné l’anneau donnera aussi l’immortalité et le repos. En lui nous aimons, en lui nous espérons, en lui nous croyons » (Saint Augustin, Discours 272 / B pour le Pentecôte).

Malheureusement, pour beaucoup de personnes et dans de nombreux pays où le lundi de Pentecôte est férié, la Pentecôte n’est rien d’autre que le nom d’un long week-end. Et l’on est content que la routine des jours de semaine soit interrompue par celle du temps libre qui offre l’avantage du divertissement, l’illusion peut-être de la liberté mais aussi de vrais moments de profondeur et de satisfaction pour le temps que l’on peut passer avec les personnes aimées.

Il est évident que celui qui vit consciemment ne pourra cependant pas se contenter de passer de façon irréfléchi et passive, du travail au temps libre et du temps libre au travail. De temps en temps, il devra s’arrêter et se demander dans quelle direction se dirige sa vie, vers où se dirigent toutes choses, les hommes et le monde. Il devra assumer un peu ses responsabilités dans le choix de ce mouvement et de cette direction et il ne pourra pas se limiter à participer uniquement à une offre consumériste qui se diffuse constamment, sans se demander d’où elle vient et où elle conduit.

Cette solennité de la Pentecôte est donc une invitation à passer de la logique de la fin de semaine à celle de cette fête pendant laquelle :

-nous faisons mémoire d’un fait survenu dans le passé ;

-nous célébrons un fait qui survient aussi maintenant parmi nous les disciples de Jésus ;

-nous vivons dans l’attente de voir ce qui est rappelé et vécu atteindre sa plénitude dans la vie éternelle.

A la Pentecôte, nous faisons mémoire, nous célébrons et nous vivons ce qui est arrivé à la Vierge Marie, afin que cela arrive aussi à tous ceux qui croient au Christ, lui qui « avec le don de l’Esprit Saint renoue notre relation avec le Père, abîmée par le péché ; il nous délivre de la condition d’orphelin et il nous restitue celle de fils » (Pape François, Homélie du 15 mai 2016).

Des frissons nous viennent rien qu’à l’idée que Dieu :

  • ait non seulement visité la terre, en descendant ici dans le monde,
  • ait non seulement payé avec la croix le prix de son amour pour nous,
  • mais aussi qu’il se donne à nous, qu’il vive en nous. Chacun de nous devient capable de Dieu, accueille Dieu en lui parce qu’en chacun de nous se renouvelle le mystère de notre union avec le Verbe.

Ce que nous rappelons et célébrons aujourd’hui, c’est que le Royaume de Dieu dans lequel Jésus veut nous introduire et auquel nous sommes appelés est un ciel intérieur qui est en nous parce que comme dit Saint Grégoire le Grand : « Le ciel est l’âme du juste ». Et nous sommes justes parce qu’immergés dans le baptême du Christ qui aujourd’hui plonge en nous avec son Esprit.

Notre union à Dieu et l’union de Dieu avec nous se réalisent dans ce don de l’Esprit et c’est dans ce don de l’Esprit qui nous unit à Dieu que se réalise aussi, comme fruit divin de l’union, notre transformation dans le Christ, le fils de Dieu et aussi notre frère. A cet égard le Pape François nous enseigne : « Par le Frère universel qui est Jésus, nous pouvons nous mettre en relation avec les autres d’une manière nouvelle, non plus comme des orphelins, mais comme des fils du même Père, bon et miséricordieux. Et cela change tout ! Nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir à cette unique paternité et fraternité. »  (Homélie de Pentecôte, 15 mai 2016)

  • De Babel à la Pentecôte, de la division à lunité

La lumière de la Pentecôte nous conduit à l’essentiel : elle nous révèle la dignité et la vocation qui nous ont été données ; celle d’être des fils destinés à l’immortalité et des témoins de notre égalité dans l’amour et dans le don de nous-même à Dieu et aux frères.

Saint Luc raconte la descente de l’Esprit Saint (1ère lecture Act 2, 1-11) en utilisant les symboles classiques qui accompagnent l’action de Dieu : le vent, le tremblement de terre et le feu. Sous forme de langue, ce feu se pose sur ceux qui sont présents au Cénacle et qui « commencèrent à parler en d’autres langues ». Ainsi le devoir d’unité et d’universalité auquel l’Esprit appelle son Église devient claire.

Avec la venue de l’Esprit à la Pentecôte et la naissance de la communauté chrétienne commence au sein de l’humanité une histoire nouvelle. A la lumière du récit de la tour de Babel nous comprenons mieux l’événement de la Pentecôte dont nous faisons aujourd’hui mémoire. C’est la construction d’une vraie communion entre les personnes qui a commencé à l’intérieur de l’humanité : vraie parce que donnée d’en haut par opération de l’Esprit de Jésus et c’est aussi l’annonce apostolique des grandes merveilles de Dieu. Avec le don de l’Esprit Saint, la semence de l’unité est placée dans le terrain des conflits humains.

La célébration que nous sommes appelés à vivre ce dimanche rend actuel l’événement survenu il y a deux mille ans environ. Par la foi nous en devenons contemporains et nous pouvons témoigner qu’il est la vraie réponse au désir d’unité qui est inhérent au cœur de l’homme.

A Babel, des hommes de même langue ne se comprirent plus. A la Pentecôte, alors et aujourd’hui, en revanche, des hommes de langues différentes se rencontrent et se comprennent. La mission que l’Esprit Saint confie à son Église est d’imprimer dans l’histoire humaine un mouvement de réunification : mouvement autour de Dieu, dans l’Esprit, dans la vérité et dans la liberté.

Même dans l’Évangile d’aujourd’hui (Jn 20, 19-23) il est dit que l’Esprit recrée la communauté des Apôtres, les ouvre à la mission (alors comme aujourd’hui) en rappelant que l’Esprit est don du Christ : « Recevez l’Esprit Saint ».

Saint Jean met en relation étroite la relation entre l’Esprit, la communauté des disciples et la mission d’apporter dans le monde l’Évangile du Christ ainsi que son pardon.

Les vierges consacrées sont appelées de façon particulière à être les témoins de cette miséricorde du Seigneur, dans laquelle l’homme trouve son propre salut. Ces femmes maintiennent vivante l’expérience du pardon de Dieu, parce qu’elles ont conscience d’être des personnes sauvées, d’être grandes quand elles se reconnaissent petites, de se sentir rénovées et enveloppées de la sainteté de Dieu quand elles reconnaissent leur propre péché.

Les vierges consacrées acceptent avec humilité les indications de Saint Cyprien qui s’adresse à elles en les louant dans son livre De habitu virginum où il décrit comment doit être leur comportement : « Maintenant notre discours s’adresse à vous, les vierges dont plus sublime est la gloire, plus grand doit être le zèle ; fleur de la lignée de l’Église, parure et ornement de la grâce spirituelle, descendance élue et joyeuse, œuvre intacte et pure de louange et d’amour, image de Dieu qui représente la sainteté du Seigneur, la plus illustre partie du troupeau du Christ. A travers les vierges et dans les vierges abondamment jouit et fleurit la glorieuse fécondité de la Mère Église ».

Leur vie est à considérer comme une école de confiance en la miséricorde de Dieu et en son amour qui jamais n’abandonne. En réalité, plus on s’approche de Dieu, plus on est proche de lui, plus on est utile aux autres. Les personnes consacrées témoignent de la grâce de la miséricorde et du pardon de Dieu non seulement pour elles mais aussi pour leurs frères, en étant appelées à porter dans leur cœur la prière, les angoisses et les attentes des hommes, spécialement ceux qui sont loin de Dieu.

Lecture Patristique

Rupert de Deutz (+ 1129)

Sur l’évangile de saint Jean, 2, CCM 9, 61-62

Quand le Christ baptise dans le Saint-Esprit, il donne d’abord la rémission des péchés. Mais il donne aussi, en second lieu, l’ornement de diverses grâces. Car il a parlé de la grâce du pardon des péchés le jour de sa résurrection, quand, en soufflant sur ses disciples, qu’il avait déjà lavés de leurs péchés dans son sang, il a dit : Recevez l’Esprit Saint. Et il affirme qu’il le leur donne pour la rémission des péchés puisqu’il ajoute aussitôt : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus (Jn 20,22-23).

Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l’ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus: Jean a baptisé avec de l’eau; mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours (Ac 1,5).

Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc : Lui qui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l’Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu’il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l’amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.

Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division ; c’est d’une façon égale et uniforme qu’une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.

Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n’en reçoivent pas autant, lorsque l’un reçoit le don de la foi, l’autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d’interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c’est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).

Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d’un baptême de gloire que nul d’entre eux, d’après l’Écriture, n’a reçu avant d’avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons : comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.

Or, si quelques Pères de l’Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu’ils n’avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d’eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l’Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l’origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu’au bandit crucifié avec le Christ, à l’heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n’avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu’il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue.

Source : ZENIT.ORG, le 26 mai 2023