Quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut imposer l’avortement illimité à tous les pays du monde

Avortement jusqu’à la naissance, la folle demande de l’OMS

30-03-2022

Dans ses nouvelles directives, l’Organisation mondiale de la santé demande aux pays membres d’abroger les lois anti-avortement qui fixent des « limites gestationnelles » et qui violeraient les droits des « femmes, des jeunes filles ou d’autres personnes enceintes » (sic !). L’OMS s’attaque également à l’objection de conscience. Les groupes d’avortement se réjouissent. Mais la compétence en la matière revient toujours aux États.

Il n’y a plus de doute : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se consacre désormais massivement à tenter d’imposer l’avortement illimité à tous les pays du monde.

Les nouvelles lignes directrices publiées par l’organisation des Nations unies basée à Genève, qui est largement contrôlée et conditionnée par le financement des multinationales pharmaceutiques et des fondations « philanthropiques » des célébrités habituelles, appellent les pays membres à légaliser l’avortement sans aucune limite de durée de gestation. Le titre lui-même fait frémir : « Abortion care guideline », l’avortement camouflé linguistiquement comme un remède pour les femmes, où le meurtre de l’enfant serait le seul moyen de « soins » pour les femmes enceintes. Ces derniers jours, le Daily Mail anglais a fait une analyse objective des directives publiées par l’OMS le 9 mars. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, des voix se sont élevées pour exprimer un profond désaccord, tant sur la méthode utilisée pour rédiger le texte que sur son contenu inacceptable et indéfendable.

Les nouvelles lignes directrices indiquent que les lois empêchant l’avortement à n’importe quel stade de la grossesse risquent de violer les droits des « femmes, des jeunes filles ou des autres personnes enceintes ». Notez le langage de déférence à l’idéologie transgenre et l’interdiction du mot « mère ». Le texte recommande : la « dépénalisation totale de l’avortement » et la suppression des lois et règlements qui « interdisent l’avortement sur la base des limites gestationnelles » et « restreignent l’avortement » pour quelque raison que ce soit ; il indique qu’une série de 21 études différentes aurait évalué les limites législatives aux interruptions de grossesse tardives (du 3ème au 9ème mois) comme « incompatibles avec le respect des droits de l’homme internationalement reconnus ».

Ce n’est pas tout. L’OMS veut également limiter au minimum les droits à l’objection de conscience médicale (« s’il s’avère impossible de réglementer l’objection de conscience d’une manière qui respecte, protège et réalise les droits de ceux qui demandent un avortement, l’objection de conscience dans la fourniture d’avortements pourrait devenir indéfendable ») et même autoriser l’avortement sélectif en fonction du sexe. En particulier, les États devraient : autoriser l’avortement en toutes circonstances ; permettre aux femmes de se passer de l’approbation d’un médecin ou d’une infirmière pour avorter ; autoriser les « pilules abortives par courrier », même si ce n’est qu’après un appel téléphonique ; limiter le droit des professionnels de la santé de refuser de participer à des avortements pour des raisons de conscience.

Nulle part dans ce document de 210 pages (y compris les recommandations), il n’est fait mention des droits de l’enfant à naître, ni du fait que même de nombreux avorteurs considèrent qu’il est immoral d’avorter après 22-24 semaines, alors que le fœtus a de bonnes chances de survivre s’il est né prématurément. « Pouvoir obtenir un avortement sûr est un élément crucial des soins de santé », a déclaré Craig Lissner, directeur par intérim pour la santé sexuelle et génésique et la recherche à l’OMS, lors de la présentation du document. « Presque tous les décès et blessures résultant d’un avortement à risque sont entièrement évitables. C’est pourquoi nous recommandons que les femmes et les filles aient accès à l’avortement et aux services de planification familiale lorsqu’elles en ont besoin. » Le concept de l’OMS est aussi clair que faux : les jeunes filles enceintes meurent des difficultés qu’elles rencontrent pour se faire avorter, alors sauvons-les en libéralisant le meurtre de leurs bébés. Ces directives montrent clairement que la préoccupation ici n’est pas celle des femmes, mais plutôt celle de l’expansion des politiques antinatalistes, eugéniques et malthusiennes, engraissant les comptes des multinationales de l’avortement.

Parmi les voix critiques, Elyssa Koren, directrice d’Adf International à l’ONU, a dénoncé la façon dont « l’Organisation mondiale de la santé tente de tirer parti de son énorme influence et de son pouvoir budgétaire pour saper les dispositions internationales et établir un nouveau régime juridique qui entérine le ‘droit’ à l’avortement sans limites et sans droit à l’objection de conscience ».

Un bref coup d’œil sur les experts externes qui ont contribué à la rédaction du document montre clairement de quoi ils sont faits : sur les 12 experts responsables de la rédaction finale, énumérés à la page 158, huit font partie des multinationales de l’avortement International Planned Parenthood Federation, Marie Stopes International ou de leurs affiliés, d’autres viennent de gouvernements ou d’universités ultra-avortement. La soi-disant experte en droits de l’homme, Christina Zampas, est responsable de l’ONU de la multinationale avorteuse Center for Reproductive Rights à Genève. Aucun des experts n’a déclaré avoir un « conflit d’intérêts ». Un pur scandale.

Alvaro Bermejo, le directeur général de l’Ippf, exulte : il s’est engagé à « travailler en étroite collaboration » avec l’OMS pour mettre en œuvre les nouvelles directives, « tant au sein de l’Ippf qu’avec les gouvernements et les partenaires ». Le réseau des avorteurs est déjà à l’œuvre et, quelques jours seulement après la publication de l’OMS, un tribunal kényan a statué que l’avortement est un droit humain et que – bien qu’il soit interdit par la Constitution – le gouvernement et le parlement doivent le libéraliser. L’OMS n’a aucune autorité juridique pour imposer l’avortement, qui relève de la compétence des États, et l’enfant à naître est reconnu par les conventions internationales comme une personne ayant des droits.

Source: de Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana, le 30 mars 2022

Traduction: BELGICATHO

Roberta Metsola, opposée à l’avortement, élue à la tête du Parlement européen

La Maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen mardi 18 janvier pour un mandat de deux années. Eurodéputée depuis 2013, elle a voté à de nombreux reprises contre des résolutions promouvant l’avortement.

La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue mardi 18 janvier présidente du Parlement européen dès le premier touruu de scrutin.
– PATRICK HERTZOG / AFP

Son nom circulait depuis plusieurs semaines déjà. La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue mardi présidente du Parlement européen dès le premier tour de scrutin. Membre du Parti populaire européen (PPE), le groupe de droite au Parlement européen et première force politique de cette institution, cette mère de famille a déjà beaucoup fait parler d’elle pour ses positions… anti-avortement ! Elle s’inscrit ainsi dans la droite ligne de son pays, Malte, qui est parmi les derniers d’Europe à interdire le recours à l’avortement sur son territoire au nom de la protection de la vie.À lire aussi

« Ma position est celle du Parlement européen »

En juin 2021, elle avait voté contre le rapport Matić, sur « la situation de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans l’UE du point de vue de la santé des femmes ». Ce rapport non contraignant promouvait l’accès universel à l’avortement légal et sûr, aux soins de santé maternelle et à l’éducation sexuelle dans toute l’UE. Confrontée à des questions répétées sur sa position sur l’avortement et les droits sexuels des femmes lors de sa première conférence de presse à la tête de l’organe législatif européen, Roberta Metsola a insisté sur le fait qu’elle respecterait la position du Parlement européen sur tous les sujets, y compris l’épineuse question de l’avortement.  « Ma position est celle du Parlement européen. Ce parlement a toujours été clair et sans ambiguïté sur la question des droits à la santé sexuelle et reproductive », a-t-elle déclaré. La nouvelle présidente a également exprimé son intention d’ « aller plus loin pour plus d’égalité homme-femme, pour garantir et défendre les droits des femmes, tous nos droits ».

A 43 ans, Roberta Metsola remplace l’Italien David Sassoli, décédé le 11 janvier mais dont le mandat prenait fin cette semaine. Vice-présidente du Parlement depuis 2020, Roberta Metsola avait récemment gagné en visibilité en assurant l’intérim de David Sassoli. Elue pour la première fois députée européenne pour Malte en 2013, puis réélue en 2014 et 2019, Roberta Metsola est également chef de la délégation du Partit Nazzjonalista (PN) de Malte au sein du PPE. Avocate de profession, spécialisée dans le droit et la politique européens, elle est la troisième femme à accéder à cette fonction, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002), et la première Maltaise. « Je sais que je me tiens sur l’épaule de géantes », a déclaré Roberta Metsola, tout en espérant ne pas devoir attendre « deux décennies pour qu’une femme » parvienne de nouveau à ce poste.À lire aussi

Défense de l’environnement et de l’Europe des pères fondateurs

Pendant sa campagne, la Maltaise a appelé les députés européens à sortir de leurs « bulles » de Strasbourg et Bruxelles pour écouter les préoccupations des citoyens européens. Elle a annoncé vouloir défendre, au cours de sa présidence, « les principes des pères fondateurs de l’Europe » contre « les fausses solutions que sont le nationalisme, l’autoritarisme ou l’isolationnisme ». Elle a également insisté sur son ambition de faire de l’Europe le « premier continent décarboné », misant sur le Pacte vert pour « réinventer » l’économie. Mère de quatre enfants, la présidente du Parlement européen est favorable aux politique publiques venant en aide aux familles. « Malgré toutes les avancées en matière de garde d’enfants et de travail flexible, la vérité est que mon mari et moi ne serions pas en mesure d’élever une famille et d’avoir une carrière sans l’aide que nous avons – et je suis déterminée à faire ce que je peux dans le temps que j’ai en politique pour faciliter la vie des autres parents », écrit-elle sur son site internet.

A la tête du Parlement jusqu’aux prochaines élections européennes, à l’été 2024, Roberta Metsola dispose d’un certain nombre de pouvoirs en tant que présidente, notamment celui de statuer sur la recevabilité des textes et amendements soumis au vote de l’assemblée, en plus de la conduite des débats. Elle représentera aussi l’institution lors des sommets européens des Vingt-Sept.

Source: FAMILLECHRETIENNE.FR, le 18 janvier 2022

USA – La Cour suprême maintient les espoirs des pro-vie

La Cour suprême maintient les espoirs des pro-vie

Les neuf juges de la Cour suprême des États-Unis ont entendu les arguments des parties dans l’affaire Dobbs. À la lumière des questions des juges, la possibilité de renverser Roe ou, à tout le moins, d’approuver la loi du Mississippi interdisant l’avortement après 15 semaines reste ouverte. Dans ce dernier cas, le vote du juge Roberts pourrait être le vote décisif.

L’arrêt Roe v. Wade sera-t-il annulé ou restera-t-il en vigueur ? Depuis quelques jours, cette question, qui divise les Américains depuis près d’un demi-siècle, est plus pressante que jamais, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières des États-Unis. Mercredi 1er décembre, la Cour suprême a entendu les arguments des parties impliquées dans l’affaire Dobbs contre Jackson Women’s Health Organization, qui oppose l’État du Mississippi aux organisations pratiquant l’avortement. L’administration Biden est du côté de ces derniers. L’objet du litige est le HB 1510, une loi qui interdit les avortements après 15 semaines de gestation, sauf en cas d’urgence médicale et d’anomalie grave du fœtus. La principale question qui se pose à la Cour est de savoir si toutes les interdictions d’avorter avant la viabilité, c’est-à-dire avant que la conception puisse survivre en dehors de l’utérus, sont inconstitutionnelles.

L’affaire Dobbs est considérée par les experts comme la plus importante depuis l’arrêt Casey v Planned Parenthood de 1992, qui a confirmé le droit à l’avortement introduit par Roe en 1973, mais qui, en ce qui concerne la possibilité pour les États d’introduire des restrictions, a remplacé la norme des trois trimestres (aucune restriction à introduire au cours du premier trimestre, certaines au cours du deuxième, interdiction possible au cours du troisième sauf pour des raisons de « vie ou de santé » de la mère) par une évaluation de la probabilité de survie de l’enfant.

Eh bien, après le débat général qui s’est déroulé le 1er décembre au matin, les parties ayant présenté leurs arguments dans le respect des délais impartis et répondu aux questions des neuf juges suprêmes, les commentateurs pro-vie conservent généralement, avec quelques distinctions, un optimisme prudent quant à la possibilité de renverser Roe ou du moins de le limiter, avec des effets en cascade sur l’ensemble du système d’avortement. Un scénario également considéré comme réaliste par l’autre camp, étant donné l’inquiétude exprimée par plusieurs médias libéraux après l’audience de la Cour suprême.

Cet optimisme prudent repose sur les questions et le raisonnement des juges nommés par les Républicains (6), qui ont les moyens, s’ils le souhaitent, de réécrire l’histoire judiciaire américaine en faveur de la vie. Du côté des conservateurs, le vote du juge Clarence Thomas, qui, bien avant Dobbs, avait souligné que rien dans la Constitution américaine n’empêche un État fédéral d’interdire l’avortement, semble acquis. À ses côtés, l’avocat le plus fiable du banc était Samuel Alito, qui, dans son interrogatoire, a pressé Julie Rikelman, représentante légale de la Jackson Women’s Health Organization et d’autres avorteurs, sur un point précis : l’incohérence et l’arbitraire de la loi dans l’établissement de la ligne avant et après laquelle il est légal ou non de prendre la vie d’un enfant à naître. Alito a également mis Elizabeth Prelogar, procureur général du gouvernement fédéral, en grande difficulté sur le principe du stare decisis (s’en tenir à ce qui a été décidé précédemment), lui faisant valoir qu’une décision « manifestement erronée » devrait être annulée à tout moment, sans autre considération. Le juge conservateur a rappelé le tristement célèbre arrêt Plessy contre Ferguson, un jugement de 1896 qui a confirmé la légitimité de la ségrégation raciale et qui, 58 ans plus tard seulement, a commencé à être démantelé (par l’affaire Brown et les suivantes).

Mais au-delà de Thomas et Alito, les attentions se sont principalement portées sur les trois juges conservateurs nommés par Trump qui ont jusqu’à présent, dans certains cas devant la Cour suprême, déçu les attentes, bien qu’avec des différences personnelles.

Neil Gorsuch, qui a voté avec les libéraux en 2020 dans un arrêt sur les droits LGBT, s’est limité à demander aux représentants du front des avorteurs quelle autre norme pourrait être adoptée, le cas échéant, si la Cour rejette le bassin juridique de la survie autonome du fœtus (limitant pratiquement l’avortement) et si, et si, dans ce cas, le principe de la « charge indue » déjà établi par Casey, c’est-à-dire le principe selon lequel les restrictions à l’avortement ne peuvent pas faire peser une charge indue sur la liberté d’accès à l’avortement d’une femme, pouvait continuer à être utilisé.

À propos de Brett Kavanaugh, le juge a reconstruit certaines des principales objections pro-vie – y compris le silence de la Constitution sur l’avortement – au système inauguré par Roe, et a dressé une liste des principaux arrêts qui ont fait jurisprudence et sans lesquels « le pays serait très différent ». Déchiffrer sa déclaration globale sans ambiguïté pourrait aboutir à un faux-fuyant, mais les commentateurs des deux côtés de l’allée ont vu dans ses mots une inclination à annuler Roe.

Amy Coney Barrett a noté que le stare decisis est important, mais « il existe certaines circonstances dans lesquelles l’annulation est possible ». M. Barrett a également demandé à M. Rikelman pourquoi les lois permettant à une femme qui ne veut pas être mère de mettre son bébé en adoption peu de temps après sa naissance ne sont pas envisagées.

Enfin, la position du président de la Cour, John Roberts, un juge nommé par Bush junior qui, après 16 ans de mandat et des jugements controversés, est désormais considéré comme un libéral, a été significative. Roberts n’a pas manifesté le désir d’annuler Roe, mais il a clairement indiqué que le statu quo sur l’avortement ne lui semble pas raisonnable. Interrogeant Rikelman, il lui a demandé pourquoi – si l’avortement est une question de « choix », c’est-à-dire « que les femmes devraient avoir la possibilité d’interrompre une grossesse » dans un délai donné – « le seuil de 15 semaines devrait-il être inapproprié ? ». Il a ajouté : « …il me semble que la capacité de survie n’a rien à voir avec le choix ». Roberts a poursuivi en disant que la norme de 15 semaines est celle de « la grande majorité des autres pays » qui autorisent l’avortement. Cependant, lorsque nous élevons la barre de l’avortement au point où le bébé peut survivre en dehors de l’utérus, « nous partageons cette norme avec la République populaire de Chine et la Corée du Nord ».

Même s’il n’est pas possible de renverser Roe, ce qui ne peut être exclu, cela pourrait au moins créer la première faille dans un système pervers en approuvant la loi du Mississippi. Le passage n’est pas évident car, comme on l’a observé, le processus de décision des juges ne correspond pas toujours aux impressions laissées lors de la phase d’interrogatoire. Et, bien sûr, les pressions extérieures doivent également être prises en compte. Dans l’intervalle, cependant, l’affaire Dobbs laisse l’espoir qu’une grande injustice peut, au mieux, prendre fin, ou au moins être limitée. Le verdict n’est pas attendu avant juin 2022.

Source: La Nuova Bussola, le 4 décembre 2021

Etats-Unis : « L’annulation de « Roe » rendra la politique d’avortement au peuple »

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Etats-Unis : « L’annulation de « Roe » rendra la politique d’avortement au peuple »

Les 1er et  2 décembre 2021, la Cour suprême examinait la plainte de Lynn Fitch, Procureur Général du Mississippi qui défend la loi de l’État sur l’avortement. Le Gestational Age Act interdit l’avortement après 15 semaines de grossesse (cf. Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême). Lynn Fitch a porté plainte devant la Cour suprême des Etats-Unis, afin d’invalider son arrêt « Roe vs. Wade » qui autorise l’avortement aux Etats-Unis « tant que le foetus n’est pas “viable”, soit vers 22 à 24 semaines de grossesse ».

Pour Scott Stewart, représentant de l’Etat, « mettre un terme à “Roe v. Wade” permettra, comme avant 1973, à chaque Etat de décider d’autoriser ou non les avortements et de rendre “la décision au peuple” ». Car lorsque la Cour suprême a rendu son arrêt Roe contre Wade, « elle a créé une série de règles spéciales qui ont confisqué la politique de l’avortement en la maintenant derrière les tribunaux, où des juges non élus décident le sort des lois du peuple », estime Lynn Fitch.

Une Cour divisée

Les positions des magistrats sont partagées. « Une interdiction après 15 semaines ne me semble pas un changement énorme par rapport à la viabilité, c’est la règle adoptée par une majorité de pays », estime John Roberts, le chef de la Cour.

De son côté le juge Brett Kavanaugh estime que la Cour devrait « être scrupuleusement neutre », et donc « laisser cette décision aux élus ». « Si les gens pensent que tout est politique, comment la Cour pourrait-elle survivre ?”, estime quant à elle Sonia Sotomayor. Le président Biden a confirmé son soutien au maintien de l’arrêt.

Des lois annulées en justice

Depuis l’arrêt « Roe vs. Wade », les Etats ont tenté d’élaborer de nouvelles lois promouvant notamment « la défense du caractère sacré de la vie et la protection de la santé des femmes », affirme Lynn Fitch. Mais, elles ont été annulées par le pouvoir judiciaire. (Cf. Avortement au Texas : la Cour suprême laisse la loi en vigueur ; Texas : la loi interdisant les avortements après 6 semaines bloquée temporairement par un juge).

Les évolutions du droit, des politiques publiques et de la société ont offert aux femmes la possibilité de concilier vie professionnelle et vie de famille, indique le procureur. De même, les lois « Safe Haven » existent désormais dans tous les Etats. Elles permettent aux femmes de confier leur nouveau-né à un établissement.

Ouvrir un véritable débat

L’arrêt « Roe vs. Wade » a créé de fortes oppositions entre les Américains, déplore Lynn Fitch. Il a plongé la « société dans un chaos », en obligeant « les Américains à décider entre être pro-vie ou pro-choix ».

« Confiante dans le peuple américain », elle se dit « certaine que lorsque la Cour renversera Roe, un débat honnête sur une politique juste s’ensuivra » Un débat « difficile » qui pourra aboutir à des conclusions variables d’un État à l’autre« Mais c’est le rôle que la Constitution nous a donné, à nous, le peuple, et c’est le rôle que la Cour doit nous rendre maintenant. »

Sources : The Washington Post, Lynn Fitch (28/11/2021) ; AFP (01/12/2021)

Trad. : GENETHIQUE.ORG, le 2 décembre 2021

Unplanned diffusé sur C8 : le CSA met en garde la chaîne

Le film Unplannes est inspiré de l’histoire vraie d’Abby Johnson, ancienne du Planning Familial passée dans le camp « pro-vie ».  – Unplanned, capture d’écran facebook

Unplanned diffusé sur C8 : le CSA met en garde la chaîne

Après des plaintes déposées au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, celui-ci a finalement tranché en faveur de C8 et CNews pour la diffusion de la messe du 15 août et du film Unplanned sur l’avortement, au nom de la liberté éditoriale. Il a néanmoins mis en garde la chaîne contre un manquement aux règles de protection du jeune public concernant Unplanned.

Les chaînes C8 et CNews n’ont pas eu tort de diffuser la messe du 15 août, ni le film Unplanned sur l’avortement. Telle est la décision qu’a rendu le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) le 28 octobre, après plusieurs plaintes déposées pour cette programmation jugée propagandiste et prosélyte les 15 et 16 août 2021.

Pour la messe du 15 août sur CNews, la réponse du CSA est simple : il a « observé que la chaîne avait contextualisé la mise à l’antenne de cette cérémonie religieuse, laquelle correspondait à un évènement d’actualité et relevait de sa liberté éditoriale. Dès lors, le principe de pluralisme d’expression des courants de pensée et d’opinion n’apparaît pas avoir été méconnu. » Par ailleurs, il a « considéré que les conditions de la diffusion de cet office religieux n’avaient pas méconnu le format éditorial de cette chaîne d’information. »C’est pourquoi il a « décidé de ne pas intervenir auprès de la chaîne. » Une bonne nouvelle pour CNews qui compte justement réitérer l’opération en diffusant la messe de la Toussaint lundi 1er novembre, célébrée par la communauté Saint-Martin au sanctuaire de Montligeon (Orne).

Une mise en garde pour la diffusion d’Unplanned

Le CSA est plus sévère avec C8 concernant la diffusion du film Unplanned. Celle-ci avait particulièrement animé le débat, certains jugeant non seulement que le film véhiculait de « fausses informations » sur l’avortement et que sa diffusion constituait un « délit d’entrave », mais aussi que C8 avait pris des mesures insuffisantes pour protéger les mineurs des images et de l’ambiance anxiogène et violente du film. L’affaire avait même pris une tournure politique avec les prises de positions de plusieurs ministres, notamment Marlène Schiappa et Elisabeth Moreno qui s’est fendue d’un communiqué et a dénoncé sur Twitter « un outil de propagande anti-avortement abject ». Ce long métrage diffusé par Saje Distributions en France racontait l’histoire vraie d’Abby Johnson, ex directrice d’un planning familial passée dans le camp pro-vie après avoir pris conscience de la réalité cruelle des avortements.

« Le Conseil a considéré que la diffusion de ce film, œuvre de fiction relevant de la liberté de création, ne pouvait être regardée comme susceptible de générer un trouble à l’ordre public et que sa programmation relevait de la liberté éditoriale de la chaîne », indique le CSA dans le communiqué de sa décision.

En revanche, il a décidé de procéder à une mise en garde de la chaîne concernant le manque de mesures prises pour protéger les mineurs en diffusant ce film. « Le CSA a estimé que le film Unplanned relevait de la catégorie III en raison de son climat anxiogène et de la présence de plusieurs scènes susceptibles de troubler les mineurs de 12 ans. »Ayant coupé les deux scènes particulièrement violentes du film montrant des fœtus avortés et démembrés, C8 l’avait classé en catégorie II, correspondant aux programmes « comportant certaines scènes susceptibles de heurter les mineurs de 10 ans », et avait indiqué « déconseillé aux moins de 10 ans ». D’après l’article 2 de la recommandation du 7 juin du CSA, la catégorie III correspond plutôt aux « œuvres cinématographiques interdites aux mineurs de 12 ainsi [qu’aux] programmes pouvant troubler les mineurs de 12 ans, notamment lorsque le programme recourt de façon répétée à la violence physique ou psychologique ».

Décision plutôt sévère de la part du CSA

Les programmes de catégorie III « ne doivent pas être diffusés avant 22 heures, d’après l’article 3 de la recommandation. À titre exceptionnel, il peut être admis une diffusion après 20h30 de programmes de cette catégorie, sauf les mardis, vendredis, samedis, veilles de jours fériés et pendant les périodes de vacances scolaires ». Le CSA dénonce encore le fait que « le programme ne comportait pas, pour le jeune public, de ressorts de distanciation appropriés. En application des dispositions de l’article 3 de la recommandation précitées, ce film ne pouvait donc être diffusé en première partie de soirée durant les vacances scolaires. » Le CSA a donc « mis en garde la chaîne contre la réitération de manquements aux règles édictées par les articles 2 et 3 de la recommandation du 7 juin 2005. »

Avec cette lettre de mise en garde, le CSA a donc choisi d’utiliser son deuxième degré de sévérité sur trois parmi les actions à sa disposition pour pointer du doigt un manquement d’une chaîne. Le moins sévère est la lettre de rappel à la réglementation, et le troisième est la mise en demeure. C’est celle-ci que C8 risque en cas de prochain incident du même ordre. Suivent ensuite des sanctions, soit pécuniaire, soit l’insertion d’un communiqué dans le programme, soit une suspension plus ou moins longue de la diffusion d’un programme, soit la résiliation d’une convention avec la chaîne concernée.

Source: Famillechrétienne, le 29 octobre 2021

Le pape François bénit deux cloches pour les enfants « non-nés »

Justyna Grzyb via Family News Se

Le pape François bénit deux cloches pour les enfants « non-nés »

Le pape François a béni, mercredi 27 octobre, deux cloches symbolisant les « voix des enfants non-nés ». Le souverain pontife en a fait l’annonce lors de l’audience générale.

Lors de l’audience générale du 27 octobre 2021, le pape François a raconté avoir béni, quelques instants plus tôt, deux grands cloches qui symbolisent les « voix des non-nés ». L’initiative était organisée par la fondation polonaise « Oui à la vie ». Les deux cloches sont destinées à l’Ukraine et à l’Équateur. 

Le son de l’ »Évangile de la vie »

Le pontife souhaite que ces cloches soient « un signe d’engagement pour la défense de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle ». Il a également espéré « que leur son annonce au monde “l’Évangile de la vie” » et « réveille les consciences et la mémoire des enfants à naître ». 

Le pape François avait déjà participé à une initiative similaire organisée par cette fondation l’année précédente. Le 23 septembre 2020, il avait ainsi béni une cloche qui était destinée à la Pologne et qui avait ensuite fait un pèlerinage à travers le pays, pendant lequel les gens pouvaient la sonner comme l’avait fait le pontife. 

Selon Aci Stampa, le président de la Fondation, Bogdan Romaniuk, aurait reçu des requêtes de l’Ukraine et de l’Équateur pour réaliser des cloches pour leur pays. Les archevêques métropolites de la ville de Lviv en Ukraine et Guayaquil en Équateur, Mgr Mieczysław Mokrzycki et Mgr Luis Cabrera Herrera, où les cloches seront envoyées, auraient demandé au pape François de bénir les objets avant le pèlerinage. 

Justyna Grzyb via Family News Se

Mgr Mokrzycki a expliqué à Aci Stampa que la cloche sera emmenée « dans divers lieux et paroisses d’Ukraine » et qu’elle « facilitera la mise en œuvre d’une bonne campagne éducative » sur la vie humaine. Les cloches sont fabriquées dans l’ancienne fonderie polonaise de Jan Felczyński, établie en 1808 dans la ville de Przemyśl et qui a produit des cloches pour des paroisses du monde entier.

Source: ALETEIA, le 27 octobre 2021

Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l’avortement fait rage aux Etats-Unis.

Pope Francis with Nancy Pelosi on Saturday. The Vatican announced Pelosi’s audience with the pope in its daily bulletin but gave no details.Pope Francis with Nancy Pelosi on Saturday. The Vatican announced Pelosi’s audience with the pope in its daily bulletin but gave no details. Photograph: Vatican Media Handout/EPA

Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l’avortement fait rage aux Etats-Unis.

La catholique Nancy Pelosi, qui a demandé aux juges de bloquer la nouvelle loi du Texas, a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l’avortement.

Le pape François et Nancy Pelosi, samedi. Le Vatican a annoncé l’audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n’a pas donné de détails. 

Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a rencontré le pape François à Rome samedi.

Catholique, Pelosi a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l’avortement.

Sa rencontre avec François a eu lieu plusieurs semaines avant que Joe Biden ne rencontre le pape alors que le président se trouve à Rome pour des discussions entre les dirigeants du G20, le groupe des principales économies.

Joe Biden, le deuxième président américain catholique, a déclaré qu’il était personnellement opposé à l’avortement, mais qu’en tant qu’homme politique, il ne pouvait pas imposer son point de vue. Mme Pelosi, qui a cinq enfants, a déclaré qu’elle soutenait le droit des femmes à choisir.

L’administration de M. Biden et Mme Pelosi ont exhorté les juges à bloquer une nouvelle loi texane interdisant les avortements à partir de six semaines, estimant qu’elle est inconstitutionnelle. L’interdiction a été temporairement rétablie vendredi par une cour d’appel à tendance conservatrice.

L’église catholique enseigne que la vie humaine commence au moment de la conception. Biden et Pelosi ont été critiqués par les médias catholiques conservateurs et les évêques conservateurs américains, dont certains disent qu’aucun ne devrait être autorisé à recevoir la communion.

Le mois dernier, le pape, interrogé sur le débat sur la communion aux États-Unis, a déclaré aux journalistes que l’avortement était un « meurtre », même peu après la conception, mais il a également semblé critiquer les évêques catholiques américains pour avoir traité la question de manière politique plutôt que pastorale.

« La communion n’est pas un prix pour les parfaits… la communion est un don, la présence de Jésus et de son église », a déclaré François.

En juin, une conférence divisée d’évêques catholiques romains américains a voté pour rédiger une déclaration sur la communion qui, selon certains évêques, devrait admonester spécifiquement les politiciens catholiques, y compris Biden. Ils reprendront la question le mois prochain.

Le Vatican a annoncé l’audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n’a donné aucun détail. Dans une déclaration, Mme Pelosi a déclaré que son audience avec le pape était un « honneur spirituel, personnel et officiel ». Elle a salué sa défense de l’environnement, des immigrants, des réfugiés et des pauvres.

Après la rencontre de Mme Pelosi avec le pape Benoît XVI en 2009, le Vatican a indiqué qu’il lui avait dit que les législateurs et d’autres personnalités publiques devaient contribuer à créer « un système de lois juste, capable de protéger la vie humaine à tous les stades de son développement ».

L’archevêque de San Francisco, ville natale de Pelosi, Salvatore Cordileone, a déclaré que les personnalités publiques qui soutiennent l’avortement devraient se voir refuser la communion et a exhorté les catholiques à prier pour la « conversion du cœur » de Pelosi.

Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington DC, n’a pas essayé d’empêcher Biden, un pratiquant régulier, de recevoir la communion. La rencontre de M. Biden avec le pape sera la première depuis son élection, bien qu’ils se soient rencontrés à plusieurs reprises, notamment lorsque M. Biden était vice-président de Barack Obama.

Mme Pelosi est à Rome pour un sommet des présidents de parlement avant le G20 ainsi que pour une réunion des dirigeants parlementaires avant le sommet sur le changement climatique de la Cop 26, le mois prochain à Glasgow.

Samedi, François a déclaré séparément aux parlementaires qu’ils avaient un rôle décisif à jouer dans la protection de l’environnement.

Le Vatican a annoncé vendredi que le pape ne se rendrait pas à Glasgow mais que sa délégation serait dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État.

Source: The Gardian, le 9 octobre 2021

Avortement forcé : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

Avortement forcé : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

Par Christophe Foltzenlogel

Une affaire dramatique a été communiquée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il s’agit de femmes handicapées devenues stériles par suite d’avortements forcés en Moldavie. L’ECLJ a été autorisé par la Cour à remettre des observations écrites venant au soutien de ces femmes.

Six ans après avoir été saisie par trois femmes avortées de force, la CEDH a enfin communiqué une terrible requête au Gouvernement moldave pour qu’il se justifie devant la Cour. La demande de la Cour est clairement formulée : l’avortement forcé subi par ces trois requérantes et la stérilisation qui en a découlée ont-ils porté atteinte à la vie privée et constitué des traitements inhumains et dégradants ?

Ce qu’ont subi ces femmes est particulièrement terrible. D’abord, les trois femmes requérantes étaient placées en institution psychiatrique pour cause de retard mental, sans que ce handicap ne soit suffisamment grave pour les priver de leur capacité juridique. Deux d’entre elles furent violées par le médecin en chef de l’institut psychiatrique dans lequel elles étaient placées. La troisième tomba également enceinte et toutes, violées ou non, souhaitèrent garder leur enfant à naître.

Mais le scandale ne s’arrête pas là. Une commission médicale de l’institution se réunit pour décider à leur place des suites de leurs grossesses. Une commission dans laquelle le médecin violeur de deux de ces femmes siégea et qui décida de les avorter de force, malgré leur refus explicite. Les médecins passèrent outre les refus de ces femmes, aucun tiers ne fut consulté et ils avortèrent de force ces femmes.

Ce n’est pas tout. Après l’avortement forcé, un stérilet fut placé dans le corps d’une des femmes afin de prévenir toute grossesse future, là encore contre sa volonté. Il s’avéra que cette contraception forcée fut inutile : à la suite des procédures médicales d’avortement forcé, les trois femmes devinrent stériles.

La violation des droits de ces femmes est si manifeste qu’on voit mal comment la Cour pourrait conclure qu’aucun de leurs droits n’a été enfreint. Cependant, toute la question est de savoir quels droits exactement ont été violés. Pour y répondre, plusieurs commentaires peuvent être faits.

Le premier est que, oui, même si l’avortement est réalisé dans un espace médicalisé par des professionnels, c’est une opération médicale qui comporte des risques ; et parmi ces risques, il y a celui de la stérilité. C’est une réalité occultée par les promoteurs de l’avortement, mais la stérilité découlant de complications lors d’un avortement peut survenir, certes rarement, mais cette affaire est une preuve de son occurrence ponctuelle.

Le deuxième fait saillant de cette affaire est que des femmes violées ont malgré cela souhaité garder leur enfant à naître et accoucher de celui-ci, bien qu’il fût le fruit d’un viol. Là aussi, les promoteurs de l’avortement affirment sans conteste que l’avortement en cas de viol est un droit évident et que toute femme violée voudrait toujours ipso facto y recourir. Ces requérantes montrent qu’ajouter du mal au mal n’est pas le souhait de toutes. Bien que conçus dans un acte terrible et pénalement réprimé, les deux femmes violées voulaient porter à terme ces deux enfants à naître.

Quand bien même on supposerait qu’il existe un « droit à l’avortement » en droit international, ce qui n’est pas le cas, un avortement contre la volonté de la femme enceinte, ainsi qu’une contraception forcée et une stérilisation forcée sont évidemment des atteintes à l’intégrité corporelle et des traitements dégradants.

Comme le montre l’ECLJ dans ses observations écrites soumises à la Cour, il y a un véritable consensus en droit international, à la fois dans les traités et à travers les interprétations d’experts, pour considérer que les opérations médicales préjudiciables à une personne sans son consentement constituent des traitements inhumains et dégradants. Il est presque certain que, dans sa décision, la Cour s’alignera sur ces textes et opinions et affirmera que l’avortement et la stérilisation forcés constituent une violation de l’article 3 de la Convention interdisant la torture et les traitements inhumains ou dégradants.

L’atteinte à la vie privée est également manifeste, d’autant que la CEDH a déjà reconnu que la contraception forcée portait atteinte à la vie privée. Dans ce précédent, la Cour avait constaté une violation de la vie privée atteinte alors même qu’une femme avait donné son consentement à une stérilisation, mais de manière viciée. Dans la présente affaire les femmes se sont clairement opposées non seulement à une contraception mais aussi et surtout à subir un avortement.

Dans ses observations, l’ECLJ incite la Cour à condamner la Moldavie sur ces deux articles, mais également sur le fondement de deux autres qui n’ont pas été invoqués par les requérantes : le droit à la vie (article 2) et l’atteinte au droit de fonder une famille (article 12).

En effet, les plus grandes victimes de cette affaire restent celles qui ont perdu la vie et qui ne jouiront plus jamais d’aucun droit ; ce sont les enfants à naître, avortés alors même que leurs mères voulaient protéger leur droit à la vie. La Cour européenne n’a jamais exclu l’enfant à naître de la protection de l’article 2, mais a toujours soigneusement évité de se prononcer sur cette question, laissant les États libres de protéger l’enfant à naître ou non.

Pour défendre cette position ambiguë, la Cour a presque toujours invoqué la concurrence entre les droits de la mère et ceux du fœtus, permettant ainsi de faire primer la volonté de la mère sur le droit à la vie du fœtus. Or, dans la présente requête des trois femmes, celles-ci invoquaient elles-mêmes l’application du droit à la vie pour leurs fœtus. Elles voulaient que leurs fœtus vivent, et par-là le droit à la vie des fœtus allait de pair avec les intérêts et la volonté de leurs mères. Il serait donc cohérent et possible, bien que très peu probable, que la Cour reconnaisse que l’enfant à naître peut bénéficier du droit à la vie garanti par l’article 2, pour autant que la mère le veuille bien.

L’autre droit violé pour ces femmes est celui de « fonder une famille ». L’article 8 garantit bien le droit à la vie privée et à la vie familiale de manière générale, mais il ne garantit pas le droit de fonder une famille (article 12). Les requérantes en ont pourtant été privées à double titre. Elles voulaient mener à terme leurs grossesses et la naissance de leur enfant eut constitué une famille au sens de la Convention. Ce droit de poursuivre leur grossesse a été violé par l’avortement, mais en plus, par ces avortements forcés, elles sont devenues stériles. Elles ne pourront donc plus, à l’avenir porter et mettre au monde leurs enfants, alors même qu’elles en étaient biologiquement capables.

Il est probable que la CEDH se contente de constater une violation des articles 3 et 8 de la Convention, ne rendant par-là qu’incomplètement justice à ces requérantes. Il leur faudra encore attendre plusieurs mois avant de connaître la décision de la Cour.

Source: ECL, le 11 octobre 2021

« Nous devons sauver un bébé très vite ! »

La ‘barbarie du déchiquetage’ des poussins peut être montrée, critiquée et criminalisée, mais pas celle du ‘déchiquetage’ des bébés à naître

De Thomas Maria Renz, évêque auxiliaire, diocèse de Rottenburg-Stuttgart :

« La ‘barbarie du déchiquetage’ des poussins peut être montrée, critiquée et criminalisée, mais pas l’autre, celle de ‘déchiqueter’ les bébés à naître. Comme c’est irrationnel ! » Contribution de l’évêque auxiliaire Thomas Maria Renz

Stuttgart (kath.net/pl) Cet appel radio m’a récemment incité à m’asseoir et à prêter attention au volant d’une voiture. Un cerf circulait sur une section de l’autoroute, le modérateur a donc demandé aux conducteurs de conduire particulièrement prudemment dans cette zone. Avant-hier, j’ai été pris dans un embouteillage à Rottenburg près du Neckar, car juste devant moi, trois jeunes cygnes à plumes grises, peu impressionnés par les gens autour d’eux, voulaient traverser la rue à un rythme tranquille. Et tous les conducteurs ont naturellement fait preuve de patience. Il est extrêmement étonnant à quel point les gens deviennent attentifs et prudents dans la rue dès que des animaux s’y déplacent. Plus ils sont petits, vulnérables et sans défense, plus les gens sont sensibles et attentifs à eux : lors des migrations de crapauds, de familles de canards,

La vue du faible en danger réveille l’instinct protecteur de beaucoup et plus les animaux menacés sont petits, plus l’effet de pitié est grand. En 2020, plus de 40 millions de poussins mâles ont été déchiquetés ou gazés en Allemagne parce qu’ils n’étaient pas économiquement rentables. Pendant longtemps, cela n’a pas seulement été une épine dans le pied des militants des droits des animaux. En 2019, le Tribunal administratif fédéral a jugé que les questions de bien-être animal l’emportaient sur les intérêts économiques et a déclaré que la « barbarie du déchiquetage » (FAZ) n’était autorisée que pour une période transitoire ; Selon le ministre fédéral de l’Agriculture, cela devrait enfin être terminé en 2022.

Cependant, il est complètement fou et irrationnel que des photos de poussins déchiquetés ou gazés puissent être publiées sans plus attendre, mais pas des photos d’embryons humains déchiquetés ou démembrés après un avortement par aspiration. Alors que l’une est délibérément destinée à avoir un effet dissuasif, l’autre contredit le politiquement correct commun et est absolument désapprouvée, bien que les deux photos ne montrent rien d’autre que la réalité nue et sans fioritures. Une réalité peut être montrée, l’autre non, bien que les deux fois nous ayons affaire à des créatures impuissantes, minuscules et sans défense. Une « barbarie du déchiquetage » peut être montrée, critiquée et criminalisée, mais pas l’autre. Et encore plus fou et irrationnel pour moi c’est qu’une grande partie de la population est visiblement prête

C’est là que l’endoctrinement idéologique de plusieurs décennies selon lequel l’avortement n’est qu’une affaire de femmes et que la décision à ce sujet doit être subordonnée au droit de la femme à l’autodétermination déploie son plein effet. Le fait que le droit de l’un à l’autodétermination s’achève au plus tard lorsque le droit d’exister de l’autre ne semble pas pouvoir conquérir la majorité dans notre société aujourd’hui. Une idéologie aussi inhumaine, selon laquelle même le Parlement européen a récemment classé la majorité des « avortements comme un droit de l’homme », se reflète malheureusement aussi dans la plupart des programmes des partis qui seront probablement représentés au prochain Bundestag.

Alors que le SPD, le FDP, le GRÜNEN et le LINKE réclament plus ou moins sans vergogne l’abolition des §§ 218 et 219 StGB et veulent faire de l’avortement un soin médical de base tout à fait normal comme l’appendicectomie et ainsi les dépénaliser (« le nécessaire professionnel la formation car elle doit faire partie des études de médecine »), le programme électoral de la CDU/CSU est tout bonnement muet sur ce sujet important. Seule l’AfD parle dans son programme électoral d’une « culture d’accueil pour les enfants » et que « les enfants à naître ont droit à la vie ». Au moins sur ce point, l’AfD semble avoir repris la position précédente des partis de l’Union, qui ne vaut pas une ligne dans son manifeste électoral de 139 pages. Ironiquement la CDU/CSU,

Pour les bébés à naître, selon les coalitions et les alliances gouvernementales qui se dessinent après l’élection fédérale, le pire est à craindre. Mais qui pourrait en toute bonne conscience le décrire comme un progrès dans l’humanité, dans l’humanité, quand le ventre de sa mère devient l’endroit le plus insalubre et dangereux pour les plus faibles et les plus vulnérables de notre propre espèce ? Le rejet strict de l’infanticide prénatal fait partie de l’ADN chrétien depuis l’origine et n’est donc pas négociable. Déjà dans la Didache (doctrine des douze apôtres), l’un des premiers témoignages écrits sur la vie des chrétiens dès le 1er siècle, il est dit : « Il ne faut pas tuer l’enfant en avortant ou tuer le nouveau-né ».

Ce oui inconditionnel au droit à la vie de toute personne, y compris les handicapés et les malades, est incontesté pour les chrétiens depuis 2000 ans. Mais parce qu’aujourd’hui ce n’est plus une évidence même au sein des églises qui se réfèrent à Jésus-Christ et en même temps semble dispensable pour les partis qui ont encore le « C » dans leur nom, un fort est nécessaire au moins une fois par an engagement envers le droit à la vie de l’enfant à naître. Quiconque peut prendre le temps, qui a le courage et qui veut faire quelque chose d’innovant pour une culture de la vie aura l’occasion de le faire samedi à Berlin. Pendant la « Marche pour la vie », les croyants en Christ peuvent voter avec leurs pieds ce qu’ils défendent,

Une autre possibilité de ne pas simplement accepter tacitement l’injustice du cent mille infanticide dans l’utérus, qui crie au ciel, est la pétition « Pas d’avortement jusqu’à la naissance » au prochain Bundestag allemand, auquel seulement 35 000 personnes ont adhéré actuellement (www.1000plus .net) . Dans un pays de 83 millions d’habitants, au moins 100 000 devraient être trouvés et motivés pour soutenir une telle pétition : au moins un adulte par enfant avorté par an dans notre pays ! Il est temps que les chrétiens montrent le drapeau que la protection de la vie humaine ne doit pas être une option et que chacun a le droit à la vie à chaque étape de sa vie. Dans un monde éclairé, le conte des vieilles femmes doit enfin être rangé, un avortement ne concerne pas la vie humaine, mais seulement un « tissu de grossesse » ou un « tas de cellules » qui est brièvement retiré. Pourquoi ne serait-il pas possible chez l’homme ce qui va de soi chez l’animal : que la vue du plus faible en danger éveille l’instinct protecteur de beaucoup et que l’effet de pitié soit d’autant plus grand que les créatures menacées sont petites ?

Évêque auxiliaire Thomas Maria Renz
Diocèse Rottenburg-Stuttgart

Source: kath.net/news, le 14 septembre 2021

Dakota du Sud: le gouverneur signe un décret limitant l’accès à l’avortement

Pilule

Dakota du Sud: le gouverneur signe un décret limitant l’accès à l’avortement

Aux Etats-Unis, le gouverneur du Dakota du Sud, Kristi Noem, a publié un décret pour limiter l’accès à l’avortement dans son État. Cette mesure suit l’entrée en vigueur d’une loi interdisant les avortements au-delà de six semaines de grossesse, au Texas. (Cf. Avortement au Texas : une loi restrictive entre en vigueur Avortement au Texas : la Cour suprême laisse la loi en vigueur )

Ce décret « interdit aux médecins non autorisés dans le Dakota du Sud de prescrire des substances provoquant l’avortement ». De même, il prévoit l’interdiction de la livraison de ces produits par courrier. Tout recours à la télémédecine dans le processus d’IVG devient illégal. Enfin, la délivrance ou la fourniture dans les écoles de substances provoquant l’avortement seront interdites.

Concernant les avortements médicamenteux, le gouverneur ordonne « au département de la santé de collecter des données sur le nombre d’avortements pratiqués » et de renforcer « les exigences de déclaration pour les complications dans les salles d’urgence».

Aujourd’hui, la loi de cet État interdit les avortements au-delà de vingt-deux semaines de grossesse.

Pour Kristi Noem, « l’administration Biden continue d’outrepasser son autorité et de réprimer les législatures qui défendent les enfants à naître pour adopter des lois pro-vie fortes. Ils travaillent actuellement pour faciliter la fin de la vie d’un enfant à naître via l’avortement par télémédecine. Cela ne se produira pas dans le Dakota du Sud ». Elle a ajouté : « Je continuerai à travailler avec l’Assemblée législative et mon défenseur des enfants à naître (Miller) pour faire en sorte que le Dakota du Sud reste un État pro-vie fort ».

Source : USA Today, Joe Sneve et Nicole Ki (08/09/2021) sous GENETHIQUE.ORG