Irak : Mgr Sako demande aux musulmans de ne plus appeler les chrétiens « infidèles »

Chaldean Patriarch Louis Raphael Sako

Marwan IBRAHIM | AFP

Irak : Mgr Sako demande aux musulmans de ne plus appeler les chrétiens « infidèles »

Dans son message adressé aux musulmans à l’occasion du Ramadan rappelant les principes de paix et de fraternité, le patriarche chaldéen d’Irak suggère que les appellations « infidèles » ou « polythéistes » soient retirées des manuels scolaires pour désigner les chrétiens, au profit de « gens du Livre ».

Ce pourrait être l’un des nombreux effets de la visite du pape François en Irak. Près d’un mois après le vibrant appel au dialogue et à la fraternité du Souverain pontife sur la Terre d’Abraham, le patriarche de l’église chaldéenne d’Irak a fait une proposition très concrète, ce mardi 13 avril.

Je demande au Dieu Tout-Puissant de bénir leur jeûne.

Dans un message rédigé sur un ton très fraternel, Mgr Louis Raphaël Sako a d’abord adressé ses plus sincères bénédictions « à nos frères et sœurs musulmans, à l’occasion du mois sacré du Ramadan ». « Je demande au Dieu Tout-Puissant de bénir leur jeûne, de leur faire profiter de la santé et de la sécurité, et de les épargner, ainsi qu’à toute l’humanité, du danger de la pandémie du Covid-19 », a-t-il déclaré. En France et dans plusieurs pays du Moyen-Orient, ce mois de jeûne s’est ouvert ce mardi 13 avril, et s’achèvera le jeudi 13 mai avec la fête de l’Aïd-El-Fitr. 

Appellations « erronées et inacceptables » 

Dans son message rapporté par l’agence Fides, Mgr Sako espère que ce moment privilégié pour les musulmans « sera l’occasion de se rapprocher de Dieu et des hommes (…), et d’approfondir les liens de fraternité, d’amitié et de respect que le pape François a rappelés lors de sa visite dans notre pays du 5 au 8 mars ».

Ne se limitant pas à des considérations générales sur l’importance de la fraternité et du dialogue interreligieux, le patriarche chaldéen termine sa lettre en suggérant que les chrétiens ne soient plus appelés « infidèles » ou « polythéistes » dans les manuels scolaires : « A cette occasion, je demande l’adoption de la dénomination des chrétiens comme “Les gens du Livre” dans les manuels utilisés dans les écoles nationales pour remplacer d’autres appellations erronées et inacceptables ».

En Irak, où les chrétiens ne représentent que 2% de la population, l’Église catholique gère malgré tout 55 écoles primaires et maternelles, 4 écoles secondaires et 9 universités. Mais depuis deux décennies, ils sont régulièrement victimes de violences et de discriminations.

Source: ALETEIA, le 13 avril 2021

Les chrétiens d’Irak appelés à prier pour la visite du Pape

Des chrétiennes irakiennes en prière dans une église de Bagdad lors de la messe de Noël, en 2019.Des chrétiennes irakiennes en prière dans une église de Bagdad lors de la messe de Noël, en 2019.  (ANSA)

Les chrétiens d’Irak appelés à prier pour la visite du Pape

Le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako demande aux paroisses de l’Église locale de prier pour le maintien de la visite du Pape François, prévue du 5 au 8 mars prochains.

Les chrétiens irakiens attendent le Pape François et prient pour que sa visite puisse avoir lieu début mars, aux dates prévues, et porte des fruits de dialogue et de paix grâce à la collaboration de tous. En effet, le pays ne cesse d’enregistrer des tensions surtout aux frontières avec la Syrie, mais aussi à l’intérieur du pays, notamment dans la région de Mossoul, capitale du soi-disant « État islamique », entre 2014 et 2017, où les traumatismes de l’oppression djhadiste sont encore vifs.

«Depuis quelque temps, nous vivons dans la peur, mais aussi dans l’espérance», a déclaré le patriarche de Babylone des Chaldéens, dès que le voyage du Pape a été officialisé, le 7 décembre dernier. Il affirmait voir dans cette annonce un signe de renaissance pour le pays, «un nouveau Noël».

Aujourd’hui, dans ce même esprit, le cardinal Louis Raphaël Sako a composé une prière demandant, par le biais du patriarcat, que les fidèles la récitent ensemble lors des messes tous les dimanches à partir du prochain, le 17 janvier.

«Seigneur notre Dieu, accorde au Pape François santé et prospérité afin qu’il puisse mener à bien cette visite tant attendue, écrit le cardinal Sako dans cette prière. Bénis ses efforts pour renforcer le dialogue et la réconciliation fraternelle et pour instaurer la confiance, consolider les valeurs de paix et de dignité humaine, en particulier pour nous, Irakiens, témoins des événements douloureux qui nous ont touchés.»

«Seigneur, notre créateur, éclaire nos cœurs de ta lumière afin que nous puissions voir la bonté et la paix et commencer à les réaliser», écrit le cardinal irakien avant de confier son peuple à la Vierge Marie, et de conclure avec cette supplication: «Que le Seigneur nous accorde la grâce de vivre en pleine communion nationale, en coopérant fraternellement pour construire un avenir meilleur pour notre pays et ses citoyens.»

Une chance à saisir pour l’Irak

Déjà au début du mois de décembre, le patriarche Sako, dans une lettre adressée au peuple irakien, avait demandé à ce dernier de se préparer adéquatement à la visite du Pape, qui ne sera pas un «voyage touristique», mais un pèlerinage chargé d’un «message de réconfort pour tous en un temps d’incertitude»«Nous devons en faire une occasion de grand retournement, afin que la foi et l’espérance en nous deviennent un engagement», avait-il souligné.

Le pèlerinage du Pape François en Irak, à l’invitation des autorités civiles et de l’église catholique locale, a été officiellement annoncé début décembre, marquant la reprise des voyages apostoliques, interrompus tout au long de l’année 2020 en raison de la pandémie de coronavirus.

Les dates prévues sont du 5 au 8 mars, avec comme étapes Bagdad, la plaine d’Ur, liée à la mémoire d’Abraham, la ville d’Erbil, ainsi que Mossoul et Qaraqosh, dans la plaine de Ninive. Quatre jours intenses pour se rapprocher d’un peuple qui a souffert et continue de souffrir de la guerre dans un pays qui a vu les chrétiens quitter lentement leurs terres.

Depuis 2019, le Pape François a évoqué à plusieurs reprises ce voyage comme une priorité de son pontificat. Saint Jean-Paul II avait également prévu de se rendre en Irak en 1999, alors que Saddam Hussein était encore au pouvoir, mais ce déplacement avait été annulé en raison de la situation politique.

Source: VATICANNEWS, le 15 janvier 2021

Le Parlement irakien reconnaît Noël comme jour férié officiel

Des chrétiens irakiens lors de la messe de la Veille de Noël, le 24 décembre 2019 en l'église catholique syriaque de l'Immaculée Conception, à Qaraqosh dans la plaine de Ninive. Des chrétiens irakiens lors de la messe de la Veille de Noël, le 24 décembre 2019 en l’église catholique syriaque de l’Immaculée Conception, à Qaraqosh dans la plaine de Ninive.   (AFP or licensors)

Le Parlement irakien reconnaît Noël comme jour férié officiel

À compter de cette année, Noël devient jour férié sur tout le territoire irakien. Les députés ont voté un projet de loi en ce sens, accédant ainsi à une demande formulée par le cardinal Louis Raphael Sako, affirme l’agence Fides. 

Le patriarche de Babylone des Chaldéens, le cardinal Louis Raphael Sako, exprime sa gratitude au président irakien Barham Salih, au chef du Parlement Muhammad al Halbousi et à tous les parlementaires qui ont approuvé la reconnaissance de Noël comme «fête nationale» annuelle, informe l’agence Fides, jeudi 17 décembre.

La Chambre des députés a, en effet, accédé à la demande du cardinal, exprimant ainsi «un vote en faveur du bien des citoyens chrétiens», souligne une note du Patriarcat. Déjà en octobre, le patriarche de Babylone des Chaldéens avait présenté au chef de l’État irakien une proposition visant à soumettre à l’examen du Parlement un projet de loi reconnaissant la solennité de Noël comme jour férié dans le pays. La suggestion a donc été acceptée.

Le Pape en Irak dans moins de trois mois

Une décision importante, compte tenu également du voyage que le Pape François effectuera en Irak du 5 au 8 mars 2021, en visitant Bagdad, la plaine d’Ur, liée à la mémoire d’Abraham, la ville d’Erbil, ainsi que Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive.

La présence du Pontife sur le sol irakien a été définie par le cardinal Sako comme un pèlerinage chargé d’un message de réconfort «pour tous en un temps d’incertitude», «une occasion de grand retournement, afin que la foi et l’espérance en nous deviennent un engagement», et un encouragement «à surmonter les douleurs et les blessures du passé», «à regarder vers la réconciliation, la paix et le développement dans le signe d’une possible coexistence» entre «différents frères d’une même famille».

Source: VATICANNEWS, le 17 décembre 2020