IRAQ- Le Patriarche chaldéen Sako : Marie rapproche les chrétiens et les musulmans

« Marie occupe une position unique. Elle rapproche les chrétiens et les musulmans ». C’est ce qu’a réaffirmé le Cardinal Louis Raphaël Sako, Patriarche de l’Église chaldéenne, dans un discours adressé à un public d’érudits et d’auditeurs chrétiens et musulmans et entièrement consacré à la Vierge Marie, figure chère au cœur de multitudes de croyants, tant dans le christianisme que dans l’islam. 
L’hommage à Marie en tant qu’inspiratrice de la proximité entre les croyants de l’islam et du christianisme a été exprimé par le Patriarche chaldéen lors de la soirée de dialogue islamo-chrétien organisée à Bagdad avec la contribution organisationnelle du mouvement catholique français Efèsia (qui organise depuis des années des rencontres sous le titre « Ensemble avec Marie »), de L’œuvre d’Orient et des Pères dominicains de Bagdad. La rencontre, consacrée au thème « La Vierge Marie nous unit » et organisée le 24 février à la cathédrale latine de Bagdad, a également vu la participation d’un groupe de religieux chiites de Nadjaf et de membres du Conseil juridique sunnite de Bagdad. Au cours de la soirée, qui s’est conclue par des interventions sur le thème de la condition féminine, des passages de l’Évangile et du Coran ont été lus.

Dans son discours, le Patriarche Sako a souligné que les différences doctrinales entre le christianisme et l’islam concernant la figure de Marie peuvent être « évaluées et comprises objectivement » dans le contexte de relations sincères. 

Dans l’expérience chrétienne, a remarqué le Patriarche, la personne de Marie est liée au mystère du Christ. Son rôle et sa grandeur sont reconnus et célébrés « à travers sa relation avec son Fils, et jamais séparément de Lui ». La foi et l’espérance de Marie « reposent sur sa confiance absolue en Dieu et son abandon total à Lui ». Se référant ensuite à la « mariologie islamique », le Cardinal irakien a rappelé que le Coran parle de Marie à plusieurs reprises, et lui consacre une sourate entière. Le livre saint de l’Islam reconnaît la virginité de la Mère du Christ et sa pureté immaculée. Dans le Coran, il est fait référence à toutes les étapes de la vie de Marie : l’Annonciation, la grossesse, la naissance de Jésus, la présentation au temple, la Dormition. En outre, le Primat de l’Église chaldéenne a fait remarquer que « Marie occupe une place particulière dans la piété populaire islamique, puisque les femmes musulmanes visitent constamment les sanctuaires mariaux ».

En annexe de son discours, le Patriarche Sako a également tenu à souligner que « le christianisme considère l’homme et la femme comme créés à l’image et à la ressemblance de Dieu », et donc dotés de la même dignité et des mêmes droits. Le christianisme, a ajouté le Cardinal, rejette la polygamie comme contraire au plan de Dieu exprimé dans la création. « Dieu », a notamment déclaré le Patriarche Sako, « aurait pu donner à Adam plusieurs femmes comme compagnes, mais au lieu de cela, il n’en a donné qu’une seule, Ève. Respectant l’ordre de la création voulu par Dieu, le christianisme  » considère la polygamie comme contraire à la nature humaine et à la volonté de Dieu « , et reconnaît que  » seul le mariage entre un homme et une femme est source de stabilité et d’harmonie « .

Source : Agence Fides , le 28 février 2023

Cardinal Sako : la lumière de Pâques illumine les ténèbres de la guerre

Le cardinal Louis Raphael Sako , Patriarche de l'Église chaldéenne, s'exprime devant les médias à l'occasion de la venue du Pape François en Irak, à Bagdad, le 3 mars 2021.
Le cardinal Louis Raphael Sako , Patriarche de l’Église chaldéenne, s’exprime devant les médias à l’occasion de la venue du Pape François en Irak, à Bagdad, le 3 mars 2021. (AFP or licensors)

Cardinal Sako : la lumière de Pâques illumine les ténèbres de la guerre

Dans un message prononcé à l’occasion de la Semaine Sainte et à quelques jours de Pâques, le cardinal Louis Raphael Sako, Patriarche de l’Église chaldéenne d’Irak s’est adressé depuis Bagdad à tous les chrétiens. Il invite à regarder la résurrection du Christ comme la seule lumière qui puisse éclairer les ténèbres du temps présent, marqué par les présages d’une «guerre mondiale dévastatrice».

Vatican News

Au moment de Pâques, qui cette année coïncide en partie avec le Ramadan (mois de jeûne et de prière dans le calendrier islamique), «tout croyant en Dieu, et en particulier les chrétiens, doit rejeter la logique mortifère de la guerre.» L’appel du Cardinal Louis Raphael Sako, Patriarche de l’Église chaldéenne, invite ce mois d’avril 2022 à regarder la résurrection du Christ comme la seule lumière qui puisse éclairer les ténèbres du temps présent, marqué ces derniers mois par les présages d’une «guerre mondiale dévastatrice».

La résurrection, salut pour toute l’humanité

Se référant explicitement aux guerres qui déchirent la scène internationale, le Patriarche chaldéen invite «tous les croyants, chrétiens et musulmans, qui jeûnent actuellement pour le Ramadan, et aussi les juifs, à regarder la tragédie en Ukraine et dans les pays du Moyen-Orient, leur humiliation et le démantèlement de leur belle mosaïque». Aujourd’hui plus que jamais, souligne le cardinal irakien, la célébration de Pâques est une occasion propice pour reconnaître également en ce temps «l’amour de Dieu pour les hommes, sa proximité et sa miséricorde infinie envers tous», qui se manifeste «à travers la résurrection du Christ», qui a eu lieu «pour le salut de l’humanité».

La résurrection du Christ «vient éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, et diriger nos pas sur le chemin de la paix», rappelé le cardinal Sako, reprenant les paroles du chant évangélique de Zacharie, père de Jean Baptiste. C’est la résurrection du Christ qui fait fleurir les gestes gratuits de charité envers nos frères et sœurs, et nous rassemble, comme ce fut le cas pour les disciples de Jésus, «qui étaient unis quand il est ressuscité, et partageaient avec amour tout ce qu’ils possédaient», exprime-t-il.

Appel au dialogue en Irak

«Les présidents, les autorités religieuses et les communautés sociales», ajoute le Patriarche dans son discours, et faisant référence au conflit sanglant au cœur de l’Europe, «devraient œuvrer pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour résoudre le conflit avec les outils de la diplomatie, au lieu des armes. Il devrait être mis fin à la guerre, aux victimes, à la douleur, à la destruction, aux migrations, à la pauvreté et aux maladies. Il faut mettre fin à la production d’armes mortelles partout», et «toute personne décente doit rejeter cet enfer».

Source: VATICANNEWS, le 13 avril 2022

Irak: la construction d’une église à Ur des Chaldéens en projet

Site archéologique d'Ur - ziggurat en arrière-planSite archéologique d’Ur – ziggurat en arrière-plan

Irak: la construction d’une église à Ur des Chaldéens en projet

Une église qui serait également équipée d’une salle de réunion pour accueillir les pèlerins chrétiens qui voudraient fouler la terre où tout a commencé: c’est le projet présenté par un architecte irakien au patriarche de Babylone des Chaldéens.

En proposant son projet, l’architecte Adour Ftouhi Boutros Katelma a offert de s’occuper également de trouver les fonds nécessaires à sa réalisation. Le cardinal Louis Raphaël Sako a béni et encouragé l’initiative, suggérant de dédier l’église à «Ibrahim al-khalil», Abraham le Bien-aimé, père de tous les croyants et de donner à la salle de réunion des pèlerins le nom du Pape François, qui, le 6 mars dernier, a également visité Ur des Chaldéens au cours de son voyage apostolique dans ce pays. Le Premier ministre, Mustapha Al-Kadimi aurait également donné son assentiment à ce projet.

«Sur cette place, devant la demeure d’Abraham notre père, j’ai l’impression de rentrer chez moi»: c’est ainsi que le Pape avait débuté son discours le 6 mars 2021 alors qu’il se trouvait sur la plaine de Ninive, pour l’un des moments-clés de son voyage en terre mésopotamienne. Cet événement avait été suivi et partagé par les représentants des communautés de foi présentes en Irak, comme un «signe de bénédiction et d’espoir pour l’Irak, pour le Moyen-Orient et pour le monde entier», dans la confiance que «le Ciel ne s’est pas lassé de la Terre: Dieu aime chaque peuple, chacune de ses filles et chacun de ses fils».

Dans son discours, précédé de lectures du livre de la Genèse et du Coran et de quatre témoignages, le Pape avait reproposé le voyage d’Abraham d’Ur vers la Terre promise comme une allégorie du voyage que tous les croyants et toute la famille humaine sont appelés à faire pour traverser les ténèbres du temps présent et accueillir le «rêve de Dieu», qui a créé tous les êtres humains pour le bonheur. «Dieu, avait assuré l’évêque de Rome, a demandé à Abraham de regarder le ciel et de compter les étoiles. Dans ces étoiles, il a vu la promesse de sa descendance, il nous a vus. Et aujourd’hui, nous, juifs, chrétiens et musulmans, ainsi que nos frères et sœurs d’autres religions, honorons notre père Abraham en faisant comme lui: nous regardons les cieux et marchons sur la terre».

Le 8 mai dernier, une douzaine de représentants de différentes Églises chrétiennes du monde entier se sont rendus à Ur des Chaldéens et ont prié ensemble à la demeure d’Abraham, dans un acte œcuménique unique qui exprime également l’espoir de voir le flux des pèlerinages chrétiens dans cette région reprendre et croître bientôt.

Source: VATICANNEWS, le 12 juillet 2021

Cardinal Sako: un voyage inoubliable dont l’influence sera grande

Cardinal Sako: un voyage inoubliable dont l’influence sera grande

Le cardinal Louis Raphael Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, livre son regard sur ces trois jours de voyage apostolique.

Après trois jours de visite du Saint-Père en Irak, le cardinal Louis Raphael Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, estime que ce voyage aura «une grande influence sur la culture irakienne», approfondissant le respect de la religion et des croyances. Une «visite inoubliable» qui montre selon lui «à quel point les conflits absurdes». 

Le discours du Pape a touché les cœurs de la population musulmane et chrétienne, rappelle le cardinal Sako, citant l’exemple de «ce chef musulman fier de baiser la main du Pape devant tous».

Le Souverain pontife argentin a sillonné durant trois jours l’Irak à l’occasion de son 33ème voyage apostolique, le conduisant de Bagdad aux plaines d’Ur, puis à Mossoul, Erbil et Qaraqosh dans le nord supplicié par les jihadistes. Pour ce premier déplacement à l’étranger en 15 mois, le Saint-Père a parcouru 1 445 km à travers l’Irak.

«L’Irak restera toujours avec moi, dans mon coeur», a lancé le Pape dimanche soir, à l’issue de la messe devant des milliers de fidèles dans un stade d’Erbil, au Kurdistan irakien.

Source: VATICANNEWS, le 8 mars 2021

Prière du cardinal Sako pour la venue du Pape en Irak

Préparatifs avant la venue du Pape en Irak, le 26 février 2021 à Bagdad.Préparatifs avant la venue du Pape en Irak, le 26 février 2021 à Bagdad.  (AFP or licensors)

Prière du cardinal Sako pour la venue du Pape en Irak

Une semaine avant la visite apostolique du Pape François en Irak, prévu du 5 au 8 mars, le Patriarche des Chaldéens demande aux chrétiens irakiens de prier afin que le Saint-Esprit soutienne et illumine les gestes et les paroles du Saint-Père durant son voyage, en touchant les cœurs de tous ceux qui le rencontreront.

Le Patriarcat de Babylone des Chaldéens invite les chrétiens d’Irak, à partir de ce vendredi et chaque jour précédant la visite apostolique du Pape dans leur pays du 5 au 8 mars, a prié pour remettre entre les mains du Seigneur ce prochain déplacement. «Que le Saint-Esprit soit dans ses gestes et dans ses paroles et dans les cœurs de ceux qui le rencontrent et l’écoutent afin que se répandent les dons de l’encouragement, de la consolation, de la rencontre entre ethnies, cultures et religions différentes avec l’engagement de faire des pas courageux en direction de la réconciliation et de la collaboration pour le bien commun», poursuit la prière diffusée sur les plateformes d’informations du patriarcat. Dans ce court texte, le cardinal Louis Raphaël Sako demande à Dieu que «soit donné à l’Église en Irak le réconfort, la lumière et la force afin de ne jamais nous lasser à construire des liens de fraternité et de paix» ; il le supplie de libérer son pays et ceux du Proche-Orient de la haine et de la violence.

Neuvaines pour la venue du Pape

Le cardinal irakien avait déjà composé une prière spéciale que l’Église locale a récité au mois de janvier pour que le voyage du Pape puisse se réaliser indépendamment des conditions sécuritaire ou sanitaire. Le 17 janvier dernier, il lançait une pressante invitation à «prier pour le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays et dans la région, après toutes les guerres et les conflits qui les ont consumés».

Après un double attentat dans le centre de Bagdad, l’attaque la plus meurtrière depuis trois ans dans la capitale irakienne, le cardinal Sako avait proposé aux fidèles de renforcer leur pratique religieuse, en instaurant le 25 janvier trois jours de jeûne et de prière.

Lors de son voyage le Pape est attendu à Bagdad, dans la plaine d’Ur, à Erbil, ainsi qu’à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive. Sur place, selon des chiffres d’Aide à l’Église en Détresse mis à jour le 12 janvier dernier, plus de 45% des familles qui avaient pris la fuite face à l’arrivée des djihadistes du groupe État Islamique en 2014, ont pu retourner chez elles. Grâce au soutien de nombreuses associations catholiques, 57% des maisons détruites ont pu être reconstruites. La fondation pontificale de l’AED a notamment reconstruit une salle polyvalente et une école syro-catholique à Bashiqa grâce à un don du Pape de 200 000 euros, obtenu après la vente d’une voiture de luxe qui lui avait été offerte en 2017.

L’espoir de paix et d’une reconnaissance

Des neuvaines et des rencontres de prière sont convoquées de part le monde pour confier à la Vierge et à l’Esprit saint ce voyage auprès des chrétiens d’Orient. Ce vendredi, rapporte l’agence Fides, les fidèles américains sont également invités à prier. À Chicago, le cardinal Blase Joseph Cupich publie chaque jour les intentions de prière de la neuvaine promue par son archidiocèse sur Twitter. Il rappelle qu’avant l’intervention américaine en Irak pour chasser Saddam Hussein en 2003, le pays comptait 1,5 million de chrétiens contre moins de 400.000 aujourd’hui.

«Les personnes en Irak savent peu de choses nous concernant», affirme de son côté l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Warda à l’AED. Il espère qu’avec la venue du Pape l’opinion publique soit davantage sensibilisée à leur sort et que le respect du peuple irakien envers leur communauté croisse, pour qu’enfin les chrétiens ne soient plus perçus comme des «croisés». Mgr Warda souligne l’importance à cet égard de la rencontre prévue entre le Pape et le chef des chiites irakiens, le Grand Ayatollah Ali Al-Sistani.

Source: VATICANNEWS, le 26 février 2021

Le cardinal Sako dévoile le programme du pape en Irak

Osservatore Romano | AFP – Le pape François en avion.

Le cardinal Sako dévoile le programme du pape en Irak

Le cardinal Louis Raphaël Sako a présenté ce jeudi le programme pour le voyage du pape François en Irak prévu du 5 au 8 mars 2021, sous réserve que les conditions sanitaires le permettent.

Le pape François va rencontrer le chef religieux Ali al Sistani, plus haute autorité chiite d’Irak, à Nadjaf, en Irak, le 6 mars 2021, a annoncé le cardinal Louis Raphaël Sako lors d’une conférence de presse organisée par l’Œuvre d’Orient le 28 janvier à Paris. Le détail du voyage du pontife en Irak, prévu du 5 au 8 mars 2021 si les conditions sanitaires le permettent, a été déroulé par le haut prélat. Le Vatican n’a toutefois pas officialisé ce programme.

À son arrivée à Bagdad, le 5 mars, le pape François sera reçu par le président de la République irakienne, Barham Salih, ainsi que par Moustafa al-Kazimi, premier ministre. Là, le pontife devrait prononcer un discours devant les autorités civiles dans lequel il les invitera, selon le patriarche Sako, à mettre fin à la guerre civile et à la corruption et à promouvoir la réconciliation civile. « J’espère qu’il sera entendu et que l’Irak sera différent après son passage », a souhaité le cardinal Sako.

S’en suivra une rencontre avec des membres du clergé irakien en la cathédrale syriaque catholique Notre-Dame-de-l’Intercession de Bagdad le 5 mars au soir. En ce lieu, en 2010, une soixantaine de chrétiens avait perdu la vie à la suite de l’attaque d’un commando terroriste appartenant à l’organisation État islamique.

Le samedi 6 mars, le chef de l’Église catholique devrait poursuivre sa visite par un entretien historique avec le dignitaire religieux Ali al Sistani, plus haute autorité chiite d’Irak. Durant cette rencontre privée, les deux hommes devraient évoquer l’importance de la fraternité, de la réconciliation et la nécessité de ne pas user de la violence les uns contre les autres, a exprimé le cardinal irakien. S’il a dit souhaiter personnellement que cette rencontre se déroule en public et qu’elle aboutisse à la signature du « Document sur la fraternité humaine« , il a toutefois confié qu’un tel événement n’était pour l’instant pas au programme.

La visite à Mossoul confirmée

Le même jour, le pape se rendra à Ur, une destination liée à la mémoire d’Abraham, figure commune du judaïsme, du christianisme et de l’islam, pour participer à une rencontre interreligieuse. Des représentants chiites et sunnites devraient alors être présent. Le pontife argentin devrait ensuite présider une messe à Bagdad.

Le 7 mars, l’évêque de Rome se rendra à Erbil, capital du Kurdistan irakien, où il rencontrera les autorités civiles kurdes. Il visitera ensuite la vieille ville de Mossoul qui était il y a peu la capitale de l’État islamique en Irak. Il se rendra ensuite à Qaraqosh, grande ville chrétienne de la plaine de Ninive où résidaient avant 2014 près de 50.000 chrétiens. Il reviendra ensuite à Erbil pour déjeuner au séminaire et célébrera une messe en rite latin dans le stade de la ville, avant de revenir à Bagdad où il repartira pour Rome le 8 mars.

Source: ALETEIA, le 28 janvier 2021

L’Irak attend les paroles de réconfort et d’espoir du pape François

Patriarche Raphaël Sako, chaldéen © Vatican Media

Patriarche Raphaël Sako, Chaldéen © Vatican Media

L’Irak attend les paroles de réconfort et d’espoir du pape François

Le card. Sako prépare le voyage avec le gouvernement

Le prochain voyage du pape François en Irak est « un événement très important pour nous, chrétiens » mais dans le pays, « tout le monde attend cette rencontre, y compris les musulmans, les autres réalités religieuses et les dirigeants du gouvernement ». C’est ce qu’affirme le patriarche de Babylone et des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël I Sako, au micro de Radio Vatican.

Malgré les récents attentats dans le pays du Golfe, les Irakiens attendent donc le pape François qui, selon le patriarche chaldéen, « vient dire : “Assez, assez de guerres, assez de violence, recherchez la paix et la fraternité et la protection de la dignité humaine !“ ». « Nous préparons tout avec le gouvernement », ajoute-t-il.

Pour le cardinal, nul doute que « c’est un événement extraordinaire pour tous » qui apportera « le réconfort et l’espérance qui nous ont été refusés jusqu’à maintenant ». « Je dirais donc, ajoute-t-il, que c’est une visite de caractère plutôt spirituel, dans laquelle l’importance ne sera pas tellement donnée au folklore, à la fête. Ce serait perdre le véritable sens de la visite. »

En Irak, daesh est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière, revendiquant la double attaque suicide dans le centre de Bagdad, qui a fait 32 morts et plus de cent blessés.

Ce nouvel acte de violence, que le pape a condamné, a suscité « préoccupation » et « tristesse » parmi la population, déplore le cardinal Sako. « Les personnes qui ont été tuées sont des gens pauvres, vraiment pauvres. Malheureusement, ces attaques ont une fin politique, elles sont un message adressé au gouvernement et également au nouveau président américain. Entretemps, le gouvernement a pris des mesures. »

Pourtant, estime le pasteur, l’espoir de la paix subsiste en Irak : « Les gens demandent toujours quand viendra la paix, la défense de la dignité humaine, même si, depuis pratiquement 20 ans, nous sommes dans cette situation, c’est la confusion, l’anarchie. Il faut du temps ». Mais « avant le temps, souligne-t-il, il faut de la bonne volonté de la part des politiques. Sans cela, il n’y aura pas de paix. Les milices aussi doivent obéir au gouvernement irakien et le gouvernement doit imposer le retrait des armes. Tout doit rester dans les mains du gouvernement et non des partis politiques ».

Si les chrétiens n’ont pas été visés, depuis déjà quelques années, ils souffrent comme les autres, explique le patriarche : « Nous faisons partie de l’Irak, nous ne vivons pas seuls, nous sommes avec tout le monde. Leur souffrance est la nôtre. Par conséquent, nous sommes frères et sœurs d’une grande famille qui s’appelle l’Irak. »

Quant au sens des trois jours de prière et de jeûne, « nous voulons dire que nous sommes tous fils de Dieu, le Dieu de toute l’humanité. C’est pourquoi ce geste d’aller à Ninive en prière a une double signification : avant tout, affirmer que Dieu nous regarde tous sans distinction ; et puis c’est une requête forte adressée au Seigneur afin qu’il nous sauve de la pandémie actuelle. Bien que la moyenne des contagions ne soit pas élevée – entre 500 et 600 cas par jour – « aujourd’hui, nous vivons dans une grande peur du coronavirus. Nous devons donc prier et demander l’aide de Dieu pour être sauvés et pour que finisse cette pandémie pour le monde entier. Nous ne pensons pas seulement à nous en Irak, mais à tous les hommes dans le monde. »

Source: ZENIT.ORG, le 26 janvier 2021

Cardinal Sako: «un temps pour se réconcilier»

Le cardinal Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens. Le cardinal Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens.   (AFP or licensors)

Cardinal Sako: «un temps pour se réconcilier»

Le patriarche de Babylone des Chaldéens revient sur les trois jours du «jeûne de Ninive» dans son pays et les perspectives du voyage du Pape François en Irak, qu’il attend comme une visite d’espérance et de réconfort pour tout le pays. 

Entretien réalisé par Olivier Bonnel – Cité du Vatican 

L’Irak a renoué avec la violence terroriste le 21 janvier dernier: un double attentat suicide a frappé un quartier commerçant à Bagdad, la capitale, faisant 32 morts et plus d’une centaine de blessés. Un attentat rapidement revendiqué par le groupe État islamique, dont le pouvoir de nuisance est encore réel. Cela faisait plus de trois ans que la capitale irakienne n’avait pas connu pareil bain de sang. Le président Barham Saleh a dénoncé des «tentatives malignes de faire trembler la stabilité du pays».

Cette attentat a ravivé également l’inquiétude des chrétiens du pays qui s’apprêtent à accueillir le Pape François du 5 au 8 mars prochain. Le patriarche de Babylone des Chaldéens Raphaël Louis Sako a invité les chrétiens du pays à prier pour le succès de cette visite très attendue. Depuis ce lundi, les chrétiens irakiens ont par ailleurs entamé trois jours de jeûne pour la paix et la réconciliation dans leur pays. 

Le cardinal Sako nous a expliqué le sens de ce jeûne et fait part de sa confiance dans le fait que la visite du Saint-Père pourra se tenir comme prévue. Une visite pastorale dont les fruits rejailleront selon lui sur tout le pays. 

Quelle est la signification de ces trois jours de jeûne ?

Dans notre Église ce jeûne est très important, presque aussi important que le grand jeûne du Carême, c’est une sorte de deuxième carême pour nous. Ce jeûne est lié à l’histoire de l’Irak. Nos pères ont pris le livre de Jonas et l’ont interprété. Jonas est un juif libre et ouvert, il pense que Dieu est venu pour tout le monde, y compris pour les Ninivites qui sont violents et qui sont en guerre contre les juifs. Pour lui, les juifs doivent se repentir du fondamentalisme, et les habitants de Ninive cesser la violence. Chez nous au XVIII ème siècle, il y a eu une pandémie très forte en Irak, et le patriarche de l’époque a demandé aux fidèles de jeûner trois jours, pour que les gens soient sauvés. Aujourd’hui, nous vivons dans le même contexte avec la pandémie de coronavirus et c’est une bonne occasion pour insister sur la prière pour notre salut, pour sortir de cette pandémie, mais aussi pour demander la conversion à la fraternité, demander la fin du fondamentalisme et de la violence et montrer à tous la solidarité. Les gens prient beaucoup, les églises seront pleines.

La semaine passée Bagdad a été frappée par un double attentat-suicide, dans quel état d’esprit est la population irakienne après ce nouvel accès de violence ?

Les gens sont très choqués, il y a une grande révolte dans la population, dans les médias de nombreuses personnes crient leur ras-le bol, disent qu’ils en ont assez des explosions, des morts et des destructions. Ces attaques-là sont politisées, elles sont préparées par des groupes qui envoient des messages au gouvernement irakien, des groupes qui ne sont pas content des mesures de sécurité, des armes contrôlées par le gouvernement, des mesures prises contre les milices. C’est aussi un message envoyé au nouveau président des États-Unis: quelle est la priorité pour lui? Est-ce l’Iran, l’Irak? Il ne faut pas oublier l’Irak et l’embargo qui pèse sur l’Iran. Je crois que c’est cela le message qui veut être envoyé. Mais à présent la vie est revenue à la normale, le gouvernement a pris beaucoup de mesures.

Comment se prépare le voyage du Saint-Père dans ce contexte sécuritaire et sanitaire difficile?

Je crois qu’il n’y a pas de risque pour le Pape. Nous nous préparons avec le gouvernement, mais la population irakienne attend cette visite-là, une visite qui n’est pas celle d’un chef d’État ou pour venir signer des contrats économiques. C’est une visite pastorale et j’espère que les Irakiens ne perdront pas de vue l’esprit religieux de cette visite, qu’elle ne sera pas vue comme quelque chose de folklorique ou superficielle. Pour nous, cette visite et le message que le Pape vient nous apporter, je la compare au livre de Jonas, où l’on entend ces mots: «assez de guerres, de conflits», c’est un appel à se réconcilier, à pardonner et construire un avenir meilleur pour tous les Irakiens, vivre tous comme frères et sœurs comme dans une grande famille qui s’appelle l’Irak. Le Pape nous apportera le réconfort, et surtout l’espérance.  

Source: VATICANNEWS, le 26 janvier 2021

Le cardinal Sako prie pour une année qui fasse tomber la violence en Irak

Célébrations du Nouvel An à Mossoul en Irak, le 31 décembre 2020. Célébrations du Nouvel An à Mossoul en Irak, le 31 décembre 2020.  

Le cardinal Sako prie pour une année qui fasse tomber la violence en Irak 

Puisse la nouvelle année «abattre les murs de la haine et de la violence» au Moyen-Orient et dans le monde entier et puisse le voyage du Pape François en Irak donner au pays la force d’ «être une nouvelle nation». C’est le double souhait exprimé par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, dans son message pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2021. 

«Il est triste que notre pays et le monde entier assistent à une course effrénée – parfois armée – pour le pouvoir et l’argent et non pour les personnes et les services« , a déclaré le cardinal, chef de l’Église chaldéenne, soulignant qu’il ne peut y avoir de paix réelle «tant que nous ne sortons pas de cet égoïsme meurtrier et que nous n’établissons pas une véritable fraternité entre nous» et que sans paix «il n’y a pas de stabilité ni de progrès». Selon le cardinal, pour y parvenir, il est nécessaire d’éduquer «les gens sur le plan intellectuel, religieux et social aux valeurs de fraternité, de tolérance, de non-violence et de solidarité».

Diffuser pluralisme religieux et intellectuel

Et la mission des religions, explique-t-il, est précisément de diffuser et de consolider cette «culture de paix, de fraternité et d’amour». En ce sens, la tâche des chefs spirituels est de «purifier» et de «renouveler la pensée religieuse» sans porter atteinte à la foi et de «diffuser l’esprit de tolérance et le pluralisme religieux et intellectuel».

L’État est lui aussi appelé à assumer ses responsabilités «en protégeant tous ses membres selon la logique de la citoyenneté, du droit et des institutions, dans le respect de leurs droits et de leur dignité», a encouragé le cardinal Sako.

L’engagement commun pour la paix contre les guerres et pour les droits de l’homme, selon le Patriarche, passe par «l’éducation dans la famille (école à domicile), dans les écoles, dans les églises, dans les mosquées et dans les médias».

Le succès pour le voyage du Pape en mars 2021

Se joignant à l’espérance exprimée par le Pape François dans son Message pour la 54ème Journée mondiale de la Paix, que la nouvelle année «puisse faire avancer l’humanité sur le chemin de la fraternité, de la justice et de la paix entre les peuples, les communautés, les peuples et les États», le cardinal Sako conclut par une invitation à prier pour qu’après une année 2020 marquée par le coronavirus et des «conflits absurdes», la paix «puisse habiter dans le cœur des hommes en Irak, au Moyen-Orient et dans le monde, afin que les murs de la haine et de la violence tombent pour toujours» et pour le succès de la visite du Pape en Irak «afin qu’il trouve la force d’être une nouvelle nation, différente de la précédente».

Source: VATICANNEWS, le 1er janvier 2021

Le cardinal Sako exhorte les prêtres irakiens au courage et à la patience

Le cardinal Sako, patriarche de Babylone des ChaldéensLe cardinal Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens 

Le cardinal Sako exhorte les prêtres irakiens au courage et à la patience

La réunion annuelle de formation des prêtres d’Irak n’a pas eu lieu en raison de la pandémie de Covid-19. Le patriarche chaldéen leur a donc envoyé une lettre d’encouragement.

«Agissons avec espérance, patience et courage et adoptons le langage du dialogue calme et responsable pour résoudre les problèmes», peut-on lire dans cette lettre à la tonalité très paternelle. Le patriarche de Babylone des Chaldéens évoque les «conditions générales» vécues par les prêtres à cause de la crise sanitaire ; il souligne «l’isolement social, la peur» ainsi que la suspension des liturgies publiques et des activités pastorales. Dans ce contexte douloureux, l’activité sacerdotale doit se distinguer plus que jamais «par sa proximité avec les gens, selon les moyens disponibles en ces circonstances difficiles, pour leur remonter le moral, les aider à se sentir plus proches de Dieu et plus solidaires les uns des autres». «Tout ce que nous possédons, rappelle le cardinal, sert à mieux servir les fidèles, comme l’a fait le Christ».    

De là, l’invitation à montrer aux fidèles, surtout dans ces circonstances, «le sens de la paternité et du soin spirituel», à réaliser avec «délicatesse et tendresse», renforcée également «par la lecture, la méditation et la prière personnelle qui illumine le chemin». Le patriarche Sako exprime également sa reconnaissance pour «la majorité des prêtres qui sont fidèlement engagés dans la mission», mettant leurs efforts «au service de l’Eglise et des fidèles» et faisant preuve de créativité dans l’utilisation des médias sociaux «pour cultiver, éduquer et construire la dimension spirituelle». Mais le cardinal irakien regrette aussi que certains prêtres n’agissent pas dans un esprit sacerdotal, oubliant que la priorité est de «suivre le Christ». Sa lettre se termine par un verset de l’Apocalypse (2, 19) : «Je connais tes actions, je sais ton amour, ta foi, ton engagement, ta persévérance, et tes dernières actions surpassent les premières».

Source: VATICANNEWS, le 11 juillet 2020