France – À Châlons, la “messe en voiture“ fait le plein

 
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L’évêque de Châlons, François Touvet, présidant la « messe en voiture » au Capitole. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Ce dimanche 17 mai, le diocèse de Châlons-en-Champagne organisait sa première « messe en voiture » pour permettre une célébration eucharistique malgré la crise sanitaire. Reportage.

« Vous avez répondu non pas à l’appel des cloches, mais des réseaux sociaux ! » Debout sur une estrade, l’évêque François Touvet prêche devant une curieuse assemblée : plus de 200 voitures, alignées sur l’immense aire de stationnement du Capitole, vaste parc des expositions situé à côté d’un MacDonald’s et d’un Flunch, qui reçoit chaque année la foire de Châlons. L’évènement, dévoilé il y a une semaine sur Internet avec le graphisme du célèbre jeu de société Mille Bornes, était tout simple : permettre une messe publique de manière inventive et dans le respect des normes sanitaires, en célébrant en plein air, avec les fidèles demeurant dans leurs voitures. La participation était ouverte à tout véhicule transportant au maximum quatre personnes, et avec masque obligatoire.

Dimanche matin, l’affluence était au rendez-vous. Dès 9h30, une heure avant le début de la célébration, il y avait déjà une cinquantaine de voitures garées devant l’estrade où trônait la croix du Christ et un autel. Quelques uns discutent avec leurs voisins à travers vitres, d’autres en profitent pour griller une cigarette. « Cette idée est géniale, inspirée par l’Esprit-Saint ! Quand je l’ai su, j’étais trop contente ! », s’exclame Hortense, venue avec sa fille d’Épernay au volant de leur Ford, à 36km d’ici, qui a été mise au courant par Facebook. « Après deux mois de confinement, nous allons pouvoir recevoir le Corps du Christ », se réjouissent aussi Charles-Henri et Céline, transportés de Suippes, à une-demi heure d’ici, par une Toyota Hybrid. « C’est un évènement important, pour montrer que les chrétiens sont encore vivants ! », ajoute le couple, dont le fils Hugo sert la messe. « Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone, il faut montrer au gouvernement que la liberté de culte existe », déclare pour sa part David, assis dans sa Dacia, pas peu fier que Châlons soit la première ville de France à accueillir cet évènement. 

Ce n’est pas un spectacle ou un show, mais bien le repas du Seigneur.
– François Touvet, évêque de Châlons.

Encadrée par un service d’ordre discipliné, la messe se déroule sans accroc, malgré la différence de quelques secondes de la retransmission de la liturgie, assurée par RCF, entre l’autel et les autoradios. Des automobilistes lisent sur leur tableau de bord une feuille de chants, téléchargée sur le site du diocèse. Prêtres et diacres apportent la communion, dans la main, à travers la vitre des voitures, ceux qui souhaitent la recevoir étant invités à se manifester en… allumant leurs signaux de détresse ! « Ce n’est pas un spectacle ou un show, mais bien le repas du Seigneur », rappelle François Touvet dans son sermon.

L’évêque ne manque pas de filer la métaphore du déconfinement avec l’histoire du salut : « Le Saint-Esprit, personne n’a pu le confiner, et personne ne le pourra jamais ! » Relatant la sortie des Hébreux d’Égypte, le retour des exilés de Babylone à Jérusalem et le mystère de Pâques, il assure que « la foi chrétienne est une expérience permanente du déconfinement : le passage de la mort à la vie ». Citant enfin l’exhortation de l’apôtre Paul à « revêtir l’homme nouveau », François Touvet conclut : « le monde ne sera plus comme avant, si nous décidons de nous convertir ». Après la bénédiction, un concert de klaxons remplace les cloches pour saluer la fin de cette étonnante « messe en voiture ».

Les paroisses tentent de résoudre l’équation du déconfinement

Une formule américaine revisitée

Unique en France, la formule n’est cependant pas inédite. Elle est née aux États-Unis, où le triomphe de l’automobile dans les années 1950 et les grands espaces encouragent certaines Églises protestantes à organiser des cultes « drive-in » (conduire dedans), à l’instar des cinémas en plein air qui apparaissent au même moment. Quelques-unes ont poursuivi l’expérience, dont la plus connue est la Drive-In Christian Church de Dayton Beach, en Floride. Resurgissant sur le sol américain avec la crise du Covid-19, le concept s’est aussi exporté en Allemagne et en Suisse, avec des fortunes diverses. À Düsseldorf, les célébrations automobiles catholiques et luthériennes de Pâques ont rassemblé des centaines de voitures. En revanche, un pasteur évangélique de Sion, dans le Valais, a été sanctionné par les autorités après avoir organisé un culte « drive-in ».

L’Église doit se rendre accessible sur des lieux de passage, pour rejoindre ceux qui sont moins proches d’elle.
– Florent Masson, délégué épiscopal à l’information

Du côté de Châlons, l’idée remonte à un mois. « Elle a mobilisé un énorme travail de concertation avec la préfecture et la mairie », explique Florent Masson, délégué épiscopal à l’information du diocèse, encore surpris de l’écho médiatique. « Nous imaginions bien que cela allait susciter la curiosité, mais pas à ce point ! », jure-t-il.

Sur les réseaux sociaux, certains ont mis en doute la « validité » de l’initiative, poussant le diocèse à préciser qu’il s’agit bien d’une « célébration eucharistique classique, dans le respect de la liturgie de l’Église ». D’autres ont pointé le décalage avec l’encyclique écologique Laudato si’ du pape François, qui appelle à réduire drastiquement les émissions polluantes. « Nous pouvons l’entendre », reconnaît Florent Masson, qui souligne que le diocèse amorce sa conversion écologique. « Mais nous sommes un diocèse rural. Les paroisses font souvent plus de 50 kilomètres de circonférence… », plaide-t-il, convaincu que « l’Église doit se rendre accessible sur des lieux de passage, pour rejoindre ceux qui sont moins proches d’elle ». 

Un pari missionnaire

Sur le parking du Capitoledes Renault Espace débordant d’enfants côtoient des véhicules très divers, dont les pare-chocs affichent plus d’autocollants « In Tartiflette We Trust » que de poissons Ichtus, symbole prisé par les conducteurs chrétiens. Virginie et Frédéric, habitant à la périphérie de Châlons, vont à la messe d’un mois à l’autre. Pourtant, ils n’ont pas hésité à s’engouffrer dans leur C3 : « C’est une idée particulièrement intelligente ! ».

Depuis le confinement, on regarde l’émission Le Jour du Seigneur, sur France 2. Nous n’aurions jamais pensé à un rassemblement chrétien comme cela !

Plus loin, Werner et Michèle, dont l’autoradio de la Mercedes laisse s’échapper une chanson du groupe Indochine, ne fréquentent pas non plus la messe tous les dimanche, malgré leur dévotion pour le sanctuaire de Lourdes. « Mais depuis le confinement, on regarde l’émission Le Jour du Seigneur, sur France 2 », explique le couple, qui, comme d’autres, a découvert l’évènement dans la presse régionale. « Nous n’aurions jamais pensé à un rassemblement chrétien comme cela ! », confient-ils, à la fois étonnés et admiratifs.

« Les baptisés non-pratiquants font partie de l’Égliserappelle Florent Masson. La frontière est fine entre pratiquants réguliers ou non. Sur les réseaux sociaux, nous constatons l’existence d’une Église numérique ». Pour le délégué épiscopal, cette « messe en voiture » s’inscrit donc surtout dans un effort missionnaire de l’Église de de Châlons, qui a lancé en 2019 la revue Parvis, destinée au grand public. Alors que l’incertitude plane sur une reprise des messes à la Pentecôte, le diocèse champenois laisse entendre que l’initiative pourrait être rééditée. D’ici là, son premier démarrage est réussi.

Source: La Vie, le 17 mai 2020

Le sanctuaire de Lourdes rouvre partiellement

Le sanctuaire de Lourdes rouvre ce 16 mai 2020 Le sanctuaire de Lourdes rouvre ce 16 mai 2020   (AFP or licensors)

Le sanctuaire de Lourdes rouvre partiellement 

C’est à 14h ce samedi que le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes ouvre ses portes après plusieurs semaines de fermeture à cause de la pandémie de Covid-19. Le recteur en profite pour lancer un appel aux dons, le confinement ayant grevé les finances du sanctuaire. 

Vatican News

Les pèlerins de proximité pourront dès ce week-end retourner au sanctuaire de Lourdes. C’est la conséquence des mesures de déconfinement prises par le gouvernement français et entrées en vigueur lundi dernier. Au prix du respect de quelques règles visant à éviter une seconde vague de Covid-19, les fidèles pourront entrer à partir de 14h et y rester jusqu’à 18h. Ils devront porter obligatoirement un masque et ne pourront pénétrer que par deux accès, les portes Saint-Michel et Saint-Joseph. Des hospitaliers les y accueilleront et les informeront.

C’est par groupe de dix personnes maximum, accompagnées par les membres de communautés religieuses de Lourdes, que l’accès à la Grotte sera permis, via un parcours signalé au sol. Durant cette période de sortie du confinement, les chapelains maintiennent la prière continue à la Grotte et proposent le sacrement de la Réconciliation à l’église Sainte-Bernadette.

En tous lieux du sanctuaire, dans l’église, lors des confessions, aux chapelles de lumière, ainsi qu’aux robinets d’eau de la Grotte, les distances entre chaque personne doivent être respectées. Les célébrations ne reprendront que plus tard et les piscines demeurent fermées.

Déficit historique

La fermeture du sanctuaire pendant plusieurs semaines pèse sur ses finances. La direction du site prévoit un déficit de l’ordre de huit millions d’euros. Elle entrevoit même «une saison quasi blanche dépourvue de la présence des pèlerins malades». Or, les ressources financières du sanctuaire dépendent beaucoup de ces visites. «Ces difficultés économiques frappent le sanctuaire alors qu’il venait de retrouver l’équilibre financier» affirme son site internet.

D’où l’appel aux dons lancés par le recteur, Mgr Olivier Ribadeau Dumas. Si «la réouverture, ce samedi 16 mai, est un grand signe d’espérance», il veut profiter de l’occasion pour lancer un appel : «Aidez le sanctuaire à se relever». Pour le recteur, «les innombrables témoignages et intentions de prière qui nous arrivent confirment que le rôle de ce sanctuaire est d’être un cœur battant de prière pour le monde et avec le monde. »

Source: Vaticannews, le 16 mai 2020

Une Église humble pour une humanité éprouvée

(Photo d'illustration) (Photo d’illustration)   (Vatican Media)

Une Église humble pour une humanité éprouvée

Nous publions la dernière réflexion de la série consacrée par le père Lombardi à l’avenir qui nous attend après la pandémie : serons-nous une communauté capable d’accompagner fraternellement, avec charité et bonté ?

Federico Lombardi

Au terme du grand Jubilé de l’an 2000, qu’il avait vécu et qu’il nous invitait à vivre comme une grande rencontre entre la grâce du Christ et l’histoire de l’humanité, Jean-Paul II écrivit à l’Église une belle Lettre intitulée : “Au début du troisième millénaire” (nuovo millenio inneunte), dans laquelle résonnent les paroles de Jésus à Pierre : «Duc in altum… Avance au large et jetez vos filets pour la pêche» (Lc 5, 4). Le Pape invitait «à faire mémoire avec gratitude du passé, à vivre avec passion le présent , à nous ouvrir avec confiance à l’avenir», car «Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et il le sera à jamais». Comme on le sait, le Pape François a repris et relancé le thème en parlant dès le début de son pontificat d’une «Église en sortie», une Église évangélisatrice animée par l’Esprit qui lui a été donné par le Christ ressuscité.

Le soir du 12 octobre 2012, Benoît XVI prononça un bref discours depuis la même fenêtre d’où, 50 ans plus tôt, Jean XXIII avait salué, sous le regard bienveillant de la lune, la foule qui avait afflué sur la place Saint-Pierre à la fin de la journée d’ouverture du Concile. Benoît, le regard tourné vers le ciel, fit une réflexion qui frappa beaucoup, car elle ne suscita pas l’enthousiasme facile souhaité, mais inspira plutôt -et dans la confiance-, une grande humilité, caractéristique de la fin de son pontificat. Il rappelait comment, au cours des 50 dernières années, l’Eglise avait connu le péché, l’ivraie mêlée au blé des champs, la tempête et le vent contraire. Mais aussi le feu de l’Esprit, le feu du Christ. Un feu, non pas dévorant mais humble et silencieux, une petite flamme qui suscite des charismes de bonté et de charité qui illuminent le monde et témoignent de sa présence parmi nous.

À l’approche de la Pentecôte, je repense aux paroles de nos trois papes du troisième millénaire. En réalité, ce nouveau millénaire, dans lequel nous entrons depuis maintenant vingt ans, n’a pas été, dans l’ensemble, une ère de progrès lumineux pour l’humanité. Elle s’est ouverte avec le 11 septembre 2001 et la deuxième guerre du Golfe, puis nous avons eu la grande crise économique et la guerre mondiale «en morceaux», la destruction de la Syrie et de la Libye, l’aggravation de la crise environnementale, de nombreux autres problèmes, et maintenant une pandémie mondiale avec ses conséquences, une expérience inédite qui marque ce pontificat. Les nouveaux succès et progrès scientifiques ne manquent certainement pas dans les domaines de la santé, de l’éducation et des communications, il ne serait donc pas juste de se concentrer sur les bilans négatifs. Mais nous ne pouvons certainement pas parler d’un chemin linéaire et sûr vers le meilleur pour l’humanité. L’expérience de la pandémie, même si elle sera surmontée, est certainement une expérience commune d’incertitude, d’insécurité, de difficulté à gouverner le chemin toujours plus complexe de la société contemporaine. Nous ne savons pas si, à l’avenir, nous considérerons cette pandémie comme une opportunité de croissance dans la solidarité ou comme une nouvelle source de tensions internationales et de déséquilibres sociaux. Les deux dimensions seront probablement mélangées : le blé et l’ivraie.

L’Église de ce début de millénaire n’est pas forte du point de vue humain. Sa foi est mise à l’épreuve par les désertifications spirituelles de notre époque. Sa crédibilité est mise à l’épreuve par l’humiliation et l’ombre du scandale. L’histoire continue et l’Église continue d’apprendre que sa seule véritable force est la foi en Jésus-Christ ressuscité et le don de son Esprit. Un fragile vase d’argile dans lequel est contenu le trésor d’un pouvoir de vie au-delà de la mort. Serons-nous une Église humble, capable d’accompagner fraternellement une humanité éprouvée, avec charité et bonté ? Avec une charité si omniprésente qu’elle anime même les intelligences et les forces sociales à chercher et à trouver les voies du bien commun et d’une vie meilleure ? Une Église du «Lavement des pieds» de notre temps, comme le dit le Pape François ? Au large, dans une mer encore et toujours inconnue de nous tous, mais jamais étrangère pour l’amour de Dieu… 

Dans la magnifique séquence de la Pentecôte, nous invoquons le don de l’Esprit comme père des pauvres et lumière des cœurs, comme consolateur et réconfort, comme force qui guérit les fautes, l’aridité, les blessures, qui réchauffe ce qui est froid, qui redresse ce qui est dévié. Offrir à l’Esprit du Seigneur un espace ouvert d’attente et de désir, un espace concret d’esprits et de cœurs, d’âmes et de chair humaine, afin qu’il puisse agir et se manifester dans le tissu profond de notre humanité – celui des guerres et des pandémies – comme une puissance de salut contre la fragilité et la solitude, contre l’aridité, contre la confusion, contre les tromperies des illusions et contre le désespoir, comme une puissance d’espoir pour la vie éternelle. Cela peut bien faire une humble Église, sœur, compagne et servante d’une humanité éprouvée. Et c’est le plus important.

Source: Vaticannews, le 16 mai 2020

Les basiliques papales se préparent pour la reprise des célébrations publiques

La basilique Saint-Jean-de-Latran, ici lors d'une messe célébrée par le Pape François en 2019.La basilique Saint-Jean-de-Latran, ici lors d’une messe célébrée par le Pape François en 2019.  (Vatican Media)

Les basiliques papales se préparent pour la reprise des célébrations publiques

Les mesures les plus appropriées pour la reprise en toute sécurité des célébrations liturgiques ont été abordées par les représentants des basiliques papales se sont réunis aujourd’hui pour discuter de cette question, a fait savoir la Salle de Presse du Saint-Siège.

Comme toutes les églises d’Italie, les basiliques papales étudient également les moyens de relancer l’activité liturgique dans le cadre de la « phase 2 », c’est-à-dire la sortie progressive du confinement, à partir du lundi 18 mai. Leurs responsables se sont réunis ce matin dans une réunion «organisée par la Secrétairerie d’État, pour traiter des nouveaux aspects de la deuxième phase de l’urgence épidémiologique liée à la pandémie de Covid-19, en vue de la reprise des activités liturgiques avec la population», a déclaré le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège.

Au cours de la réunion, a ajouté Matteo Bruni, «la nécessité d’adopter les mesures les plus appropriées pour assurer la sécurité des fidèles et la possibilité de mesurer la température à l’aide de scanners de température, au moins pour les fêtes liturgiques, ont été partagées».

Adaptation des mesures de sécurité pour chaque église

Dans le cadre d’une négociation avec la conférence épiscopale italienne, le gouvernement italien a accepté d’avancer au 18 mai la reprise des célébrations publiques dans les églises du pays (initialement prévue pour début juin), après plus de deux mois d’interruption. Le choix a été fait de ne pas fixer un nombre maximal fixe de personnes autorisées pour les rassemblements religieux, mais de déterminer un seuil limite au cas par cas, selon la taille des églises. Dans ce contexte, les vastes espaces des basiliques majeures nécessitent naturellement des aménagements spécifiques pour assurer la sécurité des fidèles, des pèlerins et des touristes. En ce qui concerne la basilique Saint-Pierre, la Gendarmerie vaticane filtrera les accès en étroite collaboration avec la Police italienne, et des volontaires de l’Ordre de Malte seront aussi aussi déployés afin de veiller à la sécurité des pèlerins.

Outre la basilique Saint-Pierre, les autres basiliques majeures à Rome sont les basiliques Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean-de-Latran (qui est aussi la cathédrale du diocèse de Rome), situées dans le centre de Rome, et Saint-Paul-Hors-Les-Murs, qui se trouve, elle, comme son nom l’indique, plutôt en périphérie. Bien que les lieux soient dispersés, ces basiliques relèvent de la souveraineté du Vatican et non de l’État italien. Depuis le début de la crise du coronavirus, les autorités vaticanes ont toutefois calé leurs mesures sur celles prises par le gouvernement italien, afin de limiter les risques de regroupement et donc de contagion.

Source: Vaticannews, le 14 mai 2020

L’Ordre du Saint-Sépulcre porte secours aux familles chrétiennes de Terre Sainte

Le cardinal Fernando Filoni, Grand-maître de l'Ordre du Saint-Sépulcre.Le cardinal Fernando Filoni, Grand-maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre.  (© 2020 iPhone)

L’Ordre du Saint-Sépulcre porte secours aux familles chrétiennes de Terre Sainte

Le cardinal Fernando Filoni, nouveau Grand Maître de l’Ordre, souligne l’urgence de soutenir les familles chrétiennes vivant dans ces pays pour leurs besoins essentiels. Les priorités sont le soutien à 38 écoles du Patriarcat latin en Palestine et en Jordanie, impliquant 15.000 élèves, et une aide extraordinaire à plus de 10.000 familles.

L’Ordre équestre des Chevaliers du Saint-Sépulcre se met plus que jamais au service du peuple de Terre Sainte. Le Grand Maître, le cardinal Fernando Filoni, a présenté aujourd’hui à Rome un « Fonds de soutien humanitaire Covid-19 » consacré aux besoins des populations de Palestine et de Jordanie touchées par le coronavirus.

Le cardinal italien souligne qu’il est urgent de soutenir les familles chrétiennes vivant dans ces pays pour leurs besoins de base, en particulier pour les personnes qui ont perdu leur emploi en raison de l’effondrement des pèlerinages et du tourisme et de l’impossibilité d’aller travailler en Israël tous les jours. De même, un soutien financier est nécessaire pour garantir les liquidités nécessaires au maintien des 38 écoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine et en Jordanie, avec plus de 15 000 élèves et plus de 1 300 enseignants et employés.

Un premier fonds déjà activé en janvier dernier

L’Ordre équestre avait déjà activé un fonds humanitaire de 650 000 dollars, résultat d’un accord entre la Présidence du Grand Magistère et le Patriarcat latin en janvier dernier, avant le déclenchement de la pandémie. Mais ce montant est insuffisant dans les circonstances actuelles, car la Terre Sainte a également été fortement touchée par la pandémie de Covid-19. Il a donc été décidé d’intervenir avec de nouveaux financements. Le cardinal souligne que le « Fonds de soutien humanitaire Covid-19 » devrait aider ceux qui ont perdu leur emploi à répondre aux besoins fondamentaux de leur famille, tels que la nourriture, les produits d’hygiène et de puériculture et les médicaments.

À cet égard, on prévoit qu’environ 2000 familles devront être soutenues par le Patriarcat pendant la crise. Dans le même temps, le Fonds apporterait un soutien financier aux quelque 10 000 familles qui ne pourront plus payer les frais de scolarité. Cette aide sera accordée sur la base de critères favorisant ceux qui ont perdu leur emploi et n’ont pas d’autres moyens de subsistance ».

Les curés locaux seront responsables de la distribution de l’aide

L’Ordre a annoncé que l’aide humanitaire aux familles sera fournie par le Patriarcat à travers les différents curés, en collaboration avec les conseils locaux du Patriarcat. Chaque curé de paroisse présentera un rapport sur l’ensemble des aides distribuées. Le soutien financier aux écoles sera assuré, en même temps, par la coordination sur chaque site scolaire entre les directeurs, les administrateurs scolaires, les travailleurs sociaux et les curés.

Les premiers cas de coronavirus dans la région ont été identifiés dans un hôtel de la région de Bethléem au début du mois de mars. L’Autorité palestinienne a déclaré l’état d’urgence nationale pendant 30 jours à partir du 5 mars 2020, fermant toutes les écoles, universités et lieux de culte.

Une situation critique pour les travailleurs journaliers

L’urgence nationale a été renouvelée le 4 avril pour 30 jours supplémentaires, malgré le faible taux de propagation du virus. «Depuis que la vie s’est arrêtée, écrit Sami El-Yousef, directeur administratif du Patriarcat latin de Jérusalem, toutes les entreprises ont été fermées, ce qui a eu un impact sur pratiquement toute la population. La région de Bethléem a été la plus touchée en raison de sa dépendance du marché du tourisme. Dans d’autres régions, la crise a mis plus de temps à se faire sentir, en particulier dans les régions du nord de la Cisjordanie où ceux qui vont travailler quotidiennement en Israël ont été autorisés à continuer à travailler pendant un certain temps et mais ont ensuite été renvoyés dans les Territoires palestiniens à l’arrivée des fêtes juives», explique-t-il. Ainsi, tous les travailleurs journaliers en Israël ont été privés de leurs revenus sans aucune protection. Heureusement, seuls quelques cas de coronavirus ont été enregistrés à Gaza, territoire qui a peut-être paradoxalement bénéficié de son isolement, le rendant moins exposé à la contagion.

En Jordanie, pays qui se situe également sous la juridiction du Patriarcat latin de Jérusalem, les écoles ont été fermées le 9 mars. À la mi-mars, le gouvernement a déclaré l’urgence nationale et a imposé une fermeture générale le 17 mars. Avant la pandémie, «le chômage en Jordanie était estimé à 19 %, avec des pics de 49 % pour les jeunes de moins de 19 ans et de 39 % pour les jeunes de 20 à 24 ans. Ces chiffres ont au moins doublé au cours des dernières semaines», a déclaré le directeur administratif du Patriarcat latin.

Source: Vaticannews, le 14 mai 2020

Covid-19 : répondez à l’appel urgent du Pape François !

UGANDA
Isaac Kasamani | AFP

Parce que la crise sanitaire engendrée par l’épidémie de covid-19 n’épargne quasiment aucun pays, le pape François a lancé un appel afin de soutenir ceux dont le système de santé et de prise en charge sont les plus fragiles. Cet appel, concrétisé avec la mise en place d’un fonds d’urgence opéré par les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), doit permettre de venir en aide aux populations et de soutenir l’action des missionnaires présents sur place.

Les plans de déconfinement dans un certain nombre de pays développés – dont la France – offrent une lueur d’espoir après plusieurs semaines d’incertitude. Mais pour de nombreux pays en voie de développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, la crise sanitaire débute à peine. Le tribut humain de l’épidémie est source d’une grande incertitude. Cela vaut notamment pour l’Afrique dont plusieurs pays son susceptibles de rencontrer d’importantes difficultés dans la mise en œuvre des règles de distanciation sociale et autres mesures visant à aplanir la courbe de contagion. 

Les systèmes de santé déjà fragiles de ces pays pourraient se retrouver rapidement submergés par l’épidémie, en particulier dans les zones densément peuplées. Début mai, l’Afrique comptait plus de 43.000 cas confirmés de coronavirus. Selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine, le covid-19 a déjà coûté la vie à 1.761 personnes sur le continent. L’Afrique du Sud et l’Égypte sont les deux pays les plus touchés. Suivis par le Maroc, l’Algérie, le Nigeria et le Ghana.

L’urgence, c’est maintenant

Répondre à l’appel d’urgence que lance le pape François pour faire face à la crise sanitaire actuelle exige des réponses concrètes à des situations particulières. C’est dans cet objectif que l’enveloppe de 750.000 dollars, amorçant ce fond d’urgence constitué par les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) devra permettre immédiatement aux diocèses les plus en difficulté de faire face aux besoins sanitaires et alimentaires de première nécessité (nourriture et produits désinfectants en particulier) destinées notamment aux personnes les plus démunies.

Chez nous, ce sont avant tout les personnes âgées ; mais dans les pays pauvres, les conséquences dramatiques concernent toutes les personnes démunies, les malades, les femmes enceintes, les enfants.

Mais le pire est à craindre… Certains pays d’Afrique parmi les plus pauvres et les plus vulnérables n’ont pas les infrastructures hospitalières et les dispositifs d’assistance nécessaires pour faire face au fléau et contenir son déferlement meurtrier, tandis que le virus s’attaque partout aux plus fragiles. « Chez nous, ce sont avant tout les personnes âgées ; mais dans les pays pauvres, les conséquences dramatiques concernent toutes les personnes démunies, les malades, les femmes enceintes, les enfants », souligne Gaëtan Boucharlat de Chazotte, secrétaire général des OPM.

En effet, avec l’épidémie qui se répand, des populations entières se trouvent dans des zones qui ne sont plus approvisionnées en nourriture et en produits de première nécessité. L’accès aux soins, déjà précaire, devient difficile ou impossible, car les dispensaires sont submergés. Et selon tous les indicateurs, la vague ne cesse de monter.

Le père Adam Klaga, franciscain missionnaire en Ouganda : « Notre voiture sert d’ambulance qui transporte les malades à l’hôpital. Nous ne savons pas ce qui nous attend demain »

Dans une lettre publiée par le portail de sa communauté le 3 mai, le père Adam Klaga, missionnaire franciscain polonais envoyé en mission en Ouganda, alerte que la situation sur place devient dramatique. La fermeture des entreprises de transport, de commerce ainsi que des écoles, des universités, restaurants, etc… ont déjà provoqué la perte d’emploi du jour au lendemain des millions d’habitants. Le père Klaga confie dans sa lettre que durant la Semaine sainte, de nombreux frères missionnaires rendaient visite aux malades avec le Saint-sacrement. Depuis, « notre voiture sert d’ambulance qui transporte ces malades à l’hôpital. Nous ne savons pas ce qui nous attend demain », conclut dans sa lettre le père Klaga.

En effet, pour faire face au fléau dans les pays pauvres, l’Église catholique se trouve en première ligne pour soigner les personnes atteintes par le virus. En Afrique plus de 74.000 religieuses et plus de 46.000 prêtres gèrent 7.274 hôpitaux et cliniques et 2.346 foyers pour personnes âgées et vulnérables. Un quart des malades sont pris en charge par des institutions de santé catholiques. Nombreux sont les prêtres, les religieux et religieuses qui donnent leur vie après avoir contracté la maladie en portant secours aux malades et en accompagnant les mourants.

Dans certaines régions, tout manque, et chaque heure compte pour sauver des vies.

Les demandes d’aide de la part des diocèses en difficulté à ce fonds d’urgence des OPM ne cessent d’arriver : demande d’aide alimentaire, de matériel médical, d’infrastructures logistique… Comme le constate Gaëtan Boucharlat de Chazotte, « dans certaines régions, tout manque, et chaque heure compte pour sauver des vies. Nos capacités de financement sont complètement dépassées », souligne-t-il encore.

Accomplir une mission de fraternité

Face à la pandémie qui s’étend et menace des millions de personnes démunies dans le monde, le Saint-Père en appelle à l’intervention personnelle de tous les baptisés : à la fois par le soutien dans la prière, et par un geste concret sous forme fond d’urgence constitué par les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), pour apporter une aide fraternelle concrète aux communautés les plus durement touchées par cette crise sanitaire de covid-19.

Je fais un don pour le fonds d’urgence du Pape François contre le coronavirus

Prenez part à la mission d’évangélisation avec les OPM


Source: Aleteia, le 14 mai 2020, par Marzena Devoud

Covid-19 : « L’Église n’a jamais reculé face aux tragédies qui tourmentent l’humanité »

RIJASOLO / AFP
Le père Pedro, fondateur d’Akamasoa, le 12 avril 2020 à Antananarivo (Madagascar)

Faute de tests pratiqués en nombre suffisant, l’impact dramatique de la pandémie de covid-19 dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latin est difficile à mesurer. Pour y faire face, le pape François a lancé le Fonds d’urgence covid-19, confié aux Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM). Entretien avec son président, Mgr Giampietro Dal Toso.

Même si des chiffres précis ne peuvent étayer cette triste réalité faute de tests pratiqués en nombre suffisant, le covid-19 est responsable de milliers de décès dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Dans beaucoup de ces pays, la mission caritative, éducative et spirituelle de l’Église catholique accuse le coup. Pire encore, le confinement empêche la collecte de dons qui rend possible ce travail indispensable. 

Pour satisfaire les besoins particulièrement dramatiques des Églises locales sur ces continents, le pape François a lancé dès les premiers jours de la pandémie le fonds d’urgence covid-19 qu’il a confié aux Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), le canal officiel de soutien du Saint-Père à plus de 1.110 diocèses, notamment en Asie, en Afrique, en Océanie et dans une partie de la région amazonienne. Pour l’archevêque Giampietro Dal Toso, président des OPM, l’efficacité de l’œuvre missionnaire dans ces pays, dans ces moments si terribles, « dépendra dans une large mesure de la réponse des croyants à cet appel du pape François ».

Aleteia : Pourquoi le pape François a-t-il décidé de créer un fonds d’urgence pour les victimes du covid-19 ?
Mgr Giampietro Dal Toso : Je crois que cette initiative s’insère très bien dans l’esprit du pontificat et de la personnalité du pape François, ainsi que dans le sillon de la longue tradition de l’Église : l’Église n’a jamais reculé face aux graves tragédies qui ont tourmenté l’humanité. Partout où l’être humain souffre, l’Église est spirituellement et matériellement présente, elle sait que le Christ souffrant est présent en chaque personne qui souffre. Il ne s’agit pas seulement de faire preuve de solidarité humaine : j’ai été très impressionné par l’exemple de ces prêtres qui, dans la mesure où ils y ont été autorisés, ont accompagné dans les derniers instants de leur vie tant de personnes décédées seules à cause de la pandémie.

Partout où l’être humain souffre, l’Église est spirituellement et matériellement présente, elle sait que le Christ souffrant est présent en chaque personne qui souffre.

De plus, l’offrande de la souffrance même et de la prière fait partie du travail d’évangélisation : depuis leur création, les OPM ont valorisé les offrandes en les consacrant par la prière. Tout cela aide à comprendre comment cette pandémie devient un véritable enjeu pour l’Église, pour sa mission même de proclamer l’Évangile et de témoigner de la foi. Par conséquent, notre initiative s’inscrit dans cette grande tradition de l’Église : nous ne pouvions pas reculer, surtout parce que nous savons que de nombreux territoires de mission dans les pays les plus pauvres auraient souffert de manière dramatique, et pas seulement à court terme. 

Pourquoi le Pape a-t-il choisi précisément de créer ce Fonds avec les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) ?
Les OPM sont nées au XIXe siècle (trois des quatre Œuvres ont vu le jour en France), pour soutenir l’activité missionnaire de l’Église. Au cours des deux derniers siècles, le grand travail d’évangélisation sur les nouveaux continents n’aurait pas été possible sans leur soutien matériel et spirituel. Il suffit de penser aux immenses efforts déployés pour construire et gérer autant de séminaires dans les territoires de mission qui ont rendu possible l’épanouissement des vocations sacerdotales, ou à l’aide offerte aux différents diocèses pour qu’ils puissent disposer de ce dont ils ont besoin pour vivre. Nous savons que la crise dans les territoires de mission sera particulièrement grave. Et tout cela remet en question notre responsabilité, notre charisme, qui est de soutenir les Églises locales et les communautés religieuses sur ces territoires. 

Cette pandémie devient un véritable enjeu pour l’Église, pour sa mission même de proclamer l’Évangile et de témoigner de la foi.

Quelles sont les premières réponses de soutien que vous avez reçues ?
Je voudrais tout d’abord remercier tous ceux qui ont déjà contribué et continuent de contribuer au Fonds. Plusieurs directions locales des OPM ont répondu présentes, une conférence épiscopale a réagi immédiatement en offrant une aide concrète et nous avons également reçu l’aide de particuliers et d’institutions. Mais il est encore trop tôt pour avoir une idée précise du montant disponible, en partie parce que dans de nombreux cas, il n’est pas possible de réaliser les quêtes, les messes ne pouvant êtes célébrées en présence du peuple. 

Quels projets ce Fonds financera-t-il ?
Depuis le début, il était clair que le fonds serait consacré à des projets en accord avec le charisme des OPM, c’est-à-dire des projets pastoraux d’aide à l’évangélisation des institutions de l’Église. Par exemple, dans de nombreux cas, les évêques ne sont plus en mesure d’assurer les besoins fondamentaux de leurs prêtres et séminaristes, qui ne vivent que de la quête du dimanche, actuellement impossible en raison du confinement. Nous sommes également intervenus pour aider les diocèses dans leur travail de secours immédiat en faveur des familles, des enfants et des personnes âgées , auprès des paroisses et communautés présentes sur leur territoire qui n’ont plus de ressources. Beaucoup de ces enfants recevaient le seul repas de leur journée dans des écoles qui sont fermées aujourd’hui à cause du covid-19. Ils reçoivent maintenant l’aide des œuvres pontificales. 

Avez-vous reçu des témoignages de missionnaires qui vous ont particulièrement impressionné en ces jours de pandémie ?
J’ai été très impressionné par la situation en Afrique du Sud, où l’Église, c’est-à-dire les diocèses, les paroisses, les communautés religieuses et les laïcs, se sont mobilisés pour répondre à la crise alimentaire, qui a considérablement augmenté avec le confinement imposé par la pandémie. C’est une situation très grave, dont on parle peu. 

Comment la personne qui lit cet article peut-elle répondre à cet appel du Pape ?
Suivant l’esprit des OPM, je dirais que la première contribution est la prière. Ces derniers mois, nous avons d’ailleurs assisté à un grand mouvement de prière, car nous savons qu’il y a des besoins qui ne peuvent être traités et surmontés qu’en nous confiant à Dieu, qui est un bon Père : il est le Créateur, nous sommes ses créatures. Il est également possible de faire un don en ligne via l’adresse des OPM de votre pays. Au cours de ces deux siècles d’histoire, nous avons pu accomplir beaucoup de choses grâce à la contribution de la charité missionnaire de nombreuses personnes : je suis sûr que cette contribution ne nous fera pas non plus défaut en cette occasion.

Source: Aleteia, le 14 mai 2020, par Jesús Colina

MGR ROBERT LE GALL : « JE SUIS INDIGNÉ, LE CULTE PUBLIC EST UN BESOIN AUSSI VITAL QUE L’OUVERTURE DES COMMERCES »

Après son cri d’alarme lancé la semaine dernière sur notre site internet, l’archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, réagit à l’annonce d’Édouard Philippe de ne pas autoriser la reprise du culte avant le 2 juin.

« Je veux d’abord redire mon accord profond avec le Premier ministre pour rompre la « chaine virale » dont il a parlé à l’Assemblée nationale. Je soutiens aussi la « chaine de solidarité » évoquée par Édouard Philippe et à laquelle nous participons généreusement. Je crois au civisme et au fait que les catholiques peuvent apporter beaucoup à la vie sociale.

Cela dit, je suis vraiment indigné à l’idée que les cultes ne puissent reprendre avant le 2 juin prochain… dans le meilleur des cas. Cela fait plus de 8 semaines que nous sommes privés de célébrations publiques ! D’où vient mon indignation ? Tous les commerces vont rouvrir le 11 mai, sauf les cafés et les restaurants, moyennant le respect des consignes sanitaires. En tant qu’évêque, je suis d’accord pour prendre toutes les précautions nécessaires, pour assurer la distanciation physique dans les églises, prendre des masques, etc. Dans le diocèse de Toulouse, nous comprenons que nos grandes célébrations publiques ne seront pas possibles avant l’automne. Je veux juste faire remarquer au gouvernement que les paroisses sont aussi capables que les commerces de faire observer les consignes sanitaires. Le gouvernement justifie l’ouverture des commerces par la nécessité de relancer l’activité économique. Et il a raison. Si la vie économique est vitale, la nourriture de la foi l’est tout autant. Je veux insister sur ce parallèle : l’économie doit repartir, mais la vie sacramentelle doit repartir elle aussi ! Elle est pour nous vitale, alimentaire.

J’ajoute que les régions ne sont pas semblables entre elles, comme l’a remarqué le Premier ministre. L’Occitanie n’est pas l’Ile de France ou le Grand Est concernant le nombre de cas de coronavirus. Pourquoi des règles absolues et drastiques sur tout le territoire sans discernement ? Ma crainte pour l’avenir est simple. Devant le caractère inacceptable de cette attente sacramentelle qui n’en finit pas pour les fidèles, des célébrations clandestines vont se mettre en place ! Le résultat sera pire finalement. Les pouvoirs publics vont essayer de les interdire, mais on passera outre en certains lieux. Il aurait mieux valu autoriser le culte public progressivement et calmement, en nombre limité, comme nous l’avions proposé au gouvernement. Nous n’avons pas été entendus. Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. »

Article paru le 28 avril 2020 ici sur Famille Chrétienne,
propos recueillis par Samuel Pruvot.

Source: Toulouse catholique, le 28.04.2020

Covid: le dilemme d’un vaccin dérivant d’un fœtus avorté

Covid: le dilemme d’un vaccin dérivant d’un fœtus avorté

Des scientifiques de l’Université d’Oxford, en Angleterre, élaborent actuellement un vaccin contre le Covid-19 utilisant des cellules provenant d’un fœtus avorté. Si les travaux s’avéraient concluants, le produit ne serait pas sans poser de dilemme aux catholiques du monde entier.

Les chercheurs d’Oxford espèrent que le vaccin qu’ils mettent au point sera fonctionnel dès le mois de septembre 2020, rapporte le Catholic News Service (CNS), le 29 avril. Mais les catholiques et les autres membres de la société traditionnellement opposés à l’avortement accepteront-ils de se faire vacciner avec cette substance? Les scientifiques de l’Université britannique ont en effet utilisé pour son développement des cellules d’un fœtus avorté en 1972.

Source et suit sous: CATH.CH, le 30 avril 2020 par Raphaël Zbinden

Les célébrations religieuses pourront redevenir publiques au Portugal

Bénédiction de la ville de Porto avec le Saint-Sacrement, le 12 avril 2020, dimanche de Pâques.Bénédiction de la ville de Porto avec le Saint-Sacrement, le 12 avril 2020, dimanche de Pâques.  (ANSA)

Les célébrations religieuses pourront redevenir publiques au Portugal

L’Église catholique au Portugal va pouvoir progressivement reprendre ses activités cultuelles. Le pays a enregistré de bons résultats contre le coronavirus, avec beaucoup moins de victimes que dans d’autres nations d’Europe du Sud, comme l’Italie et l’Espagne.

Au Portugal, les célébrations religieuses publiques devraient progressivement reprendre en mai. C’est ce qu’a annoncé ce lundi le Premier ministre portugais António Costa, après une rencontre avec le patriarche de Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, président de la Conférence épiscopale portugaise (CEP), à qui il a rendu visite dans sa résidence patriarcale.

«Selon nos prévisions, à partir du mois de mai, nous devrions commencer à trouver une plus grande normalité dans les célébrations religieuses», a déclaré le chef du gouvernement aux journalistes, en saluant «l’exemple» donné par l’Église catholique pendant l’urgence. Ce retour à la normale se fera«progressivement et avec les mesures de santé nécessaires»qui permettront d’assouplir les mesures d’endiguement actuelles, a déclaré le Premier ministre. Ces derniers jours, le Conseil permanent de la conférence épiscopale s’était réuni pour discuter de la marche à suivre, comme l’a confirmé à l’agence catholique Ecclesia le porte-parole des évêques, le père Manuel Barbosa.

La Conférence épiscopale portugaise avait ordonné la suspension de toutes les messes publiques le 13 mars dernier, avec des restrictions également sur les baptêmes, les mariages et les funérailles, jusqu’à la fin de l’état d’urgence qui a été prolongé par les autorités de Lisbonne jusqu’au 2 mai. Le bilan du Covid-19 au Portugal est d’environ 700 morts pour environ 20 000 cas décelés, ce qui reste largement inférieur aux niveaux enregistrés dans d’autres pays européens.

Source: Vaticannews, le 20 avril 2020