Le cardinal Zen est « très préoccupé » par le synode sur la synodalité

De Courtney Mares sur le National Catholic Register :

Le cardinal Zen est « très préoccupé » par le synode sur la synodalité

Dans cette interview, le cardinal Zen a également évoqué sa rencontre privée avec le pape François, lorsqu’il a été autorisé à se rendre à Rome pour les funérailles du pape Benoît XVI au début du mois.

Le cardinal Joseph Zen s’est dit « très préoccupé » par ce qui pourrait se passer avec le Synode sur la synodalité en cours et il prie pour que « notre Pape ait une plus grande sagesse ».

Dans une interview accordée au journal italien Il Giornale publiée le 17 janvier, le cardinal Zen a déclaré qu’il espérait que le synode change de cap.

« Je crains que le synode ne répète la même erreur que l’Église néerlandaise il y a 50 ans, lorsque les évêques ont fait marche arrière et ont accepté que les fidèles dirigent l’Église ; puis leur nombre a diminué », a-t-il déclaré. (L’évêque retraité de Hong Kong faisait probablement référence au Conseil pastoral de Noordwijkerhout, qui s’est tenu aux Pays-Bas entre 1966 et 1970 et qui a demandé que l’autorité de l’Église soit exercée dans le dialogue, que les femmes assument des rôles ecclésiaux et que le célibat des prêtres soit facultatif dans l’Église.)

Le concile a suivi la publication du « Catéchisme néerlandais », un texte si controversé que le pape Paul VI a demandé à une commission de cardinaux d’examiner sa présentation de l’enseignement catholique. 

Dans l’interview, le cardinal Zen a également évoqué sa rencontre privée avec le pape François, lorsqu’il a été autorisé à se rendre à Rome pour les funérailles du pape Benoît XVI au début du mois, la qualifiant de « rencontre merveilleuse, très chaleureuse ». « J’ai remercié le pape pour le bon évêque nommé à Hong Kong en 2021 », a déclaré le cardinal Zen, faisant référence à l’évêque de Hong Kong Stephen Chow. Il a déclaré que le pape François avait répondu : « ‘Je le connais bien, c’est un jésuite !' ».

Le cardinal, qui a fêté ses 91 ans la semaine dernière, a également raconté au pape comment il a consacré son temps au cours de la dernière décennie au ministère des prisons à Hong Kong et a baptisé plusieurs prisonniers : « François a dit qu’il était très heureux de mon ministère ».

Le cardinal Zen a lui-même été arrêté l’année dernière en vertu de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong. Il a déclaré que les catholiques en Chine vivent dans une situation difficile, et « nous ne devons jamais oublier de prier en ces temps difficiles. » Il a ajouté : « De nombreux fidèles témoignent consciencieusement de leur foi, mais nous savons que lorsque la situation devient difficile, certains ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Nous continuons à défendre la vérité, la justice et la charité. L’obscurité ne gagnera pas sur la lumière ».

Source : National Catholic Register, le 17 janvier 2023

Le Pape François a reçu le cardinal Zen, évêque émérite de Hong Kong

Le cardinal Joseph Zen reçu à la maison Sainte-Marthe par le Pape François, le 6 janvier 2023. Le cardinal Joseph Zen reçu à la maison Sainte-Marthe par le Pape François, le 6 janvier 2023. (@VaticanMedia)

Le Pape François a reçu le cardinal Zen, évêque émérite de Hong Kong

L’évêque émérite de Hong Kong était à Rome ces jours-ci pour assister aux funérailles de Benoît XVI qui l’avait créé cardinal. 

Le Pape François a reçu le 6 janvier à Sainte-Marthe le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, arrivé à Rome pour assister aux funérailles de Benoît XVI. Le cardinal chinois, âgé de 90 ans, avait été créé cardinal par le Pape Ratzinger en 2006. Lors de cette rencontre privée avec François, le cardinal chinois a confié au magazine jésuite américain America avoir été chaleureusement accueilli par le Souverain pontife argentin. «C’était merveilleux, le Pape François était chaleureux», a relevé l’évêque émérite de Hong Kong. Lors de sa dernière venue à Rome en 2020, le cardinal Zen n’avait pu rencontrer le Pape en privé, rapporte le magazine catholique, qui souligne un «lien d’amitié et de foi» entre l’évêque émérite de Hong Kong et le Pape argentin, «plus profond que certains ne le pensent».

Le cardinal Zen a quitté Rome samedi 7 janvier au matin. Agé de 90 ans, il avait reçu le 3 janvier une autorisation spéciale des autorités chinoises de se rendre à Rome afin d’assister aux obsèques de l’ancien Pape émérite. Au mois de mai 2021, son passeport lui avait été confisqué après son arrestation en compagnie d’autres défenseurs de la démocratie. Au nom de la loi sur la sécurité nationale, adoptée à Hong Kong en 2020, le cardinal avait été condamné à une amende pour «collusion avec des forces étrangères». Le Saint-Siège avait alors expliqué avoir «appris avec inquiétude la nouvelle de l’arrestation du cardinal Zen», et suivre avec attention la situation.

Source : VATICANNEWS, le 7 janvier 2023

Le cardinal Zen condamné à une amende pour avoir défendu des manifestants à Hong Kong

Le cardinal Zen devant la cours de West Kowloon, ce vendredi 25 novembre.Le cardinal Zen devant la cours de West Kowloon, ce vendredi 25 novembre.

Le cardinal Zen condamné à une amende pour avoir défendu des manifestants à Hong Kong

L’ancien évêque de Hong Kong, âgé de 90 ans, devra payer une amende d’environ 500 dollars, tout comme cinq autres administrateurs du 612 Humanitarian Relief Fund, un fond d’aide désormais dissous. En mai, le cardinal avait été arrêté et relâché après quelques heures, accusé de collusion avec des forces étrangères. Une infraction pour laquelle les enquêtes se poursuivent et qui est passible d’une peine de prison à vie.

Le cardinal Joseph Zen, 90 ans, évêque émérite du diocèse de Hong Kong de 2002 à 2009, a été condamné à une amende d’environ 500 dollars.

Le « 612 Humanitarian Relief Fund », un fonds -aujourd’hui dissous- créé pour aider à payer les frais juridiques et médicaux des militants pro-démocratie de 2019, n’a pas été enregistré correctement auprès des autorités, estime ce vendredi un tribunal de Hong Kong.

Le cardinal en était l’un des administrateurs. Il a été reconnu coupable, tout comme cinq autres responsables du « 612 Humanitarian Relief Fund ». L’avocate Margaret Ng, l’ancien député Cyd Ho, la chanteuse Denise Ho, le professeur Hui Po-keung ont été condamnés à la même amende que le cardinal Zen, tandis que Sze Ching-wee, le secrétaire du fonds, a été condamné à une amende moins élevée.

Tous avaient plaidé non coupables. Aucun n’avait témoigné, ni appelé de témoins à la barre lors de ce procès qui a duré deux mois. On ne sait pas s’ils feront appel.

Condamnés conformément à la loi sur la sécurité nationale

La Loi sur la sécurité nationale promulguée par Pékin en juin 2020, après une année de manifestations contre l’influence de Pékin dans l’ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997, oblige toute organisation à s’enregistrer auprès de la police au moins un mois avant sa création. Les groupes formés «exclusivement à des fins religieuses, charitables, sociales ou récréatives» peuvent être exemptés de cette exigence.

Pour la justice, le « 612 Humanitarian Relief Fund » devait être enregistré comme une organisation de nature politique, fondée et dirigée par plusieurs personnes, a déclaré dans son jugement la magistrate principale du tribunal qui s’est prononcé ce vendredi 25 novembre à Hong Kong.  Ada Yim a affirmé que le fonds «avait des objectifs politiques et n’a donc pas été créé uniquement à des fins caritatives».

Si ce vendredi, aucun des accusés n’a été condamné à une peine de prison, les autorités pourraient encore prendre d’autres mesures à leur encontre. La police enquête toujorus sur une accusation de «collusion avec des forces étrangères», l’une des quatre infractions prévues par la loi sur la sécurité nationale. Un crime passible, s’il est reconnu, d’une peine de prison à vie.

Arrestation en mai 2021

Quelques mois après avoir été accusé par des journaux de Hong Kong d’inciter les étudiants à se rebeller en 2019 contre une série de mesures gouvernementales, le cardinal salésien a fait l’objet d’une enquête de la justice, qui s’est ouverte en septembre 2021, dans le cadre de ses fonctions au sein du 612 Humanitarian Relief Fund. Le cardinal avait ensuite été arrêté avec les quatre autres administrateurs du fonds le 10 mai par des agents de la police chargée de veiller à la sécurité nationale de la Chine. Le chef d’accusation, porté par le tribunal de West Kowloon, était «collusion avec des forces étrangères». Tous, à commencer par le cardinal de 90 ans, ont été libérés sous caution quelques heures plus tard au poste de police de Wan Chai après interrogatoires.

Le 11 mai, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, avait déclaré: «Le Saint-Siège a appris avec inquiétude la nouvelle de l’arrestation du cardinal Zen et suit avec une extrême attention l’évolution de la situation».

La première audience du procès a eu lieu le 19 septembre; la procédure s’est terminée le 23 du même mois. Pendant tout ce temps, le cardinal Zen -très actif sur les médias sociaux- est resté silencieux: via ses comptes, il a demandé à ses abonnés de prier pour lui. Par le passé, le cardinal s’était également exposé personnellement pour avoir critiqué le Parti communiste chinois, dénonçant les pressions et les persécutions sur les communautés religieuses.

Source : VATICANNEWS, le 25 novembre 2022

Le Vatican aurait renouvelé pour la deuxième fois son accord secret avec la Chine communiste

De LifeSiteNews :

Le Vatican aurait renouvelé pour la deuxième fois son accord secret avec la Chine communiste.

Le pacte a été largement critiqué comme étant néfaste pour les fidèles catholiques du pays, provoquant encore plus de persécutions.

ROME (LifeSiteNews) – Le Vatican a renouvelé son accord secret avec le Parti communiste chinois (PCC) qui donne à ce dernier le droit de sélectionner les évêques catholiques du pays, selon un média italien.

L’accord sino-Vatican a été conclu à l’origine en 2018 sous la forte influence de l’ancien cardinal Ted McCarrick, aujourd’hui disgracié, et a été renouvelé en octobre 2022. L’accord a été prolongé de deux années supplémentaires et sera reconsidéré en 2024. Le pacte a été largement critiqué comme étant néfaste pour les catholiques fidèles du pays. En particulier, en plus de permettre au PCC de déterminer la sélection des évêques, il accorde également la reconnaissance du Vatican à l’église établie et approuvée par l’État, l’Association patriotique catholique chinoise.

La délégation du Vatican a rencontré des représentants du PCC fin août et début septembre à Tianjin, dans le nord de la Chine.

Le Corriere Della Sera a rapporté que le texte de l’accord – encore confidentiel – « exige que la nomination papale d’un évêque soit communiquée à la partie chinoise pour avis conforme. »

Depuis la conclusion de l’accord, le Vatican a nommé six évêques avec l’assentiment du parti communiste, et une poignée d’évêques de l’Église chinoise clandestine ont rejoint l' »Église » approuvée par les communistes.

Malgré les critiques massives de l’accord Sino-Vatican, les partisans de la manœuvre politique du Vatican, sévèrement critiquée, ont pris la défense des partisans de l’accord et fustigent les opposants.

Le Corriere Della Sera a qualifié le cardinal Joseph Zen, l’évêque émérite de Hong Kong, d' »adversaire le plus tenace du dialogue ». Zen a critiqué l’accord entre le Vatican et le PCC. Il soutient qu’il a nui à l’Église clandestine, vieille de plusieurs décennies, qui ne voulait pas faire de compromis avec le gouvernement communiste, même sous la menace d’un grave préjudice.

Zen est actuellement engagé dans une bataille juridique avec le PCC sur ce qui est considéré comme des accusations forgées de toutes pièces, et le pape a refusé de le rencontrer ces dernières années.

Steven Mosher, un expert de la Chine, s’est entretenu avec LifeSiteNews lors de la Catholic Identity Conference et a déclaré que l’accord entre la Chine et le Vatican est préjudiciable aux catholiques chinois car : « La religion de la Chine, aux yeux du Parti communiste chinois, est le communisme… cette religion a déjà un pape et son pape est le chef du Parti communiste chinois. »

Source: LifeSiteNews, le 19 octobre 2022

Cardinal Zen : La messe traditionnelle en latin doit être maintenue, même si certains critiques espèrent qu’elle va  » disparaître « .

Cardinal Joseph Zen Official Photo 1

Cardinal Joseph Zen/ Official photo

Cardinal Zen : La messe traditionnelle en latin doit être maintenue, même si certains critiques espèrent qu’elle va  » disparaître « .

Le cardinal Joseph Zen a déclaré lundi qu’il pense que Traditionis custodes pourrait ne pas avoir un effet désastreux sur la célébration de la messe latine traditionnelle, même s’il doute des intentions de certains détracteurs de la messe latine traditionnelle étroitement liés au pape François.

« Je pense que l’effet du motu proprio pourrait ne pas être si dévastateur », a déclaré le cardinal émérite de Hong Kong le 9 août, lors d’un événement diffusé en direct sur les restrictions du pape François et « l’avenir de la messe latine traditionnelle ».

Le cardinal Zen s’est dit heureux que les évêques de Hong Kong, par exemple, aient choisi de ne pas apporter de changements concernant la célébration de la messe en latin dans leur diocèse. Mais il a ajouté qu’il est inquiet que certaines personnes espèrent que le motu proprio du pape ne servira pas seulement à réglementer cette forme de la messe, mais sera « un processus pour la faire disparaître. »

« C’est très inquiétant, car je pense que [la messe en latin] est quelque chose de très précieux et de très bénéfique pour la piété et la nourriture de la foi », a-t-il déclaré.

Le cardinal Zen a également déclaré qu’il soupçonne que les idées derrière Traditionis custodes ne sont peut-être pas nées avec le pape François, mais avec « les personnes qui l’entourent, en particulier [à] la Secrétairerie d’État. »

« Peut-être que si quelqu’un a plus d’informations sur l’origine de toute cette tempête, cela pourrait nous épargner trop de discussions sur quelque chose qui, selon moi, devrait être évident : que la forme [la messe en latin] de la liturgie est très propice à la piété et même au renforcement de la foi », a déclaré le cardinal.

Traditionis custodes, qui est entré en vigueur le 16 juillet, jour de sa publication, souligne qu’il est de la « compétence exclusive » d’un évêque d’autoriser les messes traditionnelles en latin dans son diocèse.

Le document apporte des changements radicaux à la lettre apostolique Summorum Pontificum de 2007 de Benoît XVI, qui avait reconnu le droit de tous les prêtres à dire la messe en utilisant le Missel romain de 1962 sans avoir à demander la permission de leur évêque.

La messe selon le Missel romain de 1962 est désignée sous divers noms : forme extraordinaire du rite romain, messe tridentine et messe latine traditionnelle.

La messe la plus couramment célébrée dans les églises catholiques du monde entier, enracinée dans le Missel romain promulgué en 1970 par le pape Paul VI, est également connue sous plusieurs noms différents, notamment la forme ordinaire du rite romain, la messe de Paul VI et le Novus Ordo.

Le cardinal Zen a parlé de la messe latine traditionnelle lors d’une table ronde diffusée en direct à laquelle participaient également l’évêque auxiliaire d’Astana, au Kazakhstan, Athanasius Schneider, ainsi que les laïcs John Rao, Felipe Alanis, James Bogle et Robert Moynihan. La table ronde en ligne était animée par Aurelio Porfiri, compositeur de musique et fondateur d’Altare Dei, un magazine catholique sur la liturgie et la musique sacrée.

Au cours de la discussion, le cardinal chinois a parlé de son éducation et de ses premières expériences avec la messe en latin.

Il a fait remarquer que son père, qui s’était converti au catholicisme, avait voulu devenir prêtre, mais que les missionnaires l’en avaient dissuadé car il venait d’être confirmé.

Selon le Card. Zen, les missionnaires ont dit à son père de se marier et plus tard « d’envoyer votre garçon pour devenir prêtre ».

« Mon père s’est donc marié et il a eu cinq filles avant moi. J’étais le sixième de la famille et le premier garçon », a déclaré le cardinal, expliquant que son père l’emmenait à la messe tous les jours sauf le dimanche, où il l’emmenait à cinq messes dans cinq églises catholiques différentes.

« C’était merveilleux, en aucun cas quelque chose de fastidieux. C’était très agréable. Et c’est l’origine de ma vocation à devenir prêtre », a déclaré Zen.

La dernière messe de la journée du dimanche était toujours une grande messe latine très fréquentée, a-t-il dit, notant que la musique était belle et captait son attention lorsqu’il était enfant.

Source: Catholic New Agency, le 10 août 2021

Hong Kong : parmi les opposants lourdement condamnés par Pékin: cinq catholiques

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EyePress News / EyePress via AFP – Martin Lee, surnommé “le père de la démocratie” de Hong Kong.

Hong Kong : parmi les opposants lourdement condamnés par Pékin, cinq catholiques

Parmi les neuf militants hongkongais pro-démocratie condamnés début avril par Pékin pour leur rôle dans l’organisation d’une des plus grandes manifestations qui avait eu lieu en 2019, cinq d’entre eux sont catholiques. 

C’est dans une relative indifférence de la communauté internationale que le jugement est tombé début avril. Neuf militants historiques de l’opposition à Pékin ont été condamnés pour leur rôle dans l’organisation d’une des plus grandes manifestations qui avait eu lieu à Hong Kong lors de la crise politique de 2019. Rassemblant près de deux millions de personnes, cette manifestation, bien que pacifique, n’avait pas été autorisée. Ces sanctions ne font qu’illustrer la répression implacable que mène la Chine à Hong Kong. Parmi ces militants, cinq d’entre eux, au-delà de leur opposition marquée à Pékin, n’ont jamais hésité à témoigné de leur foi chrétienne.

Il participe à la messe tous les matins dans l’église Saint-Joseph, en plein centre-ville et s’occupe souvent des lectures.

À l’instar de l’avocat Martin Lee, surnommé “le père de la démocratie” car il est le corédacteur de la Constitution de cette région semi-autonome. Ce catholique pratiquant a été condamné à onze mois d’emprisonnement. Âgé de 82 ans, sa peine est néanmoins assortie de sursis. « Pour les catholiques, c’est un personnage familier », a écrit à son sujet le père Gianni Criveller de l’Institut pontifical des missions étrangères, dans un vibrant portrait publiésur Mondo e Missione, la revue des Missions étrangères de Paris (MEP). « Il participe à la messe tous les matins dans l’église Saint-Joseph, en plein centre-ville et s’occupe souvent des lectures ». Le prêtre, qui a vécu 27 ans en Chine, rappelle également que Martin Lee a figuré pendant des décennies « parmi les conseillers les plus appréciés du diocèse, souvent invité à s’adresser aux prêtres, aux diacres et aux laïcs sur des thèmes brûlants de l’actualité ».

La parlementaire Cyd Ho, âgée de 66 ans, a été quant à elle condamnée à huit mois de prison. « Elle m’avait dit pendant une manifestation que quand elle était enfant, elle avait été baptisée par un missionnaire des MEP », reprend le prêtre dans son hommage. L’intellectuelle Margaret Ng, catholique elle aussi et condamnée à une peine de prison avec sursis, s’était exprimée la nuit du 1erjuillet 1997 (jour de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, ndlr) au côté de Martin Lee depuis le balcon du Parlement. Lors de sa déclaration elle avait évoqué Thomas More, patron des politiques. « J’ai travaillé au service de l’État de droit. Je sais que saint Thomas More est le saint patron des hommes de loi. Il a été jugé pour trahison parce qu’il n’avait pas plié la loi à la volonté de son roi », avait-elle déclaré. « Ses dernières paroles célèbres sont bien connues, je me permettrai juste de les adapter quelque peu pour les faire miennes : ‘Je suis une servante de la loi, mais avant tout du peuple. Parce que la loi doit être au service du peuple et non le peuple au service de la loi’ ».

Autre figure chrétienne condamnée : l’ancien député et leader syndicaliste – il est secrétaire général de la Confédération Syndicale de Hong Kong (HKCTU) – Lee Cheuk-yan, 64 ans. « Son épouse Elizabeth Tang a été « adoptée » quand elle était encore une petite orpheline, ainsi que ses deux sœurs, par le père Adelio Lambertoni, originaire de Velate (Italie), où les époux Lee se rendaient chaque année pour prier près de la tombe du missionnaire », reprend le père Gianni Criveller. Baptisé dans l’Église anglicane, Cheuk-Yan fréquente avec son épouse et sa fille la paroisse catholique de leur quartier et la maison des MEP. La vie des époux Elizabeth et Lee Cheuk-Yan a été entièrement consacrée à la justice sociale, motivée par leur foi chrétienne.

On retrouve enfin, bien sûr, sur le banc des condamnés, le magnat de la presse Jimmy Lai. Septuagénaire, il n’a jamais cessé de témoigner de son hostilité à la Chine. Né à Canton, il est arrivé à Hong Kong à l’âge de 12 ans comme passager clandestin d’un bateau. Il s’est converti au christianisme à l’âge adulte et a été baptisé à la fin des années 1990 par le cardinal Joseph Zen. Il aurait réalisé des dons à hauteur de 20 millions de dollars en faveur du cardinal afin de soutenir l’Église catholique dite « souterraine » (non-officielle) de Chine. Le fondateur d’Apple Daily, le journal le plus populaire de Hong Kong, a également confié que son combat pour la démocratie et la liberté était enracinée dans sa foi chrétienne. Emprisonné depuis janvier, il a été condamné à 14 mois de prison.

Lors d’un autre jugement rendu le 13 avril Joshua Wong, 24 ans, jeune figure du mouvement pour la démocratie à Hong Kong, a été condamné à quatre mois de prison pour avoir participé en octobre 2019 à un rassemblement interdit et enfreint la loi proscrivant de dissimuler son visage pendant les manifestations. Cette nouvelle peine va prolonger celle de 13 mois et demi de prison prononcée à son encontre en fin d’année dernière pour l’organisation d’un rassemblement interdit en juin 2019, qu’il est en train de purger. Protestant et animé par ses convictions, il a partagé à plusieurs reprises sa détermination sans faille. « Il ne s’agit pas de savoir si nos choix sont faciles ou pas, mais s’ils sont justes ou injustes », avait-il martelé. « Se battre pour préserver la démocratie sous un régime chinois autoritaire est une obligation, nous n’avons pas le choix. »

Source: ALETEIA, le 22 avril 2021