Prière du pape François avec les réfugiés et départ de Malte

"Jean XXIII Peace Lab", 3 av. 2022 © Vatican Media

« Jean XXIII Peace Lab », 3 Av. 2022 © Vatican Media

Prière du pape François avec les réfugiés et départ de Malte

« Que chaque personne soit respectée dans son inviolable dignité »

« Que chaque personne soit respectée dans son inviolable dignité »: c’est la prière du pape François au terme de sa visite au centre « Jean XXIII Peace Lab », fondé en 1971 à Malte par par le p. Dionysius Mintoff, 91 ans, qui a accueilli le pape, ce dimanche 3 avril 2022.

Avant de prendre la parole, le pape François a écouté le témoignage de Daniel Oukeguale, et celui de Siriman Coulibaly.

Le pape a prononcé un discours qui est aussi comme une feuille de route pour l’accueil des migrants et des réfugiés en Eglise.

Il a ensuite allumé des cierges devant l’image de la Vierge Marie avec une famille de réfugiés. Puis il a béni des chapelets, signé le livre d’or et … dédicacé une calotte blanche, comme le matin à la Grotte de S. Paul.

Avant de partir, le pape offert au centre une céramique représentant une Vierge à l’Enfant. Il a aussi encore longuement écouté d’autres récits… si bien qu’il est arrivé à l’aéroport avec une heure de retard.

Mais l’A320neo de Malta Airline l’attendait, ainsi que le président George Vella – avec lequel il a eu un bref entretien – et sa femme Miriam , le Premier ministre Robert Abela, sa femme Margaret et leur fille, les délégations du gouvernement et de l’Eglise, mais aussi les militaires et la fanfare qui a joué les hymnes nationaux.

Dans l’avion, frappé du blason du pape, l’image de la Vierge de Bonaria – le sanctuaire de Cagliari, en Sardaigne, qui a donné, en Amérique Latine, le nom de Buenos Aires, dit-on – marquait la place du pape François, comme c’est la tradition. Le pape a touché l’icône et l’a embrassée avant de s’asseoir.

Mais il n’allait pas se reposer: il avait rendez-vous avec la presse dans l’avion.

Il est arrivé à l’aéroport de Rome Fiumicino à 20h30. Il devait faire encore une petite trentaine de kilomètres pour rejoindre le Vatican. Le Saint-Siège n’indique pas que le pape soit passé par Sainte-Marie-Majeure: il y passera probablement demain, lundi.

AB

Prière du pape François à la fin de la rencontre

Seigneur Dieu, créateur de l’univers
source de liberté et de paix
d’amour et de fraternité,
Tu nous as créés à ton image
et tu as insufflé en chacun de nous ton souffle de vie,
pour nous faire participer à ton être, dans la communion.
Même lorsque nous avons rompu ton alliance
Tu ne nous as pas abandonnés au pouvoir de la mort.
mais dans ton infinie miséricorde
tu nous as toujours appelés à revenir vers Toi
et à vivre comme tes enfants.
Répands en nous ton Esprit Saint
et donne-nous un cœur nouveau
capable d’écouter le cri, souvent silencieux,
de nos frères et soeurs qui ont perdu la
la chaleur de leur maison et de leur patrie.
Fais que nous puissions leur donner de l’espérance
avec des regards et des gestes d’humanité.
Fais de nous des instruments de paix
et d’amour fraternel concret.
Libère-nous des peurs et des préjugés,
afin que nous puissions faire nôtres leurs souffrances
et lutter ensemble contre l’injustice,
pour que grandisse un monde où chaque personne soit respectée dans son inviolable dignité,
celle que Tu as mise en nous, ô Père,
et que ton Fils a consacré pour toujours.
Amen.

Source: ZENIT.ORG, le 3 avril 2022

03.04.2022 – Messe à Floriana à Malte, présidée par le pape François

Ce dimanche 3 avril 2022, à 10h15 (UTC+2), le pape François célèbre la messe du 5e dimanche de Carême à Floriana, dans la périphérie de la capitale. L’occasion de retrouver les Maltais et de les confirmer dans la foi. Cette célébration a lieu devant l’église Saint-Publius de Floriana, sur la place des « Greniers », qui servait autrefois de dépôt de grains et qui sert désormais de lieu de grand rassemblement. À la fin de la messe, le pape François prononcera la prière de l’Angélus.

Messe du Pape à Floriana: « Soyons des témoins de la réconciliation »

Dans son homélie délivrée lors de la messe célébrée à Floriana, à l’ouest de La Valette, dimanche 3 avril, le Pape François a exhorté les fidèles à ne pas oublier la miséricorde et à ouvrir notre cœur à Jésus. Dieu est venu pour les malades, a rappelé le Saint-Père, invitant à nous mettre avec amour à la recherche des pécheurs. 

Xavier Sartre – Malte

Après la prière dans la grotte de saint Paul, à l’autre bout de l’île de Malte, le Pape s’est rendu au centre, place Saint-Publius, vaste esplanade à deux pas du centre historique de La Valette. Devant près de 20 000 fidèles qui l’ont attendu pendant près de deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, François est revenu sur l’évangile de ce dimanche précédant les Rameaux, celui de la femme adultère. L’occasion de comparer le peuple d’aujourd’hui, vivant et nombreux, «fidèle dans la recherche du Seigneur, attaché à une foi concrète, vécue», à celui venu écouter Jésus au Temple.

Le risque de mal comprendre Jésus existe toujours

Si la foule est alors nombreuse au Temple pour écouter l’enseignement de Jésus qui «touche la vie et la libère, la transforme, la renouvelle», il y a deux absents: la femme adultère, et ses accusateurs, les scribes, qui «ne se soucient pas de leurs défauts mais sont très attentifs à découvrir ceux des autres», et qui «ne combattent pas les pensées malveillantes qui s’agitent dans leur cœur». S’ils vont vers Jésus, c’est pour le mettre à l’épreuve et pensent le faire grâce à la femme.

Ces «experts de Dieu» comme ils sont considérés, ne reconnaissent cependant pas Jésus qu’il considère comme un ennemi à éliminer. Ils tentent de faire condamner la pécheresse pour contrer la compassion de Jésus. Pour le Pape, c’est la preuve que «le ver de l’hypocrisie et l’envie de montrer du doigt peuvent s’insinuer dans notre religiosité même», car «le risque de mal comprendre Jésus existe toujours; d’en avoir le nom sur les lèvres mais de le démentir dans les faits».

Le regard porté sur le prochain comme critère

D’où cette interrogation du Saint-Père aux fidèles: «Comment pouvons-nous alors vérifier si nous sommes des disciples à l’école du Maître?». La réponse est simple: «Par notre regard, de la façon dont nous regardons le prochain et de la façon dont nous nous regardons nous-mêmes». Dans le premier cas, «celui qui croit défendre la foi en pointant du doigt les autres aura peut-être une vision religieuse, mais il n’épousera pas l’esprit de l’Évangile, parce qu’il oublie la miséricorde, qui est le cœur de Dieu».

Dans le second cas, ne nous regardant nous-mêmes, l’exemple des scribes est éloquent. En apparence parfaits, «il leur manque la vérité du cœur», explique François. Leur foi est de façade et il leur manque la pauvreté intérieure. Or, «pour Jésus, ce qui compte, c’est l’ouverture disponible de celui qui ne se sent pas arrivé, mais qui a besoin de salut»«Le Maître ne se contente pas de l’apparence mais cherche la vérité du cœur. Et quand nous lui ouvrons notre cœur en vérité, il peut accomplir des prodiges en nous».

Dieu pardonne toujours 

C’est le cas de la femme adultère. Son histoire nous apprend que «toute observation, si elle n’est pas faite par charité et n’a pas de charité, fait tomber davantage encore celui qui la reçoit. Dieu, au contraire, laisse toujours une possibilité ouverte et sait trouver à chaque fois des voies de libération et de salut».

Et «la vie de cette femme change grâce au pardon», précise François. Nous aussi nous sommes appelés à devenir «des témoins inlassables de réconciliation; témoins d’un Dieu pour qui le mot irrécupérable n’existe pas; d’un Dieu qui pardonne toujours, qui continue à croire en nous et donne à chaque fois une chance pour recommencer». Comme avec la femme adultère. Le Seigneur est venu «non pas pour les personnes en bonne santé, mais pour les malades».

Nous sommes invités, explique le Pape, à nous remettre à l’école du Dieu de l’espérance. Si nous imitons cette femme, «nous ne serons pas amenés à nous concentrer sur la dénonciation des péchés, mais à nous mettre avec amour à la recherche des pécheurs». «Nous ne rejetterons pas les méprisés, mais nous regarderons en premier ceux qui sont considérés comme derniers».

Source: VATICANNEWS, le 3 avril 2022

« Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église » (traduction complète)

Sanctuaire marial de Ta' Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

Sanctuaire Marial De Ta’ Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

« Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église » (traduction complète)

Et « la joie de l’Eglise c’est évangéliser »

« La joie de l’Eglise c’est évangéliser » a répété deux fois le pape François en s’adressant à al foule présente sur le parvis du sanctuaire marial de Ta’ Pinu, sur l’île de Gozo dont le nom signifie aussi « joie » en italien.

Il y a une autre phrase que le pape a répétée aussi deux fois: « Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église. »

Le pape a fait la traversée – une heure 10 – du grand port de La Valette en catamaran jusqu’au port de Mgarr, sur cette île du Nord-Ouest de Malte, ce samedi 2 avril. Le pape s’est rendu, d’abord en voiture fermée, puis en papamobile au sanctuaire qui se trouve en dehors de la ville à une dizaine de kilomètres.

Quatre témoignages

Le pape Jean-Paul II, dont c’est l’anniversaire de la mort, y a célébré la messe le 26 mai 1990 – le pape François a évoqué cette visite. Et, en 2010, le pape Benoît XVI y a offert à la Vierge une rose d’or, cadeau réservé aux pontifes romains.

Le pape a d’abord prié la Vierge en silence dans la chapelle de la Vierge Marie, puis il a prié à voix haute les trois Ave Maria, prière qui caractérise le sanctuaire, en remettant à son tour à la Vierge une rose d’or.

Sur le parvis du sanctuaire, le pape, accueilli par les paroles de l’évêque, Mgr Gregory Teumi, a ensuite écouté le témoignage de Sandi, qui souffre de sclérose en plaque et a souffert du covid, et celui de son mari Domenico. Elle était aussi accompagnée de leur fille Nicole, du mari de celle-ci, et de leur petite fille, Thea. Le pape les a remerciés de leur témoignage de persévérance.

Jennifer Cauchi a ensuite témoigné de la façon dont la Vierge Marie l’a comme attirée dans ce sanctuaire qu’elle ne cesse de fréquenter depuis.

Francesco Pio Attard a ensuite déclaré: « Plus que jamais, notre Eglise est appelée à être prophétique, à offrir une alternative à l’indifférence, à être la compagne des cœurs blessés, à donner une réponse aux questions sur la vie et la mort… »

« Un trésor dans l’Eglise et pour l’Eglise »

« Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église », leur a répondu le pape François, interrompu par les applaudissements, alors il a insisté: « Je le redis à voix haute : vous êtes un trésor dans l’Eglise et pour l’Eglise. » Et les applaudissements ont repris.

Mais le pape a averti: « Pour le préserver, il convient de revenir à l’essence du christianisme : l’amour de Dieu, moteur de notre joie, qui nous fait sortir et parcourir les routes du monde ; et l’accueil du prochain, qui est notre plus simple et plus beau témoignage dans le monde, et avancer ainsi, en parcourant les routes du monde, car la joie de l’Eglise c’est évangéliser. »

Une seule famille

Le pape commentait l’Evangile de Jean qui rapporte les paroles du Christ en croix à sa Mère et à S. Jean: « Femme voici ton fils! » « Voici ta Mère ». Le pape a expliqué: Combien il est important dans l’Église de s’aimer les uns les autres et d’accueillir son prochain ! Le Seigneur nous le rappelle à l’heure de la Croix, dans l’accueil mutuel de Marie et de Jean, exhortant la communauté chrétienne à ne pas perdre cette priorité. »

Il a précisé: « Nous sommes sauvés par le même sang, nous sommes une seule famille, alors accueillons-nous les uns les autres, aimons-nous et soignons les blessures des uns et des autres. Faisons « synode », « marchons ensemble ». Dieu est présent là où règne l’amour ! »

Le pape a exhorté à vivre l’Evangile tout court: « C’est l’Evangile que nous sommes appelés à vivre : accueillir, être experts en humanité, allumer des feux de tendresse quand le froid de la vie plane sur ceux qui souffrent. »

Seconde traversée

Après la prière du Notre Père et la bénédiction finale, le pape a salué des personnes du diocèse et il est reparti pour le port de Mgarr d’où il est parti en ferry pour le port de Cirkewwa, soit une traversée de 20 minutes. Il a ensuite parcouru quelque 21 kilomètres jusqu’à la nonciature apostolique. Il y était attendu à 20h, mais le programme, malgré la vigilance de l’organisateur des voyages pontificaux, Mgr George Jacob Koovakad, avait pris une heure de retard.

Dimanche matin, le pape y rencontrera les jésuites, avant de se rendre à la grotte de S. Paul, puis d’aller présider la messe à Floriana. Dans l’après midi, il rencontrera des migrants.

Voici la traduction officielle de l’allocution du pape François prononcée en italien.

AB

Sanctuaire marial de Ta' Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

Sanctuaire marial de Ta’ Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

Prière au sanctuaire marial de Ta’ Pinu, île de Gozo

Homélie du pape François

Samedi 2 avril 2022

Près de la croix de Jésus se trouvent Marie et Jean. La Mère qui donné le jour le Fils de Dieu pleure sa mort alors que les ténèbres enveloppent le monde. Le disciple bien-aimé, qui avait tout quitté pour le suivre, est maintenant aux pieds du Maître crucifié. Tout semble perdu, tout semble fini pour toujours. Et alors qu’il prend sur lui les plaies de l’humanité, Jésus prie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46 ; Mc 15, 34). Cette prière est aussi la nôtre dans les moments de la vie marqués par la souffrance. C’est la prière qui, chaque jour, monte de vos cœurs vers Dieu, Sandi et Domenico : merci pour la persévérance de votre amour et merci pour votre témoignage de foi !

Et pourtant, l’heure de Jésus – qui, dans l’Évangile de Jean, est l’heure de sa mort sur la Croix – n’est pas la fin de l’histoire, mais elle marque le début d’une vie nouvelle. Car sur la croix, nous contemplons l’amour miséricordieux du Christ qui nous ouvre grand les bras et, par sa mort, nous ouvre à la joie de la vie éternelle. À l’heure dernière, une vie s’entrouvre. En cette heure de la mort, une autre heure apparait, pleine de vie : c’est le temps de l’Église qui naît. À partir de cette cellule originelle, le Seigneur rassemblera un peuple qui continuera à parcourir les chemins accidentés de l’histoire, portant dans son cœur la consolation de l’Esprit avec laquelle il essuiera les larmes de l’humanité.

Frères et sœurs, en ce sanctuaire de Ta’ Pinu, nous pouvons méditer sur le nouveau départ qui jaillit de l’heure de Jésus. Avant le splendide édifice que nous voyons aujourd’hui, il n’y avait en ce lieu qu’une petite chapelle abandonnée. La démolition en avait été ordonnée : tout semblait fini. Mais une série d’événements a changé le cours des choses, comme si le Seigneur voulait dire à cette population : « On ne te dira plus : “Délaissée !” À ton pays, nul ne dira : “Désolation !“ Toi, tu seras appelée “Ma Préférence“, cette terre se nommera “L’Épousée“. » (Is 62, 4). Cette petite église est devenue le sanctuaire national, une destination pour les pèlerins et une source de vie nouvelle. Tu nous l’as rappelé, Jennifer : beaucoup de gens confient ici leurs souffrances et leurs joies à la Vierge, et tous se sentent accueillis. Saint Jean-Paul II dont c’est aujourd’hui l’anniversaire de la mort, est venu ici en pèlerin. Un lieu qui semblait perdu et qui régénère aujourd’hui la foi et l’espérance du peuple de Dieu.

À cette lumière, essayons de saisir aussi pour nous l’invitation de l’heure de Jésus, de cette heure du salut. Il nous dit que, pour renouveler notre foi et la mission de la communauté, nous sommes appelés à retourner à ce commencement, à l’Église naissante que nous voyons près de la croix en Marie et Jean. Mais que signifie retourner à ce commencement ? Que signifie le retour aux origines ?

Tout d’abord, il s’agit de redécouvrir l’essentiel de la foi. Revenir à l’Église des origines ne signifie pas regarder en arrière pour copier le modèle ecclésial de la première communauté chrétienne. Nous ne pouvons pas « enjamber l’histoire », comme si le Seigneur n’avait pas également parlé et accompli de grandes choses dans la vie de l’Église au cours des siècles successifs. Il ne s’agit pas non plus d’être trop idéaliste, en imaginant qu’il n’y avait pas de difficultés dans cette communauté. Au contraire, nous lisons que les disciples discutaient et en arrivaient même à se quereller ; et qu’ils ne comprenaient pas toujours les enseignements du Seigneur. Revenir aux origines signifie plutôt retrouver l’esprit de la première communauté chrétienne, c’est-à-dire revenir au cœur et redécouvrir le centre de la foi : la relation avec Jésus et l’annonce de son Évangile au monde entier. Voilà l’essentiel ! Voilà la joie de l’Eglise : évangéliser.

Nous voyons, en effet, qu’après l’heure de la mort de Jésus, les premiers disciples, comme Marie-Madeleine et Jean, à la vue du tombeau vide, courent, sans perdre de temps, le cœur inquiet, pour annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection. Le cri de douleur de la croix se transforme en joie de l’annonce. Et je pense aussi aux Apôtres dont il est écrit : « Tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle : le Christ, c’est Jésus » (Ac 5, 42). La principale préoccupation des disciples de Jésus n’était pas le prestige de la communauté et de ses ministres, ce n’était pas l’influence sociale, ce n’était pas le raffinement du culte. Non. La préoccupation qui les animait était la proclamation et le témoignage de l’Évangile du Christ (cf. Rm 1, 1), car la joie de l’Eglise c’est évangéliser.

Frères et sœurs, l’Église maltaise peut se prévaloir d’une histoire précieuse dans laquelle elle peut puiser de nombreuses richesses spirituelles et pastorales. Cependant, la vie de l’Église – rappelons-le toujours – n’est jamais seulement « une histoire passée à se rappeler », mais un « vaste avenir à construire », dociles aux projets de Dieu. Il ne suffit pas d’avoir une foi faite de coutumes transmises, de célébrations solennelles, de belles festivités populaires, de moments forts et émouvants ; nous avons besoin d’une foi qui se fonde et se renouvelle dans la rencontre personnelle avec le Christ, dans l’écoute quotidienne de sa Parole, dans la participation active à la vie de l’Église, dans l’âme de la piété populaire.

La crise de la foi, l’apathie de la pratique religieuse, surtout dans la période post-pandémique, et l’indifférence de tant de jeunes à la présence de Dieu, ne sont pas des questions que nous devons « édulcorer » en pensant que, somme toute, un certain esprit religieux résiste encore. Parfois, en effet, l’échafaudage peut être religieux, mais derrière ce vêtement, la foi vieillit. L’élégante garde-robe des ornements religieux, en effet, ne correspond pas toujours à une foi vivante animée par le dynamisme de l’évangélisation. Il faut veiller à ce que les pratiques religieuses ne se réduisent pas à la répétition d’un répertoire du passé, mais expriment une foi vivante, ouverte, répandant la joie de l’Évangile, car la joie de l’Eglise c’est évangéliser.

Je sais qu’à travers le Synode, vous avez entamé un processus de renouvellement, et je vous remercie pour ce cheminement. Frères et sœurs, l’heure est venue de revenir à ce commencement, sous la croix, en regardant vers la première communauté chrétienne. Être une Église qui a au cœur l’amitié avec Jésus et l’annonce de son Évangile, et non pas la recherche d’espaces et d’attentions ; une Église qui met au centre le témoignage et non pas quelque tradition religieuse ; une Église qui veut aller à la rencontre de tous avec la lampe allumée de l’Évangile et non pas constituer un cercle fermé. N’ayez pas peur de vous engager, comme vous le faites déjà, sur des chemins nouveaux, voire risqués, d’évangélisation et d’annonce qui touchent à la vie, car la joie de l’Eglise c’est évangéliser.

Regardons à nouveau vers les origines, vers Marie et Jean au pied de la croix. Aux sources de l’Église, il y a leur acte mutuel de confiance. Le Seigneur, en effet, confie chacun aux soins de l’autre : Jean à Marie et Marie à Jean, de sorte que « à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 27). Revenir au commencement, c’est aussi développer l’art de l’accueil. Parmi les dernières paroles de Jésus sur la croix, celles adressées à sa Mère et à Jean nous exhortent à faire de l’accueil le style pérenne de la vie de disciple. Il ne s’agit pas, en effet, d’un simple geste de piété filiale, par lequel Jésus confierait sa mère à Jean pour qu’elle ne soit pas seule après sa mort, mais d’une indication concrète de la manière de vivre le commandement suprême, celui de l’amour. Le culte rendu à Dieu passe par la proximité au frère.

Et combien sont importants dans l’Église l’amour entre frères et l’accueil du prochain ! Le Seigneur nous le rappelle à l’heure de la croix, dans l’accueil mutuel de Marie et de Jean, exhortant la communauté chrétienne de tous les temps à ne pas perdre cette priorité : « Voici ton fils », « Voici ta mère » (vv. 26.27). C’est comme dire : vous êtes sauvés par le même sang, vous êtes une seule famille, alors accueillez-vous les uns les autres, aimez-vous les uns les autres, soignez les blessures les uns des autres. Sans soupçons, sans divisions, rumeurs, ragots ni méfiances. Frères et sœurs, faites « synode », c’est-à-dire « marchez ensemble ». Car Dieu est présent là où règne l’amour !

Chers amis, l’accueil réciproque, non pas comme une simple formalité mais au nom du Christ, est un défi permanent. C’est avant tout un défi pour nos relations ecclésiales, car notre mission porte du fruit si nous travaillons dans l’amitié et la communion fraternelle. Vous êtes deux belles communautés, Malte et Gozo, Gozo et Malte – je ne sais pas laquelle est la plus importante ou laquelle est la première – , comme Marie et Jean étaient deux ! Que les paroles de Jésus sur la croix soient votre étoile polaire, pour vous accueillir les uns les autres, créer une familiarité, travailler en communion ! Et toujours en avant dans l’évangélisation, car la joie de l’Eglise c’est évangéliser.

Mais l’accueil est aussi le test décisif pour vérifier dans quelle mesure l’Église est effectivement imprégnée de l’esprit de l’Évangile. Marie et Jean s’accueillent non pas à l’abri chaleureux du Cénacle, mais près de la croix, en ce lieu obscur où étaient condamnés et crucifiés les malfaiteurs. Nous non plus, nous ne pouvons pas nous accueillir seulement entre nous, à l’ombre de nos belles églises alors qu’à l’extérieur tant de frères et sœurs souffrent et sont crucifiés par la douleur, la misère, la pauvreté et la violence. Vous êtes dans une position géographique cruciale, face à la Méditerranée, pôle d’attraction et port de salut pour tant de personnes ballottées par les tempêtes de la vie qui, pour des raisons diverses, arrivent sur vos côtes. Dans le visage de ces pauvres gens, c’est le Christ lui-même qui se présente à vous. C’est ce qu’a vécu l’apôtre Paul qui, après un terrible naufrage, a été chaleureusement accueilli par vos ancêtres. Les Actes des Apôtres disent : « Les indigènes nous ont traités avec une humanité peu ordinaire. Ils avaient allumé un grand feu, et ils nous ont tous pris avec eux car la pluie s’était mise à tomber et il faisait froid » (Ac 28, 2).

Voilà l’Évangile que nous sommes appelés à vivre : accueillir, être experts en humanité, allumer des feux de tendresse quand le froid de la vie pèse sur ceux qui souffrent. Et là encore, quelque chose d’important nait d’une expérience dramatique. Paul a proclamé et répandu l’Évangile, puis de nombreux hérauts, prédicateurs, prêtres et missionnaires ont suivi ses traces, poussés par l’Esprit Saint, pour évangéliser, pour porter la joie de l’Eglise qui est évangéliser. Je voudrais leur dire un merci particulier, à ces évangélisateurs, aux nombreux missionnaires maltais qui répandent la joie de l’Évangile dans le monde entier, aux nombreux prêtres, aux religieux et religieuses et à vous tous. Comme l’a dit votre évêque, Mgr Teuma, vous êtes une petite île, mais au grand cœur. Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église. Je le dis à voix haute : vous êtes un trésor dans l’Eglise et pour l’Eglise. Pour le préserver, il convient de revenir à l’essence du christianisme : l’amour de Dieu, moteur de notre joie, qui nous fait sortir et parcourir les routes du monde ; et l’accueil du prochain, qui est notre plus simple et plus beau témoignage dans le monde, et avancer ainsi, en parcourant les routes du monde, car la joie de l’Eglise c’est évangéliser.

Que le Seigneur vous accompagne sur ce chemin et que la Sainte Vierge vous guide. Qu’elle ravive en nous, ses enfants, elle qui demanda de prier trois « Ave Maria » pour qu’on se rappelle de son cœur maternel, le feu de la mission et le désir de prendre soin les uns des autres.

Que la Vierge vous garde et vous accompagne dans l’évangélisation.

© Librairie éditrice du Vatican

Sanctuaire marial de Ta' Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

Sanctuaire marial de Ta’ Pinu (Gozo, Malte) © Vatican Media

Source: ZENIT.ORG, Le 2 avril 2022

Au sanctuaire de Ta’Pinu, «retrouver l’esprit des premiers chrétiens»

Au sanctuaire de Ta’Pinu, «retrouver l’esprit des premiers chrétiens»

Après sa rencontre avec les autorités maltaises dans la matinée du samedi 2 avril, le Pape François s’est rendu au sanctuaire de Ta’Pinu, sur l’île maltaise de Gozo. Malte, petite île au grand cœur, est un trésor pour l’Église, a affirmé le Saint-Père à l’occasion du moment de prière. Son histoire nous appelle à retrouver l’esprit des premières communautés de chrétiens, centré sur la relation au Christ et l’annonce de son Évangile.

Claire Riobé – Cité du Vatican

Célèbre lieu de pèlerinage marial, le sanctuaire de Ta’Pinu est perché en haut du village de Gharb, au nord-ouest de l’île de Gozo. Son église de style gothique, une rosace ancrée sur la façade, abrite de nombreuses offrandes, témoins de la grande dévotion populaire des habitants depuis la construction du sanctuaire, en 1920.

Ta’Pinu, terre mariale au cœur de la Méditerranée, accueille pour la troisième fois un descendant de Saint-Pierre, après la visite de saint Jean-Paul II le 26 mai 1990, puis celle de Benoît XVI, le 18 avril 2010. Au cours de la veillée de prière, organisée ce 2 avril deant 3000 fidèles, le Pape François a médité sur l’histoire de «la petite île au grand cœur». À l’image des premiers chrétiens de la région, le sanctuaire porte au monde un message de foi et d’espérance, a-t-il exprimé. 

Revenir à l’Église des origines

L’Église maltaise, évangélisée par l’apôtre Paul, peut se prévaloir d’une histoire précieuse dans laquelle elle a su puiser de nombreuses richesses spirituelles et pastorales. Cette Église n’est pas seulement «une histoire passée à se rappeler», a noté François, mais avant tout un «vaste avenir à construire». Le Saint-Père a noté le danger d’une foi vieillissante et d’une «apathie de la pratique religieuse», tendance dont l’île n’est pas exempte. Il a invité tous les chrétiens à exprimer une foi vivante, ouverte, et répandre la joie de l’Évangile: «N’ayez pas peur de vous engager, comme vous le faites déjà, sur des chemins nouveaux, voire risqués, d’évangélisation et d’annonce qui touchent à la vie», a-t-il exhorté.

«Revenir à l’Église des origines ne signifie pas regarder en arrière pour copier le modèle ecclésial de la première communauté chrétienne», a également indiqué François.Un tel mouvement est avant tout une invitation à retrouver l’esprit de la première communauté chrétienne, «c’est-à-dire revenir au cœur et redécouvrir le centre de la foi: la relation avec Jésus et l’annonce de son Évangile au monde entier».

L’art de l’accueil, un défi permanent

Le Pape François a ensuite enjoint les Maltais à développer «l’art de l’accueil»à Ta’Pinu. «Parmi les dernières paroles de Jésus sur la Croix, celles adressées à sa Mère et à Jean nous exhortent à faire de l’accueil le style pérenne de la vie de disciple», a-t-il souligné. Malte, entre la Sicile et la Tunisie, est aujourd’hui un pôle d’attraction et un port de salut pour de nombreuses personnes exilées.

L’accueil réciproque de ces personnes, «un défi permanent» pour les communautés de Malte et de Gozo, est également «le test décisif pour vérifier dans quelle mesure l’Église est (…) imprégnée de l’esprit de l’Évangile», a relevé le Successeur de Pierre. Le Souverain pontife a ainsi invité les Maltais à relever le défi qui leur est présenté: accueillir, être experts en humanité et «allumer des feux de tendresse quand le froid de la vie pèse sur ceux qui souffrent».

Malte, petite île au grand cœur, est un trésor de l’Église et pour l’Église, a conclu le Pape François. Trésor qu’il convient de préserver en revenant à l’essence du christianisme: «L’amour de Dieu, moteur de notre joie, qui nous fait sortir et parcourir les routes du monde; et l’accueil du prochain, qui est notre plus simple et plus beau témoignage dans le monde».

Source: VATICANNEWS, le 2 avril 2022

Une guerre « préparée depuis longtemps », son « infantilisme » et les remèdes

Premier discours à Malte, samedi 2 avr. 2022 © Vatican Media

Premier Discours À Malte, Samedi 2 Avr. 2022 © Vatican Media

Une guerre « préparée depuis longtemps », son « infantilisme » et les remèdes

Premier discours du pape François à Malte, battue par les vents

« La guerre n’a pas éclaté d’un coup mais elle se préparait depuis un certain temps », fait observer le pape François à Malte: Comment? Il répond: « Par de gros investissements et le commerce des armes »: la course aux armements est une « folie », c’est pourquoi le pape a invité à entrer dans une autre « logique », celle des « mère », celle des « gens ordinaires », qui « rêvent de paix ».

Dans UN tweet, le pape François a repris un passage clef de son discours devant le président de Malte, George Vella, le Premier ministre, Robert Abela, les autorités, les représentants de la culture et des forces vives de Malte, et les diplomates, ce samedi 2 avril 2022, au Palais du Grand Maître – palais présidentiel – : première rencontre avec l’île. Le pape a aussi parlé de la crise migratoire et de la crise écologique et de la défense de la vie humaine.

Un vent de guerre glacial

Le pape a structuré son discours selon l’image de la rose des vents, lui qui a fait l’expérience du vent de Malte – au « coeur » de la Méditerranée, au Sud de la Sicile – dès son arrivée à l’aéroport international: il a dû tenir sa calotte blanche à la main.

Le pape s’est en effet adressé aux autorités de Malte, au « cœur de la Méditerranée », « carrefour d’influences ».

Le pape a esquissé quelques influences socio-politiques : au Nord,  la famille de l’Union européenne, à l’Ouest, le monde occidental, au Sud, la quête d’espérance de beaucoup, et à l’Est, les « ténèbres de la guerre » mais d’où la lumière surgit.

Faisant allusion à l’invasion de  l’Ukraine, le 24 février dernier, le pape a évoqué un « vent glacial »: « Le vent glacial de la guerre s’est attisé au fil des années. Oui, la guerre se prépare depuis un certain temps avec de gros investissements et un commerce d’armes », a déploré le pape en faisant allusion à l’invasion de l’Ukraine.

La tendresse des mères

Il a au contraire recommandé l’exemple de la « compassion » des mamans: « La tendresse des mères, qui donnent vie au monde, et la présence des femmes sont la véritable alternative à la logique scélérate du pouvoir, qui mène à la guerre. »

« Nous avons, a insisté le pape, besoin de compassion et d’attention, pas de visions idéologiques et de populismes, qui se nourrissent des rejetons de la haine et ne se soucient pas de la vie concrète des gens, des gens ordinaires. »

Un autre tweet souligne un autre passage du discours sur l’aspiration des peuples à la paix: « Alors que quelques puissants provoquent et fomentent des conflits, les gens ordinaires ressentent le besoin de construire un avenir qui sera ensemble, ou qui ne le sera pas. Dans la nuit de la guerre, ne laissons pas le rêve de la paix s’évanouir. »

Le pape a proposé des alternatives pour gérer les conflits, le dialogue et la conversion de l’économie de guerre: « Écoutons la soif de paix des gens, retrouvons-nous dans les conférences internationales pour la paix, où le thème du désarmement est central! Et que les fonds destinés aux armements soient convertis en fonds de développement, de santé et de nutrition. »

L’infantilisme de la guerre

Il a déploré que l’humanité s’habitue trop à la « logique » de la guerre, une logique « infantile », dont parlait déjà le « saint » maire de Florence Girogio La Pira, qui indiquait le rôle spécifique de la « Méditerranée » à l’époque de la guerre froide et de la menace nucléaire: « Il y a plus de soixante ans, dans un monde menacé de destruction, où les contrastes idéologiques et la logique de fer des alignements dictaient la loi, une voix à contre-courant s’éleva du bassin méditerranéen, qui exaltait son propre camp opposé à un bond prophétique au nom de la fraternité universelle. C’était la voix de Giorgio La Pira, qui disait : « La situation historique que nous vivons, le choc des intérêts et des idéologies qui secouent l’humanité en proie à un incroyable infantilisme, redonnent à la Méditerranée une responsabilité capitale : redéfinir la règles d’une Mesure où l’homme livré au délire et à l’excès peut se reconnaître » (Discours au Congrès Méditerranéen de la Culture, 19 février 1960). »

Le pape a diagnostiqué cet « infantilisme » aussi aujourd’hui: « Ce sont des paroles vraies; nous pouvons les répéter car elles sont d’une grande pertinence. Combien nous avons besoin d’une « mesure humaine » face à l’agression infantile et destructrice qui nous menace, face au risque d’une « guerre froide prolongée » qui peut étouffer la vie de peuples et de générations entières ! Malheureusement, cet « infantilisme » n’a pas disparu. Il ressurgit massivement dans les séductions de l’autocratie, dans les nouveaux impérialismes, dans l’agression généralisée, dans l’incapacité à construire des ponts et à partir des plus pauvres. »

La logique de la paix

Le pape a aussi déploré cette « habitude » de la « logique » guerrière: Aujourd’hui, il est si difficile de penser avec la logique de la paix. Nous sommes habitués à penser avec la logique de la guerre. (..) Et c’est triste de voir comment l’enthousiasme pour la paix, né après la Seconde Guerre mondiale, s’est estompé au cours des dernières décennies, tout comme le chemin de la communauté internationale, avec quelques puissants qui avancent seuls, à la recherche de espaces et zones d’influence. Ainsi, non seulement la paix, mais de nombreuses questions majeures, telles que la lutte contre la faim et les inégalités, ont été de facto déclassées sur les principaux agendas politiques. »

Message du pape François sur le livre d’or du palais présidentiel de Malte, à La Valette, en italien fait allusion à l’hymne national maltais qui prône l’unité et la paix, et à l’expérience de l’apôtre Paul sur l’île: « Accueilli en pèlerin à Malte, cœur de la Méditerranée, qui palpite d’ »humanité rare », j’invoque de Dieu sagesse et miséricorde pour ceux qui gouvernent, unité et paix pour la population et pour le monde entier. »

Source: ZENIT.ORG, le 2 avril 2022

Programme du pape François à Malte: samedi 2 avril 2022

Accueil par le président George Vella et son épouse, Miriam © capture de Zenit / Vatican YouTube

Accueil Par Le Président George Vella Et Son Épouse, Miriam © Capture De Zenit / Vatican YouTube

Programme du pape François à Malte: samedi 2 avril 2022

Rencontre avec les autorités et pèlerinage marial à Ta’Pinu

Le pape François a deux rendez-vous principaux, à Malte, ce samedi 2 avril 2022, premier samedi du mois, spécialement dédié à la Vierge Marie, sous l’oeil attentif de l’organisateur des voyages pontificaux, un Indien, Mgr George Jacob Koovakad.

Mais avant de quitter la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce samedi matin 2 avril, le pape François a rencontré des familles de réfugiés d’Ukraine accueillies par la Communauté de Sant’Egidio à Rome: 15 personnes dont 9 enfants, de Lviv, Ternopil et Kiev. Elles étaient accompagnées par l’Aumônier apostolique.

Voici les deux grands rendez-vous de Malte ce samedi, après la cérémonie de bienvenue à l’aéroport international de Malte :

1) 10h50, palais du Grand Maître à La Vallette : rencontre avec le président George Vella, son épouse Miriam, le premier ministre Robert Abela, son épouse Margaret, et leurs familles, et ensuite avec les autorités et le Corps diplomatique

2) 15h50 départ pour l’île de Gozo en catamaran (oui!): prière, sanctuaire maria Ta’Pinu, 17h30.

Parti vers 8h30 de l’aéroport de Fiumicino à Rome, le pape est arrivé vers 10h à l’aéroport international de Malte.

Le pape a été accueilli par le président George Vella et son épouse Miriam (née Grima).

Il faisait grand vent: le pape a dû tenir sa calotte à la main.

Des enfants ont offert des fleurs au pape qui leur a offert des chapelets.

Après la présentation des deux délégations, du pape – dont deux Maltais, le card. Mario Grech et l’archevêque de Malte, Mgr Charles Scicluna -, la cérémonie a continué par  les hymnes nationaux et le piquet d’honneur.

Le pape s’est ensuite rendu au « Palais du Grand Maître » à La Vallette.

Arrivée à l'aéroport de Malte © capture de Zenit / Vatican YouTube

Arrivée à l’aéroport de Malte © capture de Zenit / Vatican YouTube

Source: ZENIT.ORG, le 2 avril 2022

Programme du pape François à Malte: samedi 2 avril 2022

Accueil par le président George Vella et son épouse, Miriam © capture de Zenit / Vatican YouTube

Accueil Par Le Président George Vella Et Son Épouse, Miriam © Capture De Zenit / Vatican YouTube

Programme du pape François à Malte: samedi 2 avril 2022

Rencontre avec les autorités et pèlerinage marial à Ta’Pinu

Le pape François a deux rendez-vous principaux, à Malte, ce samedi 2 avril 2022, premier samedi du mois, spécialement dédié à la Vierge Marie, sous l’oeil attentif de l’organisateur des voyages pontificaux, un Indien, Mgr George Jacob Koovakad.

Mais avant de quitter la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce samedi matin 2 avril, le pape François a rencontré des familles de réfugiés d’Ukraine accueillies par la Communauté de Sant’Egidio à Rome: 15 personnes dont 9 enfants, de Lviv, Ternopil et Kiev. Elles étaient accompagnées par l’Aumônier apostolique.

Voici les deux grands rendez-vous de Malte ce samedi, après la cérémonie de bienvenue à l’aéroport international de Malte :

1) 10h50, palais du Grand Maître à La Vallette : rencontre avec le président George Vella, son épouse Miriam, le premier ministre Robert Abela, son épouse Margaret, et leurs familles, et ensuite avec les autorités et le Corps diplomatique

2) 15h50 départ pour l’île de Gozo en catamaran (oui!): prière, sanctuaire maria Ta’Pinu, 17h30.

Parti vers 8h30 de l’aéroport de Fiumicino à Rome, le pape est arrivé vers 10h à l’aéroport international de Malte.

Le pape a été accueilli par le président George Vella et son épouse Miriam (née Grima).

Il faisait grand vent: le pape a dû tenir sa calotte à la main.

Des enfants ont offert des fleurs au pape qui leur a offert des chapelets.

Après la présentation des deux délégations, du pape – dont deux Maltais, le card. Mario Grech et l’archevêque de Malte, Mgr Charles Scicluna -, la cérémonie a continué par  les hymnes nationaux et le piquet d’honneur.

Le pape s’est ensuite rendu au « Palais du Grand Maître » à La Vallette.

Arrivée à l'aéroport de Malte © capture de Zenit / Vatican YouTube

Arrivée à l’aéroport de Malte © capture de Zenit / Vatican YouTube

Source: ZENIT.ORG, le 2 avril 2022

L’humanité passe avant tout, rappelle le Pape à Malte

L’humanité passe avant tout, rappelle le Pape à Malte

«Que Malte continue à faire palpiter l’espérance»: le Pape François, lors de son discours aux autorités maltaises, a salué l’exemple que représente l’archipel pour de nombreux peuples. Le Saint-Père a souligné les problèmes qui caractérisent la société et rappelé l’urgence d’une action commune pour la sauvegarde de l’environnement, avant de critiquer durement la guerre en cours en Ukraine et la course aux armements.

Xavier Sartre – Malte

Malte, «cœur de la Méditerranée», au carrefour des vents qui battent cet archipel à la croisée des routes maritimes. Le Pape François, dans son discours aux autorités maltaises et au corps diplomatiques au sein du palais présidentiel, le palais des Grands Maîtres, a utilisé l’image de la rose des vents pour évoquer les «quatre influences essentielles à la vie sociale et politique» du pays.

Il y a d’abord le vent du Nord qui vient de l’Europe, de «la maison commune qu’est l’Union européenne» qui permet de vivre «unis afin de préserver la paix». «La paix suit l’unité et en découle», ce qui doit nous rappeler «de faire passer la cohésion avant la division, de renforcer les racines et les valeurs communes qui ont forgé l’unité de la société maltaise».

Les plaies de la société maltaise

François évoque alors quelques maux qui caractérisent Malte: «l’illégalité et la corruption»«Il faut renforcer les fondements de la vie commune, basée sur le droit et la loi», souligne le Pape avant de poursuivre: «L’honnêteté, la justice, le sens du devoir et la transparence sont les piliers essentiels d’une société civilement avancée»«Que le droit et la transparence soient toujours cultivés, car ils permettent d’éradiquer les brigandages et criminalité».

Autre caractéristique de l’île qui saute aux yeux quand on y circule: la fièvre immobilière. Afin de protéger l’environnement, il faut le préserver de «l’avidité insatiable, de l’appétit d’argent et de spéculation immobilière qui compromettent non seulement les paysages, mais aussi l’avenir» assène-t-il. Et de préciser qu’au contraire, c’est «la protection de l’environnement et la justice sociale» qui «préparent l’avenir».

Protéger la vie

Le vent d’Ouest, largement positif, comporte cependant quelques risques dont il faut se prémunir afin que «la soif de progrès ne conduise pas à un détachement des racines». Pour obtenir un sain développement, Malte, qualifié par le Saint-Père de «laboratoire de développement organique», doit «préserver la mémoire» et «tisser respectueusement l’harmonie entre les générations, sans se laisser prendre par les approbations artificielles et les colonisations idéologiques».

Le Pape rappelle la centralité de la personne humaine, le respect de la vie et de la dignité de chacun. François encourage alors les Maltais à «continuer à défendre la vie de son début jusqu’à sa fin naturelle, mais aussi à la protéger à tout moment contre le rejet et le mépris». Et d’évoquer les travailleurs, les personnes âgées et les malades, les jeunes également, confrontés aux «mirages qui laissent un si grand vide en eux», provoqués par «le consumérisme exacerbé, la fermeture aux besoins des autres et le fléau de la drogue qui étouffe la liberté en créant la dépendance».

L’autre n’est pas un virus

Du Sud, le Pape évoque les frères et sœurs «en quête d’espérance» et remercie Malte de les accueillir, malgré le «découragement» et «frustation» nés des «craintes» et des «insécurités». François souligne un fait: «le phénomène migratoire n’est pas une circonstance du moment mais il marque notre époque». Nous payons les conséquences des «dettes des injustices passées, des exploitations, du changement climatique, des conflits aventureux» explique-t-il, et rien n’y changera, surtout pas «les fermetures anachroniques». Pas d’intégration ni de prospérité dans l’isolement !

Revenant sur un des aspects majeurs qui a caractérisé la crise migratoire en Méditerranée ces dernières années, le Pape a fustigé «l’indifférence» des pays qui ne participent pas à la prise en charge des migrants et les «accords obscurs avec des criminels qui asservissent des personnes pour leurs propre bénéfice». Il espère au contraire «une coresponsabilité européenne» afin que la Méditerranée redevienne «le théâtre de la solidarité» et non «l’avant-poste d’un tragique naufrage de la civilisation».

«L’humanité passe avant tout, est première sur tout» s’exclame le Pape qui invite à élargir nos cœurs et à redécouvrir la beauté de servir ceux qui sont dans le besoin. «Aidons nous à ne pas voir le migrant comme une menace et à ne pas céder à la tentation d’installer des pont-levis et d’ériger des murs. L’autre n’est pas un virus dont il faut se défendre mais une personne à accueillir», invite le Saint-Père. Et d’exhorter: «ne laissons pas l’indifférence éteindre le rêve de vivre ensemble».

Redonner de la beauté au visage de l’homme défiguré par la guerre

Il y a enfin le vent d’Est. Et là, le Pape ne pouvait pas manquer d’évoquer «les ténèbres de la guerre», le conflit en Ukraine. L’occasion de fustiger «quelques puissants, tristement enfermés dans leurs prétentions anachroniques d’intérêts nationalistes» qui «provoquent et fomentent des conflits».

Dans ce contexte, «Malte (…) peut nous inspirer car il est urgent de redonner de la beauté au visage de l’homme défiguré par la guerre». Les femmes ont un rôle à jouer, estime le Pape puisqu’elles sont «la véritable alternative à la logique contre-nature du pouvoir qui conduit à la guerre». Nous n’avons pas besoin de «visions idéologiques» mais de «compassion et d’attention», et de «redéfinir les règles d’une mesure où l’homme laissé au délire et à la démesure puisse se reconnaître».

François regrette les grands investissements dans les achats d’armes qui ont pris le pas sur la recherche de solutions aux problèmes communs, comme la faim et les inégalités. «La solution aux crises de chacun consiste à s’occuper de celles de tous, car les problèmes mondiaux appellent des solutions mondiales», rappelle-t-il.

Le Saint-Père n’oublie pas le Proche-Orient: Malte est la preuve que l’on peut vivre dans «une sorte de convivialité des différences». «Que Malte, cœur de la Méditerranée, continue à faire palpiter l’espérance, le soin de la vie, l’acceptation des autres, l’aspiration à la paix», a-t-il conclu.

L’intégralité de la rencontre, avec commentaires en français

Source: VATICANNEWS, le 2 avril 2022

Ta’Pinu, le sanctuaire marial de Malte

Ta’Pinu, le sanctuaire marial de Malte

Dans l’après-midi de ce samedi 2 avril, le Pape François se rendra en bateau sur l’île de Gozo pour prier au sanctuaire de Ta’Pinu, haut-lieu de la piété des Maltais reconnu et célébré par plusieurs Papes, dont Jean-Paul II et Benoît XVI.

Xavier Sartre – île de Gozo

Casquette vissée sur la tête, sweat noir, un masque chirurgical de même couleur posé sur la bouche: c’est un ouvrier peu banal qui porte des planches sur l’épaule, devant la basilique du sanctuaire national de Ta’Pinu. Mgr Anthony Teuma, évêque de Gozo, s’affaire, à quelques heures de l’arrivée du Pape François sur son île. Le Saint-Père vient y présider une rencontre de prière samedi après-midi.

La prière des trois Ave Maria 

Ta’Pinu, c’est le lieu de pèlerinage sans doute le plus important de l’archipel. Perdu à l’extrémité de Gozo, la seconde île la plus importante, l’église surgit au détour d’un virage, au milieu des champs rocailleux et ceinturés de murets de pierres. En 1883, il n’y avait qu’une simple chapelle abritant une peinture de la Vierge. Le 22 juin, une paysanne du nom de Carmela Grima entendit une voix lui demandant de réciter trois Ave Maria, un pour chaque jour durant lesquels Jésus demeura au tombeau. Elle se confia à un paysan qui lui avoua avoir lui aussi entendu la voix.

Dès lors, Ta’Pinu devint un lieu de pèlerinage et une église nouvelle fut érigée autour de l’antique chapelle où le Pape priera les trois Ave Maria comme le fit avant lui saint Jean-Paul II en 1990. Il y déposera une rose d’or qui rejoindra celle donnée par Benoît XVI lors de sa visite à Malte en 2010.

Le parvis de la basilique mineure est ceint de murs recouverts de mosaïques du père Marko Ivan Rupnik, qui représentent les quatre mystères du rosaire comme une invitation à la prière et au recueillement des pèlerins.

Même affairement de la part du père Gerard Buhagiar, le recteur du sanctuaire. Il veille au moindre détail, aux fleurs qui ornent l’autel sous un baldaquin néo-roman, ou qui égaient la chapelle, le lieu le plus saint de toute la basilique. Il n’est pas peu fier du talent des artistes qui ont sculpté à la main les pierres taillées dans la carrière située en contrebas du sanctuaire. Il montre les ex-voto entassés dans les couloirs derrière la chapelle, qui manifestent la reconnaissance de tout un peuple de croyants, dont la piété a fait de Ta’Pinu le lieu de pèlerinage le plus célèbre de l’archipel maltais.

Source: VATICANNEWS, le 2 avril 2022

Cérémonie de bienvenue du pape François à Malte

Pour son 36e voyage apostolique, le pape François a choisi de se rendre à Malte. Son arrivée est prévue ce samedi 2 avril 2022 à 10h00 (UTC+2) à l’aéroport international de Malte. Le pape François commence son voyage de deux jours sur cet archipel méditerranéen. Il visite une république où la constitution reconnaît le catholicisme comme religion d’État, tout en respectant la liberté religieuse. Marqué ces dernières années par la sécularisation, c’est la quatrième visite d’un pape après la venue de saint Jean-Paul II en 1990 et 2001 et Benoît XVI en 2010.

Le Pape François est arrivé sur l’île de Malte 

Le Pape François a quitté le sol italien ce samedi matin pour se rendre sur l’île de Malte, où il accomplira son 36e voyage apostolique. Avant son départ de la maison Sainte-Marthe, il a rencontré des familles de réfugiés ukrainiens.

L’Airbus A320 à bord duquel sont montés le Pape François et les journalistes sous un ciel pluvieux a décollé de l’aéroport de Rome Fiumicino vers 8h35 ce samedi 2 avril. Son atterrissage a eu lieu un peu avant 10h00 à l’aéroport international de Malte, à Luqa, après un vol de 686 km au-dessus de la Méditerranée.

Échanges avec les journalistes

Dans l’avion, le Souverain Pontife a pris le temps de saluer les journalistes. En répondant à la question de l’un d’entre eux, François a expliqué qu’un éventuel voyage à Kiev, la capitale ukrainienne, est une proposition prise en considération. 

Il a également reçu de la part d’un migrant, Daniel, par l’intermédiaire de la journaliste Eva Fernández, une peinture et un texte du jeune homme, où celui-ci explique ne pas avoir pu sauver les autres. Le Pape, qui avait déjà reçu un autre de ses tableaux, a immédiatement reconnu son auteur et s’est souvenu de Daniel.

Après une cérémonie de bienvenue à l’aéroport, le Saint-Père a pris la direction du Palais du Grand Maître, situé à La Valette, la capitale maltaise, pour une rencontre avec le président et son Premier ministre. Il rencontrera ensuite les autorités et le corps diplomatique, à 11h50, prononçant devant eux un discours.

En milieu d’après-midi, le Souverain Pontife se rendra du port de La Valette à celui de Mgarr, sur l’île de Gozo, en catamaran. La traversée devrait durer 1h10. À 17h30 est prévue son arrivée au sanctuaire national de Ta’Pinu, lieu de pèlerinage le plus célèbre de l’archipel. François y célèbrera une rencontre de prière, au cours de laquelle il prononcera une homélie. Il y aura aussi des témoignages, des prières et des chants, et une prise de parole de l’évêque de Gozo, Mgr Teuma. Environ 3000 fidèles sont attendus.

Rencontre à Sainte-Marthe

Avant de quitter sa résidence vaticane ce 2 avril pour se rendre à l’aéroport, le Pape François a rencontré quelques familles de réfugiés venant d’Ukraine, accueillies par la Communauté de Sant’Egidio, et accompagnées par l’Aumônier apostolique, le cardinal Konrad Krajewski, tout juste revenu d’Ukraine.

Parmi ces quinze réfugiés, une mère de 37 ans avec deux petites filles de 5 et 7 ans, arrivées de Lviv il y a environ 20 jours. La petite fille a subi une chirurgie cardiaque et est sous surveillance médicale à Rome; deux mères, belles-sœurs, avec leurs quatre enfants, âgés de 10 à 17 ans. Hébergés dans un appartement offert par une dame italienne, ils viennent de Ternopil et sont arrivés à Rome il y a un peu plus de 20 jours. Les mineurs des deux familles sont scolarisés à Rome.

La troisième famille est arrivée à Rome il y a trois jours via la Pologne. Ils sont 6, originaires de Kiev: une mère et un père, avec trois enfants de 16, 10 et 8 ans, et une grand-mère de 75 ans. Ils vivent eux aussi dans une maison offerte par une Italienne pour accueillir des réfugiés.

Source: VATICANNEWS, le 2 avril 2022