Loi sur l’IVG sans délai au Royaume-Uni: l’Église se mobilise
La conférence des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles appelle les fidèles catholiques à écrire à leurs députés pour qu’ils s’opposent au projet de loi qui ouvrirait la voie à l’avortement sans restriction, jusqu’à la fin de la grossesse.
Actuellement en cours de discussion au Parlement de Londres, le projet de loi en question – baptisé “Police, Crime, Sentencing and Courts Bill”- modifierait certaines réglementations pénales en introduisant de nouvelles peines et infractions. Parmi les mesures proposées figure un amendement à la loi de 1861 sur les délits contre la personne, qui concerne spécifiquement l’avortement, légal au Royaume-Uni depuis 1967, mais sous certaines conditions.
Liberté de conscience en question
La proposition soumise par la députée Diana Johnson demande la suppression de deux articles de la loi sur les délits contre la personne : le 58 sur «l’administration de drogues ou l’utilisation d’instruments pour provoquer un avortement» et le 59 «sur la fourniture de substances pour provoquer un avortement». En pratique, cela signifierait l’ouverture de l’avortement à la demande pour n’importe quelle raison, y compris les avortements sélectifs en fonction du sexe, tout en supprimant la limite actuelle de 24 semaines de gestation. Le Royaume-Uni deviendrait ainsi l’État ayant la législation la plus extrême en la matière en Europe, où, dans presque tous les pays, la limite pour interrompre une grossesse est de 12 semaines. En jeu également: la liberté de conscience des professionnels de la santé qui seraient contraints de pratiquer des avortements sous peine de perdre leur emploi.
L’Église catholique et toutes les organisations pro-vie s’opposent fermement à cet amendement. À la veille du débat parlementaire, Mgr Sherrington, responsable de ces questions au sein de la conférence épiscopale, a invité tous les catholiques à contacter leurs représentants au Parlement pour exprimer leur opposition à cette loi. Tous les citoyens britanniques intéressés peuvent télécharger un formulaire sur le site web de l’organisation pro-vie britannique “Right to Life”.
Dangers physiques et psychologiques
Le débat sur l’avortement était déjà revenu sur le devant de la scène au Royaume-Uni il y a environ un mois, avec la proposition du ministère de la Santé et des Affaires sociales de rendre permanente la réglementation sur l’avortement dit “DIY Abortion”, une mesure temporaire introduite en 2020, en raison du Covid-19, pour permettre aux femmes voulant interrompre une grossesse dans les 10 semaines de prendre des médicaments abortifs directement chez elles. Il suffit d’une consultation téléphonique avec un médecin pour que les médicaments nécessaires soient envoyés par courrier, sans avoir à se rendre à l’hôpital. Dans ce cas également, Mgr Sherrington avait réitéré la ferme opposition des évêques catholiques à une mesure qui, disait-il, «dévalorise le sérieux avec lequel de telles décisions doivent être prises et ne prend pas en considération les dangers physiques et psychologiques que l’administration de ces médicaments à domicile pourrait entraîner».
Rappelons qu’en 2020, le Parlement de Londres avait approuvé une autre mesure controversée qui visait à dépénaliser l’avortement également en Irlande du Nord et à étendre sa limite à 24 semaines. Après les protestations de l’Église et d’autres organisations, la nouvelle législation a ensuite été rejetée par l’Assemblée législative de Stormont.
Le Parlement européen a approuvé le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels
L’avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece
Le Parlement européen approuve le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l’Union. Pour le secrétaire de la Comece, le père Barrios Prieto, il s’agit d’un vote inquiétant, et il est inacceptable que l’accès à l’avortement puisse prévaloir sur l’objection de conscience. Les enfants à naître ont le droit fondamental à la vie.
Michele Raviart – Cité du Vatican
«Comment se fait-il qu’une Europe qui a des racines chrétiennes, une Europe qui place la dignité de la personne au premier rang et dont le projet européen se caractérise précisément par la défense de la vie et de l’être humain, de l’homme et de la femme, considère l’avortement comme un droit ?» Par cette question, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Comece, qui réunit les évêques des pays membres de l’Union européenne, exprime sa préoccupation quant à l’approbation par le Parlement européen du «rapport Matic» -du nom de l’eurodéputé croate qui l’a proposé- sur «la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l’Union, dans le contexte de la santé des femmes».
Le rapport Matic
Ce texte, non contraignant pour les États membres, assimile l’avortement à un droit fondamental et considère les lois restrictives de certains États membres dans ce domaine comme une violation des droits de l’Homme et une forme de violence de genre. La résolution, votée jeudi soir par le Parlement avec 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions, demande également de garantir un accès universel à un avortement sûr et légal dans tous les États membres, dans le cadre d’un effort général visant à renforcer les droits des femmes.
«C’est une grosse erreur»
«Nous avons essayé d’appeler les députés européens à la responsabilité sur ce vote et à comprendre l’importance de cette question», explique encore le père Barrios, «qui ne concerne pas seulement la santé sexuelle et reproductive». «Le droit à la santé, réitère-t-il, est un droit fondamental et nous voulons tous qu’il soit respecté et protégé, en particulier dans le cadre de cette pandémie, et dans le contexte de la défense de la dignité des femmes, ce droit est encore plus précieux. Il est donc évident que l’Église veut promouvoir le droit à la santé, mais le problème est d’inclure dans ce cadre également le droit à l’avortement, considéré presque dans le document comme un droit fondamental. Je pense que c’est une grosse erreur et le fait que des parlementaires aient voté en faveur de ce texte est inquiétant».
Il n’y a pas de droit à l’avortement
«Il n’existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l’avortement», soulignent en effet les évêques européens. Dans le texte de la résolution, père Barrios souligne «qu’il est dit que ce droit à la santé, qui inclut également le droit à l’avortement, doit être garanti, en particulier dans les régions rurales, dans les endroits où l’accès aux services médicaux n’est pas fort, même au-delà du droit à l’objection de conscience».
La liberté de conscience doit toujours être respectée
Dans la résolution du Parlement européen, en effet, les députés «regrettent que la pratique courante dans certains États membres permette au personnel médical et parfois à des institutions médicales entières de fournir des services de santé sur la base de la soi-disant objection de conscience», ce qui mettrait en danger «la vie et les droits des femmes.»«Ce n’est pas acceptable», souligne encore le père Barrios. «Pour nous, l’objection de conscience comprend non seulement le droit du travailleur de la santé individuel», explique-t-il, «mais aussi le droit d’une institution qui a sa propre mission, sa propre vocation et ne peut se lier à quelque chose qu’elle considère précisément comme contraire à ses principes fondamentaux. Le droit à l’objection de conscience découle précisément du droit fondamental à la liberté religieuse et à la liberté de pensée et doit toujours être respecté».
Un changement de mentalité qui inquiète
«Le vote sur le rapport Matic a été très contesté, la différence entre un oui et un non n’était pas si grande», poursuit le secrétaire général de la COMECE, «cependant, cette dérive est inquiétante». «Elle témoigne d’une crise anthropologique, elle remet en cause une manière de comprendre l’être humain. Ce vote du Parlement européen, même s’il s’agit d’un document non contraignant, est inquiétant, car il y a là un changement de mentalité pour voir des choses qui devraient tous nous inquiéter un peu».
Le grand absent de cette résolution, soulignent les évêques, est l’enfant à naître, privé de son droit fondamental à vivre, comme tout être humain.
Londres voudrait pérenniser l’avortement pharmacologique à domicile.
Libéralisation de l’avortement pharmacologique: l’épiscopat britannique opposé
Les autorités sanitaires britanniques étudient la possibilité de rendre permanente la dérogation adoptée pendant le confinement de 2020 permettant aux femmes de pratiquer l’avortement pharmacologique chez elles, et non plus à l’hôpital. Comme l’an dernier lors du vote de cette mesure provisoire, l’épiscopat catholique est choqué et appelle à protéger la vie.
Le ministère britannique de la Santé et de l’Aide sociale a lancé une consultation sur l’opportunité de rendre permanente, et non plus temporaire, la réglementation sur l’«avortement à domicile», l’avortement pharmacologique, communément appelé «Diy (do-it-yourself) Abortion». En 2020, le Royaume-Uni avait en effet temporairement modifié la réglementation pour l’accès à cette méthode en raison de la pandémie de covid-19.
Les femmes pouvaient ainsi prendre des médicaments abortifs directement chez elles, sans se rendre à l’hôpital afin d’éviter le risque d’infection au coronavirus. L’interruption pharmacologique volontaire de la grossesse était possible à domicile jusqu’à la dixième semaine de gestation, après une consultation téléphonique avec un médecin et en envoyant les médicaments nécessaires par courrier.
L’Église choquée
Comme à l’époque, l’Église catholique a vivement réagi: Mgr Sherrington, responsable de la conférence épiscopale pour les questions relatives à la vie, a réitéré l’opposition des évêques catholiques «à toute proposition de changement visant à rendre permanent un texte de loi qui s’est avéré dangereux et fatal pour les femmes enceintes, et qui a conduit à la perte tragique et inutile de milliers de vies à naître».
Il a ensuite exhorté les fidèles à soutenir la motion présentée par la députée Carla Lockhart, qui «a souligné les nombreux problèmes qui ont surgi à la suite de cette législation temporaire, tels que des complications graves, des urgences médicales, des avortements au-delà de la limite légale, des risques de coercition et le manque de garanties pour les femmes victimes de relations violentes.»«Nous encourageons vivement tous les catholiques», a conclu Mgr Sherrington, «à faire entendre leur voix sur cette question», afin que «le droit à la vie» soit protégé.
Une décision précipitée
En 2020, lors de la décision initiale, Mgr Sherrington, au nom de l’épiscopat avait déclaré: «Nous sommes choqués. Bien que nous vivions une période d’urgence, ces mesures mettent encore plus en danger les femmes qui se retrouvent à agir dans la précipitation et sans consultation médicale appropriée, peut-être contraintes par des partenaires violents».
«De telles mesures, avait réitéré le prélat, dévalorisent le sérieux avec lequel de telles décisions doivent être prises et ne prennent pas en considération les dangers physiques et psychologiques que l’administration de ces médicaments à domicile pourrait entraîner».
Avortement chez les mineures : le discours décapant de Brook Bello
Alors que certains politiques font pression pour supprimer la notification parentale en cas d’avortement de mineures dans l’Illinois (États-Unis) Brook Bello, figure de la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite humaine, a publié une vidéo percutante dans laquelle est défend cette mesure.
C’est une prise de position qui a du poids. L’État de l’Illinois, aux États-Unis, est actuellement le théâtre d’un débat sur la suppression de la notification parentale en cas d’avortement de jeunes mineures. En d’autres termes, cela signifierait que des mineures pourraient avorter sans que leurs parents ne soient tenus au courant. Cette notification, mise en place il y a sept ans à peine, est contestée par de nombreux démocrates. Figure de la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite humaine, Brook Bello, qui a également été nommée leader de la politique de la prochaine génération de Google 2017-2020, a elle aussi pris position.
Violée à 11 ans et victime de la traite à 13 ans, elle a choisi de partager son histoire dans une vidéo afin de sensibiliser le plus largement possible sur les dangers d’une telle suppression. « Nos trafiquants nous ont fait avorter. Si mes parents avaient été avertis, ma mère aurait su dans quelle ville je me trouvais et dans quelle rue je me trouvais et aurait contacté les forces de l’ordre », assure-t-elle. Elle raconte également avoir vécu par la suite plusieurs fausses couches et différents problèmes de santé liés à ses avortements.
Je comprends la beauté et le caractère sacré de la vie.
Brook Bello rappelle aussi dans cette vidéo que la participation des parents est essentielle pour aider les mineures à éviter de tomber dans le trafic sexuel. « La raison pour laquelle je suis pro-vie », déclare-t-elle encore, « est que je comprends la beauté et le caractère sacré de la vie. Et donc, je vous en supplie, je vous supplie, responsables politiques de l’Illinois, de ne pas faire marche arrière et de continuer à informer les parents. Je pense chaque État devrait avertir les parents. Pourquoi garder quelque chose de secret qui affecte le reste de la vie de quelqu’un ? »
Un nouveau débat sur l’avortement au Parlement européen5 mai 2021
Le 25 mars 2021, le député croate Perdrag Matić a présenté un projet de résolution sur la situation de la santé et des droits sexuels et génésiques dans l’Union européenne. Alors même que ce domaine relève de la seule compétence des États membres, ce projet tente d’introduire la reconnaissance d’un « droit à l’avortement » en parallèle d’une suppression de l’objection de conscience, en contradiction avec le droit européen.
Un projet de résolution en dehors des compétences de l’Union européenne
Le domaine de la santé ne fait pas partie des compétences de l’Union européenne, celui-ci appartient aux États[1]. Plus précisément, une action sur la question de l’avortement serait illégale ; le monopole des États membres sur cette question a d’ailleurs été rappelé à plusieurs reprises par différents organes européens. Encore récemment, la Commission européenne a affirmé que « les compétences législatives en ce qui concerne la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation, y compris l’avortement, appartiennent aux États membres »[2]. Cette position est constante et régulièrement confirmée par la Commission[3]. Le respect de la compétence des États dans le domaine de la santé répond au principe de subsidiarité consacré dans les traités européens[4]. Ce principe entend protéger la capacité de décision et d’action des États membres. En matière de santé, cela a été rappelé ; « l’action de l’Union complète les politiques nationales […]. La Commission encourage la coopération entre les États membres »[5]. L’Union européenne ne peut donc pas imposer un « droit à l’avortement » alors même que les États membres adoptent des positions très variées à ce sujet. Le défaut de compétence de l’Union à une telle action avait d’ailleurs déjà conduit au rejet par le Parlement européen du rapport Estrela, présenté en 2013 et tristement identique au projet de résolution actuel. La résolution du Parlement européen affirmait clairement que « la définition et la mise en œuvre des politiques de santé et des droits sexuels et génésiques relèvent de la compétence des États membres »[6].
Prenant garde de la réticence des États membres à se voir imposer une norme qu’ils n’ont pas choisie, les promoteurs de ce projet de résolution tentent de tirer parti du système de la soft law, afin d’introduire une nouvelle norme sans qu’elle paraisse à première vue s’imposer. Le choix de l’institution dans cette stratégie n’est pas à sous-estimer car bien que les résolutions du Parlement européen n’aient pas de valeur juridique contraignante, elles sont l’expression d’une opinion que ce dernier souhaite faire connaitre. Une résolution peut permettre par la suite de légitimer politiquement une action des États membres ou des institutions, elle vise à produire des effets pratiques. Plus grave encore, elle peut exprimer une intention pré-législative qui peut être utilisée par la suite pour justifier des actes contraignants. Il ne fait donc pas de doute qu’un acte du Parlement européen représente la porte d’entrée au cœur du système normatif.
Un projet de résolution contraire au droit
En premier lieu, ce projet de résolution affirme l’existence d’un « droit à l’avortement » et tente de le fonder en droit international, notamment en le faisant découler du droit à la santé et plus particulièrement de la santé sexuelle et reproductive. Pourtant, il n’existe en droit international aucun traité reconnaissant un « droit à l’avortement » et l’incluant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Au contraire, l’association entre ces deux notions est exclue. Tout d’abord, on ne trouve qu’un seul traité international mentionnant les « droits sexuels et reproductifs » mais l’avortement n’en fait pas partie[7]. De même, la Déclaration du Caire de 1994 rejette l’avortement du champ d’application de ces droits. Au contraire, elle prévoit que l’avortement ne doit pas être considéré comme un moyen légitime de planification familiale[8] et les États prennent l’engagement de réduire le nombre d’avortements. Cette position a été solennellement réaffirmé en 2014, dans la Déclaration et le programme d’action de Beijing de l’Organisation des Nations unies[9]. En 2020, dans la Déclaration de consensus de Genève, 35 États des Nations unies réaffirment que l’avortement n’est pas inclus dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive[10].
L’existence d’un « droit à l’avortement » ne peut non plus se fonder sur les différents instruments européens de protection des droits de l’homme (Convention européenne des droits de l’homme et Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne). Notamment, la Cour européenne des droits de l’homme a affirmé que le droit à la vie privée de la mère[11] ne pouvait pas être interprété comme contenant un droit à l’avortement. La Cour a rappelé à plusieurs reprises que la vie privée de la femme enceinte était étroitement liée à celle de l’enfant à naitre, et que leurs intérêts respectifs doivent être conciliés[12]. La prise en compte de l’intérêt de l’enfant à naitre détermine également les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne. En 2011, elle a reconnu la dignité humaine des embryons humains[13]. La protection de ce principe suprême a conduit la Cour à refuser la brevabilité d’un projet conduisant à leur destruction. Le projet de résolution méconnait totalement la dignité des enfants à naitre notamment lorsqu’il « invite » les États à légaliser l’avortement tout au long de la grossesse. De la même manière que l’avortement conduit à la destruction d’embryons humains et de fœtus et affecte le principe de dignité humaine, il doit impérativement être limité. Ou la dignité de l’enfant à naitre serait-elle moins digne d’être protégée lorsqu’il s’agit de pratiquer un avortement ?
Un projet de résolution contre la liberté de conscience
Selon le projet de résolution, la réalisation du « droit à l’avortement » exigerait la suppression de tous les obstacles à sa pratique et notamment celui de l’objection de conscience. Selon le projet de résolution, la possibilité reconnue au personnel médical de refuser une activité considérée comme incompatible avec leurs convictions religieuses, morales, philosophiques ou éthiques devrait être interdite. Le projet de résolution considère même que cette attitude devrait être traitée comme un refus de prise en charge médicale.
Pourtant, le droit à la liberté de conscience est expressément garanti par le droit international et européen respectivement à l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. Le caractère fondamental de cette liberté n’est plus à démontrer, elle est même qualifiée par la Cour européenne d’assise de la société démocratique[14]. A fortiori, l’objection de conscience doit être protégée et la jurisprudence de la Cour confirme cette exigence[15]. Suivant cette position, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne a expressément consacré le droit à l’objection de conscience, sans le limiter au service militaire[16]. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a rappelé l’importance du droit à l’objection de conscience dans le domaine médical dans sa résolution 1928 du 24 avril 2013, dans laquelle elle appelle les États à « garantir le droit à une objection de conscience en rapport avec des questions sensibles du point de vue éthique comme les services liés aux soins de santé ». Les États ont simplement l’obligation positive de concilier les droits des personnes et cela a été affirmé par la Cour européenne des droits de l’homme[17].
La présentation douteuse de ce projet de résolution
L’illégalité des propositions du projet de résolution se constate ainsi à plusieurs égards ; celle-ci semble être confirmée par les références abusives faites à des sources juridiques faibles dans son visa. Le rapporteur cite des directives européennes qu’il détourne largement de leur domaine d’action[18], ainsi que des textes n’ayant aucune valeur juridique. Conscients de cette faiblesse, les promoteurs de ce projet de résolution ont entrepris d’écarter d’avance toute potentielle opposition.
C’est précisément dans ce but qu’une attaque contre les organisations pro-vie a été menée lors d’une audition au Parlement européen le 25 mars 2021. Cette dernière les présentait comme partie à un complot chrétien-conservateur agissant contre les valeurs de l’Union européenne. Cette mise en scène visait à décrédibiliser les organisations pro-vie et à remettre en cause leur légitimité, afin de les exclure du débat démocratique. Cette tentative semble pourtant bien hypocrite, particulièrement si l’on se penche sur les liens existants entre les différents intervenants à cette audition avec des organisations étrangères. Tous font partie d’un large réseau mondial de militants pour l’avortement, richement financé par des organisations telles que la Fédération International du Planning Familial, l’Open Society ou encore la fondation Gates[19]. L’ironie de cette argumentation se constate également du caractère totalement unilatéral de cette audition. C’est une réelle manœuvre idéologique qui a été mise en place par les promoteurs de l’avortement, afin par la suite, d’imposer sans obstacle leur vision des droits humains.
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[1] Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), article 168§7
[2] Question parlementaire, 9 mars 2021, E-005924/2020 Réponse donnée par Mme Dalli au nom de la Commission européenne.
[12] CEDH, A, B et C c. Irlande [GC], n°25579/05, §212, 2010.
[13] CJUE, Oliver Brüstle c. Greenpeace, 18 octobre 2011.
[14] CEDH, Kokkinakis c. Grèce, n°14307/88, 25 mai 1993.
[15] CEDH, Bayatyan c. Arménie, n° 23459/03, 7 juillet 2001.
[16] Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, Article 10.2, 2000.
[17] CEDH, R.R c. Pologne, n°27617/04, 26 mai 2011 ; CEDH P. et S. c. Pologne, n°57375/08, 30 octobre 2012.
[18] Directive 2011/24/UE du Parlement européen et du Conseil, 9 mars 2011 relative à l’application des droits des patients en matière de santé transfrontaliers et Directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil, 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain
[19] Éléments factuels, Audition « Foreign interference on the financing of anti-choice organisations in the EU, Parlement européen, 25 mars 2021.
Le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la Comece. (Archeveche de Luxembourg / SCP)
IVG en Pologne: la Comece écrit au président du Parlement européen
Les responsables de la Commission des Épiscopats de l’Union européenne ont adressé un message au président du Parlement européen, David Sassoli, lui expliquant «prendre note avec préoccupation de certains arguments et points» d’une résolution votée le 26 novembre dernier au sujet de l’avortement en Pologne.
Les signataires de cette lettre rappellent tout d’abord que «l’Église catholique, qui cherche à soutenir les femmes dans les situations de vie résultant de grossesses difficiles ou non désirées, demande que toute vie à venir bénéficie de protection et de soins. Toute personne humaine est appelée à l’existence par Dieu et a besoin de protection, en particulier lorsqu’elle est la plus vulnérable.»
S’appuyant aussi sur les outils du droit international, et notamment sur la Convention des Nations unies relative aux droits de l’Enfant, ils rappellent que «tout le soutien nécessaire doit être apporté aux femmes qui se trouvent dans des situations de vie difficiles liées à une grossesse non désirée ou difficile».
Ils soulignent par ailleurs que «ni la législation de l’Union européenne ni la Convention européenne des droits de l’Homme ne prévoient un droit à l’avortement. Cette question est laissée aux systèmes juridiques des États membres », expliquent-ils, alors que la résolution du Parlement européen présentait le «droit à l’avortement» comme un acquis de l’Union européenne.
Respecter la souveraineté des États
«Comme le souligne à juste titre la résolution du Parlement, le respect de l’État de droit est essentiel pour le fonctionnement de l’Union. Cela étant dit, l’État de droit exige également le respect des compétences des États membres et des choix qu’ils font dans l’exercice de leurs compétences exclusives», expliquent les responsable de la Comece, qui insistent aussi sur le nécessaire respect de l’objection de conscience.
«Il est nécessaire de considérer les droits fondamentaux – comme la liberté de pensée, de conscience et de religion – à la lumière de leur universalité, de leur inviolabilité, de leur inaliénabilité, de leur indivisibilité et de leur interdépendance. En ce qui concerne le droit à l’objection de conscience, la Charte de l’Union européenne établit la nécessité de respecter les traditions constitutionnelles nationales et l’élaboration d’une législation nationale sur la question», soulignent-ils. «Nous craignons que le principe de non-discrimination ne soit utilisé pour étendre ou brouiller les limites des compétences de l’Union européenne», avertissent les responsables de la Comece, qui notent «avec tristesse qu’aucune condamnation ou solidarité n’était exprimée dans le texte en ce qui concerne les attaques inacceptables contre les églises et les lieux de culte dans le cadre des protestations liées à cette loi en Pologne».
Ils concluent leur lettre par ces mots adressés au président du Parlement européen : «Nous restons à votre disposition pour toute clarification que vous jugeriez nécessaire sur cette question, que nous considérons comme cruciale, conscients que nous sommes que la résolution aura un impact très négatif sur la façon dont l’Union est perçue par les États membres.»
Les signataires de cette lettre sont le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la Comece, et ses quatre vice-présidents : Mgr Mariano Crociata (évêque de Latina, en Italie), Mgr Noel Treanor (évêque de Down and Connor, en Irlande), Mgr Franz Josef Overbeck (évêque d’Essen, en Allemagne) et Mgr Jan Vokal (évêque de Hradec Kralové, République tchèque).
Les confidences de l’ex directrice d’une clinique d’avortement qui a inspiré le DVD Unplanned
Le film Unplanned sort en DVD cette semaine. Il s’est inspiré de l’histoire vraie d’Abby Johnson, ancienne directrice d’un planning familial au Texas devenue une farouche opposante à l’avortement. Depuis, 550 autres employés ont suivi son exemple. Entretien.
Le film « Unplanned » est diffusé en France depuis le 1er octobre 2020. Pourquoi avez-vous accepté de raconter votre vie dans un film ?
Eh bien, ce n’était pas prévu ! J’ai été approchée par les réalisateurs après qu’ils aient lu mon livre intitulé, lui aussi, « Unplanned ». Ils voulaient en faire un film. J’ai accepté leur proposition après avoir beaucoup prié parce que je pense que ce film peut (et a déjà) apporté beaucoup de guérison et contribué à sauver de nombreuses vies.
Quand avez-vous changé d’avis sur l’avortement ?
Au moment précis où, lorsque je travaillais au Planning Familial, j’ai vu ce bébé bouger sur l’écran de l’échographie juste avant son avortement. J’ai alors réalisé que la vie humaine existe dans l’utérus et que l’avortement tue cette vie.
Êtes-vous une autre personne depuis que vous avez changé de camp ?
Je suis une autre personne grâce Dieu. Cela a été un long cheminement avec Lui, et même si je n’ai pas perdu l’essentiel de ma personnalité lorsque je suis devenu pro-vie, j’ai changé d’une manière significative grâce à Lui.
Les membres de la Coalition for Life au Texas ont été d’une aide considérable. C’est seulement quand j’ai quitté Planned Parenthood (le Planning familial américain, NDLR) que j’ai découvert que beaucoup de gens priaient pour mon départ. Leurs prières ont été exaucées.
D’autres femmes ont-elles suivi votre exemple en abandonnant le Planning Familial après avoir découvert la vérité sur l’avortement ?
Mon ministère au sein de ATTWN (And Then There Were None), un mouvement d’anciens salariés du Planned Parenthood, a aidé plus de 550 employés de cliniques d’avortement à quitter leur travail. Donc oui, beaucoup ont suivi mes traces !
Qu’est-ce qui choque le plus les anciens employés dans les pratiques du Planning Familial ?
Outre les terribles conséquences de l’avortement lui-même, les anciens employés du Planned Parenthood découvrent vraiment comment l’industrie de l’avortement traite les femmes, comment elles les poussent à avorter et leur disent qu’elles ont besoin de l’avortement pour réussir dans la vie. C’est un énorme mensonge. Et les nombreuses révélations des cliniques et des médecins de l’avortement eux-mêmes – comme l’utilisation de médicaments périmés, le manque de personnel médical approprié à la clinique ou le refus d’appeler des ambulances lorsque la vie d’une femme est en danger – démontrent à ces employés que l’industrie de l’avortement ne se soucie que de l’argent, et rien d’autre.
Quels sont les dégâts les plus graves pour les femmes qui avortent ?
Il existe de nombreux effets secondaires terribles de l’avortement chez les femmes – dépression accrue, pensées suicidaires, dépendance aux drogues et à l’alcool. De nombreuses femmes qui ont avorté souffrent pendant des années et des années jusqu’à ce qu’elles affrontent la réalité de ce qu’elles ont vécu et demandent pardon à Dieu. Car Lui est toujours prêt à les accueillir dans ses bras.
Que préconisez-vous pour limiter le nombre d’avortements ? La prière ?
La prière bien sûr ! Mais nous devons aussi rencontrer les femmes là où elles sont, les accompagner dans leur fragilité. Nous devons les aider en répondant à leurs besoins immédiats, qu’il s’agisse de les sortir d’une situation familiale néfaste, de payer un loyer ou même de leur procurer de nouveaux pneus pour leur voiture afin qu’ils puissent accéder à l’emploi dont elles ont besoin ! J’ai lancé un mouvement appelé Loveline qui fait tout cela. Nous avons aidé des centaines de femmes depuis que nous avons commencé il y a un an. Nous créons des listes sur Amazon de ce dont ces femmes ont besoin. Ces listes sont pourvues en quelques minutes dès que je les publie sur les réseaux sociaux. Les gens veulent aider et grâce à Loveline, nous pouvons aider ces femmes à choisir la vie, et non la mort, pour leurs bébés.
Alors que les chiffres de l’IVG ne cessent d’augmenter partout dans le monde, l’Argentine vient de légaliser l’avortement en adoptant l’une des législations les plus permissives.
Avec plus de 40 millions d’avortements en 2020, l’avortement est la première cause de décès dans le monde, loin devant toutes les autres. Pourtant, les grandes instances mondiales telles l’ONU, l’OMS et le FMI font peser une pression constante sur les pays qui autorisent le moins l’avortement. Ce chiffre est issu du Worldometer, un site web qui compile en temps réel des statistiques mondiales sur la santé, la population, les ressources ou les décès. Le 31 décembre dernier, son compteur affichait un peu plus de 42,6 millions d’avortements depuis le 1er janvier. À titre de comparaison, en 2020, le même site a recensé 13 millions de décès dus aux maladies transmissibles et 8,2 millions de décès à cause du cancer. Quant au coronavirus, selon l’Université John Hopkins, il a tué 1,8 million de personnes.
Une loi « nouvelle génération »
Malgré ces chiffres vertigineux, les tentatives pour faire entrer l’IVG dans le droit se multiplient. C’est ainsi que l’Argentine a légalisé l’avortement le 30 décembre dernier, jusqu’à 14 semaines de grossesse. Or, cette loi est très différente des lois européennes qui ont dépénalisé l’IVG au XXe siècle, elle « fait partie d’une nouvelle génération de lois plus audacieuses sur l’avortement » analyse le C-Fam, le Center for Family & Human Rights.
En effet, à la différence des lois IVG plus anciennes, cette nouvelle loi « ne se contente pas de dépénaliser l’avortement » dans certaines circonstances limitées « comme la plupart des pays européens », elle va beaucoup plus loin. Elle entend « élever l’avortement au rang d’un droit de l’homme », qui l’emporterait « sur tous les autres droits humains ». Une affirmation qui va à l’encontre du Consensus de Genève (octobre 2020) et de la Conférence du Caire (2014), selon lesquels il n’existe « aucun droit international à l’avortement ». Pourtant, c’est en vertu de ce « droit à l’avortement » que la loi argentine autorise l’IVG dès l’âge de 13 ans sans consentement parental.
Pressions internationales
Autre nouveauté, la loi argentine montre une « forte composante mondiale », se réclamant des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, et soumettant le système de santé argentin à l’OMS . En outre, elle introduit la théorie du genre, en faisant référence à des « personnes gestantes » et non plus à des « femmes enceintes ». Enfin, la loi contient un délit d’entrave très strict, avec un droit à l’objection de conscience réduit au minimum.
Sept projets de loi ont déjà été rejetés en Argentine avant que celui-ci n’aboutisse. Depuis les années 1990, le pays subit de fortes pressions de l’ONU pour légaliser l’avortement. En 2018, c’est le FMI qui a imposé la légalisation de l’IVG comme condition à la révision de la dette de l’État. De fait, la promesse a été tenue, puisque l’Argentine a débuté depuis peu les discussions avec le FMI et la Banque mondiale en vue de renégocier sa dette.
Alors que le projet de loi bioéthique revient au Sénat en commission dès le 19 janvier, la Marche pour la Vie organisée ce dimanche revêt une importance toute particulière.
On pourrait s’interroger, année après année, sur la pertinence d’un tel événement. Initiée au début des années 1990 pour dénoncer une législation sur l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) toujours plus permissive, la Marche pour la Vie, qui rassemble en temps normal près de 50.000 personnes d’après les organisateurs et qui est maintenue malgré le contexte sanitaire ce dimanche 19 janvier à 15h au Trocadéro (Paris), se trouve cette année doublement d’actualité.
Il y a d’abord ce chiffre accablant. 232.000 IVG ont été pratiquées en France en 2019, souligne la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Il s’agit de son plus haut niveau en 30 ans. Un chiffre inquiétant qui ne peut qu’interroger sur la compréhension qu’a la société d’un tel acte. Dans son discours le plus célèbre, prononcé le 26 novembre 1974 à l’Assemblée nationale pour défendre son projet de loi de dépénalisation de l’IVG, Simone Veil avait elle-même rappelé le caractère singulier d’une telle pratique : « Je le dis avec toute ma conviction l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. […] C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame ». Avant d’ajouter : « C’est pourquoi si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de faits existants, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme ».
Mais il y a aussi cette inquiétante mesure ajoutée in extremis par l’Assemblée nationale au projet de loi bioéthique lors de l’examen du texte en deuxième lecture en juillet 2020. L’amendement n°524 du projet de loi bioéthique, porté par plusieurs députés socialistes, autorise l’interruption médicale de grossesse (IMG), permis en France pendant neuf mois, pour cause de « détresse psychosociale ». Cette disposition « fait exploser l’encadrement de l’avortement en ajoutant le critère invérifiable de “détresse psychosociale” pour recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au terme de la grossesse », avait dénoncé dans la foulée l’association Alliance Vita, membre du collectif « Marchons enfants ! », opposé au projet de loi bioéthique. « La condition des femmes enceintes faisant face à une détresse mérite toute l’attention de la société. Mais l’histoire a montré que, la notion de détresse étant difficile à objectiver, elle était utilisée pour détourner la loi ».
Témoigner son désaccord
« Il est indispensable de réduire la peine et le drame que constituent ces avortements de masse, de protéger la femme qui est trop souvent victime d’une pression sociale, médicale, économique », a affirmé au média d’information sur la bioéthique Gènéthique Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la Vie. « Ce que nous rappelons avec force c’est que l’avortement est d’abord une violence faite aux femmes et aux enfants à naître. Nous marchons pour défendre la vie et rappeler que l’engrenage qui conduit à l’avortement n’est pas une fatalité ». Alors que le projet de loi bioéthique est examiné en commission par le Sénat dès le19 janvier et sera débattu en séance à partir du 2 février, cette Marche pour la Vie est une occasion à saisir pour toutes celles et ceux qui veulent témoigner de leur désaccord quant à ces mesures et qui estiment qu’une autre voie est possible. Celle de la Vie.
Journal Télévisé TG5, Capture Video Canale 5, Mediaset
La protection de la vie, une question de « conscience humaine », estime le pape
On ne résout pas les problèmes en éliminant un enfant
« Est-il acceptable d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème? En tuant la vie humaine? C’est le problème de l’avortement », estime le pape François. Or la protection de la vie n’est pas une question de religion mais de conscience humaine, affirme-t-il dans une interview au journal télévisé TG5 de la chaine italienne Canale 5 diffusée le 10 janvier 2021.
Dans une conversation avec le journaliste Fabio Marchese Ragona qui a eu lieu à la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le pape parle du « problème de la mort » qui « n’est pas un problème religieux », dit-il: « c’est un problème humain, pré-religieux, c’est un problème d’éthique humaine ».
Les religions « suivent » la question de l’avortement, affirme le pape, « mais c’est un problème que même un athée doit résoudre dans sa conscience ». Le pape invite à réfléchir : « Ai-je le droit de faire cela? La réponse scientifique est : la troisième semaine, presque la quatrième, il y a tous les organes du nouvel être humain dans le ventre de la mère, c’est une vie humaine. Je pose cette question: est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème, n’importe quel problème? Non, ce n’est pas juste. »
Il élargit la question à la « culture du déchet » : « Les enfants ne produisent pas et sont éliminés, constate-t-il. Les personnes âgées ne produisent pas et sont éliminées… Eliminer afin d’obtenir plus de confort… »
Selon le pape, le rejet des migrants se situe dans la même ligne: « Les personnes qui se sont noyées en Méditerranée parce qu’elles n’avaient pas le droit de venir pèsent lourdement sur notre conscience. Comment y faire face plus tard, c’est un autre problème que les États doivent aborder avec prudence et sagesse, mais les laisser se noyer pour résoudre un problème à venir n’est pas bon. »