Un Ave Maria pour les 10 ans du pontificat de François

Le Pape François célébrera les 10 ans de son pontificat le 13 marsLe Pape François célébrera les 10 ans de son pontificat le 13 mars

Un Ave Maria pour les 10 ans du pontificat de François

L’initiative a été lancée par le Synode numérique un mois avant l’anniversaire de l’élection du Pape François, le 13 mars.

Une «carte» avec de nombreuses bougies virtuelles allumées pour montrer visuellement à François le soutien que lui offrent par la prière les fidèles du monde entier, en vue du 10e anniversaire de son pontificat. L’idée de souligner l’anniversaire de manière «virale» est venue du Synode numérique, qui a lancé la proposition à travers un lien qui sera actif jusqu’au 13 mars, jour de l’anniversaire.

La pierre qui construit l’Église

«Le ministère pétrinien, lit-on dans un communiqué, est une grande grâce que Jésus a accordée à son Église et nous devons toujours lui en être reconnaissants. C’est pourquoi notre prière doit être le meilleur des cadeaux, afin que Dieu soutienne dans son service celui qu’il a choisi pour ce ministère, car c’est sur cette pierre qu’il construit son Église dans le temps et dans l’histoire».

Petites bougies

Ceux qui souhaitent partager cette initiative trouveront sur le site l’invitation à prier un ou plusieurs Ave Maria et «à la fin – conclut la note – nous enverrons au Saint-Père une carte remplie de « petites bougies » représentant les Ave Maria qui auront été priés pour lui, en remerciant Dieu pour sa miséricorde».

Source : VATICANNEWS, le 13 février 2023

Eric-Emmanuel Schmitt en 2013 © Wikimedia Commons

Eric-Emmanuel Schmitt En 2013 © Wikimedia Commons

« Ici décidément, Dieu est au travail ! » : Eric-Emmanuel Schmitt au Vatican

Impressions de l’auteur sur sa rencontre avec le pape François

« Ici décidément, Dieu est au travail ! », s’émerveille l’écrivain franco-belge Eric-Emmanuel Schmitt en sortant de la bibliothèque du palais apostolique dans laquelle le pape François vient de le recevoir pendant une demi-heure, lundi 14 novembre dernier. C’est ce que l’auteur prolifique a confié 2 jours plus tard sur sa page Facebook.

De retour d’un périple d’un mois en Terre Sainte, où il s’est rendu en pèlerin en vue d’écrire son Journal de pèlerinage « Le défi de Jérusalem », à la demande de la Librairie éditrice vaticane (LEV), l’écrivain surdoué, traduit en 48 langues, a rencontré le pape, « cet homme, dit-il admiratif, qui est totalement lui et tellement plus que lui ».

En une demi-heure, les deux hommes ont évoqué Charles de Foucauld et Blaise Pascal – dont le pape « cite par cœur le mémorial » – Jérusalem et les trois monothéismes, après que le pontife, « par son écoute autant que sa parole » a conduit son interlocuteur à « accoucher du meilleur » : le récit de son chemin de l’athéisme à la croyance, la « révélation dans le désert du Sahara » et sa découverte des évangiles.

En présence du pape, dans le plus petit Etat du monde, le cérémonial appliqué avec faste au sein de ce qui ressemble au « plus grand palais du globe », « s’efface » aussitôt, note le philosophe abonné aux prix et aux mentions honorifiques. Ce qui le frappe ici, c’est la chaleur et le « sourire bienveillant » de son hôte, sa franchise et son humour. « Le souci de sa charge, son écrasante responsabilité n’ont pas usé sa liberté », observe-t-il.

En somme, résume le membre du Jury Goncourt, « j’ai accompli un voyage au pays des paradoxes », traversant antichambres, vestibules et salons, circulant « au milieu de salles somptueuses, riches en œuvres d’art depuis les sols en marbre polychrome aux plafonds à caissons », pour rejoindre « un vicaire » qui se tient « auprès des humbles et des humiliés » et « dénonce l’inhumanité du capitalisme » et « la fièvre du profit ».

Photo : Eric-Emmanuel Schmitt en 2013 © Wikimedia Commons

Source : ZENIT.ORG, le 17.11.2022

06.06.2022 – Sainte Marie Mère de l’Église – Mémoire au Lundi de Pentecôte

Mémoire de Sainte Marie Mère de l’Église pour le lundi de Pentecôte

Le pape François a signé le 11 février 2018 le décret pour inscrire au calendrier romain la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. Cette décision  a pour objectif de développer la “vraie piété mariale“. A partir de cette année, tous les diocèses et les paroisses célébreront donc tous les ans la fête de “la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église“, le lundi de la Pentecôte. Cette célébration officielle souligne une caractéristique de la Vierge Marie, qui est à la fois mère du Christ et mère de l’Église.

La célébration de cette mémoire comprendra des lectures propres, en particulier celle de l’Évangile selon saint Jean où le Christ en croix affirme à Marie et Jean: “Femme, voici ton fils“, “Fils, voici ta mère“ (Jn 19, 25-34).

Le Souverain pontife, affirme ce décret, espère que cette mémoire favorisera “la croissance du sens maternel de l’Église“ et une “vraie piété mariale“. Cette célébration, explique aussi le cardinal Robert Sarah, aidera à “nous rappeler que la vie chrétienne, pour croître, doit être ancrée au mystère de la Croix, à l’oblation du Christ dans le banquet eucharistique et à la Vierge offrante, Mère du Rédempteur et de tous les rachetés“.

Marie Mère de l'Eglise

Extraits du commentaire du Card. Sarah

« Le motif de la célébration est décrit brièvement dans le décret lui-même, rappelant le progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence « dans le mystère du Christ et de l’Église », comme l’a expliqué le chapitre VIII de la Lumen gentium du Concile Vatican II. A juste titre, en effet, au moment de promulguer cette constitution conciliaire, le 21 novembre 1964, le bienheureux Paul VI a voulu reconnaître à Marie solennellement le titre de « Mère de l’Église ». Le peuple chrétien, en deux mille ans d’histoire, avait compris de plusieurs manières le lien filial qui unit étroitement les disciples du Christ à sa très sainte Mère. L’Évangéliste Jean rend un témoignage explicite à ce lien, en rapportant le testament de Jésus mourant sur la croix (cf. Jn 19, 26-27). Après avoir donné sa propre Mère aux disciples et ceux-ci à sa Mère, « sachant que tout était accompli », Jésus mourant « rend l’esprit » pour la vie de l’Église, son corps mystique. En effet, « c’est du côté du Christ endormi sur la croix qu’est né l’admirable sacrement de l’Église tout entière » (Sacrosanctum Concilium, n. 5).

L’eau et le sang qui ont jailli du cœur du Christ sur la croix, signe de la totalité de son offrande rédemptrice, continuent sacramentellement à donner vie à L’Église à travers le Baptême et l’Eucharistie. Dans cette communion admirable, qui doit toujours être alimentée entre le Rédempteur et les rachetés, la très sainte Vierge Marie a sa mission maternelle à accomplir. Ceci est rappelé par le passage évangélique de Jn 19, 25-34 choisi pour la messe de la nouvelle mémoire. (…)

En considérant l’importance du mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte (cf. Ac 1, 14), n’a jamais cessé de prendre soin maternellement de l’Église pèlerine dans le temps, le Pape François a décidé que, le lundi après la Pentecôte, la mémoire de Marie Mère de l’Église soit obligatoire pour toute l’Église de Rite Romain. Le lien entre la vitalité de l’Église de la Pentecôte et la sollicitude maternelle de Marie à son égard est évident. Dans les textes de la Messe et de l’Office divin, le passage de Ac 1, 12-14, comme aussi celui de Gn 3, 9-15.20, lu à la lumière de la typologie de la nouvelle Eve, constituée « Mater omnium viventium » au pied de la croix du Fils Rédempteur du monde, éclaire la célébration liturgique. Le vœu est que cette célébration, étendue à toute l’Église, rappelle à tous les disciples du Christ que, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’hostie et la Vierge : crux, hostia et virgo… Ce sont trois mystères que Dieu a donnés au monde pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. Ce sont trois mystères à contempler dans le silence (R. Sarah, La force du silence, n. 57). »

Robert Card. Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrement

Oraison :

Dieu de miséricorde, notre Père, ton Fils unique, en mourant sur la croix, a voulu que la Vierge Marie, sa mère, soit aussi notre mère.
Accorde à ton Église, soutenue par son amour, la joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuple.

05.06.2022 – REGINA CAELI

Regina Cæli: l’Esprit Saint fait entrer l’Évangile de Jésus dans nos cœurs

Au cours de la prière du Regina cæli, le Pape François a souligné que dans la Pentecôte s’est réalisé la promesse de Jésus: il a envoyé son Esprit qui nous enseigne et nous rappelle ce qu’il nous a dit. Le Saint-Père a proposé une méditation sur ces deux actions par lesquelles l’Esprit fait entrer Jésus dans nos cœurs. 

Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

Durant la prière du Regina cæli, le Pape François est revenu sur l’extrait de l’évangile selon saint Jean, proposé par la liturgie en cette solennité de la Pentecôte. En célébrant «l’effusion de l’Esprit Saint sur les Apôtres», souligne-t-il, nous célébrons la réalisation d’une promesse faite par le ressuscité aux disciples: «L’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera ce que je vous ai dit» (Jn 14, 26). Cette promesse se manifeste exactement dans l’évènement de la Pentecôte: l’Esprit «enseigne et nous rappelle ce que le Christ a dit». François a invité à réfléchir à ces deux actions, «enseigner et se souvenir», car c’est par elles que l’Esprit «fait entrer l’Évangile de Jésus dans nos cœurs».

Le Saint-Esprit enseigne

Comme enseignant, l’Esprit Saint «nous aide ainsi à surmonter un obstacle qui se présente dans l’expérience de la foi: celui de la distance», confie l’évêque de Rome. En effet, il nous arrive de faire l’expérience d’une grande distance entre notre vie quotidienne et l’Évangile, qui nous «semble dépassé, inadéquat pour parler à notre aujourd’hui avec ses besoins et ses problèmes». Il nous arrive de nous demander: «que peut dire l’Évangile à l’ère d’Internet et de la mondialisation? Comment sa parole peut-elle avoir un impact?» a relevé François.

Au cœur de cette expérience, nous devons nous tourner vers l’Esprit Saint, qui nous apprend à surmonter les distances. « C’est Lui qui relie l’enseignement de Jésus à chaque époque et à chaque personne », souligne le PapeLe Saint-Esprit rend les paroles du Christ vivantes pour nous: «à travers l’Écriture Sainte, il nous parle et nous oriente dans le présentIl ne craint pas le passage des siècles, mais il rend les croyants attentifs aux problèmes et aux événements de leur temps». Si nous sommes tentés «de faire de la foi une affaire de musée», par son enseignement, l’Esprit «actualise: il maintient la foi toujours jeune», a déclaré François.

L’Esprit nous fait souvenir

«Comment l’Esprit fait-il cela?», s’est-interrogé François. «En nous faisant nous souvenir», répond-il. La deuxième action que fait l’Esprit effectue, c’est de ramener l’Évangile à notre cœur. Le Pape l’explique en évoquant l’exemple des Apôtres. Bien qu’ayant entendu Jésus plusieurs fois, ils l’avaient peu compris, souligne le Saint-Père. Mais, «à partir de la Pentecôte, avec l’Esprit Saint, ils se souviennent et comprennent. Ils acceptent ses paroles comme étant destinées à eux, et ils passent d’une connaissance extérieure à une relation vivante, convaincue et joyeuse avec le Seigneur», ajoute-t-il. L’Esprit nous fait passer du «ouï-dire» à la «connaissance personnelle de Jésus», explique le Saint-Père. Ce faisant, il «change nos vies: il fait en sorte que les pensées de Jésus deviennent nos pensées. Et il le fait en nous rappelant ses paroles », poursuit François.

Invoquer le Saint-Esprit

Il est donc important de garder à l’esprit que «sans l’Esprit pour nous rappeler Jésus, la foi devient oublieuse», prévient le Pape. Aussi devons-nous rentrer en nous-mêmes et nous demander: «sommes-nous des chrétiens oublieux ? Peut-être suffit-il d’une adversité, d’une fatigue, d’une crise pour oublier l’amour de Jésus et tomber dans le doute et la peur?» Et le Saint-Père de rappeler que face à cela, «le remède est d’invoquer le Saint-Esprit», invitant à le faire souvent «surtout dans les moments importants, avant les décisions difficiles». Munis de l’Évangile en main, nous pouvons nous adresser à l’Esprit en disant: «Viens, Esprit Saint, rappelle-moi Jésus, éclaire mon cœur», a-t-il conclu, assurant que l’Esprit fera ainsi parler Jésus dans nos vies.

Source: VATICANNEWS, le 5 juin 2022

05.06.2022 – MESSE DE LA PENTECÔTE À ROME

Messe de la Pentecôte: l’Esprit Saint, mémoire et moteur de la vie spirituelle

La messe de la solennité de la Pentecôte a été célébrée dimanche 5 juin, en la basilique Saint-Pierre, par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Sacré-Collège, en présence du Pape François, qui a prononcé l’homélie. Le Pape a souligné que l’Esprit-Saint nous enseigne par où commencer, quels chemins emprunter et comment marcher» dans le cheminement de nos vies.

Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

C’est dans une basilique Saint-Pierre remplie de fidèles que le doyen du Collège cardinalice a célébré ce dimanche la solennité de la Pentecôte qui clôt le temps pascal. Présent au cours de cette eucharistie, le Pape François a prononcé l’homélie. Le Saint-Père a commencé par souligner l’affirmation que Jésus fait dans la dernière phrase de l’Évangile proposé par la liturgie de ce jour: «L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit» (Jn 14, 26).

Dans cette parole du Christ, «quinous donne de l’espérance et en même temps nous fait réfléchir», note le Pape, «on est frappé par ce ‘‘toute chose’’ et ce ‘‘tout’’; et nous nous demandons: dans quel sens l’Esprit donne-t-il cette compréhension nouvelle et complète à ceux qui le reçoivent?» L’action de l’Esprit n’est pas une question de quantité, mais une question de qualité, de perspective, a souligné François. «L’Esprit nous fait tout voir d’une manière nouvelle, selon le regard de Jésus». Pour le Successeur de Pierre, l’œuvre de l’Esprit se manifeste ainsi dans nos vies: «il nous enseigne par où commencer, quels chemins emprunter et comment marcher».

Par où commencer?

«L’Esprit nous montre le point de départ de la vie spirituelle. Quel est-il? », s’est interrogé François. La réponse est à trouver dans le premier verset de l’Évangile d’aujourd’hui, où Jésus dit: «Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements» (Jn 14,15). C’est la logique de l’Esprit, a souligné le Souverain Pontife. Contrairement à nous qui pensons «l’amour découle essentiellement de notre observance, de nos compétences et de notre religiosité»,  l’Esprit nous rappelle la centralité de l’amour. «Sans amour à la base, tout le reste est vain»Et cet amour est son donL’Esprit Saint «est le “moteur” de notre vie spirituelle», a rappelé François.

Mais souvent, a relevé le Pape, nous nous oublions cette place de l’Esprit dans notre vie en nous focalisons sur nos expériences négatives, même s’il prend le soin de nous le rappeler, car «il est la mémoire de Dieu», la «mémoire active, qui allume et ravive l’affection de Dieu dans le cœur».

Face à la tentation de toujours rester boqué sur ce qui ne va pas, le Pape invite à écouter l’Esprit consolateur qui «guérit les souvenirs», nous apprend à ne pas effacer les mauvais souvenirs, «mais à les habiter de sa présence». L’Esprit opère cette guérison en nous «en remettant ce qui compte en tête de liste : le souvenir de l’amour de Dieu, son regard sur nous», grâce auquel nous devenons capables de nous réconcilier avec le passé et de recommencer.

Quels chemins emprunter?

Après nous avoir montré le point de départ, l’Esprit «nous suggère le meilleur chemin à suivre», comme saint Paul l’explique dans la deuxième Lecture (Rm 8, 14) . Aussi est-il important «de savoir discerner sa voix de celle de l’esprit du mal», a affirmé François. Le mauvais nous amène à user de notre liberté comme bon nous semble, pour ensuite nous culpabiliser, nous abattre, et nous faire sombrer dans la négativité. L’Esprit Saint nous corrige dans notre cheminement, ne te laisse jamais à terre, nous réconforte et nous encourage toujours, souligne le Saint-Père. L’Esprit «nous invite à ne jamais perdre confiance et à toujours recommencer».

Le Pape François a souligné par ailleurs que le Saint-Esprit est concret, et non idéaliste: «il veut que nous nous concentrions sur l’ici et maintenant». Si l’esprit du mal nous distrait et nous projette dans un monde illusoire de fausses espérances, l’Esprit Saint «nous conduit à aimer ici et maintenant : non pas un monde idéal, une Église idéale, mais ce qui existe, à la lumière du soleil, dans la transparence, dans la simplicité».

Comment marcher?

Dans le troisième et dernier aspect de son enseignement, l’Esprit «enseigne à l’Église comment marcher», a souligné le Pape. C’est l’Esprit qui fait sortir les disciples pour annoncer. «A chaque époque, l’Esprit renverse nos schémas et nous ouvre à sa nouveauté», souligne François. «Il enseigne toujours à l’Église la nécessité vitale de sortir, la nécessité physiologique d’annoncer, de ne pas rester fermée sur elle-même». Le Saint-Père a conclu en invitant à rester attentif à l’Esprit qui seul rajeunit l’Eglise, «à nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, afin qu’il nous enseigne tout», enfin, à l’invoquer «chaque jour, pour qu’il nous rappelle de toujours partir du regard de Dieu sur nous, d’avancer dans nos choix en écoutant sa voix, de cheminer ensemble, en Église, dociles à lui et ouverts sur le monde».

Source: VATICANNEWS, le 5 juin 2022

17.04.2022 – MESSE DE LA RÉSURRECTION À ROME

Sur la place Saint-Pierre, une messe dans la lumière de la Résurrection

Le Pape François a célébré ce dimanche 17 avril, jour de Pâques, la messe de la Résurrection du Seigneur. Après deux ans de restrictions dues à la pandémie, la célébration a retrouvé son déploiement et attiré de nombreux fidèles, sous un soleil éclatant. 

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Un ciel bleu immaculé, plus de 40 000 fleurs et plantes aux couleurs chatoyantes venues des Pays-Bas pour orner la place Saint-Pierre, une foule d’environ 50 000 fidèles – selon les chiffres de la Gendarmerie vaticane: en ce dimanche matin devant la Basilique pétrinienne, tout semblait proclamer la Résurrection du Christ.

Au lendemain d’une veillée pascale dont il avait laissé la présidence au cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice, le Pape François a cette fois-ci célébré lui-même la messe du jour de Pâques, célébrant la victoire du Seigneur sur les ténèbres de la mort.

Au début de la messe a eu lieu le rite du Resurrexit, au cours duquel est annoncée solennellement la Résurrection du Seigneur et dévoilée l’icône acheiropoïète («qui n’est pas faite de main d’homme») du Très Saint Sauveur, représentant sur le panneau central le Christ glorieux assis sur un trône. Les deux panneaux latéraux, ouverts lors de ce rite, sont chacun composés de quatre tableaux représentant par l’image un texte paulinien sur la Résurrection (1Cor 15, 3-8). Sous l’icône centrale, écrite en 2007 à partir d’une icône très ancienne conservée aujourd’hui au sanctuaire romain du Saint-Escalier, sont inscrits en grec les versets suivants: «Il sauve par la résurrection de Jésus Christ, lui qui est à la droite de Dieu»( 1Pt 3, 21d-22a). Le Souverain Pontife s’est recueilli un instant pour vénérer cette icône qui avait été placée près de l’autel.

Allégresse et recueillement

S’en sont suivi le rite de l’aspersion, rappelant le baptême, et le chant du Gloria, hymne pascal par excellence, avant l’entrée dans la liturgie de la Parole, qui inclut le jour de Pâques la séquence Victimae paschali.L’Évangile, chanté en latin et en grec (Jn 20, 1-9), a été suivi par un moment de silence. Puis s’est déroulée la liturgie eucharistique, ponctuée de chants célébrant la joie de la Résurrection.

Le Saint-Père a enfin imparti la bénédiction solennelle du jour de Pâques, avant de se tourner, avec tous les fidèles, vers la Vierge Marie pour le chant du Regina Cæli.

Au terme de la messe, François a circulé en papamobile dans les allées de la place Saint-Pierre pour saluer les pèlerins, heureux eux aussi de pouvoir l’acclamer en ce jour de joie pour l’Église universelle.

À midi, le Souverain Pontife s’est avancé sur le balcon de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre pour la bénédiction Urbi et Orbi.

Source: VATICANNEWS, le 17 avril 2022

10.04.2022 – Messe des Rameaux et de la Passion du Seigneur présidée par le pape François à Rome

Ce dimanche 10 avril 2022 à 10h00 (UTC+2), la messe des Rameaux et de la Passion du Seigneur est présidée par le pape François, en la basilique Saint-Pierre de Rome. L’Angélus est récité à l’issue de la célébration. Cette célébration nous invite à entrer dans la Semaine sainte.

Pape François: le pardon brise le cercle vicieux du mal et du regret

Jésus nous pardonne toujours et se fait notre avocat auprès du Père. Apprenons à pardonner pour sortir du cercle vicieux du mal et du regret. Ne pas pardonner, c’est continuer à clouer le Christ dans ceux qui souffrent les conséquences des guerres. C’est ce qu’a déclaré le Pape dans son homélie de la messe du dimanche des Rameaux célébrée place Saint-Pierre.

Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican

« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Jésus a imploré le pardon pour ses bourreaux comme il le demande pour nous auprès du Père, a dit le Pape dans son homélie de la messe du dimanche des Rameaux. En ce dimanche qui a marqué la reprise des célébrations sur la place Saint-Pierre, François a invité à réfléchir sur la différence entre deux mentalités qui s’affrontent et qui s’opposent sur le calvaire : celle de Dieu et celle du monde, qui a crucifié Jésus, celle du «sauve-toi toi-même». « Se sauver soi-même, s’occuper de soi, penser à soi et pas aux autres, seulement à sa santé, à son succès, à ses intérêts ; à l’avoir, au pouvoir, au paraître », a regretté le Saint-Père.

Les blessures du Christ sont les brèches de douleur d’où jaillit le pardon

Alors que ses adversaires sont dans une mentalité égoïste du moi, a poursuivi le Pape, Jésus se préoccupe des autres : il fait miséricorde au bon larron et demande le pardon pour ses bourreaux. C’est au cœur de la douleur atroce, de la souffrance physique aigue de la passion, que Jésus demande pardon pour ceux qui le transpercent. «Fixé à la potence de l’humiliation, il augmente l’intensité du don, qui devient par-don».  

Le Pape François a ensuite invité à regarder Jésus sur la Croix pour se rendre compte que Dieu fait de même avec nous : il nous pardonne. Des blessures du crucifié, ces brèches de douleur causées par nos clous, jaillit le pardon.

L’amour des ennemis, le commandement le plus difficile

C’est au moment le plus difficile, celui de la crucifixion, que Jésus vit le commandement le plus difficile, l’amour des ennemis. François a ainsi invité à imiter l’exemple du Maître, plutôt que de suivre notre instinct rancunier. Ne restons pas à «regarder en nous-mêmes et à lécher les blessures qui nous ont été infligées par les autres, par la vie, par l’histoire». Comme Jésus, réagissons en brisant le cercle vicieux du mal et du regret. Aux clous de la vie réagissons avec amour et aux coups de la haine avec la caresse du pardon.

Imitons Dieu qui ne divise pas entre les bons et les mauvais, entre amis et ennemis ; qui accorde compassion et miséricorde à tous. «Pensons à quelqu’un qui nous a blessés, offensés, déçus ; quelqu’un qui nous a mis en colère, qui ne nous a pas compris ou qui n’a pas été un bon exemple. Combien de temps restons-nous à repenser à ceux qui nous ont fait du mal !», s’est-exclamé le Pape.

Jésus avait le pardon sur les lèvres et dans son cœur. Comme lui, «ne nous lassons pas du pardon de Dieu : à nous prêtres de l’administrer, à chaque chrétien de le recevoir et d’en témoigner», a appelé François.

Dans le drame de la guerre, le Christ est à nouveau cloué sur la Croix

En s’adressant au Père, Jésus dit : «Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font». C’est ainsi que Jésus se comporte avec nous, il se fait notre avocat. «Quand on utilise la violence, on ne sait plus rien de Dieu qui est Père, ni des autres, qui sont frères. On oublie pourquoi on est dans le monde, et on va jusqu’à commettre des cruautés absurdes». Pour illustrer ces propos, François a évoqué le drame de la guerre, où le Christ est à nouveau cloué sur la Croix et crucifié dans les personnes qui souffrent : «Oui, le Christ est à nouveau cloué à la croix dans les mères qui pleurent la mort injuste de leurs maris et de leurs enfants. Il est crucifié dans les réfugiés qui fuient les bombes avec des enfants dans les bras. Il est crucifié dans les personnes âgées laissées seules pour mourir, dans les jeunes privés d’avenir, dans les soldats envoyés pour tuer leurs frères».

Le miracle de la «canonisation» du bon larron

Évoquant le pardon accordé au bon larron, le Pape l’a désigné comme la première canonisation de l’histoire. C’est le miracle du pardon de Dieu qui a transformé la requête de condamné à mort en grâce, a encore déclaré François, qui a conclu son homélie en invitant à marcher courageusement vers Pâques avec la certitude que Jésus intercède auprès du Père pour que Dieu nous pardonne toujours.

Source: VATICANNEWS, le 10 avril 2022

En Méditerranée, le Pape porte une théologie de l’écoute et du dialogue

La mer Méditerranée, berceau des trois religions monothéistes révélées, judaïsme, christianisme et islam. La mer Méditerranée, berceau des trois religions monothéistes révélées, judaïsme, christianisme et islam.

En Méditerranée, le Pape porte une théologie de l’écoute et du dialogue

Dans la suite logique de ses discours fondateurs de Naples lors d’un colloque en 2019 et de Bari en 2020, le Pape François, latino-américain, affine un peu plus les contours de sa théologie de la Méditerranée avec la tenue fin février à Florence d’un sommet entre maires et évêques de ce riche bassin. La Mare nostrum représente pour lui un lieu physique et spirituel dans lequel la civilisation a pris forme, comme résultat de la rencontre de plusieurs peuples. 

Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

Soixante évêques et soixantes maires d’une vingtaine de pays du pourtour méditerranéen réunis en sommet. C’est la configuration inédite qui a lieu cette semaine à Florence en Toscane. Une rencontre pour la paix et la fraternité en Méditerranée, un petit synode organisé par l’épiscopat italien, auquel se rendra dimanche 27 février le Pape François.

Le Souverain pontife argentin poursuit ainsi sa volonté d’esquisser une théologie de la Méditerranée. De premiers jalons avait été posés de par ses voyages, qui l’ont emmené depuis 2013 de Tirana à Lampedusa, en passant par Chypre et Rabat. « Méditerranée, frontière de paix 2″ est l’intitulé de cet événement, dont la première partie avait eu lieu en février 2020 à Bari dans les Pouilles italiennes. Nouveauté cette fois-ci, la présence de maires de grandes et petites villes de la Mare nostrum. 

Entretien avec le père Patrice Chocholski, théologien et directeur de l’Institut catholique de la Méditerranée (ICM) à Marseille.

Comment définiriez-vous ce champ de réflexion encore peu exploré de «théologie de la Méditerranée»?

Nous nous référons en particulier au discours de Naples du Pape François le 21 juin 2019. Dans cette intervention, il propose une théologie dite «dans le contexte méditerranéen». Pour lui, elle doit être avant tout une théologie de l’accueil, de l’écoute et de la miséricorde. Selon François, la Méditerranée est un lieu privilégié de dialogue interculturel et interreligieux. Le dialogue sincère est d’après lui «la condition de possibilité» de la théologie. La théologie de la Méditerranée doit être celle d’un dialogue universel, avec tous, «avec les institutions sociales et civiles, avec les centres universitaires et de recherche, avec les responsables religieux et avec toutes les femmes et les hommes de bonne volonté».

Concernant le dialogue avec miséricorde, le Pape utilise une belle image: il dit que sur les plis de l’Histoire, il y a des ombres et des lumières, et pour discerner, interpréter, ces ombres et lumières, nous avons besoin du critère de la miséricorde. Ce qui est copernicien, est que pour en arriver à partir de ce critère, nous sommes obligés de passer en amont par un dialogue entre les trois grandes religions abrahamiques; voir ce que sous-tend le terme de miséricorde à partir des cultures hébraïques et arabes.

Alors il est plus facile d’examiner ensuite tous les pans de l’Histoire de la Méditerranée en vue de façonner de nouveaux récits communs, et pas seulement sur les enjeux théologiques ou métaphysiques, mais aussi environnementaux, de territoire, de frontière, d’appartenance ou d’identité.

Comment cette théologie méditerranéenne se nourrit-elle des racines de la foi chrétienne, née sur ses rivages?

Les traditions qui convergent des premiers textes, Ancien et Nouveau Testament,  proviennent des traditions méditerranéennes: l’Égypte, la Syrie, Liban actuel, la Phénicie, les Hittites qui se trouveraient en Turquie aujourd’hui, Rome, la Grèce. Toutes irriguent les récits bibliques. La Pentecôte en est un exemple. Ils venaient de tous ces pays méditerranéens pour accueillir les dons de l’Esprit et ensuite repartir vers les terres bordant cette mer en apportant la Bonne Nouvelle.

Comment comprenez-vous la pertinence, voire l’urgence, de déployer une telle théologie aujourd’hui?

La Méditerranée traverse de plus en plus un temps d’incertitude. Les crises contemporaines multidimensionnelles nous interpellent fortement sur les plans individuels et collectifs, sociaux, humains, économiques, migratoires, numériques, géostratégiques, environnementaux, générationnels, culturels. Face à ces crises, le dialogue des cultures, des humanismes et des religions est une nécessité urgente. Puisque le temps est plus important que l’espace, le Pape François nous invite donc à lancer des processus. Nous ne savons pas toujours où ils aboutiront pour susciter des coopérations actives à l’échelle méditerranéenne. En d’autres termes, comment les religions peuvent faire parties de la solution. Plus nous saurons donner d’importance à la culture de la rencontre, et donc à ces relations interculturelles et interreligieuses, plus le Verbe de Dieu se manifestera.

“Discerner comment les religions peuvent-elles faire parties de la solution. Plus nous saurons donner d’importance à la culture de la rencontre, plus le Verbe de Dieu se manifestera.”

Comprenez-vous cette démarche du Saint-Père d’insister autant sur la Méditerranée comme une démarche prophétique?

Ce qui serait prophétique serait de démultiplier ces lieux de rencontres et de relations, de laisser jaillir l’eau de la miséricorde de Dieu. Le goût de cette eau n’est ni chrétien, ni juif, ni musulman; c’est l’eau de la grâce de Dieu à même de nous offrir de nouveaux paradigmes culturels et civilisationnels. Si le Verbe s’est incarné sur les rivages de la Méditerranée, c’est peut-être aussi car il en était convaincu lui-même. Ces vecteurs culturels présents en Méditerranée se prolongent aussi naturellement dans le monde entier. Comme l’on dit dans la ville trois fois sainte: «Quand il y aura paix à Jérusalem, il y aura paix dans le monde entier». La Méditerranée est donc un microcosme, évocateur d’un macrocosme.

Source: VATICANNEWS, le 21 février 2022

23.01.2022 – MESSE DU DIMANCHE DE LA PAROLE DE DIEU, À ROME

La Parole de Dieu «révèle Dieu et nous conduit à l’Homme»

À l’occasion du dimanche de la Parole de Dieu, instauré par le Pape François en Septembre 2019, des laïcs venus des cinq continents ont reçu les ministères de lecteurs et de catéchistes. La Parole de Dieu doit nous conduire à aimer nos frères et soeurs, et nous amener à découvrir le vrai visage de Dieu, a exhorté le Saint-Père dans son homélie.

Claire Riobé-Cité du Vatican

Le dimanche de la Parole de Dieu a été institué par un motu proprio du Pape François, le 30 Septembre 2019. Célébré chaque 3e dimanche du temps ordinaire, ce temps veut encourager les croyants à une plus grande familiarité avec les Ecritures. Car la Parole de Dieu veut demeurer en nous pour combler nos attentes, guérir nos blessures, et venir renouveler notre foi, a d’emblée expliqué le Saint-Père dans son homélie.

La Parole nous révèle le visage d’un Dieu aimant

Premier point de l’homélie du Saint-Père, «la Parole révèle Dieu». C’est à travers les Ecritures Saintes et la vie de Jésus que nous pouvons découvrir quel est le vrai visage de Dieu. «Il n’est pas un observateur froid, détaché et impassible, mais le Dieu-avec-nous, qui se passionne pour notre vie et s’implique jusqu’à pleurer de nos larmes», explique François. Cette Parole nous permet d’entrer en relation avec un Dieu ni neutre ni indifférent, mais qui au contraire «nous défend, nous conseille, prend position en notre faveur, s’implique et se laisse affecter par notre douleur.», souligne le Pape.

En nous racontant l’histoire de l’amour de Dieu pour l’humanité, la Parole de Dieu nous libère également des peurs et des idées préconçues à son sujet, pouvant parfois éteindre la joie de notre foi. «La Parole brise les fausses idoles, démasque nos projections, détruit les représentations trop humaines de Dieu et nous ramène à son vrai visage, à sa miséricorde», a expliqué François. «La Parole de Dieu nourrit et renouvelle la foi : remettons-la au centre de la prière et de la vie spirituelle !»

«Frères et sœurs, demandons-nous : portons-nous dans notre cœur cette image libératrice de Dieu ou bien le considérons-nous comme un juge rigoureux de notre vie, un douanier rigide ? Notre foi est-elle porteuse d’espoir et de joie ou bien est-elle encore travaillée par la peur ?»

La Parole de Dieu nous conduit à l’Homme

La Parole de Dieu doit aussi nous pousser à sortir de nous-mêmes, pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs. Car la lecture de la Parole «nous provoque et nous ébranle en nous ramenant à nos contradictions. Elle ne nous laissera pas tranquilles, si un monde déchiré par l’injustice fait les frais de cette tranquillité, où les plus faibles paient toujours le prix fort.», a averti François.

Le Saint-Père met également en garde contre les «tentations de rigidité» et de « pélagiansime » au sein de l’Eglise. Car la Parole de Dieu ne nous a pas été donnée pour nous divertir, mais pour soigner nos frères et soeurs. Elle ne fait pas abstraction de la vie, mais nous situe dans la vie, «à l’écoute du cri des pauvres, des violences et des injustices qui blessent la société et la planète, pour que nous ne soyons pas des chrétiens indifférents, mais actifs, créatifs, prophétiques.» 

«J’ai parlé de rigidité, de ce pélagianisme moderne, qui est une des tentations de l’Église, a encore mis en garde le Saint-Père. Et cette autre tentation, celle de rechercher une spiritualité angélique, est l’autre tentation d’aujourd’hui : les mouvements spirituels gnostiques, le gnosticisme, qui vous propose une Parole de Dieu qui vous met « en orbite » et ne vous laisse pas toucher la réalité»

«Demandons-nous donc : voulons-nous imiter Jésus, devenir des ministres de la libération et de la consolation pour les autres ? Sommes-nous une Église docile à la Parole ? Sommes-nous une Église à l’écoute des autres, qui s’engage à tendre la main pour libérer nos frères et sœurs de ce qui les opprime, pour dénouer les nœuds de la peur, pour libérer les plus fragiles des prisons de la pauvreté, de la lassitude intérieure et de la tristesse qui éteint la vie ?»

De nouveaux ministres de la Parole

Au cours de la célébration de ce dimanche, une quinzaines de femmes et hommes laïcs ont reçu un ministère de lectorat et de cathéchisme, dans une volonté du Pape de mettre d’avantage en valeur le charisme missionnaire de chaque baptisé. Ces derniers sont désormais «appelés à la tâche importante de servir l’Évangile de Jésus, de l’annoncer pour que sa consolation, sa joie et sa libération parviennent à tous.», a déclaré le Saint-Père peu après l’homélie.

Cette mission est celle de chacun d’entre-nous, a conclu François : «Laissons-nous pénétrer par la Parole Soyons des passionnés par l’Écriture Sainte. Remettons la Parole de Dieu au centre de la pastorale et de la vie de l’Eglise ! (…) Ecoutons-là, prions là, mettons là en pratique !»

Source: VATICANNEWS , le 23 janvier 2022

Le Noël du Pape au fil de ses souvenirs

Le Pape François devant la crèche de la Maison Sainte Marthe (2019)Le Pape François devant la crèche de la Maison Sainte Marthe (2019) (© Vatican Media)

Le Noël du Pape au fil de ses souvenirs

«Je souhaite qu’il réchauffe les cœurs de ceux qui souffrent, qu’il ouvre et renforce les nôtres afin qu’ils brûlent du désir d’aider davantage ceux qui sont dans le besoin». François a donné un entretien aux journaux La Repubblica et La Stampa dans lequel il revient sur son enfance à Buenos Aires, les traditions familiales ou encore ses lectures préférées. 

Adriana Masotti – Cité du Vatican

Le Pape François a répondu aux questions de la Repubblica et de La Stampa à la Maison Sainte-Marthe, à l’approche des fêtes. Le sens de Noël aujourd’hui et le Noël de son enfance à Buenos Aires, ses lectures et sports préférés, les enfants pauvres, malades et maltraités, l’avenir de l’humanité : c’est de tout cela et de bien d’autres choses que François parle dans la conversation avec les journalistes Paolo Rodari et Domenico Agasso.

Noël en famille avec des cappelletti

À propos de ses souvenirs de Noël en Argentine, François raconte que sa famille avait l’habitude de le célébrer le matin du 25 décembre, toujours chez ses grands-parents. Une fois, dit-il, «nous sommes arrivés et sa grand-mère faisait encore des cappelletti, (des pâtes farcies, ndlr) elle les faisait à la main. Elle en avait fait 400 ! Nous avons été stupéfaits ! Toute notre famille était là : les oncles et les cousins sont venus aussi». Aujourd’hui, pour le Pape, Noël «est toujours une surprise. C’est le Seigneur qui vient nous visiter», une surprise à laquelle il se prépare en s’apprêtant à «rencontrer Dieu». Il déclare qu’il aimait les chants de Noël tels que « Silent Night » ou « You come down from the stars » qui «transmettent la paix, l’espérance, créent une atmosphère de joie pour le Fils de Dieu qui est né sur terre comme nous, pour nous».

Ses pensées pour les pauvres et les enfants hospitalisés.

À Noël, ses pensées vont aux pauvres, qui sont comme Jésus nés pauvres, ainsi « qu’à tous les oubliés, les abandonnés, les derniers, et en particulier les enfants maltraités et réduits en esclavage ». «Cela me fait pleurer et me met en colère, dit-il, d’entendre les histoires d’adultes et d’enfants vulnérables qui sont exploités». 

Les enfants qui passeront Noël à l’hôpital trouvent également une place dans son cœur. Face à leur souffrance, il n’y a pas de mots, «nous ne pouvons que nous accrocher à la foi», tandis qu’aux parents des enfants en bonne santé, le Pape recommande de ne pas oublier «la chance qu’ils ont» et de se consacrer davantage à eux. 

Dans cet entretien, le Pape François dit également admirer le travail du personnel médical et sanitaire dans les hôpitaux. «Souvent, dit-il, nous ne nous rendons pas compte de la grandeur du travail quotidien de ces médecins, infirmières et travailleurs de la santé, alors que nous devrions tous être reconnaissants envers chacun d’entre eux».

Jouer au football en tant que gardien de but, ses livres préférés

Une des questions posées au Pape est de raconter comment il fêtait son anniversaire lorsqu’il était enfant, lui qui vient d’avoir 85 ans. «C’était une fête pour toute la famille», répond François. «Ma mère faisait du chocolat à boire, très épais». En ce qui concerne les jeux de son enfance, le Pape évoque le football qu’il pratiquait dans un square près de sa maison avec tous les garçons du quartier. Le ballon était souvent fait de chiffons, la « pelota de trapo », et est devenue un symbole culturel en Argentine à cette époque. Mais de lui-même, François explique qu’il n’était pas très bon. «J’étais donc dans les buts, où je me suis débrouillé. Être gardien de but a été une grande école de la vie pour moi. Le gardien de but doit être prêt à répondre aux dangers qui peuvent venir de tous les côtés…». 

Le jeune Jorge Mario Bergoglio jouait également au basket, et la famille tenait la lecture en haute estime. Son père en particulier, était un lecteur passionné. Le Pape mentionne certains des livres qui l’ont aidé à se former et à grandir, comme « Cuore » d’Edmondo De Amicis, les romans de Jorge Luis Borges et de Fiodor Dostoïevski , et les poèmes de Friedrich Hölderlin. Il a également lu « Les fiancés », puis la « Divine Comédie », dont son père récitait des passages par cœur. « C’est de lui que j’ai entendu pour la première fois ces versets : « Vierge Mère, fille de ton Fils, humble et élevée plus qu’aucune créature, terme fixe d’un éternel conseil [1], tu es celle qui tant a ennobli l’humaine nature, que son auteur ne dédaigna point de s’en revêtir.  » Et puis le troisième chant de l’enfer : « Abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici« . Maman racontait à ses enfants les opéras à la radio et les emmenait même au théâtre». La lecture, dit François, « est un dialogue avec le livre lui-même, c’est un moment d’intimité que ni la télévision ni les tablettes ne peuvent donner ».

Quelques moments de nostalgie, mais pas de mélancolie

La conversation se poursuit par une question qui nous ramène au Pape François aujourd’hui : y a-t-il en lui un peu de nostalgie de la jeunesse ? Parfois, le Pape admet qu’il faut se souvenir des bonnes choses. Comme lorsqu’il a eu 16 ans, comme c’était la tradition en Argentine, et qu’il a porté son premier pantalon long, pour homme – et c’était comme une entrée dans la société – et l’émotion de sa grand-mère maternelle Maria de le voir ainsi. Grand-mère Rosa, «était plus réservée, elle parlait peu mais comprenait tout. Je suis nostalgique des moments que j’ai vécus avec eux et mes grands-parents, dit-il, mais la mélancolie ne m’atteint pas, ajoutant : Peut-être en raison de mon parcours personnel, je ne me le permets pas. Et peut-être parce que j’ai hérité du caractère de ma mère, qui regardait toujours vers l’avenir». Les personnes qui lui manquent le plus sont ses trois frères, mais il pense à eux avec sérénité, les imaginant «en paix». 

Une journée qui commence à quatre heures du matin

Interrogé sur son état de santé actuel après l’opération subie à l’hôpital Gemelli, le Pape répond qu’il se porte bien et qu’il a pu effectuer plusieurs voyages. «Je ferai d’autres voyages, si le Seigneur le veut, en 2022». Il décrit sa journée, dont le rythme n’a pas changé : «Je me lève toujours à 4 heures du matin et je commence immédiatement à prier. Puis je poursuis mes engagements et mes divers rendez-vous. Je ne m’autorise qu’une courte sieste après le déjeuner»

Notre avenir dépend de la solidarité à tous les niveaux 

L’interview se termine par la vision du Pape sur l’avenir de l’humanité affectée par la pandémie, les conflits et les divisions. L’avenir dépendra, dit-il, « de s’il est construit ou reconstruit ensemble », car nous ne serons sauvés que si nous vivons la fraternité universelle. Il poursuit : «Cela signifie toutefois que la communauté internationale, l’Église, à commencer par le Pape, les institutions, ceux qui ont des responsabilités politiques et sociales, mais aussi chaque citoyen, en particulier dans les pays les plus riches, ne peuvent et ne doivent pas oublier les régions et les personnes les plus faibles, les plus fragiles et sans défense, victimes de l’indifférence et de l’égoïsme»

A cela s’ajoute sa prière, dit le Pape François, «je prie pour que ce Noël, Dieu transmette sur la Terre plus de générosité et de solidarité», en actes. «J’espère, conclut-il, que Noël réchauffe le cœur de ceux qui souffrent, et ouvre et renforce le nôtre pour qu’il brûle du désir d’aider davantage ceux qui en ont besoin».

Source: VATICANNEWS, le 24 décembre 2021