Saint-Joseph-de-Bon-Espoir, une statue haute de 22 mètres !

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Saint-Joseph-de-Bon-Espoir, une statue haute de 22 mètres !

Par Caroline Becker 

À Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire) où s’organise une grande journée de prières ce samedi 1er mai en l’honneur de la fête de saint Joseph artisan, se trouve une des plus grandes statues du saint en France, haute de 22 mètres.

Avec ses 22 mètres de haut, la statue de saint Joseph qui domine le sanctuaire Saint-Joseph-de-Bon-Espoir, à Espaly-Saint-Marcel, ne passe pas inaperçue. Elle domine fièrement la rivière de la Borne, assise sur son rocher, et jouit d’une vue imprenable sur les paysages alentours et la cité du Puy. Né au milieu du XIXe siècle après la découverte d’une image au sol de saint Joseph par une pieuse femme, Anne Marie Buffet, le sanctuaire n’a eu de cesse d’attirer les pèlerins de plus en plus nombreux qui, régulièrement, venaient se recueillir devant l’image du saint entreposée dans une grotte située dans les ruines de l’ancien château-fort de la ville. 

EGLISE SAINT JOSEPH du bon espoir
Eglise Saint-Joseph du Bon Espoir. – © Sasha64f – Shutterstock

C’est sur ces ruines que la grande basilique Saint-Joseph-de-Bon-Espoir a été construite au début du XXe siècle par la volonté du chanoine Fontanille. Pressé de construire une grande statue de saint Joseph à son sommet, il avait entrepris de réaliser un modèle en bois pour en apprécier l’effet ! Mais le vent eut raison de son saint Joseph qui se trouva précipité dans la Borne. Q’importe, le chanoine ne perd pas espoir et effectue des démarches pressantes auprès de l’évêque du Puy-en-Velay. Quelques mois plus tard, plusieurs projets sont soumis au Pape Pie X qui valide le dessin proposé par le frère jésuite André Besqueut, artiste de renom. https://www.dailymotion.com/embed/video/x80tjb7

Exceptionnelle par sa taille, la statue de saint Joseph l’est aussi par son exécution ! Elle fut en effet, à l’époque, une des toutes premières statues réalisées en ciment et non plus en fonte comme il était courant à l’époque. Ce sont les ateliers Debert à Paris qui réalisèrent le modelage et le moulage de la statue. En tout, ce sont 70 moules qui ont été acheminés par voie ferrée jusqu’à Espaly-Saint-Marcel pour être placés sur une armature de fer remplie de ciment. Le 11 avril 1910, Mgr Boutry procède à la bénédiction de cette statue de 80 tonnes. En 1973, quelques corrections sont apportées à sa couleur pour la fondre plus harmonieusement au rocher. 

Visible depuis le porche de la cathédrale du Puy-en-Velay dédiée à Notre Dame, la statue de saint Joseph offre ainsi, par sa position, un axe symbolique qui relie la Vierge Marie à son époux. 

En images : découvrez ces églises consacrées à saint Joseph

Source: ALETEIA, le 1er mai 2021

19.03.2021 – SAINT DU JOUR

SAINT JOSEPH
Époux de la Très Sainte Vierge Marie

Patron de l’Église universelle


Saint Joseph descendait de la race royale de David. On croit généralement qu’en vue de la mission sublime que le Ciel lui destinait, il fut sanctifié avant sa naissance. Nul ne peut douter que Joseph ne fût préparé à son sublime ministère, quand la Providence, qui dirige tous les événements, unit son sort à celui de Marie. 

L’Évangile est très sobre de détails sur saint Joseph, et on y voit tout résumé en ces mots: « Il était juste. » Mais que ces mots couvrent de merveilles, puisque les docteurs s’accordent à dire que saint Joseph tient le premier rang après Marie parmi tous les Saints!

Son père l’éleva, d’après la tradition, dans l’état modeste de charpentier; il pouvait avoir, selon de sérieux auteurs, une cinquantaine d’années, et il avait gardé une chasteté parfaite, lorsque la Volonté de Dieu lui confia la Très Sainte Vierge. Cette union, belle devant les anges, dit saint Jérôme, devait sauvegarder l’honneur de Marie devant les hommes. 

Dieu voulut que le mystère de l’Annonciation demeurât quelques temps caché à saint Joseph, afin de nous donner, dans le trouble qui plus tard s’empara de lui, lorsqu’il s’aperçut de la grossesse de Marie, une preuve de la virginité de la Mère et de la conception miraculeuse du Fils. L’avertissement d’un ange dissipa toutes ses craintes. 

Qui dira ce que Joseph, depuis lors, montra de respect, de vénération, de tendresse pour Celle qui bientôt allait donner au monde le Sauveur? Combien Joseph fut utile à Marie dans le voyage de Bethléem! Combien plus encore il Lui fut utile dans la fuite en Égypte! Joseph se montra pour la Mère de Dieu l’ami fidèle, le gardien vigilant, le protecteur dévoué. 

Imaginons-nous les progrès en vertu que dut faire saint Joseph, vivant dans la compagnie de Jésus et de Marie. Quel délicieux intérieur! Quelle sainte maison que cette modeste demeure! Que de mystères dans cette vie cachée où un Dieu travaille sous la direction d’un homme, où un homme se sanctifie sous l’influence d’un Dieu visible à ses yeux et devenu son Fils adoptif! Après la plus heureuse des vies, Joseph eut la plus heureuse des morts, car il rendit son dernier soupir entre les bras de Jésus et de Marie. 

Il est permis de croire, après saint François de Sales qui l’affirme, que saint Joseph est dès maintenant au Ciel en corps et en âme, avec Jésus et Marie. C’est à bon droit que saint Joseph porte le titre glorieux de Patron de l’Église universelle, et que son nom, dans la dévotion chrétienne, est devenu inséparable des noms de Jésus et de Marie. 

On l’invoque aussi comme Patron de la bonne mort.

Saint Joseph priez pour nous !

19.03.2021 – EVANGILE DU JOUR

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,16.18-21.24a. 

Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

Acclamons et partageons la parole de Dieu !

Commentaire de Matthieu 1,16.18-21.24a

COMMENTAIRE :

Liturgie byzantine

Menaion (trad . Guéranger, L’Année liturgique, le Carême, 19 mars rev.)

L’intendant des mystères de Dieu (1Co 4,1)

      De ses propres yeux, Joseph, l’époux de Marie, a vu l’accomplissement des prophéties. Choisi pour le mariage le plus glorieux, il a reçu la révélation par la bouche des anges qui chantaient : « Gloire au Seigneur ! car il a donné la paix à la terre » (Lc 2,14).       Annonce, Joseph, à David, l’ancêtre de l’Homme-Dieu, les merveilles que tes yeux ont contemplées : tu as vu l’enfant reposant sur le sein de la Vierge, tu l’as adoré avec les mages, tu as rendu gloire à Dieu avec les bergers, selon la parole de l’ange. Prie le Christ notre Dieu, afin que nos âmes soient sauvées.       Toi, Joseph, tu as reçu dans tes bras le Dieu immense devant qui tremblent les puissances célestes, lorsqu’il est né de la Vierge, et tu en as été consacré. C’est pourquoi nous te rendons honneur.       Ton âme a été obéissante aux ordres de Dieu. Rempli d’une pureté sans égale, tu as mérité de recevoir pour épouse celle qui est pure et immaculée entre les femmes ; tu as été le gardien de cette Vierge lorsqu’elle a mérité de devenir le tabernacle du Créateur…       Celui qui d’une parole a façonné le ciel, la terre et la mer a été appelé « le fils du charpentier » (Mt 13,55), c’est-à-dire de toi, admirable Joseph ! Tu as été nommé le père de celui qui est sans commencement et qui t’a glorifié comme l’intendant d’un mystère qui surpasse toute compréhension… Gardien sacré de la Vierge bénie, tu as chanté avec elle ce cantique : « Que toute créature bénisse le Seigneur et l’exalte dans les siècles éternels ! Amen » (Dn 3,57).

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St-Joseph, Abbaye St-Joseph de Clairval

LECTURES :

Deuxième livre de Samuel 7,4-5a.12-14a.16.

Cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Nathan :
« Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur :
Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté.
C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal.
Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »


Psaume 89(88),2-3.4-5.27.29.

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.

« Il me dira : “Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !” »
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »

AVENTure Dans quelques jours, nous allons célébrer la naissance du sauveur.  Il s'appellera l'Emmanuel, ce qui veut dire : Dieu avec nous. Aujourd'hui,  - ppt télécharger

Joseph, figure omniprésente et bienveillante de la Sagrada Familia

sagrada familia
Philippe Lissac / Godong Ref:488 – Scène de la Nativité sur la façade principale de la Sagrada Familia.

Joseph, figure omniprésente et bienveillante de la Sagrada Familia

Dédiée à la Sainte Famille, la basilique de la Sagrada Familia à Barcelone, met particulièrement en valeur la figure du père adoptif de Jésus dans son programme iconographique. Signe réel de l’importance qu’il a toujours tenu dans la construction du sanctuaire et ce dès la genèse du projet. 

La figure de Joseph, reconnue pour sa douceur, son courage et sa fidélité envers Jésus et Marie, a toujours inspiré les artistes. En Espagne, Gaudi lui a offert une place de choix lors de la réalisation de la Sagrada Familia. Sa présence est omniprésente sur l’église, à l’intérieur comme à l’extérieur. À l’occasion de l’année spéciale dédiée à saint Josephproclamée par le pape François, Aleteia vous propose de mieux observer le sanctuaire le plus célèbre d’Espagne pour y déceler la présence de ce saint qui continue, jour après jour, de nous inspirer.

1. LA CONSTRUCTION A COMMENCÉ LE JOUR DE LA FÊTE DE SAINT JOSEPH

Le 19 mars 1882, c’est le jour choisit pour poser la première pierre d’une nouvelle église au cœur de la ville de Barcelone. Une consécration qui ne doit rien au hasard. Dédiée à la sainte Famille, l’église a été commandée par l’association des dévots de saint Joseph. Ce projet, qui se veut simple au début, va prendre une ampleur inattendue avec l’arrivée d’un jeune architecte : Gaudi. Ce dernier sait dès le départ qu’il ne verra jamais la fin du chantier, les plans qu’il a laissés permettent néanmoins de poursuivre la construction de son œuvre. Depuis, plusieurs architectes se succèdent pour offrir au monde un édifice enfin complet. Son achèvement est prévu pour 2026 à l’occasion du centenaire de la mort de Gaudi.

sagrada familia
Scène de la Nativité sur la façade principale de la Sagrada Familia. 

2. UNE CHAPELLE DÉDIÉE À SAINT JOSEPH 

La chapelle centrale de la Sagrada Familia est en quelque sorte le point de départ de l’aventure de Gaudi. Dédiée à saint Joseph, celle-ci n’est pas encore achevée lorsque Gaudi reprend les travaux du sanctuaire à la suite de l’architecte Francisco de Paula del Villar y Lozano. Gaudi entreprend donc de la finir rapidement afin de célébrer son inauguration le 19 mars 1885… jour de la saint Joseph. À partir de ce moment-là, il redéfinit l’église et propose ses premiers plans qui n’ont alors plus rien à voir avec le projet initial !

Jésus, entouré de sa mère et son père, s’exerce au métier de charpentier. Façade principale de la Sagrada Familia.

3. UNE STATUE DE SAINT JOSEPH DISPARUE

Entre 1884 et 1885, alors que Gaudí achève la chapelle Saint-Joseph, il demande au sculpteur Maximí Sala Sánchez de construire une statue du saint pour la placer à l’intérieur. Mais en 1936, une partie de la chapelle est incendiée lors de la Guerre d’Espagne. La statue de saint Joseph n’est pas épargnée et disparaît à tout jamais.

La Présentation au Temple.

4. SAINT JOSEPH À L’HONNEUR SUR LE PORTAIL PRINCIPAL

Consacrée à la sainte Famille, la basilique offre naturellement une place de choix aux trois personnes qui la composent. Sur la façade principale, les trois portails sont ainsi dédiés à Jésus, à la Vierge Marie et à saint Joseph. Une vertu est associée à chacun d’eux. La Charité pour Jésus, l’Espérance pour la Vierge et la Foi pour Joseph. Au sommet de la façade, le monogramme de Joseph est surmonté d’un bâton fleuri composé de lys. Cette fleur est souvent associée à Joseph et symbolise sa pureté et son abandon à la divine Providence.

SAGRADA FAMILIA

5. DIX REPRÉSENTATIONS DE SAINT JOSEPH SUR LA FAÇADE

Au-delà du portail qui lui est dédié, saint Joseph est partout et envahi même les portails de Jésus et Marie. On le distingue ainsi dans la scène de la Présentation de Jésus au temple alors qu’il regarde le prêtre bénir le nouveau-né ou alors accompagné de Marie, le regard surpris, lorsqu’il retrouve Jésus prêchant au temple auprès des docteurs de la loi. Plus loin, on voit Jésus enfant présentant une colombe blessée à Joseph. Sur le portail central, Joseph est bien sûr présent lors de la Nativité et durant le couronnement de la Vierge. En tout, on peut dénombrer dix représentations de saint Joseph sur la façade principale ! Une présence remarquable qui témoigne de la place éminente qu’il a toujours eu dans le programme iconographique conçu par Gaudi.

SAGRADA FAMILIA
Le couronnement de la Vierge sur la façade principale de la Sagrada Familia. 

Pour retrouver notre sélection des plus belles représentations de saint Joseph, cliquez sur le diaporama :

DREAM SAINT JOSEPH

Source: ALETEIA, le 13 février 2021

Jean Paul II, celui qui parle probablement le mieux de saint Joseph ?

JOHN PAUL II
© Adam Bujak, Publishing House Bialy Kruk, All rights reserved

Jean Paul II, celui qui parle probablement le mieux de saint Joseph ?

Dès son enfance, le futur pape Jean Paul II était très attaché à la figure de saint Joseph. Le jeune Karol Jozef avait l’habitude de venir prier avec ses parents au couvent carmélite Saint-Joseph à Wadowice, sa ville natale. Rien d’étonnant que ses pensées sur la puissance de Joseph de Nazareth soient si profondes et inspirantes. 

Depuis son plus jeune âge, Karol – dont le deuxième prénom de baptême était Jozef (Joseph en polonais) – venait prier avec ses parents au couvent Saint-Joseph à Wadowice. Le jeune garçon y allait pour participer à toutes les neuvaines à saint Joseph, notamment pendant les neuf semaines précédant le 19 mars. Plus âgé, lorsqu’il faisait des retraites, il notait presque toujours cette inscription « Litanies de saint Joseph » dans son carnet, pour se souvenir de les réciter – comme on peut le voir sur ses Notes de retraites spirituellespubliées en polonais.

Enfin, du temps de son pontificat, lorsqu’en 2004, les carmes du couvent de Wadowice lui ont demandé d’offrir un anneau à saint Joseph, en signe de dévotion, il a aussitôt accepté. Ainsi, au-dessus de l’autel, sur le tableau peint par le peintre tchèque Franciszek Bergman qui représente saint Joseph avec l’Enfant Jésus dans les bras, on peut voir que Joseph porte, à sa main droite, la bague en or offerte par Jean Paul II.

Ce dernier a partagé sa profonde dévotion au patron des familles notamment dans son exhortation apostolique Redemptoris Custos.

Diaporama: découvrez les plus belles pensées sur la puissance de saint Joseph qui viennent de ce document : Cliquez ici

QUOTES ST JOSEPH

Source: ALETEIA, le 27 janvier 2021

Une lettre à saint Joseph : « Mon cher Joseph, quelle équipée cette naissance ! » (1/3)

Joseph and Mary

Philippe Lissac / Godong

Une lettre à saint Joseph : « Mon cher Joseph, quelle équipée cette naissance ! » (1/3)

Par Joseph Challier 

Alors que le pape François a décrété 2021 comme année dédiée à saint Joseph, Aleteia vous propose de découvrir trois lettres à saint Joseph écrites par Joseph Challier. Cet ancien libraire de trente ans, passionné par l’évangélisation des jeunes, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Relève-toi ! » (2019), aux éditions de l’Emmanuel.

Cher saint Joseph, À ce sympathique recensement qui tombait plutôt mal vu ton actualité familiale, tu as fait face. Tu aurais pu laisser ta femme et partir seul. Plus simple, plus économique, moins dangereux. Mais que faire d’une vie simple et sans danger ? Tu te savais créé pour davantage. Tu avais conscience de ta responsabilité. Hors de question donc de laisser ta femme accoucher seule. Ta place était d’être là, aux côtés de Marie. Puis d’accueillir ce bout de chou / Sauveur de l’humanité. D’ailleurs, ta chère femme l’a choisi, ce voyage. On ne me fera pas croire qu’elle t’a servilement suivi. Lorsque, enceinte, on s’aventure pour une route de 120 kilomètres, on a un minimum de conscience (d’attrait) de cette folle équipée et de confiance (d’attrait ?) pour nos compagnons d’aventure.Que j’aurais aimé vous voir, vous suivre, vous accompagner. Trimballer sa femme à dos d’âne, alors qu’elle porte le Sauveur en son sein. Déjà le Fils de Dieu passait au milieu des hommes. Mais tout de même, je suis surpris de l’arrivée. Comment t’es-tu débrouillé, Joseph, pour te retrouver seul, avec ta femme, ton âne et ton futur Dieu, à chercher d’urgence un lieu où crécher et, au passage, où accoucher ? Il est bien évident que tu avais dû faire tes plans. N’étiez-vous pas partis en groupe, avec une caravane ? N’avais-tu pas visé une fin de voyage moins proche de l’accouchement ? Enfin, bon sang, tu avais dû imaginer des contretemps, des embûches, des contrariétés… et prévoir en fonction. Le Bon Dieu ne met pas Son Fils entre les mains d’un inconscient. Ou alors je ne m’y connais plus en Bon Dieu.Par contre, je m’y connais en contrariétés, en problèmes de tout genre, plus ou moins imprévisibles mais qui nous tombent dessus et auxquels il faut faire face. Alors je me dis que bien sûr, saint Joseph, tu avais dû préparer ce voyage avec une grande attention. Mais voilà, tu trimbalais un Bon Dieu ayant décidé de rejoindre les hommes jusqu’au bout… et donc dès le début aussi. Et les hommes, ça galère. Le Père était présent et Il t’a fait confiance, Joseph, pour gérer les embûches. L’âne a donc boité, le guide de la caravane s’est engueulé avec sa femme et s’est trompé de route, les chameaux se sont mis en grève… Bref, Marie et toi, vous avez voyagé comme vous pouvez. Et Dieu était là. Voilà l’essentiel. Merci de la leçon ! Dans notre voyage sur Terre, évidemment qu’il faut tout prévoir… puis vivre joyeusement l’imprévu. Avec Dieu qui est là, à la mesure de la place qu’on lui laisse.Ce qui est beau aussi dans cette histoire, c’est ta première victoire sur le démon. Il savait que le Bon Dieu arrivait, et dans son orgueil s’est évidemment imaginé quelque chose de grandiose, de majestueux, d’impressionnant. Pour déloger le Malin de ce monde, il fallait un Dieu qui en impose. Mais te voilà, toi Joseph, avec un âne et une gamine. Au milieu de la foule, sans revendiquer quoi que ce soit, alors que tu avais de quoi. Ton humilité fut le parfait bouclier pour protéger la naissance de ce Sauveur chétif. Premier round : démon : 0 ; Joseph : 1.Mon cher Joseph, quelle équipée cette naissance ! Et ce n’est qu’un début. Bientôt, direction les pyramides. Nouvelle aventure familiale, que l’on abordera en temps voulu.Bien à toi,Joseph

Source: ALETEIA, le 5 janvier 2021

Le grand avenir de la dévotion à saint Joseph (9/9)

saint joseph
© Fallaner, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Le grand avenir de la dévotion à saint Joseph (9/9)

Par le Père Joseph-Marie Verlinde 

Tardive, la dévotion à saint Joseph a un bel avenir. Intentionnellement ou non, Marie à Cana a repris les mots de la Genèse adressés au Patriarche Joseph : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55).

La dévotion à Saint Joseph a été tardive mais elle promet de se révéler bientôt. « Le voile qui couvre le nom et la puissance du vénérable Joseph durant les premiers âges chrétiens apparaît comme le prolongement du silence dans lequel il a enveloppé sa carrière mortelle ; c’est la continuation de cette vie cachée dont les splendeurs devaient d’autant plus émerveiller l’intelligence et le cœur des fidèles que la révélation en aurait plus longtemps été contenue », explique le cardinal Pie (1815-1880). Désormais, il nous faut tous « revenir à Nazareth » (Lc 2, 39).

Revenir à Nazareth

En méditant sur le mystère de la vie cachée, nous devons comprendre que, si Jésus a passé trente longues années à Nazareth, ce n’était pas seulement pour préparer sa vie publique, mais surtout pour nous indiquer la route à suivre. Jésus est en effet pour nous « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6) dès le premier moment de sa conception, et pas seulement durant les trois années de sa vie missionnaire. En demeurant ainsi sous l’autorité de Joseph et de Marie, Notre Seigneur nous invite à faire de même : c’est à Nazareth, à l’école des parents de Jésus, que le germe de vie divine reçu au baptême, peut grandir, mûrir, s’épanouir, afin de porter tous les fruits que Dieu est en droit d’en attendre. Nous devons tous être très désireux de grandir, comme Jésus et avec lui, « en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52), à l’école de la Sainte Famille.

« Faites tout ce qu’il vous dira »

Marie a repris pour Jésus les mots de Pharaon au sujet du patriarche Joseph pour nous inviter à suivre son Fils Jésus à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » (Jn 2, 2). Elle n’avait de cesse de méditer toutes les paroles de l’Ancien Testament dans son cœur. Lorsqu’elle a constaté que Dieu lui demandait de se marier avec Joseph, Marie a certainement immédiatement repensé à toutes les paroles de l’Ancien Testament qui n’avaient cessé de nourrir sa jeunesse, spécifiquement celles consacrées au patriarche Joseph, vendu par ses frères à une caravane d’Ismaélites se dirigeant vers l’Égypte, revendu à un fonctionnaire égyptien, invité par le Pharaon à interpréter les songes des sept vaches grasses et des sept vaches maigres, gagnant finalement la confiance totale de Pharaon qui l’établit comme son premier ministre, lui donnant « autorité sur tout le pays d’Égypte ». Durant les sept années d’abondance, Joseph « rassembla à l’intérieur des villes la nourriture qui venait de la campagne. Ainsi Joseph entassa une quantité de blé impossible à compter, comme le sable de la mère : oui c’était vraiment sans mesure » ! Or, dans la Bible, au chapitre 41 de la Genèse, versets 53 à 55, nous pouvons lire : « Après les sept années d’abondance du pays d’Égypte, arrivèrent les sept années de famine, comme l’avait annoncé Joseph. C’était la famine dans tous les pays, mais en Égypte, il y avait du pain. Puis l’Égypte à son tour connut la faim et le peuple fit appel à Pharaon pour avoir du pain. Le pharaon dit à toute l’Égypte : “Allez trouver Joseph, faites ce qu’il vous dira”. »

Joseph, intercesseur

Ce sont précisément les mots que Marie reprendra à son compte à Cana. D’une certaine façon, Marie est la première à nous inviter à nous tourner vers Joseph, à le prier, à faire tout ce qu’il nous dira, si nous voulons rencontrer son fils Jésus. Avec Marie, avec notre pape François, allons donc retrouver Joseph, méditons avec lui les événements de la Sainte Famille de Nazareth, implorons sa protection, demandons son aide, laissons-nous guider par lui : Il intercédera auprès de son fils Jésus pour nous et nos familles ! Cette demande de Marie est aussi celle de Jésus, comme nous le rappelle cette magnifique statue de l’église Saint-Joseph à Nazareth.

Source: ALETEIA, le 4 janvier 2021

Joseph, le nouvel Adam (7/9)

Mariage de Joseph et Marie
© Nancy Bauer – shutterstock – Vitrail représentant le mariage de la Vierge et de Joseph. 

Joseph, le nouvel Adam (7/9)

Par le Père Joseph-Marie Verlinde 

Selon la Tradition, Jésus est le « Nouvel Adam », et Marie « la Nouvelle Ève », mais la sainteté du couple formé par Joseph et Marie répare aussi d’une certaine manière le mal qui est né du couple d’Adam et Ève. 

La sainteté du couple formé par Joseph et Marie répare aussi le mal né du couple d’Adam et Ève. C’est ensemble, dans leur communion d’amour, que Marie et Joseph reflètent cette parfaite image de Dieu qui attire le Verbe éternel et le conduit à « se faire chair et à planter sa tente parmi nous » (Jn 1, 14). Le pape Paul VI se plaisait à associer étroitement Marie et Joseph dans leur ministère respectif au service du Mystère de l’Incarnation : « Voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Ève fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre. Le Sauveur a commencé l’œuvre du Salut par cette union virginale et sainte où se manifeste sa toute-puissante volonté de purifier et sanctifier la famille, ce sanctuaire de l’amour et ce berceau de vie. »

Le prototype de la famille chrétienne

Le pape Jean Paul II prolonge cette doctrine lorsqu’il donne la Sainte Famille en modèle à toutes les familles chrétiennes : « Puisque, en définitive, l’essence de la famille et ses devoirs sont définis par l’amour, c’est dans la Sainte Famille, cette « Église domestique” (cf. Lumen Gentium, 11), que toutes les familles chrétiennes doivent trouver leur reflet. En elle, en effet, “par un mystérieux dessein de Dieu, le Fils de Dieu a vécu caché durant de longues années. Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes” » (cf. Familiaris consortio, 8 et Redemptoris Custos, 7). C’est au sein d’une famille que le Fils de Dieu a voulu s’incarner, pour jouir de la tendresse et de l’assistance d’une vraie mère et d’un vrai père, tous deux indispensables pour que l’Enfant puisse « grandir en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52).

Le pouvoir de nommer Jésus

Restant plus proche du récit évangélique, saint Jean Chrysostome (344-398) paraphrase le dialogue du Messager divin et de Joseph : » Retiens, lui dit l’Ange, cette épouse que tu voulais renvoyer, car Dieu même te la donne, et non ses parents. Il te la donne non pour l’union charnelle, mais seulement pour demeurer avec toi ; il l’unit avec toi par moi qui te parle. Non seulement elle est pure de tout commerce illicite, mais sa fécondité est au-dessus des lois de la nature. N’éprouve donc aucune tristesse de la conception si heureuse de ton épouse, mais livre-toi à une grande allégresse, car “ce qui a été engendré en elle est de l’Esprit saint. Elle enfantera un fils à qui tu donneras le nom de Jésus”. Car bien que cet enfant soit conçu du Saint Esprit, ne crois pas néanmoins que tu sois dispensé d’en prendre soin, et de le servir en toutes choses. Bien que tu sois étranger à sa naissance, et que Marie soit toujours demeurée parfaitement vierge, je te donne néanmoins à l’égard de cet enfant la qualité de père en tout ce qui ne blessera point celle de la Vierge, et je te laisse le pouvoir de le nommer. C’est toi qui lui donneras son nom ; bien qu’il ne soit pas ton fils, tu ne laisseras pas d’avoir pour lui l’affection et le soin d’un père. C’est pour cette raison que je te permets de le nommer toi-même, afin de t’unir très étroitement avec cet enfant. »


2 PG LVII, Hom. IV, 41 sq, cité par Mgr Villepelet, Les plus beaux textes sur Saint Joseph, éd. du Vieux Colombier, Paris, 1959, p. 27.

Source: ALETEIA, le 2 janvier 2021

Saint Joseph aussi a connu des épreuves (6/9)

mort de saint joseph
© Sylvain Collet / Aurimages – La mort de saint Joseph par Leloir, Petit Palais.

Saint Joseph aussi a connu des épreuves (6/9)

Par le Père Joseph-Marie Verlinde

Les épreuves n’ont pas été épargnées à Joseph : celle de la « nuit spirituelle » qu’il vécut lors des événements de l’Incarnation, mais aussi la pauvreté, le danger, l’angoisse.

Joseph fut « secoué par une tempête de pensées contradictoires » chante l’Hymne acathiste. Ce fut une véritable « nuit spirituelle ». Le pape François raconte : « L’évangéliste Matthieu présente les faits qui ont précédé la naissance de Jésus du point de vue de saint Joseph, fiancé à la Vierge Marie. Ils vivaient à Nazareth mais ils n’habitaient pas encore ensemble, parce que le mariage n’était pas encore accompli. Entretemps, Marie, après avoir accueilli l’annonce de l’Ange, tomba enceinte par l’action de l’Esprit Saint et lorsque Joseph se rend compte de cela, il est totalement déconcerté. L’Évangile n’explique pas quelles ont été ses pensées, mais il nous dit l’essentiel : il cherche à faire la volonté de Dieu et il est prêt au renoncement le plus radical. Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit la solution qui pour lui représente un énorme sacrifice. Et l’Évangile dit : « Parce que c’était un homme juste, il ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret » (Mt 1, 19). Cette courte phrase résume un drame intérieur véritable, si nous pensons à l’amour de Joseph pour Marie ! Mais même dans cette circonstance, Joseph veut faire la volonté de Dieu et décide, certainement avec une grande douleur, de répudier Marie en secret » (Angelus du 22 décembre 2013).

Une épreuve comparable à l’épreuve d’Abraham

« Il faut méditer sur ces paroles, poursuit le Pape, pour comprendre quelle a été l’épreuve à laquelle Joseph a dû faire face les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve semblable à celle du sacrifice d’Abraham, lorsque Dieu lui a demandé son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée. Mais, comme dans le cas d’Abraham, le Seigneur intervient : il a trouvé la foi qu’il cherchait et il ouvre une voie différente, une voie d’amour et de bonheur : “Joseph, lui dit-il, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint” (Mt 1, 20). Cet Évangile nous montre toute la grandeur d’âme de saint Joseph. Il était en train de suivre un bon projet de vie, mais Dieu lui réservait un autre dessein, une mission plus grande. »

Joseph, l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain

« Joseph était un homme qui écoutait toujours la voix de Dieu, profondément sensible à sa volonté secrète, un homme attentif aux messages qui lui parvenaient du plus profond de son cœur et d’en-haut. Il ne s’est pas obstiné à suivre son projet de vie, il n’a pas laissé la rancœur empoisonner son esprit, mais il s’est mis à la disposition de la nouveauté qui lui était présentée d’une façon déconcertante. Et c’est ainsi que Joseph est devenu encore plus libre et encore plus grand. En s’acceptant selon le dessein du Seigneur, Joseph se trouve pleinement lui-même, au-delà de lui-même. Sa liberté de renoncer à ce qui est sien, à la possession de sa propre existence, et sa pleine disponibilité intérieure à la volonté de Dieu, nous interpellent et nous montrent le chemin. Marie est la femme pleine de grâce qui a eu le courage d’avoir totalement confiance dans la Parole de Dieu ; Joseph, l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain » 

Bien d’autres épreuves au service du Seigneur

Homme de prière et de foi, il a fait face aux inattendus de sa mission en répondant sans délai aux appels de Dieu, quand il fallut marcher avec Marie enceinte vers Bethléem, dans la pauvreté de l’étable où elle devra accoucher, dans la fuite en Égypte pour échapper à Hérode, dans une vie de réfugié en une terre étrangère, puis dans un labeur quotidien à Nazareth, ou dans la surprise du recouvrement de Jésus au Temple après trois jours passés à le chercher, comme en une anticipation de l’attente de la Résurrection. Car quand la Vierge Marie « saisie d’émotion » s’écrie : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Ton père et moi, nous te cherchions angoissés » (Lc 2,48), elle exprime évidemment la douleur profonde et la peur qu’elle a partagées avec saint Joseph. Mais selon l’affirmation de l’Écriture et la foi de l’Église, Joseph est toujours resté au milieu de ces épreuves diverses, «un homme juste » qui a pleinement su répondre à la mission immense et si décisive que le Ciel lui avait confiée.

Source: ALETEIA, le 1er janvier 2021

Saint Joseph, un vrai père de famille (5/9)

© Pascal Deloche / Godong – Joseph avec l’enfant Jésus.

Saint Joseph, un vrai père de famille (5/9)

Par le Père Joseph-Marie Verlinde 

Pour assurer leur mission, Jésus et Marie avaient besoin d’un père et d’un époux. Joseph a naturellement été comblé par Dieu de toutes les grâces nécessaires à ce rôle unique.

Jésus vrai Dieu et vrai homme, devait avoir une vraie famille. Pour pouvoir s’épanouir humainement, le Fils de Dieu incarné a dû bénéficier, comme tout homme, du ministère de maternité et de paternité. Il faut rappeler ici la doctrine des deux consciences de Jésus. Lorsque le Verbe se fait chair, il ne perd en rien sa conscience divine en tant que Fils de Dieu. Mais il prend également conscience humaine de soi, en animant le corps qu’il reçoit de la Vierge Marie.

L’homme Jésus avait besoin d’un père

L’Incarnation respecte pleinement les lois de la croissance humaine. Cette prise de conscience se fait progressivement selon les lois de la psychologie que l’Incarnation a pleinement respectées. C’est pourquoi l’Enfant avait besoin non seulement d’une mère, mais aussi d’un père, pour « grandir en taille, en grâce et en sagesse sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). Les avancées de la psychologie ont permis de reconnaître le rôle primordial du père dans l’élaboration de la structure psychique de l’enfant : il représente pour celui-ci l’altérité et plus largement : l’ouverture au monde. C’est en réponse à la parole du père, qui l’invite à risquer une parole qui lui soit propre, que l’enfant peut exercer sa liberté et accéder à son identité.

Dieu a logiquement comblé Joseph de toutes les grâces nécessaires à sa mission unique. Celui à qui Dieu a confié « ses deux trésors les plus précieux », Jésus et Marie, a forcément reçu dès l’aube de sa vie, toutes les grâces qui lui seraient nécessaires pour assurer son ministère d’époux de la Vierge et de père du Fils de Dieu. Certains saints — et pas des moindres puisqu’il faut compter parmi eux saint François de Sales, docteur de l’Église, et saint Padre Pio — sont allés jusqu’à considérer que, pour être le digne époux de la Vierge Immaculée, saint Joseph a dû jouir de la même grâce, et être préservé lui aussi de tout péché dès sa conception. L’Église ne s’est cependant jamais prononcée sur ce point ; la bulle Ineffabilis Deus du 8 décembre 1854, par laquelle le pape Pie IX définissait le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, semble même l’exclure implicitement puisqu’elle parle du « privilège unique » accordé à la Vierge Marie en vue de sa maternité divine.

Une grâce singulière

Il est certain que saint Joseph a reçu toutes les grâces qui lui furent nécessaires pour accomplir sa mission unique aux côtés de la Vierge Marie. Saint Bernardin de Sienne (1380-1444) développe à ce propos un raisonnement exemplaire : « C’est une règle universelle, pour toutes les grâces accordées à quelque créature raisonnable, que, lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour l’honorer d’une grâce singulière ou l’élever à un état sublime, toujours elle accorde à cet élu tous les dons qui sont nécessaires à sa personne et à l’accomplissement de sa mission, et elle l’orne libéralement de ces dons. Ce principe s’est surtout vérifié en saint Joseph, père putatif de Notre Seigneur Jésus-Christ et véritable époux de la Reine du monde. Choisi par le Père éternel pour être le fidèle nourricier et le gardien de ses plus grands trésors, c’est-à-dire de son Fils et de son épouse, il s’est acquitté très fidèlement de son office. Aussi le Seigneur lui a-t-il dit : “Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur”. »

L’Homme nouveau devait naître au sein d’une famille

Il a plu à Dieu de tout restaurer en Christ (Col 1, 16-21). Jésus ressuscité est le premier-né de l’humanité nouvelle, recréée à l’image et à la ressemblance de Dieu. À l’aube de la nouvelle création, il convenait de trouver un nouveau couple, restauré dans la grâce en vertu de l’œuvre de Rédemption de Celui qu’il devait accueillir : Jésus-Christ notre Sauveur. À l’aube des temps nouveaux apparaît ainsi non pas une Vierge solitaire, mais un couple, dont va naître le Sauveur. L’Enfant est né dans le sein de la Vierge Marie, « accordée en mariage à Joseph » (Lc 1, 27) : la précision est importante. L’Homme nouveau devait naître au sein d’une famille qui réalise pleinement le dessein de Dieu sur l’homme et la femme, révélé au livre de la Genèse : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27).

Source: ALETEIA, le 31 décembre 2020