À Ur, le Pape exhorte les différentes religions à témoigner de la bonté de Dieu

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021
Rencontre inter religieuse à Ur, le 6 mars 2021

À Ur le Pape exhorte les différentes religions à témoigner de la bonté de Dieu

C’est depuis l’antique site d’Ur, considéré dans la Bible comme la patrie d’Abraham, que le Pape François a présidé ce samedi 6 mars une rencontre interreligieuse. Devant les représentants de différentes traditions religieuses irakiennes, il a lancé un vibrant appel à la paix et à la fraternité, condamnant fermement le terrorisme et la violence, «des trahisons de la religion». 

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021

«Ici, où vécut Abraham, notre père, il nous semble revenir à la maison» a déclaré le Pape François au début de son discours, prononcé sur une estrade protégée par une toile blanche, dans un paysage désertique et sous un soleil de plomb.  

La rencontre entre le Saint-Père et les représentants d’autres confessions religieuses d’Irak avait lieu à quelques mètres de la ziggurat d’Ur, édifice emblématique de l’une des plus anciennes et des plus importantes villes de la Mésopotamie antique, considérée dans la Bible comme la patrie d’Abraham.

Avant que le Pape ne s’exprime, plusieurs personnes ont pris la parole: un extrait du  livre de la Genèse a d’abord été lu, puis un passage du Coran invoquant au pardon des péchés et à la prière. Deux jeunes, un musulman et un chrétien de Bassorah ayant créé ensemble un magasin de vêtements ont témoigné de leur longue amitié.  Une femme sabéenne mandéenne a évoqué les souffrances de sa communauté, dont une grande partie a émigré en Amérique du Nord, et un universitaire musulman a présenté les efforts de coopération interreligieuse menés pour faire connaître ce patrimoine commun de la cité d’Abraham.

François s’est ensuite adressé à l’assemblée, invitant «juifs, chrétiens et musulmans», ainsi que les «frères et sœurs d’autres religions», à prendre exemple sur le patriarche Abraham, père des croyants, en regardant le ciel et en marchant sur la terre.

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021

Élever le regard pour témoigner de la bonté de Dieu

Le ciel livre «un message d’unité», a expliqué François. Le «Très-Haut au-dessus de nous nous invite à ne jamais nous séparer du frère qui est à côté de nous»«Nous, descendance d’Abraham et représentants de diverses religions, nous sentons avoir avant tout ce rôle: aider nos frères et sœurs à élever le regard et la prière vers le ciel». Alertant contre l’autosuffisance et l’attachement aux biens terrestres, le Saint-Père a rappelé ce qu’est «la vraie religiosité: adorer Dieu et aimer le prochain». «Dans le monde d’aujourd’hui, qui oublie souvent le Très-Haut ou en présente une image déformée, les croyants sont appelés à témoigner de sa bonté, à montrer sa paternité à travers leur fraternité», a-t-il insisté.

François a ensuite condamné avec fermeté toute forme de violence et de terrorisme:

“«De ce lieu source de foi, de la terre de notre père Abraham, nous affirmons que Dieu est miséricordieux et que l’offense la plus blasphématoire est de profaner son nom en haïssant le frère. Hostilité, extrémisme et violence ne naissent pas d’une âme religieuse : ce sont des trahisons de la religion. Et nous, croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion. Au contraire, c’est à nous de dissiper avec clarté les malentendus. Ne permettons pas que la lumière du Ciel soit couverte par les nuages de la haine ! Au-dessus de ce pays, se sont accumulés les sombres nuages du terrorisme, de la guerre et de la violence. Toutes les communautés ethniques et religieuses en ont souffert».”

François a cité en particulier «la communauté yézidie, qui a pleuré la mort de nombreux hommes et a vu des milliers de femmes, de jeunes filles et d’enfants enlevés, vendus comme esclaves et soumis à des violences physiques et à des conversions forcées». «Aujourd’hui nous prions pour tous ceux qui ont subi de telles souffrances, pour tous ceux qui sont encore dispersés et séquestrés, afin qu’ils puissent vite revenir chez eux. Et nous prions pour que la liberté de conscience et la liberté religieuse soient respectées et reconnues partout : ce sont des droits fondamentaux parce qu’ils rendent l’homme libre de contempler le Ciel pour lequel il a été créé», a souligné le Successeur de Pierre.

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021

S’ouvrir à l’amour du prochain, sans avidité

Puis le Pape a eu une pensée pour le nord de l’Irak, région ravagée par le terrorisme, qui «a détruit de façon barbare une partie de son merveilleux patrimoine religieux, dont des églises, des monastères et des lieux de culte de diverses communautés». Il a cependant salué les signes concrets de fraternité apparus sur le chemin de la reconstruction. François a aussi rappelé l’importance «de pérégriner vers les lieux sacrés : c’est le plus beau signe de la nostalgie du Ciel sur la Terre. C’est pourquoi aimer et préserver les lieux sacrés est une nécessité existentielle».

«Que notre présence ici aujourd’hui sur ses traces soit un signe de bénédiction et d’espérance pour l’Irak, pour le Moyen-Orient et pour le monde entier» a ensuite souhaité le Saint-Père, avant d’évoquer Abraham quittant sa terre et ses attachements pour devenir «père d’une famille de peuples». D’où cette invitation à se libérer des liens qui empêchent «d’accueillir l’amour infini de Dieu et de voir dans les autres des frères», en particulier dans cette période de pandémie où menace la tentation du repli sur soi. «Dans les tempêtes que nous sommes en train de traverser, l’isolement ne nous sauvera pas, la course pour renforcer les armements et pour ériger des murs, qui nous rendront au contraire toujours plus distants et fâchés, ne nous sauvera pas», a affirmé le Pape, indiquant la «la voie de la paix» qui «demande, surtout dans la tempête, de ramer ensemble du même côté». Et François de lancer cet appel:

“«Il est indigne, alors que nous sommes tous éprouvés par la crise pandémique, et surtout ici où les conflits ont causé tant de misère, que l’on pense avidement à ses propres affaires. Il n’y aura pas de paix sans partage et accueil, sans une justice qui assure équité et promotion pour tous, à commencer par les plus faibles. Il n’y aura pas de paix sans des peuples qui tendent la main à d’autres peuples. Il n’y aura pas de paix tant que les autres seront un eux et non un nous. Il n’y aura pas de paix tant que les alliances seront contre quelqu’un, parce que les alliances des uns contre les autres augmentent seulement les divisions. La paix n’exige ni vainqueurs ni vaincus, mais des frères et des sœurs qui, malgré les incompréhensions et les blessures du passé, cheminent du conflit à l’unité. Demandons-le dans la prière pour tout le Moyen-Orient, je pense en particulier à la Syrie voisine, martyrisée».”

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021

Choisir l’hospitalité et non l’oppression

«D’où le chemin de la paix peut-il alors commencer ?» a ensuite demandé le Souverain Pontife. «Du renoncement à avoir des ennemis», en n’ayant qu’un seul ennemi à combattre, «l’inimiti黫Celui qui suit les voies de Dieu ne peut pas être contre quelqu’un, mais pour tous», a insisté François. «Il ne peut justifier aucune forme d’imposition, d’oppression et de prévarication, il ne peut pas se comporter de manière agressive». Le Pape a regretté qu’au cours de l’histoire, chacun ait trop souvent cheminé «pour son propre compte». Il a donc invité au changement:

“«Il nous revient, humanité d’aujourd’hui, et surtout à nous, croyants de toute religion, de convertir les instruments de haine en instruments de paix. Il nous revient d’exhorter avec force les responsables des nations afin que la prolifération croissante des armes cède le pas à la distribution de nourriture pour tous. Il nous revient de réduire au silence les accusations réciproques pour donner une voix au cri des opprimés et des rejetés sur la planète : trop sont privés de pain, de médicaments, d’instruction, de droit et de dignité ! Il nous revient de mettre en lumière les manœuvres douteuses qui tournent autour de l’argent et de demander avec force que l’argent ne finisse pas toujours et seulement par alimenter le confort effréné de quelques-uns. Il nous revient de protéger la maison commune de nos intentions prédatrices. Il nous revient de rappeler au monde que la vie humaine vaut pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle a, et que les vies des enfants à naître, des personnes âgées, des migrants, des hommes et des femmes de toutes couleurs et nationalités sont toujours sacrées et comptent comme celles de chacun ! Il nous revient d’avoir le courage de lever les yeux et de regarder les étoiles, les étoiles que notre père Abraham a vues, les étoiles de la promesse».”

Le Saint-Père a mis en avant l’urgence d’éduquer les jeunes à la fraternité, comme «le vaccin le plus efficace pour un lendemain de paix», avec ceux qui sont le «présent» et l’«avenir» du pays. Il a salué une fois encore le témoignage de ceux qui œuvrent silencieusement à la réconciliation et la reconstruction de leur terre blessée par des années conflits. «Que ceux qui n’y sont pas parvenus et ont dû fuir trouvent un accueil bienveillant, digne de personnes vulnérables et blessées», a souhaité François avant de lancer un dernier appel, en se référant à la figure d’Abraham: «nous voulons nous engager afin que se réalise le rêve de Dieu: que la famille humaine devienne hospitalière et accueillante envers tous ses fils ; qu’en regardant le même ciel, elle chemine dans la paix sur la même terre».

À la fin de cette rencontre a été lue une prière commune, la « prière des Fils d’Abraham ».

Rencontre interreligieuse à Ur, le 6 mars 2021

Source: VATICANNEWS, le 6 mars 2021

Irak: le pape François bénit l’École du sport pour la paix de Scholas Occurrentes

Scholas Occurrentes à Bagdad, Irak, 5 mars 2021 © Vatican Media

Scholas Occurrentes À Bagdad, Irak, 5 Mars 2021 © Vatican Media

Irak: le pape François bénit l’École du sport pour la paix de Scholas Occurrentes 

Rencontre à la nonciature apostolique

La fondation Scholas Occurrentes  inaugure l’École du sport pour la paix en Irak, annonce un communiqué de Scholas, dont le pape a rencontré l’équipe ce vendredi 5 mars 2021 à la nonciature apostolique de Bagdad, avec des jeunes de différentes religions.

« Le pape attendait avec impatience ce voyage en Irak, auquel Scholas a également participé: une partie intégrante de ce rêve. Plus tôt cette semaine, une équipe de Scholas est arrivée dans le pays pour réaliser divers programmes avec de jeunes Irakiens et pouvoir vivre la culture de la rencontre
à travers le sport et l’art », explique la même source.

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Au cours de la première journée de son voyage en Irak, le pape François a rencontré l’équipe de Scholas à la nonciature de Bagdad, ainsi que de jeunes Irakiens qui ont participé à l’expérience et partagé des moments intenses, au cours desquels le langage commun était art, musique et sport.

Parmi les participants, Mina Hazim Louis, qui a pris part à la réunion interreligieuse à Bagdad le
jeudi 4 mars dernier, elle a offert au pape François un t-shirt peint par elle avec le logo de
Scholas et l’inscription Scholas en arabe.

Mustafa Muneer Karm, en revanche, lui a remis les rêves écrits par les jeunes afin de continuer à développer ensemble la culture de la rencontre.

Le pape a vu des images des activités menées dans les jours précédant à Erbil, où, grâce à la signature de l’accord avec l’Université internationale de Tishk – TIU, la Chaire Scholas pour le développement de programmes en Irak a été inaugurée.

L’Ecole des Sports pour la paix de Scholas Occurrentes a été bénue pae le pape au terme de la rencontre. Elle bénéficiera du soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports d’Irak et la Ligue espagnole de football professionnel, qui développent déjà un programme pour mettre en œuvre le football de base en Irak.

L’École des sports pour la paix bénéficie également du soutien du World Box Council va développer les actions BoxVal en Irak.

Par ces actions et ces engagements, Scholas veille à maintenir vivant l’engagement pris par le pape
François de continuer, après sa visite en Irak, à construire la culture avec les jeunes
de la rencontre

Les jeunes de Scholas Irak étaient accompagnés de Mgr Robert Jarjis, évêque de Bagdad,
de M. Adnan Dirjal, ministre de la jeunesse et des sports d’Iraq, de M. Juan José Escobar Stemmann, ambassadeur d’Espagne en Irak, de M. Riyad Kadhum Alazzawi, athlète irakien et champion du monde de le kickboxing, avec Mario del Verme, coordinateur sportif de Scholas Italia et Manuel Deza, formateur international Scholas.

Source: ZENIT.ORG, le 5 mars 2021

Le Pape aux autorités irakiennes: «Que l’on donne la parole aux artisans de paix»

Le Pape François s'exprimant devant les responsables politiques, de la société civile et les membres du corps diplomatique à Bagdad, ce vendredi 5 mars 2021
Le Pape François s’exprimant devant les responsables politiques, de la société civile et les membres du corps diplomatique à Bagdad, ce jeudi 5 mars 2021

Le Pape aux autorités irakiennes: «Que l’on donne la parole aux artisans de paix»

Dans son premier discours sur la terre irakienne, le Pape a énoncé les blessures d’un pays qui a souffert de guerres, du terrorisme et de conflits sectaires. En pèlerin pénitent, de paix et d’espérance, il a plaidé pour un dialogue patient et sincère entre toutes les communautés pour bien reconstruire. Il appelle à faire taire les armes et les responsables à lutter contre la corruption et pour la justice afin de garantir la dignité de tous.

Vatican News

Dès son atterrissage et comme le veut la tradition, le Pape a rencontré les responsables politiques irakienne: le Premier ministre à l’aéroport, puis le président à 21km de là, au sein du Palais présidentiel, au cœur de la zone verte à Bagdad, une zone internationale et très sécurisée où se trouve les ambassades étrangères.

Dans le grand salon du palais où siègent les autorités irakiennes depuis 2009, le Pape s’est adressé aux autorités, aux membres de la société civile et du corps diplomatique, soit quelque 150 personnes, se réjouissant de l’opportunité de cette visite apostolique «longtemps attendue et désirée» dans une terre qui est le «berceau de la civilisation, étroitement liée, à travers le Patriarche Abraham et de nombreux prophètes, à l’histoire du salut et aux grandes traditions religieuses du judaïsme, du christianisme et de l’islam». Si le Pape vient en pèlerin pour encourager l’Église locale dans son témoignage de foi, d’espérance et de charité, il souhaite aussi promouvoir la fraternité avec les autres communautés et traditions religieuses, «que Dieu nous accorde de marcher ensemble».

Les souffrances du peuple irakien

 Le Pape connaît les difficultés et les souffrances du peuple irakien. Comme le reste du monde, le pays est touché par la pandémie mondiale de Covid-19 qui appelle «à repenser nos modes de vie» et François défend, encore, une distribution équitable des vaccins pour tous. Mais il se penche surtout sur les plaies spécifiques de l’Irak qui a connu en quelques décennies, «les désastres des guerres, du fléau du terrorisme et des conflits sectaires souvent fondés sur un fondamentalisme qui ne peut accepter la coexistence pacifique de différents groupes ethniques et religieux, d’idées et de cultures diverses». Tout cela a apporté mort, destructions et ruines, matérielles et dans les cœurs. Il évoque le sort des Yézidis, victimes de «barbaries insensées et inhumaines» en raison de leur appartenance religieuse.

François offre un regard confiant vers l’avenir, qui passe par la reconstruction afin de laisser un monde meilleur aux prochaines générations. Il faut d’abord apprendre à se regarder, avec ses différences. Pour lui, «la diversité religieuse, culturelle et ethnique, qui a caractérisé la société irakienne pendant des millénaires, est une précieuse ressource à laquelle puiser, non pas un obstacle à éliminer». Le pays doit montrer à tous, en particulier au Moyen-Orient, souligne François, que les différences – plutôt que de donner lieu à des conflits – doivent coopérer en harmonie dans la vie civile.

Les garants d’une véritable reconstruction

La coexistence fraternelle a besoin d’un effort de chacun pour dépasser les rivalités et les oppositions, elle a besoin d’un «dialogue patient et sincère, protégé par la justice et le respect du droit», ce qui n’est pas un exercice facile, reconnaît François, et requiert de «se parler à partir de l’identité la plus profond que nous avons, celle de fils de l’unique Dieu et Créateur». Une première fois, le Pape en appellera aux autorités afin qu’elles accordent à toutes les communautés religieuses «reconnaissance, respect, droits et protection». Il salue les efforts faits en ce sens.

«Une société qui porte l’empreinte de l’unité fraternelle est une société dont les membres vivent dans la solidarité», affirme le Pape dont les pensées vont à ceux qui ont perdu des proches, leur maison, des biens de première nécessité, mais aussi à tous ceux qui «luttent chaque jour à la recherche de sécurité et de moyens pour avancer», alors que le chômage et la pauvreté augmentent. «Après une crise, il ne suffit pas de reconstruire, il faut le faire bien, de manière à ce que tous puissent mener une vie digne», a insisté François qui appelle à créer «des possibilités concrètes, que ce soit sur le plan économique ou dans le domaine de l’éducation, comme aussi pour le soin de la création, notre maison commune», avant d’interpeler directement les autorités. S’il est nécessaire «de lutter contre la plaie de la corruption, les abus de pouvoir et l’illégalité», ce n’est pas suffisant, estime le Pape qui appelle, en même temps, à «édifier la justice, faire grandir l’honnêteté, la transparence et renforcer les institutions à cet effet.» Alors la stabilité peut grandir et une saine politique peut se développer, permettant aux jeunes l’espérance d’un avenir meilleur.

À nous d’écouter Dieu et de marcher dans ses voies

En pèlerin pénitent, le Pape demande pardon au Ciel et aux frères pour les nombreuses destructions et de cruautés. En pèlerin de paix, il rappelle combien il a, comme ses prédécesseurs, prié pour la paix en Irak. «Dieu écoute toujours !», assure François qui propose à tous de se mettre maintenant à son écoute, et à marcher dans ses voies.

“«Que se taisent les armes! Que la diffusion en soit limitée, ici et partout ! Que cessent les intérêts partisans, ces intérêts extérieurs qui se désintéressent de la population locale. Que l’on donne la parole aux bâtisseurs, aux artisans de paix ; aux petits, aux pauvres, aux personnes simples qui veulent vivre, travailler, prier en paix ! Assez de violences, d’extrémismes, de factions, d’intolérances ! Qu’on laisse de la place à tous les citoyens qui veulent construire ensemble ce pays dans le dialogue, dans une confrontation franche et sincère, constructive ; à celui qui s’engage pour la réconciliation et qui, pour le bien commun, est prêt à mettre de côté ses intérêts particuliers.»”

Afin de continuer à poser les bases d’une société démocratique, à nouveau, le Pape juge indispensable «d’assurer la participation de tous les groupes politiques, sociaux et religieux, et de garantir les droits fondamentaux de tous les citoyens», afin que «personne ne soit considéré comme citoyen de deuxième classe».  

Les nations appelées à aider sans imposer

Elle aussi interpellée par le Saint-Père, la communauté internationale a un rôle à jouer dans la promotion de la paix, ce qui requiert une coopération à l’échelle mondiale pour affronter les inégalités et les tensions régionales. Le Pape salue le travail de ceux –États ou organisations et agences, dont plusieurs catholiques-  qui œuvrent pour la reconstruction, l’assistance aux migrants ou la réconciliation. Il demande aux nations de ne pas retirer aux Irakiens «la main tendue de l’amitié et de l’engagement constructif», dans un esprit «de commune responsabilité avec les Autorités locales» et, souligne-t-il, «sans imposer des intérêts politiques ou idéologiques».

Les religions au service de la paix

À la fin de ce long discours, le Souverain Pontife rappelle ce qu’il a plusieurs fois martelé: «le nom de Dieu ne peut pas être utilisé pour justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression». Au contraire, Dieu appelle à répandre amour, bienveillance, concorde. Ainsi l’Église «désire être amie de tous et, par le dialogue, collaborer de façon constructive avec les autres religions, à la cause de la paix». Le Pape souligne le «riche héritage» de la très ancienne présence des chrétiens en Irak. Ils souhaitent pouvoir continuer à contribuer à la vie du pays, «au service de tous». «Leur participation à la vie publique, en tant que citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité, témoignera qu’un sain pluralisme religieux, ethnique et culturel peut contribuer à la prospérité et à l’harmonie du pays», assure François, qui encourage toutes les responsables présents à continuer à œuvrer pour le bien commun et édifier une société «empreinte d’unité fraternelle, de solidarité et de concorde».

Le Saint-Père invoque enfin le Tout-Puissant afin qu’Il les soutienne dans leurs responsabilités et les guide sur la voie de la sagesse, de la justice et de la vérité. Il invoque l’abondance des bénédictions divines sur tout le peuple irakien.

Source: VATICANNEWS, le 5 mars 2021

Irak : chaque matin, Sara, musulmane, va prier devant la Vierge de Lourdes

Avvenire

Irak : chaque matin, Sara, musulmane, va prier devant la Vierge de Lourdes

Dans l’église du Sacré-Cœur de Bassorah (Irak), chaque matin, Sara, une jeune musulmane, va prier devant la statue de la Vierge de Lourdes. 

« Cette femme ne me fait jamais revenir les mains vides ». Cette « femme », comme l’appelle Sara, c’est Marie, la mère de Jésus. Chaque matin, Sara part à sa rencontre dans l’église du Sacré-Cœur de Bassorah, au sud de l’Irak. La fillette s’arrête un instant devant la réplique de la grotte de Lourdes, allume un cierge et embrasse la statue de la Vierge, rapporte l’Avvenire. Puis elle s’en va en silence.

Intrigué par ce rituel, Mgr Atanasios Firas Dardar, vicaire patriarcal de Bassorah pour les catholiques syriens, lui a demandé qui elle était. La petite fille, qui ne semblait pas avoir plus de 12 ans, lui a alors expliqué qu’elle venait d’Abo Sker, un des quartiers chiites les plus populaires de la ville, et qu’elle vendait des sacs en plastique pour gagner sa vie. La jeune musulmane a ajouté ne pas très bien savoir qui était Marie, ce qui ne l’empêchait pas de venir tous les jours goûter à cette présence maternelle.

Un enseignement

« La foi spontanée de cette enfant représente la foi de tout homme qui a confiance en Dieu », a commenté le prélat en relatant l’histoire sur sa page Facebook. Les traditions chrétiennes et musulmanes reconnaissent toutes deux la conception virginale de Jésus dans le sein de Marie. Réunis autour de la Vierge Marie, chrétiens et musulmans peuvent se retrouver en l’amour qu’ils lui témoignent. Il est touchant de voir que si Marie a parlé à la jeune Bernadette, elle a pu aussi bien toucher le cœur de la jeune Sara.

Source: ALETEIA, le 3 mars 2021

Les cinq choses à savoir sur le voyage du pape François en Irak

WEB2-IRAK-IMEDIA
Hugues Lefèvre I IMedia

Les cinq choses à savoir sur le voyage du pape François en Irak

Le pape François sera en Irak du 5 au 8 mars. Voici les cinq choses à savoir sur ce voyage symbolique et historique.

Le pape François entame ce vendredi son 33e voyage apostolique hors d’Italie. Il sera le premier successeur de Pierre à fouler le sol de l’Irak, du 5 au 8 mars. Retour en cinq points sur un voyage historique.

1. L’IRAK : LE VOYAGE TANT ESPÉRÉ DE JEAN PAUL II

Le pape François est sur le point de réaliser l’un des rêves que Jean Paul II n’avait pas pu assouvir. Pour le Jubilé de l’an 2000, le pontife polonais prévoyait de se rendre à Ur, à 300 kilomètres au sud de Bagdad, pour se recueillir sur les lieux où Abraham, le Père des croyants, vécut. Pour des raisons sécuritaires et politiques, son vœu n’avait pas pu se réaliser. Un crève-cœur que le pape François a en tête. Début février, à des journalistes américains, il confiait que son prédécesseur avait « pleuré » de ne pas pouvoir fouler le sol de Mésopotamie. Il ajoutait ne pas vouloir décevoir une seconde fois le peuple irakien.

« C’est un grand signe qu’il puisse se rendre dans la patrie d’Abraham vingt ans après ce désir de Jean Paul II », se réjouit Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient. « Le site d’Ur est un lieu essentiel de l’Histoire du Salut, un lieu où les trois monothéistes peuvent se reconnaître dans ce qui les unit, c’est à dire, la postérité et la spiritualité d’Abraham. Ce sera l’un des moments forts de ce voyage », souligne celui qui est aussi vicaire général des catholiques orientaux en France.

2. LE PREMIER VOYAGE PAPAL À L’ÈRE DU COVID-19

Mercredi 23 janvier 2019. Le Pape à sa sortie de l’avion. 

26 novembre 2019. Le Pape descend de son avion qui le ramène du Japon et de Thaïlande. Personne ne se doute alors que le pontife argentin ne se déplacera plus à l’étranger pendant plus d’un an. La crise du Covid-19, survenue quelques semaines plus tard, a en effet mis à plat tous les projets de visites apostoliques du souverain pontife – des voyages en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie ont par exemple dû être annulés.

Pour le chef de l’Église catholique, la crainte est que sa présence entraîne des déplacements de foule qui favoriseraient la propagation de l’épidémie. « Je ne peux pas, en conscience, provoquer des rassemblements », assurait-il dans un entretien télévisé en janvier dernier. Il y évoquait même la possibilité d’ajourner sa visite en Irak, si la situation sanitaire le demandait.

3. QUINZE HEURES DANS LE CIEL, NEUF VOLS AU PROGRAMME

À 84 ans, le pape François s’apprête à faire un 33e voyage hors d’Italie fatiguant. Récemment diminué par une sciatique douloureuse, le pontife devra monter et descendre à neuf reprises d’un avion ou d’un hélicoptère. Outre les 3.000 kilomètres qu’il devra parcourir pour relier Rome à Bagdad (6.000 km aller-retour), le pontife argentin fera près de 1.500 kilomètres de déplacements à l’intérieur de l’Irak, à chaque fois par les airs. Il voyagera à deux reprises dans un hélicoptère militaire – pour se rendre à Mossoul et à Qaraqosh. En Irak, le vol le plus long durera un peu plus d’une heure (Baghdad – Erbil) ; le plus rapide, entre Mossoul et Qaraqosh, ne durera que vingt minutes. En quatre jours seulement, l’évêque de Rome passera environ quinze heures dans le ciel.

4. DES CONDITIONS SANITAIRES ET SÉCURITAIRES (TRÈS) INCERTAINES

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Une épidémie de Covid-19 qui repart à la hausse et des graves incidents sécuritaires… La visite du Pape en Irak s’inscrit dans un contexte pour le moins délicat. « On est loin d’être dans le meilleur des scénarios », glisse un bon connaisseur du pays. Sur la plan sanitaire d’abord, alors que le nombre de contaminations avait atteint un plateau très bas à la mi-janvier, la courbe s’est clairement inversée et inquiète le pouvoir qui a pris des mesures draconiennes (couvre-feu et confinement les vendredis, samedis et dimanches jusqu’à la fin de la visite du Pape, le 8 mars).

Si le Pape vient en Irak, c’est bien parce que le pays souffre.

Sur le plan sécuritaire ensuite, l’attentat suicide en plein cœur de Bagdad le 21 janvier dernier ou bien les attaques aux roquettes survenues à la mi-février dans la région d’Erbil – où doit être célébrée une messe papale dans un stade –, illustrent l’instabilité d’un pays qui connaît le bruit des armes depuis tant d’années. « Le contexte est particulier, certes, mais rappelons que si le Pape vient en Irak, c’est bien parce que le pays souffre », confie le frère Olivier Poquillon, dominicain de Mossoul. « Vous savez, en Orient, quand on veut honorer les gens, on ne les invite pas chez soi mais on va à leur rencontre. C’est exactement ce que le Pape veut faire : venir visiter les membres souffrants de sa famille », poursuit le religieux qui définit ce voyage comme « une visite de compassion ».

5. UNE RENCONTRE HISTORIQUE AU PROGRAMME

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L’ayatollah Ali al-Sistani.

La rencontre entre le pape François et l’une des plus hautes autorités chiites au monde sera très certainement l’un des grands moments de la visite papale. Le 6 mars, au lendemain de son arrivée en Irak, le pontife argentin s’entretiendra avec le grand ayatollah al-Sistani, 90 ans, dans sa modeste demeure de Najaf, ville sainte de l’islam chiite qui abrite le mausolée de l’imam Ali.

S’il ne faut pas s’attendre à une déclaration commune à l’issue de la rencontre – comme ce fut le cas entre le Pape et le sunnite al-Tayyeb en 2019 – ce rendez-vous revêt une grande importance. « Pour l’islam chiite devenu minoritaire aujourd’hui, cette rencontre avec le pape François est fondamentale car elle signifie que toute la famille de l’islam est désormais considérée », décrypte le père Christopher Clohessy, docteur à l’Institut Pontifical d’Études Arabes et d’Islamologie, (PISAI). L’éminent spécialiste de l’islam chiite considère que le Pape, par ce geste, « envoie un message aux chiites pour leur dire qu’ils ne sont pas oubliés et leur assure qu’ils font partie intégrante du processus de dialogue et de paix dans le monde ».

Source: ALETEIA, le 2 mars 2021

Le Pape en Irak: une visite de compassion et de prière

Le Souverain pontife argentin est attendu en Irak du 5 au 8 mars 2021. Le Souverain pontife argentin est attendu en Irak du 5 au 8 mars 2021.   (AFP or licensors)

Le Pape en Irak: une visite de compassion et de prière

Le Pape François est attendu en Irak du 5 au 8 mars prochain. Cette visite, de quatre jours, le mènera à Bagdad, la capitale, dans la plaine d’Ur, à Erbil au Kurdistan Irakien, ainsi qu’à Mossoul et Qaraqosh. Le frère Olivier Poquillon décrit l’importance de ce voyage apostolique pour l’ensemble de la population irakienne.

Entretien réalisé par Hélène Destombes – Cité du Vatican

Jean-Paul II l’avait tant souhaité, François est sur le point de réaliser le premier voyage d’un Pape sur la terre d’Abraham et de Jonas. Le saint-Père, du 5 au 8 mars, rencontrera les différentes communautés qui composent l’Irak, pays exsangue ayant subi, ces dernières années, la guerre et la présence des djihadistes du groupe État islamique.

Tout au long de ce pèlerinage, le Pape ira clamer «Vous êtes tous frères», le thème de ce déplacement, placé sous le signe de la fraternité humaine. Le frère Olivier Poquillon, dominicain à Erbil, évoque «une visite de compassion et de prière» pour retisser des liens,«rebâtir la confiance» et «s’engager dans le dialogue».

Entretien avec frère Olivier Poquillon 

Comment se prépare ce voyage historique?

La préparation de l’événement bat son plein. Nous sommes en train de procéder à l’enregistrement paroisse par paroisse. Les gens vont vers leur paroisse et après se rendent à l’université catholique d’Erbil pour finaliser l’inscription. Il y a évidemment un contrôle assez étroit en termes de sécurité. Tout le monde ne pourra pas participer à la messe avec le Pape mais il y a un très grand engouement dans toutes les communautés que ce soit parmi les Chaldéens, les Syriaques, les Arméniens ou les latins.

Un peu comme lors de chaque voyage du Pape dans un pays, l’on crée des chorales pour l’occasion, on cherche des volontaires pour assurer l’organisation et là il y a un très grand engouement notamment de la part des jeunes. Il ne faut pas oublier que la population est très jeune: 3,5 % de la population a plus de 65 ans, 40%, moins de 14 ans. Les chrétiens aussi, sont une population très jeune, assez enthousiaste, et qui entend bien ne pas rater cet événement unique en 2 000 ans de christianisme.

Que représente cette visite pour les chrétiens, et plus largement, pour l’ensemble de la population irakienne, encore meurtrie par des années de guerre et la présence de Daesh?

La visite du Pape François dans la plaine de Ninive est un événement majeur. En Orient, lorsque l’on veut honorer quelqu’un on ne l’invite pas chez soi, on lui rend visite. Le Pape, donc le chef de l’Église catholique, se rend auprès d’un parent souffrant. Cette visite à Mossoul sera une visite de compassion, de prière, non pas avec un discours politique mais un moment de prière pour les victimes, dans un cadre où aujourd’hui chrétiens et musulmans essaient de travailler ensemble à la reconstruction de trois édifices majeurs de la vieille ville: la grande mosquée, la cathédrale Al-Tahira et le couvent des dominicains.

Décréter l’union entre les religions est une chose, la vivre est une autre. Et je pense que ce que va faire le Pape, c’est se rendre au contact de ces hommes et femmes qui sont engagés ensemble au quotidien pour trouver des solutions aux difficultés vécues au quotidien. Le dialogue interreligieux peut être au niveau politique, au niveau théologique, mais il se situe d’abord au niveau de la fraternité humaine. C’est ce témoignage que le Pape va rendre à Ur sur les traces d’Abraham, et à Ninive, sur les traces de Jonas.

Le Pape va visiter un pays fracturé où il y a une perte de confiance, de capacité de dialogue. Cette présence du saint-Père peut-elle créer des ponts entre les différentes communautés?

Ce voyage du Pape est le premier dans la région, mais il se situe à la suite du voyage à Abou Dhabi et cette Déclaration commune sur la Fraternité humaine avec le Grand Imam d’al-Azar, à la suite du voyage en Égypte et au Maroc, avec cette thématique de passer du statut de minorité à la pleine citoyenneté.

Avant de reconstruire des villes comme Mossoul, Kirkouk ou d’autres qui ont été impactées parfois violemment par les combats de ces dernières décennies, il faut rebâtir la confiance. Et le Pape nous lance deux appels: un appel à la confiance pour les chrétiens et un appel à s’engager dans le dialogue avec nos voisins, aves nos frères qui vivent au quotidien avec nous. Oui, il reste des traces. Évidemment, la confiance ne se décrète pas. Mais je pense que ce que nous faisons, c’est d’essayer de multiplier les occasions d’activités communes, de vie commune, à travers les activités universitaires, mais aussi le déblayage ou la reconstruction.

Les chrétiens en Irak représentent aujourd’hui entre 300 et 400 000 personnes, ils étaient près 1,4 millions en 2003, cette visite du Saint-Père sur leur terre ancestrale peut-elle encourager les retours et éviter d’autres départs?

Cela peut certainement être un encouragement pour ceux qui souhaitent revenir. Nous sommes contactés assez régulièrement par des jeunes qui souhaitent revenir mais ici il n’y a pas que les chrétiens qui souhaitent partir. Beaucoup de jeunes de la région, quasiment tous les jeunes -je pense à mes anciens étudiants- ne rêvaient que d’une chose c’est d’aller voir à l’extérieur, de se confronter à d’autres réalités que les leurs. Aujourd’hui, tout le monde est sur les réseaux sociaux donc les références changent.

L’idéal pour les jeunes Irakiens est peut-être davantage de vivre comme dans les monarchies du Golfe que de vivre comme en Europe. Leurs aspirations ne sont pas forcément les mêmes. Alors pour les chrétiens, il me semble que c’est un faux-débat aujourd’hui. Ce qui me semble important n’est pas de savoir s’ils veulent partir ou rester. Ils sont comme tous les Irakiens, s’ils ont des perspectives économiques et la possibilité de jouer un rôle dans la société, ils resteront, et s’ils n’en trouvent pas, ils chercheront à émigrer. C’est le cas pour les Kurdes, pour les Arabes du sud qu’ils soient chiites, mandéens ou yézidis, les aspirations sont les mêmes.

En revanche, je pense que ce voyage est une véritable occasion de se rendre compte de l’engagement des chrétiens. Ils s’engagent beaucoup auprès des plus pauvres, des personnes en situation de handicaps, dans des activités qui permettent l’épanouissement personnel. Les chrétiens ne sont pas une force majeure. Ils sont une petite composante de la société irakienne mais ils peuvent permettre un dialogue entre les grands groupes en évitant le face-à-face.

À un niveau plus personnel, que signifie pour vous ce voyage apostolique, qu’en attendez-vous?

Nous voyons se concrétiser le rêve, qui était déjà celui de Jean-Paul II de venir sur la terre d’Abraham parce que le salut est offert à tous. C’est le message d’Abraham et de Jonas. J’espère que chacun à notre rythme, nous pourrons converger vers ce Dieu qui nous sauve, un Dieu d’amour et de miséricorde, qui a choisi cette terre pour s’incarner.

Cette visite cherche à rendre possible le dialogue et la fraternité. Or la fraternité est un peu comme une mosaïque, chacune a sa couleur, mais c’est ensemble que nous allons créer un dessin. Ce dessein commun, le dessein de Dieu, est l’épanouissement de tous les hommes. C’est ce que le Pape vient essayer de susciter ici.

Source: VATICANNEWS, le 2 mars 2021

Prière du cardinal Sako pour la venue du Pape en Irak

Préparatifs avant la venue du Pape en Irak, le 26 février 2021 à Bagdad.Préparatifs avant la venue du Pape en Irak, le 26 février 2021 à Bagdad.  (AFP or licensors)

Prière du cardinal Sako pour la venue du Pape en Irak

Une semaine avant la visite apostolique du Pape François en Irak, prévu du 5 au 8 mars, le Patriarche des Chaldéens demande aux chrétiens irakiens de prier afin que le Saint-Esprit soutienne et illumine les gestes et les paroles du Saint-Père durant son voyage, en touchant les cœurs de tous ceux qui le rencontreront.

Le Patriarcat de Babylone des Chaldéens invite les chrétiens d’Irak, à partir de ce vendredi et chaque jour précédant la visite apostolique du Pape dans leur pays du 5 au 8 mars, a prié pour remettre entre les mains du Seigneur ce prochain déplacement. «Que le Saint-Esprit soit dans ses gestes et dans ses paroles et dans les cœurs de ceux qui le rencontrent et l’écoutent afin que se répandent les dons de l’encouragement, de la consolation, de la rencontre entre ethnies, cultures et religions différentes avec l’engagement de faire des pas courageux en direction de la réconciliation et de la collaboration pour le bien commun», poursuit la prière diffusée sur les plateformes d’informations du patriarcat. Dans ce court texte, le cardinal Louis Raphaël Sako demande à Dieu que «soit donné à l’Église en Irak le réconfort, la lumière et la force afin de ne jamais nous lasser à construire des liens de fraternité et de paix» ; il le supplie de libérer son pays et ceux du Proche-Orient de la haine et de la violence.

Neuvaines pour la venue du Pape

Le cardinal irakien avait déjà composé une prière spéciale que l’Église locale a récité au mois de janvier pour que le voyage du Pape puisse se réaliser indépendamment des conditions sécuritaire ou sanitaire. Le 17 janvier dernier, il lançait une pressante invitation à «prier pour le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays et dans la région, après toutes les guerres et les conflits qui les ont consumés».

Après un double attentat dans le centre de Bagdad, l’attaque la plus meurtrière depuis trois ans dans la capitale irakienne, le cardinal Sako avait proposé aux fidèles de renforcer leur pratique religieuse, en instaurant le 25 janvier trois jours de jeûne et de prière.

Lors de son voyage le Pape est attendu à Bagdad, dans la plaine d’Ur, à Erbil, ainsi qu’à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive. Sur place, selon des chiffres d’Aide à l’Église en Détresse mis à jour le 12 janvier dernier, plus de 45% des familles qui avaient pris la fuite face à l’arrivée des djihadistes du groupe État Islamique en 2014, ont pu retourner chez elles. Grâce au soutien de nombreuses associations catholiques, 57% des maisons détruites ont pu être reconstruites. La fondation pontificale de l’AED a notamment reconstruit une salle polyvalente et une école syro-catholique à Bashiqa grâce à un don du Pape de 200 000 euros, obtenu après la vente d’une voiture de luxe qui lui avait été offerte en 2017.

L’espoir de paix et d’une reconnaissance

Des neuvaines et des rencontres de prière sont convoquées de part le monde pour confier à la Vierge et à l’Esprit saint ce voyage auprès des chrétiens d’Orient. Ce vendredi, rapporte l’agence Fides, les fidèles américains sont également invités à prier. À Chicago, le cardinal Blase Joseph Cupich publie chaque jour les intentions de prière de la neuvaine promue par son archidiocèse sur Twitter. Il rappelle qu’avant l’intervention américaine en Irak pour chasser Saddam Hussein en 2003, le pays comptait 1,5 million de chrétiens contre moins de 400.000 aujourd’hui.

«Les personnes en Irak savent peu de choses nous concernant», affirme de son côté l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Warda à l’AED. Il espère qu’avec la venue du Pape l’opinion publique soit davantage sensibilisée à leur sort et que le respect du peuple irakien envers leur communauté croisse, pour qu’enfin les chrétiens ne soient plus perçus comme des «croisés». Mgr Warda souligne l’importance à cet égard de la rencontre prévue entre le Pape et le chef des chiites irakiens, le Grand Ayatollah Ali Al-Sistani.

Source: VATICANNEWS, le 26 février 2021

« Un avenir pour les chrétiens d’Irak est possible en Irak »

AHMAD AL-RUBAYE / AFP – Un soldat monte la garde à l’entrée de l’église de Saint-Jean lors de la célébration d’une messe, à Qaraqosh.

« Un avenir pour les chrétiens d’Irak est possible en Irak »

Par Mgr Pascal Gollnisch 

Alors que le pape François doit se rendre en Irak du 5 au 8 mars prochain Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, revient sur l’enjeu essentiel de la pleine citoyenneté pour les chrétiens d’Irak.

Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes encore pleins d’incertitudes sur le bon déroulement du voyage du pape François en Irak. Mais nous avons la conviction de son importance. Importance pour les chrétiens d’Irak qui sont ainsi rejoints dans leurs souffrances de ces dernières années et dans la légitimité de leur présence en Irak. Il existe quatre communautés principales, les chaldéens et les syro-catholiques pour les catholiques, et les assyriens et les syro-orthodoxes pour les non-catholiques, ainsi qu’un petit diocèse latin, arménien, et des protestants et des coptes.

Mais, d’emblée, la perspective de ce voyage a été située par le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako, en résidence à Bagdad, dans une perspective plus large. Ce voyage est au service de la population irakienne dans son ensemble, invitée par le patriarche à un renouvellement intérieur personnel et social qu’exprimera la rencontre interreligieuse à Ur, d’où est parti Abraham : les enfants d’Abraham, représentant les trois monothéismes, auront à cœur de s’y retrouver, de redécouvrir ce qui devrait les unir, l’obéissance à la Parole et à l’appel de Dieu.

L’Irak a souffert depuis de trop longues années : violences contre les kurdes et les chiites, terrible guerre entre l’Irak et l’Iran, qui a fait sans doute un million de morts, les deux interventions des coalitions emmenées par les États-Unis, séparées par une longue période de sanctions économiques, sans doute aussi un million de morts dont 500.000 enfants, l’effondrement de l’État de Saddam Hussein, les horribles exactions de Daech, les incertitudes présentes, les milices trop nombreuses, les difficultés de l’État, la dureté de la vie que la pandémie n’a pas épargnée.

Et pourtant le patriarche Sako n’a pas ménagé sa peine pour faire entendre sa voix, claire et ferme, pour indiquer un chemin d’avancée pour tous les Irakiens. C’est bien au service de toute la population, et en particulier des nouvelles générations que le patriarche s’est engagé, en invitant à un sursaut et à promouvoir une pleine citoyenneté pour tous, quelle que soit l’appartenance religieuse. Il ne s’agit pas d’ignorer le fait religieux mais de donner toute sa place à ce dernier, et cependant ne pas le laisser s’introduire dans les affaires de l’État.

La pleine citoyenneté pour tous est donc le chemin du vivre ensemble en Irak, souhaitée par les chrétiens mais aussi par de nombreux musulmans kurdes ou arabes, sunnites ou chiites. La pleine citoyenneté est le seul chemin pour faire progresser le « vivre ensemble » en Irak. Les chrétiens ne sont pas la seule minorité à y aspirer. La pleine citoyenneté permettra d’éviter la constitution de groupes instrumentalisés par des influences extérieures, occidentales ou non, au profit du seul État irakien. Dans ce combat, les chrétiens peuvent être des acteurs ; leur voix est écoutée. Et ils en seront aussi, avec tous leurs concitoyens irakiens, des bénéficiaires.

La crédibilité de leur présence dans leur propre pays ne passe pas par une sauvegarde confessionnelle, comme s’il fallait préserver des réserves d’indiens.

Nous sommes convaincus, après les drames de ces dernières années, qu’un avenir est possible pour les chrétiens d’Irak, en Irak. Mais les chrétiens ne sont pas une bulle isolée : leur avenir est lié à celui de tout l’Irak et, répétons-le, une grande partie des Irakiens musulmans souhaite cette évolution. La crédibilité de leur présence dans leur propre pays ne passe pas tant par une sauvegarde confessionnelle, comme s’il fallait préserver des réserves d’indiens, mais par le sens que leur présence a, au service de l’ensemble du pays dans lequel ils se trouvent.

Peu après la fin du pouvoir de Daech à Mossoul j’ai reçu de nombreux témoignages de jeunes adultes musulmans témoignant de ce qu’ils avaient souffert de Daech, exprimant leur désir d’un autre avenir, espérant un retour des chrétiens pour avancer sur de nouveaux chemins. D’ailleurs le patriarche Sako s’est rendu très vite à Mossoul. Il a acheminé des vivres pour la population épuisée et affamée par la guerre de libération. J’ai eu la grâce de l’accompagner. Il a visité sa maison familiale, et découvert qu’elle était occupée par une famille musulmane, apeurée, craignant d’être expulsée : le patriarche a su lui donner des paroles d’apaisement et lui dire de rester dans cette maison. Mais pour cette avancée positive de l’Irak il faut que la communauté internationale exprime son respect et sa confiance pour ce pays. Le Saint Père ne peut régler par lui-même les problèmes sécuritaires et économiques de l’Irak ; mais il peut contribuer à renforcer, chez chaque habitant, la fierté d’être irakien.  Ainsi et avant tout, les Irakiens ont besoin d’espérance et de confiance, sachant qu’il y aurait tout pour faire du pays une Mésopotamie heureuse.

Source: ALETEIA, le 23 février 2021

Pourquoi la rencontre entre le pape François et l’ayatollah Ali al-Sistani sera historique

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SABAH ARAR / AFP – L’ayatollah Ali al-Sistani.

Pourquoi la rencontre entre le pape François et l’ayatollah Ali al-Sistani sera historique

Si le voyage du pape François en Irak est maintenu début mars 2021, le souverain pontife devrait rencontrer l’ayatollah Ali al-Sistani. Un moment qui s’annonce historique.

Annoncée par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche des chaldéens, le 28 janvier 2021, la rencontre entre le pape François et l’ayatollah Ali al-Sistani devrait bel et bien avoir lieu à l’occasion du voyage du pape en Irak du 5 au 8 mars 2021 si ce dernier est maintenu. Deux ans après avoir rencontré le Grand Imam d’Al-Azhar, le sunnite Ahmad Al-Tayeb, le pape François poursuivrait ainsi son rêve de fraternité en s’entretenant avec l’une des plus grandes autorités chiites au monde.

Un temps évoquée mais jamais confirmée, la rencontre entre le pontife argentin et l’ayatollah Ali al-Sistani devrait avoir lieu le samedi 6 mars, a annoncé Sa Béatitude Louis Raphaël Sako lors d’une conférence de presse organisée par l’Œuvre d’Orient en partenariat avec la Conférence des évêques de France. Cette rencontre se tiendra juste avant la visite du pontife dans la plaine d’Ur, région d’Abraham, le père des Croyants, où doit se tenir une cérémonie interreligieuse avec des représentants chiites et sunnites.

Al-Sistani, une sorte de « pape » pour les chiites

Le Pape fera donc bien une halte à Nadjaf, la ville sainte de l’islam chiite où se trouve le mausolée de l’imam Ali et dans laquelle réside l’ayatollah Ali al-Sistani. D’après le cardinal Sako, la rencontre devrait rester privée et les deux dignitaires pourraient parler de l’importance de la fraternité et de la réconciliation. Toutefois, il n’est pour l’instant pas prévu qu’une déclaration commune sur la fraternité soit signée, comme ce fut le cas à Abou Dabi, lors de la rencontre en 2019 entre l’évêque de Rome et l’autorité sunnite Ahmad Al-Tayeb.

Mais cet événement aura une résonance mondiale compte-tenu de la personnalité et de l’influence de l’ayatollah dans le monde musulman. « Ali al-Sistani est la plus haute autorité spirituelle pour les chiites irakiens, c’est en quelque sorte leur “pape” », confiait à I.MEDIA, Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient, peu de temps avant que la rencontre ne s’officialise.

À 90 ans, le chef religieux est en effet une figure tutélaire extrêmement respectée et influente en Irak et au-delà. « Pour donner un exemple, après leur intervention en Irak en 2003, les responsables américains à Bagdad sont régulièrement allés le voir pour lui soumettre leur vision et entendre ses réflexions, notamment sur la nouvelle constitution du pays », explique Georges Malbrunot. L’ex-otage de l’Armée islamique en Irak insiste encore sur l’influence réelle qu’a le leader religieux sur des centaines de milliers de croyants. « Il est celui qui, en 2014, a publié une fatwa – un décret religieux – appelant à la mobilisation de la population pour aller combattre Daech. Il est donc capable de faire lever des foules importantes ».

« Que le Pape n’aille pas le voir, cela aurait été un peu comme si le Dalaï-Lama voyageait en Italie sans prendre la peine de venir saluer le Pape », explique pour sa part un bon connaisseur du pays. « En tant que marja, il est le maître spirituel d’une communauté de fidèles très importante dans le monde musulman », poursuit-il.

Rendez-vous compte ce qu’une telle rencontre représenterait pour nous.

Dans un programme non officiel qui circulait depuis décembre dernier, cette rencontre au sommet n’apparaissait pourtant pas. Inquiets, beaucoup se sont alors activés – tant du côté chiite que du côté de l’Église catholique en Irak – pour que la rencontre figure bien dans l’agenda.

Fait notable, Ali al-Sistani, qui a toujours refusé de rencontrer un chef d’État, fait donc une exception – en recevant davantage le successeur de Pierre que le chef de la Cité du Vatican.

Outre le cardinal Sako, l’une des personnalités qui a œuvré dans l’ombre pour que cette rencontre puisse avoir lieu est le Père Amir Jajé, dominicain à Bagdad et membre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Joint par I.MEDIA peu avant l’annonce par le cardinal irakien de la rencontre, il expliquait que des représentants chiites l’avaient contacté sitôt l’annonce de la visite du pape en Irak.

Des membres de la communauté chiite avaient fait comprendre que l’absence de rencontre paraissait inconcevable. « Un chef chiite m’a confié : “Rendez-vous compte ce qu’une telle rencontre représenterait pour nous. Que ces deux hommes bénis puissent se saluer donnerait beaucoup de forces à ceux qui travaillent pour le dialogue et la fraternité dans le monde” », rapportait le dominicain, qui espérait alors qu’un texte comparable à la déclaration d’Abou Dabi puisse être signé à cette occasion.

Le cardinal Sako a reconnu que cette possibilité n’était pas, à ce stade, d’actualité. Sur ce sujet, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, a confirmé que, d’ordinaire, de telles déclarations communes advenaient après un long processus de dialogue et qu’il s’agirait ici seulement d’une première rencontre.

Une rencontre aux enjeux géopolitiques importants pour les chiites irakiens

Si le caractère prophétique de cette rencontre – qui s’inscrit dans l’esprit de la dernière encyclique du Pape sur la fraternité humaine – est réel, la dimension politique et diplomatique de ce passage à Nadjaf l’est tout autant. De nationalité iranienne, l’Ayatollah Ali al-Sistani est reconnu pour son indépendance et son désir de voir l’Irak retrouver sa souveraineté en s’affranchissant des tutelles étrangères. « Ses relations avec l’Iran, pays qui interfère très largement dans les affaires irakiennes, sont donc très difficiles », explique Georges Malbrunot.

Ne pas se présenter à Nadjaf aurait été un « vrai faux-pas », confirme une personne qui suit attentivement ces questions. « Cela aurait mis les chiites irakiens dans une situation très délicate », détaille cette source.  Car une lutte d’influence se joue au sein du chiisme, une rivalité qui procède de deux écoles de pensée distinctes, celle de Qom, en Iran, et celle de Nadjaf, en Irak.

La première s’inscrit dans l’héritage de l’ayatollah Khomeini, arrivé au pouvoir en Iran à la suite de la révolution de 1979. Ce courant, toujours en place en Iran, considère notamment qu’il ne faut pas opérer de séparation entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Tel n’est pas le cas de l’école de Nadjaf, incarnée par Ali al-Sistani. Dans ce contexte, certains soulignent que ne pas rencontrer Ali al-Sistani aurait été perçu comme un affront, voire même, comme un soutien implicite à l’Iran.

Source: ALETEIA, le 30 janvier 2021

IRAQ – Prière pour la visite du Pape à réciter chaque Dimanche durant les Messes diffusée par le Patriarche de Babylone des Chaldéens

IRAQ – Prière pour la visite du Pape à réciter chaque Dimanche durant les Messes diffusée par le Patriarche de Babylone des Chaldéens

A compter de Dimanche prochain, 17 janvier, les chaldéens sont invités à réciter ensemble une prière composée par le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.Em. le Cardinal Louis Raphaël I° Sako, afin de demander au Seigneur Tout-Puissant de rendre possible la visite du Pape François sur la terre des deux fleuves.

L’oraison, dont le texte a été diffusé par les moyens de communication officiels du Patriarcat, est la suivante : « Seigneur notre Dieu, accorde au Pape François santé et prospérité, afin qu’il puisse mener à bien cette visite attendue. Bénissez ses efforts pour renforcer le dialogue et la réconciliation fraternelle et pour instaurer la confiance, consolider les valeurs de paix et de dignité humaine, en particulier pour nous, les Iraquiens, témoins d’événements douloureux qui nous ont touchés. Seigneur, notre créateur, illumine nos cœurs de ta lumière, afin que nous voyions le bien et la paix et que nous commencions à les réaliser. Vierge Marie, notre Mère, nous confions à votre attention maternelle la visite du Pape François, afin que le Seigneur nous accorde la grâce de vivre en pleine communion nationale, coopérant fraternellement pour construire un avenir meilleur pour notre pays et ses citoyens. Amen ».


Le voyage apostolique du Pape François en Irak, à l’invitation des autorités civils et de l’Eglise locale, a été annoncé officiellement et devrait avoir lieu du 5 au 8 mars prochains. Il est cependant nécessaire de tenir compte du fait que le début de la pandémie de Covid-19 a déjà contraint à reporter sine die d’autres visites apostoliques que le Pape avait l’intention d’effectuer au cours de l’année passée, comme celle à Malte et à Gozo, initialement prévue pour le 31 mai dernier.

Source: Agence Fides, le 14 janvier 2021