Vingt missionnaires tués en 2023, avec un nombre record en Afrique

VIngt missionnaires tués dans le monde au cours de l’année 2023.

Vingt missionnaires tués en 2023, avec un nombre record en Afrique

Le continent africain a enregistré le plus grand nombre de prêtres, religieux, catéchistes, mais aussi de laïcs, assassinés en 2023. C’est ce qu’indique un dossier publié par l’Agence Fides. Ces missionnaires ont été dans de nombreux cas victimes d’enlèvements ou d’actes de terrorisme, ou encore impliqués dans des fusillades ou des violences diverses.

Paolo Ondarza – Cité du Vatican

Ils n’ont pas réalisé d’exploits extraordinaires, mais ce qui caractérise les vingt missionnaires tués en 2023, c’est la normalité de leur vie, vécue dans des contextes de pauvreté économique et culturelle, de dégradation morale et environnementale, où viennent à manquer le respect pour la vie et pour les droits de l’homme, et où l’oppression et la violence sont la norme.

Normalité de vie et témoignage évangélique

Cette année encore, les données publiées par l’Agence Fides, dirigé par Stefano Lodigiani, donnent à voir des photographies de vies ordinaires, écrasées dans l’offre quotidienne du simple témoignage évangélique. La liste comprend un évêque, huit prêtres, deux religieux non prêtres, un séminariste, un novice et sept laïcs (hommes et femmes). 

Deux missionnaires de plus tués

Par rapport à l’année 2022, deux missionnaires supplémentaires ont été assassinés, mais comme le rappelle Fides, les données compilées restent ouvertes à des mises à jour et à des corrections. Le nombre le plus élevé est encore une fois enregistré en Afrique, où neuf personnes ont été tuées (cinq prêtres, deux religieux, un séminariste, un novice). Vient ensuite l’Amérique avec six victimes (un évêque, trois prêtres, deux laïcs), l’Asie avec quatre laïcs assassinés, et l’Europe avec un missionnaire laïc tué.

Rencontrer la mort sans y être pour rien

Tous ont trouvé la mort bien qu’innocents: victimes d’enlèvements ou d’actes terroristes, impliqués dans des fusillades ou des violences de toutes sortes. Qu’il s’agisse de prêtres allant célébrer la messe ou allant exercer des activités pastorales dans une communauté éloignée, comme le père Jacques Yaro Zerbo, assassiné par des inconnus dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso; ou d’attaques à main armée perpétrées le long de routes très fréquentées; ou encore d’assauts contre des presbytères et des couvents où des missionnaires se consacraient à l’évangélisation, à la charité et à la promotion de l’homme. Il y a également le cas du père Stephen Gutgsell, tué à coups de couteau dans le presbytère de l’église de Fort Cahloun au Nebraska aux États-unis.

Du coté du Mexique, des jeunes catéchistes, Gertrudis Cruz de Jesús et Gliserina Cruz Merino, ont été tuées dans l’État d’Oaxaca lors d’une embuscade alors qu’elles se rendaient à une procession eucharistique. En Palestine, Samar Kamal Anton et sa mère, Nahida Khalil Anton, ont été abattues par des tireurs embusqués, alors qu’elles se rendaient au couvent des religieuses de Mère Teresa à Gaza. Avec d’autres femmes catholiques et orthodoxes, elles étaient engagées dans un parcours de foi et d’apostolat, notamment en faveur des pauvres et des handicapés. Le dossier de Fides traite également de l’Europe, où en Espagne, Diego Valencia, laïc sacristain de la paroisse de Nuestra Senora de La Palma, à Algesiras, dans la province de Cadix, a été tué par un jeune marocain armé d’une machette.

Témoins de foi et d’espérance

Ces femmes et ces hommes de foi qui auraient pu éviter la mort, en allant dans des lieux plus sûrs, ou en renonçant à leurs engagements chrétiens, ont fait un choix différent, conscients du risque auquel ils étaient chaque jour exposés. Naïfs aux yeux du monde mais authentiques témoins de fraternité et d’espérance, grâce auxquels l’Eglise et le monde avancent.

Concrètement en 2023, parmi les missionnaires tués en Afrique, quatre l’ont été au Nigeria; deux au Burkina Faso et deux également en Tanzanie. En Amérique, ils sont deux a avoir été tués au Mexique et deux aux États-Unis; en Asie, deux aux Philippines et deux en Palestine également. Enfin, en Europe, précisément en Espagne, une personne a perdu la vie. 

Les fruits mûrs de la vigne du Seigneur

Selon l’Agence Fides, 544 agents pastoraux ont été tués entre 2001 et 2022. Environ 115 au cours de la décennie 1980-1989; 604 entre 1990 et 2000, décennie au cours de laquelle s’est déroulé le génocide au Rwanda qui a fait au moins 248 victimes parmi le personnel ecclésiastique. «Les martyrs, a dit le Pape, ne doivent pas être considérés comme des héros qui ont agi individuellement, comme des fleurs qui poussent dans un désert, mais comme des fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur, qui est l’Église».

Le dossier de Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais prend en considération tous les baptisés engagés dans la vie de l’Église qui sont morts de manière violente, même si cela ne se produit pas expressément «en haine de la foi». « C’est pourquoi, lit-on dans le rapport, nous préférons ne pas utiliser le terme de martyrs, sauf dans son sens étymologique de témoins, afin de ne pas entrer dans le jugement que l’Église pourrait éventuellement porter sur certains d’entre eux en les proposant, après un examen attentif, à la béatification ou à la canonisation».

Instruments du plan de salvifique de Dieu

L’Agence Fides utilise le terme «missionnaire» en référence à chaque personne baptisée car, comme l’a écrit François dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, «chaque baptisé est un sujet actif d’évangélisation». «Aujourd’hui encore, a déclaré le Pape lors de la prière de l’angélus du 26 décembre dernier, en la fête de saint Étienne le Protomartyr, il y a, et ils sont nombreux, ceux qui souffrent et meurent pour témoigner de Jésus. La semence de leurs sacrifices, qui semble mourir, germe, porte du fruit, parce que Dieu, à travers eux, continue à faire des merveilles, à changer les cœurs et à sauver les hommes».

Source : VATICANNEWS, le 30 décembre 2023

Nicaragua: «Ils peuvent profaner nos églises, notre foi demeure»

Le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua. Le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua. (karen castellar)

Nicaragua: «Ils peuvent profaner nos églises, notre foi demeure»

Deux ONG nicaraguayennes de défense des droits de l’homme en exil condamnent les attaques contre l’Église, accusée de blanchiment d’argent par la police le week-end dernier. Dimanche 28 mai, lors de la messe de la Pentecôte, les fidèles ont été invités à ne pas avoir peur par l’archevêque de Managua. 

Marie Duhamel – Cité du Vatican

À Managua, le cardinal Leopoldo Brenes invite à garder l’espérance. «Dieu nous surprend», il faut s’en remettre à Lui et à l’Esprit Saint. Lors de la messe de la Pentecôte, l’archevêque a évoqué la catéchèse prononcée quelques heures plus tôt par le Pape François, en réaffirmant que «la peur est encouragée par le diable, mais que l’Esprit Saint vient pour briser ces peurs». Après la mort de Jésus, les apôtres se sont enfermés dans une maison, avec un sentiment de peur; un sentiment qui fut balayé par le souffle de l’Esprit, le jour de la Pentecôte, assure-t-il.

Le cardinal a demandé aux prêtres de continuer à célébrer l’Eucharistie avec «joie et bonheur» malgré les accusations formulées à l’encontre de l’Église par les autorités. Aux fidèles, il a suggéré de rester le plus calme possible «face à la situation que traversent nos paroisses» et de ne pas trop s’informer sur les accusations récentes formulées contre l’Église, des sources fiables n’étant que rarement indiquées par les médias se faisant écho de l’affaire.

Accusation de blanchiment d’argent

Samedi, la police a accusé l’Église de «blanchiment d’argent», affirmant avoir trouvé «des centaines de milliers de dollars cachés dans des sacs situés dans des locaux appartenant aux diocèses» du Nicaragua. La police a par ailleurs confirmé le «retrait illégal de fonds de comptes bancaires dont le gel avait été ordonné par la loi».

En outre, la Surintendance des banques a demandé à la Conférence épiscopale du Nicaragua et au cardinal Brenes «de présenter les documents montrant les mouvements des comptes bancaires des diocèses, afin que les lois du pays soient respectées à tout moment, évitant ainsi les actes illicites qui ont été commis», rapportent les agences Reuters et EFE.

Avant ces déclarations officielles, plusieurs rapports indiquaient que les autorités avaient bloqué des comptes bancaires d’organismes ecclésiastiques de l’archidiocèse de Matagalpa et des diocèses d’Estelí, de Siuna et de Bluefields, afin d’enquêter sur l’origine de leurs fonds. Sur le site internet despachos505, le cardinal Brenes affirme avoir appris par voie de presse le blocage de comptes paroissiaux, et annoncait une rencontre des évêques «pour analyser la situation» et se tenir prêts à répondre des accusations portées à l’encontre de l’Église.

 La situation au Nicaragua est «un phénomène sans précédent en ce qui concerne l’Église». Le secrétaire de l’Episcopat d’Amérique latine dénonce dans la presse «les outrages » dont elle est victime «parce qu’elle s’oppose à leurs projets totalitaires, leurs projets d’humiliation d’un peuple entier, d’un pays entier». Mgr Jose Antonio Canales, évêque de Danli au Hoduras, poursuit ses accusations contre les autorités: «Ils ont annulé des milliers d’ONG, plus récemment la Croix-Rouge, des universités, et avec l’Église ils ne trouvent rien à faire, et c’est pourquoi ils font ce genre d’actions hostiles, qui ne sont pas nouvelles».

Trois prêtres arrêtés

La semaine dernière, l’arrestation de trois nouveaux prêtres a été signalée. Le prêtre Jaime Montesinos, curé du diocèse de Matagalpa – dont a la charge Mgr Alvarez condamné à 26 ans de prison -, fait l’objet d’une enquête «pour avoir commis des actes portant atteinte à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination de la nation».

Le diocèse d’Estelí – qu’administre Mgr Alvarez -, a également confirmé dans un communiqué que les prêtres Pastor Rodríguez et Leonardo Gutiérrez sont assignés à résidence dans une maison de formation de l’Église à Managua, le temps de l’«enquête sur les questions administratives de la défunte Cáritas Diocesana de Estelí».

Trois autres attaques visant l’Église ont été signalées. Selon la chercheuse nicaraguayenne en exil, Martha Patricia Molina, le gouvernement aurait saisi la semaine passée une école appartenant aux Filles de Sainte Louise de Marcillac dans la municipalité de San Sebastian de Yali, dans le département de Jinotega, et ordonné l’expulsion de trois religieuses qui l’administraient. Le journal numérique Confidentialrapporte pour sa part l’intervention des autorités dans l’école Susana López Carazo des dominicaines de l’Annonciation, dans le département de Rivas, au sud du Nicaragua. Trois religieuses de la congrégation auraient été expulsées.

Expulsion et profanation

Enfin le 24 mai dernier, la chapelle de Notre-Dame de Fatima, dans la paroisse de Santa Ana, dans la ville de Nindirí a été profanée. «L’action sacrilège a consisté à forcer la sécurité de la porte et à enlever le tabernacle de la chapelle, en outrageant les osties consacrées, qui ont été laissées abandonnées dans un champ près de la chapelle» peut-on lire dans un communiqué«Ils peuvent profaner nos temples, briser nos images, mais notre foi demeure toujours en Jésus-Christ qui a fait le ciel et la terre. Longue vie à Jésus dans le Saint-Sacrement», a posté la paroisse sur les médias sociaux.

Depuis le Costa Rica, l’ONG Colectivo de Derechos humanos Nunca Mas condamne la «persécution sans limite» subie par l’Église et appelle à la fin de «la répression et à la liberté pour les religieux comme pour les prisonniers politiques». Lundi, la Commission permanente des droits de l’homme, basée aux États Unis, affirmait que les autorités voulaient maintenant «voler l’argent que les gens donnent à l’Église», prévenant les coupables qu’ils auront à répondre de ces illégalités.

Source : VATICANNEWS, le 1er juin 2023

L’Église va reconnaître les 21 martyrs chrétiens de Libye décapités par Daech

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DR-Facebook « Chants araméens »

L’Église catholique va reconnaître les 21 martyrs chrétiens de Libye décapités par Daech en 2015, a annoncé le pape François ce jeudi 11 mai au patriarche copte Tawadros II. Une initiative historique.

Les 21 martyrs chrétiens, dont 20 coptes tués par Daech en 2015 en Libye, seront inscrits au martyrologe romain, a annoncé le pape François le 11 mai 2023, devant le patriarche Tawadros II, pape de l’Église copte orthodoxe, présent à Rome. Une initiative historique : si l’Église catholique et l’Église copte ont en commun des saints des premiers siècles, il s’agira des premiers saints reconnus par les deux Églises depuis la rupture du Ve siècle.

Le pape François et Tawadros II célèbrent ces jours-ci le 50e anniversaire de la rencontre historique entre leurs prédécesseurs, le pape Paul VI et le patriarche Chenouda III (1973-2023), la première entre un évêque de Rome et un patriarche de l’Église copte orthodoxe. Dans ce cadre, le patriarche a participé à l’audience générale du 10 mai aux côtés du pontife argentin, place Saint-Pierre. 

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Le pape François et Tawadros II place Saint-Pierre, 10 mai 2023.

Antoine Mekary | ALETEIA

Le 11 mai, les deux hommes se sont entretenus en privé au Vatican. Puis, remerciant le patriarche égyptien de 70 ans pour le « don précieux d’une relique des martyrs coptes tués en Libye le 15 février 2015 », le Pape a fait cette annonce : « Avec l’accord de Votre Sainteté, a-t-il déclaré, ces 21 martyrs seront inscrits dans le martyrologe romain comme signe de la communion spirituelle qui unit nos deux Églises ». 

Ces martyrs ont été baptisés non seulement dans l’eau et dans l’Esprit, mais aussi dans le sang, un sang qui est semence d’unité pour tous les disciples du Christ.

Ces ouvriers chrétiens, dont 20 étaient coptes orthodoxes et l’un était Ghanéen, ont été assassinés par des hommes de l’organisation État islamique sur une plage de Libye, le 15 février 2015. Six jours plus tard, le patriarche Tawadros II avait annoncé l’insertion de leurs noms dans le « Synaxaire » – équivalent oriental du martyrologe romain – à la date du 15 février. Ces martyrs, a assuré le pape François lors de l’audience, « ont été baptisés non seulement dans l’eau et dans l’Esprit, mais aussi dans le sang, un sang qui est semence d’unité pour tous les disciples du Christ ».

Les reliques que le pape copte a offertes au successeur de Pierre, dans un coffre de verre et de bois, proviennent de l’église dédiée aux 21 martyrs, érigée en 2018 dans leur village d’origine de al-Our. Pendant près de trois ans, a expliqué Tawadros II lors d’une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec le Pape, « nous n’avions pas d’informations sur leurs noms, ni sur la région d’où ils venaient ». Ce n’est qu’en février 2018 que leurs dépouilles ont été trouvées et identifiées, puis apportées au Caire, où elles ont reçu une cérémonie d’accueil à l’aéroport.

Cela a été « très douloureux pour tous les Égyptiens », a-t-il confié. « Ceux qui les ont massacrés ont voulu avoir un impact négatif sur la vie et sur l’unité du peuple égyptien », a souligné Tawadros II, mentionnant la vidéo de l’exécution, diffusée par Daech, qui avait choqué l’opinion publique. Mais, a-t-il ajouté, ces images ont été « un témoignage encore plus grand pour le monde. Nous croyons qu’aujourd’hui [ces martyrs] nous offrent une grande bénédiction ». 

Le pape copte s’est réjoui de l’annonce de reconnaissance de leur martyre par l’Église catholique, faite par le pape François. C’est un geste « supplémentaire » pour les relations entre les deux Églises, a-t-il estimé. 

Un geste historique

Cette reconnaissance officielle de l’Église catholique vient donc souligner « l’œcuménisme du martyre », explique à I.Media une source vaticane. Ces 21 hommes ont en effet été martyrisés « parce que chrétiens », et sont morts « en haine de la foi chrétienne », selon le terme consacré, ajoute-t-elle. 

« De même que l’on a des saints en commun d’avant la rupture entre les Églises, l’on aura à présent des saints en commun d’aujourd’hui », souligne l’expert. Et de relever la portée historique de ce geste : « Ce seraient les premiers saints reconnus de cette façon ».  

En pratique, le Martyrologe romain inclut « tous ceux qui font l’objet d’un culte public catholique » et ce terme recouvre couramment les saints qui sont inscrits dans le calendrier universel de l’Église catholique, précise la même source. Les 21 martyrs seront donc « saints » pour l’Église catholique. Cette reconnaissance « n’est possible que parce que ces baptisés sont déjà reconnus saints par l’Église copte », décrypte le spécialiste. L’inscription au calendrier des saints catholiques est donc « la reconnaissance d’une sainteté déjà reconnue par les coptes ».  

Selon nos informations, la question de savoir si l’on peut reconnaître des saints proclamés tels par d’autres confessions chrétiennes est débattue depuis quelque temps. Mais dans le cas des martyrs de Libye, le dossier s’avère « plus simple », assure encore notre source, car « aucune question de divergence théologique n’entre en ligne de compte ».

Ni absorption ni domination

Dans son discours devant Tawadros II, le pape François a fait mémoire également de « la signature d’une déclaration christologique mémorable » le 10 mai 1973, mettant fin à la controverse née autour du Concile de Chalcédoine de 451 qui avait entraîné une rupture entre Rome et nombre d’Églises orientales. 

Cette rencontre, a rappelé François, a mené à la création de la Commission mixte internationale entre l’Église catholique et l’Église copte orthodoxe, qui en 1979 a adopté les principes pionniers de la recherche de l’unité. Une unité qui ne peut être « une absorption de l’un par l’autre ni une domination de l’un sur l’autre », comme l’ont déclaré Jean Paul II et Chenouda III. 

Sur le chemin œcuménique, le Pape a engagé à regarder « toujours en avant » avec « une saine impatience et un désir ardent d’unité » en dépit des « moments de découragement ». Et il remercié Tawadros II pour son attention envers les coptes catholiques, ainsi que pour l’institution de la “Journée de l’amitié entre coptes et catholiques”, célébrée tous les 10 mai depuis 2013 – date de la première visite de Tawadros II au Vatican. 

La rencontre s’est conclue par un moment de prière dans la chapelle Redemptoris Mater du palais apostolique. Dimanche, le patriarche copte célébrera une messe dans la basilique Saint-Jean-de-Latran pour les fidèles coptes.

Source : ALETEIA, le 11 mai 2023

Une étude révèle que l’Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

DINFOBAE :

Une étude révèle que l’Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

3 mai, 2023

Tegucigalpa, 3 mai – Un évêque nicaraguayen en prison, 37 religieux exilés – dont un autre évêque et plusieurs prêtres – et 32 religieuses de diverses congrégations expulsées, font partie des 529 hostilités que l’Église catholique du Nicaragua a subies de la part du gouvernement présidé par Daniel Ortega, selon une étude présentée mercredi.

L’étude intitulée « Nicaragua : une Église persécutée ? », réalisée par la chercheuse nicaraguayenne en exil Martha Patricia Molina, détaille les 529 attaques entre avril 2018, date à laquelle des manifestations antigouvernementales ont éclaté dans le pays, et mars 2023.

Ces attaques comprennent la confiscation par l’État d’au moins sept bâtiments appartenant à l’Église catholique, ainsi que la fermeture et la confiscation des actifs des médias catholiques, selon l’étude présentée en ligne par la chercheuse.

« Ce rapport présente une étude détaillée de chaque hostilité menée et chacune des données a été vérifiée et décrite par ordre croissant, de sorte que le lecteur peut accéder de la première agression à la dernière enregistrée », a expliqué l’auteur du rapport de 232 pages.

« L’intérêt de ce rapport est de montrer en chiffres concrets les agressions et les attaques subies par l’Église catholique au Nicaragua », a-t-elle souligné.

3 176 PROCESSIONS ONT ÉTÉ INTERDITES

L’étude, divisée en quatre chapitres, commence par les hostilités subies par l’Église au cours des cinq dernières années, puis détaille l’interdiction de 3 176 processions au cours de la dernière Semaine sainte.

Le troisième chapitre est une systématisation des hostilités, et le dernier est une chronologie des « profanations, sacrilèges, attaques, vols et agressions contre l’Église ».

M. Molina, en exil forcé et membre du comité de rédaction du quotidien nicaraguayen La Prensa, a déclaré lors de la présentation de l’étude que ce sont les laïcs eux-mêmes qui ont documenté les attaques contre l’Église catholique.

Il n’a pas exclu que le nombre d’agressions soit plus élevé, en raison du fait que « les autorités religieuses ne signalent pas ou peu les agressions et que les laïcs ou les membres de groupes religieux craignent de plus en plus de documenter les hostilités ».

Selon l’étude, 84 hostilités contre l’Église ont été documentées en 2018, 80 en 2019, 59 en 2020, 55 en 2021, 161 en 2022 et 90 au premier trimestre 2023.

ORTEGA A INTERDIT LES PROCESSIONS

Le gouvernement nicaraguayen, par l’intermédiaire de la police nationale, a interdit à l’Église de faire sortir les saints dans les rues depuis février dernier, lorsqu’il ne les a pas autorisés à organiser des processions du chemin de croix pendant le carême.

L’ordre de la police a été adopté après que M. Ortega a qualifié les prêtres, les évêques, les cardinaux et le pape François de « mafia ».

Le 19 avril, le président a déclaré que « maintenant, pendant la semaine sainte, pour éviter les manipulations, on leur (l’Église catholique) a dit de mener leurs activités dans les églises ou près des églises, et certains d’entre eux ont commencé à tonner. Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient du sang », sans fournir de preuves.

Ce jour-là, le président s’en est pris à nouveau à l’Église catholique et au Vatican, qualifiant Saint Jean-Paul II de « dictateur » et de « tyran ».

Les relations du gouvernement Ortega avec l’Église catholique sont actuellement très tendues, marquées par l’expulsion et l’emprisonnement de prêtres et l’interdiction d’activités religieuses.

Le pape François a qualifié le gouvernement sandiniste de « dictature flagrante » dans une interview accordée à Infobae, soulignant « le déséquilibre de la personne qui dirige » le pays d’Amérique centrale.

Source : INFOBAE , le 3 mai 2023

Un séminariste tué pour avoir enseigné le « Notre Père » à son ravisseur

Funérailles du séminariste Michael Nnadi © ACN
Funérailles Du Séminariste Michael Nnadi © ACN

Un séminariste tué pour avoir enseigné le « Notre Père » à son ravisseur

Des témoins sortent du silence et témoignent

Par John Newton – Traduction Zenit

Deux étudiants catholiques enlevés dans un séminaire du nord-ouest du Nigeria ont raconté les faits qui ont conduit l’un de leurs camarades au martyre.

Pius Tabat et Stephen Amos ont été enlevés au séminaire du Bon Pasteur de Kaduna avec Peter Umenukor et Michael Nnadi. Ce dernier a été tué par ses ravisseurs.

Lors d’une conférence en ligne organisée par l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en Détresse (AED), les deux hommes ont raconté avoir été surpris par des coups de feu lorsque leurs ravisseurs ont fait irruption dans le séminaire le soir du 8 janvier 2020.

Pius Tabat a déclaré : « Lorsque nous sommes arrivés à la porte, un pistolet a été braqué sur nos têtes. L’homme armé a pris nos téléphones, nos appareils et nos objets de valeur et nous a demandé de sortir. Ils nous ont fait franchir la clôture et nous éloigner pour que nous ne soyons pas repérés par les forces de sécurité. Cette nuit-là, nous sommes partis dans la brousse. »

Le groupe de quatre séminaristes a marché pendant trois ou quatre heures, ensuite on les a obligés à monter sur des motos pour le reste du trajet.

Le séminariste poursuit : « Plus tard, ils nous ont demandé d’appeler nos parents pour les informer que nous avions été enlevés. Ils nous frappaient pendant ces appels. Nous criions de douleur alors que nos parents écoutaient au téléphone. Cette pratique a duré environ deux semaines. Chaque fois que nous téléphonions, ils nous frappaient. »

Ils ont été battus sans relâche « tous les jours, sans pitié ». Le soir, on leur demandait de chanter des chansons et des chants chrétiens pendant que leurs ravisseurs continuaient à les frapper.

« Un de nos frères [Peter Umenukor] est tombé très malade, presque à l’article de la mort. Ils l’ont emmené et laissé au bord de la route, et ils ont dit à quelqu’un d’aller le chercher. Heureusement, il a survécu. »

Michael Nnadi, 18 ans, a été assassiné pour avoir prêché l’Évangile, selon son meurtrier, Mustapha Mohammed, le chef de gang. Ce dernier a finalement été arrêté fin avril 2020.

Pius Tabat a déclaré : « Au cours de ces journées, l’un des ravisseurs a commencé à poser des questions, et Michael a essayé de lui expliquer notre foi chrétienne. À un moment, il a demandé qu’on lui enseigne le « Notre Père », et Michael le lui a appris. Soit les ravisseurs ont deviné ce qui se passait, soit le garçon lui-même le leur a dit. Nous étions assis les yeux bandés et ils sont venus le chercher… Plus tard, le soir même, le chef du gang nous a dit qu’ils avaient tué notre frère et que, s’ils n’étaient pas payés le lendemain matin, ils nous tueraient aussi. Ce fut l’une des nuits les plus longues de notre vie. »

Il ajoute : « Le matin, ils nous ont appelés et nous ont rendu nos téléphones portables pour que nous puissions appeler nos parents et leur dire au revoir avant qu’ils ne nous tuent. Nous les avons appelés et sommes retournés dans nos tentes, laissant nos vies entre les mains de Dieu. Mais ce jour-là, ils ne nous ont pas tués. »

Trois jours plus tard, ils ont finalement été libérés. « Nous ne pensons pas que ce soit une coïncidence que nous ayons été libérés quatre jours après l’assassinat de notre camarade. C’était comme si son sang nous avait libérés, il a payé le prix de notre liberté. »

Le séminariste ajoute : « Il a été exécuté de sang-froid, son seul crime était d’être chrétien et séminariste catholique. »

Pius Tabat et Stephen Amos pensent que l’attaque du séminaire pourrait être due à l’hostilité de leurs ravisseurs envers la foi des étudiants.

Tabat continue : « Nos ravisseurs étaient des bergers peuls, ils parlaient la langue peul. Nous ne pouvons pas savoir quelle était leur motivation, mais les personnes que nous avons rencontrées en captivité étaient pour la plupart chrétiennes ; il n’est donc pas exagéré de dire qu’il s’agit avant tout d’une attaque contre notre foi chrétienne. Les lieux de culte ou les chefs musulmans ne sont jamais attaqués dans notre région, il semble donc que nous ayons été pris pour cible en raison de notre foi catholique. »

Source : ZENIT. ORG, le 27 mars 2023

« Le sang de notre frère nous a libérés ». Deux séminaristes nigérians évoquent leur captivité aux mains de leurs ravisseurs »

(Photo : « Aide à l’Église en détresse (ACN) »)

« Le sang de notre frère nous a libérés ». Deux séminaristes nigérians évoquent leur captivité aux mains de leurs ravisseurs

Le 8 janvier 2020, Pius Tabat et Stephen Amos ont été kidnappés avec deux autres séminaristes. Plusieurs jours durant, ils ont été maintenus en captivité et torturés, tandis que leurs ravisseurs tentaient d’extorquer des rançons de leurs familles. Michael Nnadi , un membre du groupe, a été assassiné pour avoir prêché l’Évangile à l’un de ses ravisseurs.

Nous nous étions retirés pour la nuit, lorsque nous avons été réveillés par des coups de feu. Nous ne savions pas ce qui se passait. Quand nous sommes arrivés à la porte, une arme à feu a été pointée sur nos têtes. L’homme armé nous a pris nos téléphones portables, nos gadgets électroniques et nos objets de valeur et nous a ordonné de sortir. Les ravisseurs nous ont fait franchir la clôture et éloignés du site pour que les forces de sécurité ne nous voient pas. Cette nuit même, nous sommes allés dans la brousse.

Nous avons marché pendant trois ou quatre heures, sans savoir où nous allions. À un moment donné, ils nous ont fait enfourcher des motos et nous avons encore roulé pendant une heure, et nous sommes arrivés à destination au petit matin. Ils nous ont obligés à nous coucher dans une tente, à même le sol, avec sept ou huit autres personnes. En tout, nous étions douze personnes à nous entasser dans une seule tente, en janvier, il faisait froid. Plus tard, ils nous ont fait venir et nous ont demandé de contacter nos parents pour les informer que nous avions été kidnappés. Pendant que nous téléphonions, ils nous ont battus. Nous pleurions, tant la tension était grande, alors que nos parents nous entendaient au téléphone. Cette routine s’est répétée pendant environ deux semaines. À chaque fois que nous téléphonions, ils nous battaient. Pendant la majeure partie de la journée, nous restions assis sous un arbre, les yeux bandés. Nous ne pouvions pas nous allonger, nous avions mal au dos, mais nous ne pouvions rien faire. Ils ont continué à nous battre, sur la tête, sur le dos ou sur tout autre partie du corps, tous les jours, sans aucune pitié. Nous étions simplement assis et l’instant d’après, nous sentions un coup de bâton sur notre nuque.

Les ravisseurs étaient des bergers peuls, ils parlaient la langue peul. Nous ne pouvions pas dire quels pouvaient être leurs motifs, mais la plupart des personnes que nous avons rencontrées en captivité étaient des chrétiens. Il n’est donc pas déplacé de dire qu’il s’agit principalement d’une attaque contre notre foi chrétienne. Dans notre région, les lieux de culte musulman ou les dirigeants musulmans ne sont jamais attaqués, il semble donc que nous ayons été pris pour cible en raison de notre foi catholique.

Sur les bords des fleuves de Babylone
Le soir, lorsque nous retournions à la tente, ils nous disaient de meugler comme des vaches ou de bêler comme des chèvres pour les amuser. Une autre fois, ils nous demandaient de chanter des cantiques que nous chantions normalement à l’église, ou de danser pour eux. Tandis que nous chantions et que nous dansions les yeux bandés, j’ai pensé au psaume 137 :

Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient des hymnes et des cantiques,
nos oppresseurs, des chants joyeux : « Chantez-nous un cantique de Sion ! » 

 On nous a donné à manger du riz et de l’huile , que nous avons mangés dans un récipient très sale. C’était le même récipient que celui qu’ils utilisaient pour aller chercher du carburant pour leurs motos, et le même que celui dans lequel nous buvions l’eau du ruisseau. Nous pouvions voir et sentir l’huile de moteur, mais nous n’avions pas le choix. Parfois, nous mangions une fois par jour, très rarement deux fois. Nous n’avons pas changé une seule fois nos vêtements. L’un de nos frères est tombé très malade, il a failli mourir. Ils l’ont emporté et l’ont abandonné sur le bord du chemin, en disant à quelqu’un d’aller le récupérer. Heureusement, il a survécu.

La nuit la plus longue
Alors que nous n’étions plus que trois, nous nous sommes organisés de sorte que chaque jour, l’un d’entre nous guidait les deux autres dans la prière et prononçait quelques mots d’encouragement. Michael a été assassiné le jour au cours duquel il aurait guidé notre prière pour la seconde fois. Durant ces jours-là, l’un des ravisseurs a commencé à poser des questions, et Michael a essayé de lui expliquer notre foi chrétienne. Ils en sont arrivés au point que le ravisseur demande qu’on lui enseigne le Notre-Père, et Michael le lui a enseigné. Peut-être que les autres hommes ont appris d’une manière ou d’une autre ce qui s’était passé, ou que c’est le jeune homme lui-même qui le leur a dit. Nous étions assis là, les yeux bandés, et ils sont venus chercher Michael Nnadi. Nous pensions qu’ils allaient le libérer, que c’était une bonne nouvelle, mais nous étions loin de nous douter que Michael allait être tué ce jour-là.

Plus tard, dans la nuit, le chef de la bande de ravisseurs nous a dit qu’ils avaient tué notre frère, et que s’ils n’avaient pas reçu la rançon le lendemain matin, ils nous tueraient également. C’était l’une des plus longues nuits de ma vie. Le matin, ils nous ont appelés et nous ont remis nos téléphones portables, afin que nous puissions appeler nos parents et leur faire nos adieux avant d’être tués. C’est ce que nous avons fait, puis nous sommes retournés dans notre tente en remettant nos vies entre les mains de Dieu. Mais ce jour-là, nous n’avons pas été tués.

Le prix de la liberté
Trois jours plus tard, ils nous ont annoncé que nous allions être libérés. C’était trop beau pour être vrai. Après tant de jours de captivité, de douleur, de déshumanisation, de coups, nous allions retrouver la liberté. Ils nous ont emmenés en moto jusqu’à un village abandonné. Ils nous y ont déposés et nous ont dit de marcher jusqu’à ce que nous rencontrions un homme qui nous ramènerait au séminaire. Lorsqu’ils sont partis, nous avons senti à nouveau la fraîcheur de l’air, nous étions libres. Nous avons trouvé l’homme et il nous a ramenés au séminaire en moto. À ce moment-là, nous espérions toujours que Michael soit encore en vie et en sécurité. Mais au séminaire, en revanche, on espérait qu’il soit avec nous. Nos supérieurs ont contacté les ravisseurs et appris où se trouvait la dépouille de Michael. C’est alors que nous avons réalisé qu’il avait été martyrisé de sang-froid et assassiné, son seul crime ayant été d’être chrétien et séminariste catholique.

Nous ne pensons pas que notre libération quatre jours après son assassinat ait été une coïncidence. C’est comme si son sang nous avait libérés, comme s’il avait payé le prix de notre liberté. Nous avons immédiatement été emmenés à l’hôpital catholique pour y être soignés, et nous y sommes restés environ une semaine. Nous y avons rencontré notre frère qui avait été libéré plus tôt et qui se remettait bien de sa captivité. Dès notre rétablissement, nous sommes retournés dans nos diocèses respectifs. On nous a annoncé que nous devions nous préparer à poursuivre notre formation, ici au séminaire où nous nous trouvons actuellement. Nos familles étaient heureuses de nous revoir et ont rendu grâce à Dieu pour notre libération. En apprenant notre décision de poursuivre notre formation, il n’y a pas eu de reproches. Ils n’ont pas tenté de nous faire changer d’avis. En fait, tout ce qui était arrivé nous a même encouragés. Si Dieu nous a sauvés de cette situation, c’est qu’Il a encore beaucoup de projets pour nous, et que des choses nous attendent sur cette voie dans laquelle nous nous sommes engagés. Nous nous sentons donc encouragés à persister dans notre vocation.

La conférence épiscopale catholique examine la possibilité de désigner Michael Nnadi comme « martyr du Nigeria » dans un avenir proche. Entre-temps, l’évêque Mgr Kukah et les fidèles du diocèse de Sokoto, auprès desquels il exerce son ministère, veulent lancer une initiative pour renforcer et approfondir la foi des chrétiens endeuillés, en créant un lieu où les fidèles souffrants peuvent apporter leur douleur et leurs prières et trouver la guérison dans l’amour miséricordieux de Dieu : « En vérité, c’est vraiment l’accomplissement du dicton disant que le sang des martyrs est semence de chrétiens . » Avec l’aide des bienfaiteurs d’ACN, les fidèles pourront se rassembler dans ce centre d’adoration eucharistique à Malumfashi, dans l’État fédéral de Katsina, dans le diocèse de Sokoto. Ce centre a été érigé pour rendre hommage à ceux qui sont morts au nom de leur foi chrétienne et de la main des extrémistes.

Source : AIDE À L’ÉGLISE EN DÉTRESSE, le 21 mars 2023

Au Nicaragua, Mgr Alvarez condamné à 26 ans de prison

Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa au Nicaragua.Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa au Nicaragua. (AFP or licensors)

Au Nicaragua, Mgr Alvarez condamné à 26 ans de prison

L’évêque de Matagalpa a été condamné par un tribunal nicaraguayen après avoir refusé de quitter le pays avec d’autres prêtres et des opposants politiques, expulsés la veille par les autorités. 

Vatican News

Il a refusé de quitter le Nicaragua pour s’exiler aux États-Unis. Pour cela, un tribunal nicaraguayen a condamné l’évêque de Matagalpa et administrateur apostolique du diocèse d’Estelí, Mgr Rolando José Álvarez Lagos, à 26 années de prison, au lendemain de son refus de monter dans un avion avec 222 autres personnes, prêtres, séminaristes, opposants politiques ou simples critiques du régime. Le juge de la cour d’appel a qualifié Monseigneur Álvarez, 56 ans, de «traître à son pays» et l’a condamné à rester en prison jusqu’en 2049.

La sentence avant le procès

L’évêque de Matagalpa est accusé de «conspiration visant à porter atteinte à l’intégrité nationale et propagation de fausses nouvelles par le biais des technologies de l’information et de la communication au détriment de l’État et de la société nicaraguayenne». Le procès devait s’ouvrir le 15 février mais le verdict est tombé plus tôt. Outre l’évêque, deux autres prêtres, Manuel García et José Urbina, appartenant au clergé du diocèse de Grenade, sont toujours détenus dans les prisons nicaraguayennes. 

Les accusations du président Ortega

Le président Daniel Ortega s’est exprimé sur la condamnation de Mgr Álvarez à la télévision nationale, qualifiant la position de l’évêque d’ «absurde» et déclarant qu’il est en prison pour «terrorisme». La police avait arrêté Alvarez en août dernier et les tribunaux l’ont ensuite inculpé de «conspiration» et de diffusion de «fausses nouvelles».

Source : VATICANNEWS, le 11 février 2023

Des rebelles islamistes tuent une religieuse et six autres personnes dans un hôpital catholique en RDC

Sister Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, who was killed in Maboya, Democratic Republic of the Congo, Oct. 19, 2022.
Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, tuée à Maboya, en République démocratique du Congo, le 19 octobre 2022.

De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency, le 21 octobre 2022

Une religieuse catholique en service en République démocratique du Congo fait partie des sept personnes tuées mercredi soir lorsque des hommes armés alignés sur l’État islamique ont attaqué un hôpital de mission catholique lors d’un raid.

Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki et six patients de l’hôpital ont été tués le 19 octobre lorsque des hommes armés des Forces démocratiques alliées ont attaqué le village de Maboya, dans la province du Nord-Kivu, au nord-est du pays, rapporte International Christian Concern.

Plusieurs personnes qui travaillent ou vivent près de l’hôpital, dont deux religieuses, ont disparu à la suite de l’attaque et l’on craint qu’elles aient été enlevées par les raiders, selon International Christian Concern.

Les Forces démocratiques alliées sont des rebelles de l’Ouganda voisin. Elles sont alignées sur l’État islamique. Le groupe d’hommes armés qui a attaqué Maboya a également volé des médicaments et du matériel médical à l’hôpital, et y a mis le feu.

L’évêque Melchisédec Sikuli Paluku de Butembo-Beni a déploré ces meurtres et a fermement condamné l’attaque. Sœur Marie-Sylvie était médecin et membre de la Congrégation des Petites Sœurs de la Présentation de Notre-Dame du Temple, a déclaré l’évêque.

« Que l’âme de notre chère Sœur Docteur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, décédée au service de ses frères et sœurs, repose en paix par la miséricorde de Dieu ! ». Paluku a déclaré dans une déclaration du 20 octobre obtenue par ACI Afrique, l’agence partenaire de CNA. 

« Les mots ne peuvent exprimer l’horreur qui a plus que franchi le seuil ! » a-t-il ajouté.

Paluku a déploré l’incendie de l’hôpital et le vol de médicaments et d’équipements. L’établissement médical est géré par le Bureau des œuvres médicales du diocèse, a précisé l’évêque.

L’évêque a exprimé ses condoléances à tout le village et les a assurés des prières du diocèse. Il a également exprimé ses condoléances à la famille biologique de Sœur Marie Sylvie, au corps médical et à toutes les Petites Sœurs de la Présentation.

Il y a eu de multiples attaques des Forces démocratiques alliées et les attaques semblent se multiplier tout au long du mois d’octobre. Le groupe rebelle est engagé dans une campagne visant à imposer sa vision de l’Islam dans la région. 

Le 4 octobre, une vingtaine de chrétiens ont été tués à Kainama, dans le Nord-Kivu, selon International Christian Concern. Le groupe indique que des attaques des Forces démocratiques alliées ont été signalées quotidiennement dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Début février, un prêtre catholique a été assassiné par des hommes armés dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, alors qu’il rentrait dans la paroisse de Saint-Michel Archange, dans le diocèse de Butembo-Beni.

Jude Atemanke a contribué à ce reportage.

Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d’une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.

Source : Catholic News Agency, le 21 octobre 2022

NIGERIA – « Agression commise par un groupe bien organisé. Le nombre de victimes est probablement plus élevé que le nombre officiel »

NIGERIA – « Agression commise par un groupe bien organisé. Le nombre de victimes est probablement plus élevé que le nombre officiel »

Abuja (Agence Fides) –  » Ceux qui ont commis le massacre du 5 juin dans l’église Saint-François-Xavier d’Owo sont un groupe bien organisé et bien entraîné « , ont déclaré à l’Agence Fides des sources de l’Église au Nigeria qui, pour des raisons de sécurité, ont requis l’anonymat.


« Les assaillants sont arrivés à la fin de la messe de Pentecôte, se mêlant aux fidèles qui quittaient le lieu de culte.

Ils se sont divisés en petits groupes qui ont commencé à faire détoner des engins explosifs et à tirer sur les fidèles à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, ce qui dénote une maîtrise des armes et des tactiques de guérilla », expliquent les sources de Fides.

« Le bilan officiel de 22 morts communiqué par les autorités doit être revu à la hausse », ajoutent-ils. « Probablement une cinquantaine de personnes ont été tuées sur place, auxquelles il faut ajouter celles qui ont succombé plus tard à leurs blessures ».

Le caractère dramatique des conditions et du nombre de blessés est indirectement attesté par les différents appels au don de sang lancés par les autorités sanitaires immédiatement après le massacre.

« Nous sommes vraiment inquiets parce que le massacre a été commis dans un État comme l’Ondo, dans le sud-ouest, qui a jusqu’à présent été épargné par la violence qui sévit dans d’autres régions du Nigeria », soulignent nos sources.


« Les communautés chrétiennes et les catholiques en particulier se sentent menacés. A présent, il ne se passe pas une semaine sans qu’un prêtre catholique ne soit kidnappé.

Même la veille du massacre du 5 juin, un autre avait été enlevé, dans un État voisin « , rappellent les sources en faisant référence à l’enlèvement, le samedi 4 juin, du père Christopher Itopa Onotu, pasteur de l’église de Notre-Dame du Perpétuel Secours, à Obangede, dans la zone de gouvernement local d’Okehi, dans l’État de Kogi, limitrophe de celui d’Ondo (voir Fides 7/6/2022).

« Ce qui plonge la population nigériane dans le désespoir, c’est que la plupart des meurtriers et des kidnappeurs n’ont pas été traduits en justice. Et cela génère une méfiance envers l’État et la tentation de se protéger soi-même », concluent nos sources.


La tension monte au Nigeria alors que la campagne pour les élections présidentielles de février 2023 est désormais lancée.

Source: Agence Fides, le 8 juin 2022

En janvier, le Pape prie pour les victimes de persécutions religieuses

En janvier, le Pape prie pour les victimes de persécutions religieuses

La première intention de prière du Pape François en 2022 est consacrée à la lutte contre la discrimination et la persécution religieuses. Le Saint-Père rappelle que la liberté religieuse ne se limite pas à la liberté de culte, mais qu’elle est liée à la fraternité.

«Comment se peut-il qu’aujourd’hui tant de minorités religieuses souffrent de discriminations ou de persécutions?

Comment pouvons-nous permettre, dans une société si civilisée, que des personnes soient persécutées en raison du seul fait qu’elles professent publiquement leur foi? Non seulement c’est inacceptable, mais c’est inhumain: c’est une folie.    

La liberté religieuse ne se limite pas à la liberté de culte, à savoir au fait de pouvoir pratiquer son culte le jour qui est prescrit par les livres sacrés, mais elle consiste à valoriser l’autre dans sa différence et à voir véritablement dans l’autre un frère.

Nous avons tellement de choses en commun en tant qu’êtres humains que nous pouvons vivre en accueillant nos différences dans la joie d’être frères.

Qu’une différence, qu’elle soit petite ou substantielle comme la différence religieuse, ne nous empêche pas de voir la grande unité d’être frères!

Choisissons le chemin de la fraternité. Parce que soit nous sommes frères, soit tout s’écroule.

Prions pour que les victimes de discrimination et de persécution religieuse trouvent dans la société la reconnaissance de leurs droits, et la dignité qui vient de la fraternité.»

Source: VATICANNEWS, le 5 janvier 2022