Cardinal Hollerich: «Nous sommes tous invités à faire partie de l’Eglise»

Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode, durant son intervention

Cardinal Hollerich: «Nous sommes tous invités à faire partie de l’Eglise»

Rapporteur général du synode, le cardinal luxembourgeois a ouvert lundi matin la quatrième congrégation générale consacrée à la poursuite de l’étude de l’Instrumentum Laboris. «Certains observent que les tensions vont augmenter, mais nous ne devons pas avoir peur tant que nous sommes des frères et des sœurs qui marchent ensemble» a-t-il souligné, mettant en avant l’invitation à donner des « réponses concrètes » et à montrer l’amour de Dieu « même à ceux qui semblent menacer notre identité ». 

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

Ce  » todos, todos  » exprimé par le Pape François à Lisbonne pour indiquer l’ouverture totale des portes de l’Église à toute personne sur la face de la terre, le cardinal Jean-Claude Hollerich l’a réitéré lors de l’assemblée du Synode : «Todos…. Tout le monde…. » Même ceux qui « dérangent » parce qu’ils semblent, par leur façon d’être, « menacer notre identité ». «Si nous nous comportons comme Jésus, nous témoignerons de l’amour de Dieu pour le monde. Si nous ne le faisons pas, nous ressemblerons à un club identitaire».

Deuxième phase des travaux

Après la pause dominicale, le cardinal luxembourgeois, rapporteur du Synode sur la synodalité, a ouvert ce lundi matin 9 octobre les travaux de la quatrième congrégation générale, consacrés au deuxième module de l’Instrumentum Laboris, le document de travail des pères et mères synodaux. «Une communion qui rayonne. Comment être plus pleinement signe et instrument de l’union avec Dieu et de l’unité du genre humain», tel est le thème du module en question, le B1, sur lequel se concentreront les petits cercles – à partir de cet après-midi – et les interventions dans la salle.

Participants au synode, lundi 9 octobre
Participants au synode, lundi 9 octobre

Quelques participants positifs de Covid

La présentation du module a été confiée à Mgr Hollerich. Le cardinal a été introduit par le cardinal secrétaire général, Mario Grech, qui a annoncé l’absence de quatre participants parce qu’ils ont été testés positifs au Covid-19. « Après avoir entendu l’avis des médecins, il n’y a pas d’alarmes », a-t-il rassuré, invitant néanmoins à des « mesures de prudence » telles que le port d’un masque et la désinfection des mains. «Pas de Covid» pour le Pape qui devait assister à la Congrégation générale ce matin : c’est ce qu’a déclaré le directeur du Bureau de presse du Vatican, Matteo Bruni, qui a expliqué que le Souverain pontife avait déserté la session au dernier moment en raison d’«engagements imprévus».

Du « je » au « nous

Les mots d’ouverture du cardinal Grech et l’introduction du président délégué, l’archevêque de Perth, Mgr Timothy John Costelloe, ont été suivis par le discours du cardinal Hollerich, lui-même suivi d’une pause de silence, de la lecture de l’Évangile de Jean (4:7-30), d’une méditation du père Timothy Radcliffe et d’un « aperçu théologique » de la professeur Anna Rowlands. Il y a également eu quatre témoignages de trois membres de l’Assemblée, qui ont partagé l’expérience de leur Église locale en relation avec les thèmes du module B1.

Précisant la méthode de travail et les changements dans la composition des cercles mineurs, le cardinal Hollerich a souligné que si, avec les travaux du premier module, l’assemblée a «repris contact avec l’expérience du peuple de Dieu cheminant ensemble depuis deux ans», avec cette deuxième partie, l’assemblée entrera plutôt dans le vif du sujet avec l’examen de la première des trois questions issues de la phase consultative, à savoir celle de l’écoute du peuple de Dieu. Les participants au Synode devront donc se confronter dans les prochains jours «à des questions précises et concrètes», forts aussi du «climat de collaboration»construit la semaine dernière dans lequel, a-t-il dit, « nous avons commencé à tisser des relations et à construire des liens, nous avons commencé à passer du je au nous».

La salle Paul VI où se retrouvent les membres du synode

La salle Paul VI où se retrouvent les membres du synode

Dieu aime chaque créature

Le cardinal Hollerich s’est ensuite attardé sur le thème de la « communion », qui est au centre de cette deuxième partie de l’Instrumentum laboris: «Le Dieu trinitaire a créé l’humanité, chaque être humain ; et ce Dieu, qui est amour, aime toute la création, chaque créature et chaque être humain d’une manière particulière. L’amour de Dieu est si grand que sa force salvatrice réside dans la manière dont il se manifeste. En tant qu’Église, en tant que peuple de Dieu, nous sommes dans cette dynamique du salut. Et c’est dans cette dynamique que réside la base de l’unité de la race humaine», a déclaré le cardinal.

L’histoire d’une famille africaine en Europe

Il a raconté une expérience personnelle pour souligner le fait que c’est l’histoire de chacun, partagée de manière « synodale », qui aide à répondre aux questions de l’Instrumentum. C’est l’histoire d’une famille qui a quitté l’Afrique pour s’installer dans un pays européen: «Ils ont lutté pour trouver une paroisse dans laquelle vivre leur foi. La paroisse catholique qu’ils avaient fréquentée au début était une paroisse de pratiquants qui allaient à la messe, mais la communauté n’offrait pas un sens plus profond de la communion. Ils se sont sentis méprisés parce qu’ils avaient des habitudes religieuses différentes. Ils se sont sentis complètement exclus», a expliqué Mgr Hollerich.

a famille a été accueillie dans une communauté méthodiste où elle a reçu «une aide concrète pour faire ses premiers pas dans le nouveau pays». Avant tout, a souligné le cardinal, « ils ont été accueillis comme des frères et des sœurs, et non comme des objets de charité, ils n’étaient pas simplement un moyen pour des gens qui voulaient faire le bien. Ils ont été accueillis comme des êtres humains qui marchent ensemble».

L’histoire est symbolique: «Lorsque j’ai entendu ce témoignage, mon pays et mon Église me sont venus à l’esprit. Il se serait probablement passé la même chose chez nous, à la différence près que nous n’avons pas d’église méthodiste pour les accueillir», a avoué le rapporteur général.

« Tous… tous… tous… »

Il a relancé ensuite le message du Pape lors des JMJ de Lisbonne, également réitéré lors de la messe d’ouverture du Synode le 4 octobre: «Tout le monde est invité à faire partie de l’Église ». « Todos… todos… tous… ». « Jésus a étendu cette communion à tous les pécheurs. Sommes-nous prêts à faire de même ? Sommes-nous prêts à le faire avec des groupes dont nous pourrions nous sentir irrités parce que leur façon d’être semble menacer notre identité », a demandé le cardinal.

Moment de prière pour l'assemblée synodale

Moment de prière pour l’assemblée synodale

Le dialogue œcuménique

Cette communion se reflète également dans l’œcuménisme. Autres questions posées par le rapporteur général du synode: «Comment pouvons-nous vivre notre foi profondément dans notre culture sans exclure les personnes d’autres cultures? Comment pouvons-nous nous engager avec des femmes et des hommes d’autres traditions religieuses pour la justice, la paix et l’écologie intégrale?»

Non aux réflexions comme traités théologiques

La réflexion sur ces questions est l’enjeu de cette deuxième semaine de travail synodal, a souligné Mgr Hollerich. «Nous devons penser, nous devons réfléchir, mais notre réflexion ne doit pas prendre la forme d’un traité théologique ou sociologique. Nous devons partir d’expériences concrètes, dit-il, de nos expériences personnelles et surtout de l’expérience collective du peuple de Dieu qui s’est exprimé lors de la phase d’écoute».

Ne pas craindre les tensions

Ce lundi après-midi et demain matin mardi 10 octobre, les participants au synode travailleront en cercles mineurs. La composition a changé: ils ne sont plus divisés par préférence linguistique, mais aussi par « thème ». «Cependant, nous ne serons pas sur des planètes différentes… La spécificité de chaque groupe rendra l’échange en plénière plus important», a expliqué le cardinal Hollerich. «Quelqu’un m’a dit qu’avec la B1, les tensions augmenteront. Ne craignons pas les tensions», a-t-il conclu, «elles font partie du processus tant que nous nous considérons comme des frères et des sœurs qui marchent ensemble».

Source : VATICANNEWS, le 9 octobre 2023

Synode: le droit de vote sera élargi aux laïcs

Les cardinaux Mario Grech et Jean Claude HollerichLes cardinaux Mario Grech et Jean Claude Hollerich

Synode: le droit de vote sera élargi aux laïcs

Des nouveautés et des changements ont été introduits dans la composition des participants à l’Assemblée générale d’octobre prochain au Vatican: 70 «non-évêques», dont 50% de femmes, identifiés par les Conférences épiscopales et les Conseils des Églises, puis nommés par le Pape, prendront part au vote. La présence des jeunes sera également renforcée. 

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

Ni la nature ni le nom ne changent – il s’agit toujours du Synode des évêques – mais la composition des participants à l’assemblée d’octobre prochain au Vatican sur le thème de la synodalité varie. Des membres «non évêques» participeront. Il s’agira de laïcs nommés directement par le Pape, dont 50 % de femmes. À cette demande explicite s’ajoute également le souhait d’une présence renforcée des jeunes. Tous auront le droit de vote, ce qui portera le nombre de votants dans la nouvelle Salle du Synode à environ 370 sur un total de plus de 400 participants.

Pas de révolution

Tels sont les principaux changements et nouveautés introduits par le Pape pour le Synode qui scellera à l’automne le chemin synodal qu’il a lui-même lancé en 2021. «Pas de révolution» mais un changement important, ont tenu à préciser les cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich, respectivement secrétaire général du Synode et rapporteur général, en illustrant les nouveautés lors d’une rencontre avec les journalistes en salle de presse du Vatican.

Membres non évêques

Les nouvelles dispositions, communiquées mercredi 26 avril dans une lettre aux responsables des assemblées continentales réunies en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Océanie, n’abrogent pas les règles en vigueur, définies par la Constitution apostolique Episcopalis Communio de 2018, qui prévoyait déjà la présence de «non-évêques». Les nouveautés introduites – qui se justifient dans le cadre du processus synodal que François a voulu commencer «par le bas» – en précisent le nombre. Ils seront 70, prêtres, consacrés, diacres, laïcs, issus des Églises locales et représentant le Peuple de Dieu. Il n’y aura donc plus d’auditeurs.

Une assemblée «plénière» des évêques

«Cette décision, explique le secrétaire général du Synode, renforce la solidité du processus dans son ensemble, en incorporant à l’Assemblée la mémoire vivante de la phase préparatoire, à travers la présence de certains de ceux qui en ont été les protagonistes. De cette manière, la spécificité épiscopale de l’Assemblée synodale n’est pas affectée, mais plutôt confirmée»«Nous parlons de 21% de l’Assemblée qui reste une assemblée d’évêques, avec une certaine participation de non-évêques», a réaffirmé le cardinal Jean Claude Hollerich. «Leur présence assure le dialogue entre la prophétie du peuple de Dieu et le discernement des pasteurs».

Élection et nomination

Plus précisément, les membres «non évêques» sont nommés par le Pape à partir d’une liste de 140 personnes identifiées par les Conférences épiscopales et l’Assemblée des patriarches des Églises orientales catholiques (à raison de 20 pour chaque Église orientale). Comme indiqué précédemment, il est demandé que la moitié des membres soient des femmes et que les jeunes soient valorisés «parce que c’est ainsi que va notre monde», ont fait remarquer les deux cardinaux. Dans leur choix, ils tiennent compte de la culture générale, de la «prudence», mais aussi des connaissances et de la participation au processus synodal. En tant que membres, ils ont le droit de vote. Un aspect important, même si le cardinal Mario Grech espère «qu’un jour nous pourrons nous passer du vote. Le synode est un discernement, une prière, nous ne sommes pas derrière les votes».

Cinq religieuses et cinq religieux

Les cinq religieuses et cinq religieux élus par leurs organisations respectives de supérieurs généraux et de supérieures générales auront également le droit de vote. Ils remplacent – et c’est une autre nouveauté – les dix clercs des Instituts de vie consacrée prévus par le passé. Toutes les élections – qui auront lieu en assemblée plénière et à bulletin secret par les Synodes, Conseils et Conférences épiscopales respectifs – doivent être ratifiées par le Pape. Les noms des personnes élues ne seront dévoilés qu’après la ratification par le Saint-Père.

Les facilitateurs

La présence à l’Assemblée d’experts et de personnes compétentes à divers titres sur le sujet traité – mais sans droit de vote – constitue une autre innovation. Il y aura également des délégués fraternels, des membres d’autres Églises et de Communautés ecclésiales et, pour la première fois, apparaîtront au Synode des «facilitateurs», des experts qui fluidifieront le travail dans les différents moments. Un choix, a expliqué le cardinal Grech, né de l’expérience des groupes d’étude «qui nous a montré que ces experts peuvent créer une dynamique qui peut porter du fruit». «Il y a des évêques qui n’ont jamais participé au Synode, il faut donc faciliter la dimension spirituelle», a expliqué Jean Claude Hollerich, soulignant que pour la première fois, des évêques de pays qui n’ont pas de Conférence épiscopale participeront également à l’Assemblée. C’est le cas du Luxembourg, mais aussi de l’Estonie et de la Moldavie. De cette manière, les deux cardinaux ont convenu que «l’Église sera plus complète et ce sera une joie de la voir réunie à Rome».

Source : VATICANNEWS, le 26 avril 2023

D’après le Cardinal Hollerich, il est possible d’élargir l’enseignement de l’Église sur le sacerdoce masculin

Jesuit Cardinal Jean-Claude Hollerich speaks at a press conference in the Vatican on Aug. 26, 2022.Cardinal jésuite Jean-Claude Hollerich parle à la presse – conférence au Vatican du 26.08.2022. (photo: Vatican News YouTube Channel via CNA)

D’Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

Le Cardinal Hollerich : Il est possible d’élargir l’enseignement de l’Église sur le sacerdoce masculin

Dans une nouvelle interview, le cardinal a remis en question l’infaillibilité des documents papaux qui ont affirmé l’enseignement pérenne de l’Église selon lequel seuls les hommes peuvent être ordonnés aux ordres sacrés, ajoutant : « Mais pour l’instant, si le pape François me dit que ce n’est pas une option, ce n’est pas une option ».

28 mars 2023

Le cardinal jésuite Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et l’un des principaux responsables du Synode sur la synodalité, a déclaré que l’enseignement de l’Église catholique sur le sacerdoce exclusivement masculin n’était pas infaillible et qu’un futur pape pourrait autoriser les femmes à devenir prêtres.

Le cardinal, âgé de 64 ans, a abordé les questions de l’ordination des femmes, de l’homosexualité, des femmes dans l’Église, de l’obéissance au pape et de la voie synodale allemande dans un entretien avec Glas Koncila, un hebdomadaire catholique croate, publié le 27 mars.

« Le pape François ne veut pas l’ordination des femmes et je lui obéis totalement. Mais les gens continuent à en discuter », a déclaré le cardinal Hollerich.

Le cardinal a remis en question l’infaillibilité de documents papaux tels que l’Ordinatio Sacerdotalis de saint Jean-Paul II, qui affirme l’enseignement pérenne de l’Église selon lequel seuls les hommes peuvent être ordonnés aux ordres sacrés.

« C’est le Saint-Père qui doit décider si les femmes peuvent être prêtres, a déclaré le cardinal Hollerich.

Le cardinal a ajouté qu' »avec le temps », un pape pourrait aller à l’encontre de ce que Jean-Paul II a écrit dans Ordinatio Sacerdotalis, précisant qu’il n’était « pas sûr qu’on puisse le qualifier » d’infaillible.

« Il s’agit certainement d’un véritable enseignement pour l’époque, et nous ne pouvons pas l’écarter d’un revers de main. Mais je pense qu’il y a une certaine marge de manœuvre pour élargir l’enseignement – pour voir quels arguments du pape Jean-Paul II pourraient être développés », a-t-il déclaré.

« Mais pour l’instant, si le pape François me dit que ce n’est pas une option, ce n’est pas une option.

Jean-Paul II a déclaré dans Ordinatio Sacerdotalis : « Bien que l’enseignement selon lequel l’ordination sacerdotale doit être réservée aux seuls hommes ait été préservé par la Tradition constante et universelle de l’Église […], afin que tout doute soit levé sur une question de grande importance, une question qui concerne la constitution divine de l’Église elle-même, en vertu de mon ministère de confirmation des frères (Luc 22, 32), je déclare que l’Église n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale aux femmes et que ce jugement doit être définitivement tenu par tous les fidèles de l’Église ».

Le pape François a confirmé l’enseignement de Jean-Paul II sur un sacerdoce exclusivement masculin à plusieurs reprises au cours de son pontificat.

« Sur l’ordination des femmes dans l’Église catholique, le dernier mot est clair : cela a été dit par saint Jean-Paul II, et cela demeure », a déclaré le pape François à des journalistes en 2016.

Dans une interview accordée à Reuters en 2018, au sujet des femmes prêtres, François a déclaré : « Jean-Paul II a été clair et a fermé la porte, et je ne reviendrai pas là-dessus. C’était quelque chose de sérieux, pas quelque chose de capricieux. Cela ne peut pas se faire ».

Dans l’interview accordée à l’hebdomadaire croate, le cardinal Hollerich a déclaré qu’il n’encourageait pas l’ordination des femmes, mais qu’il était favorable à ce que les femmes aient davantage de responsabilités pastorales.

« Si nous y parvenons, nous pourrons alors peut-être voir si les femmes souhaitent toujours être ordonnées », a-t-il déclaré, précisant qu’un tel changement nécessiterait le consentement de l’Église orthodoxe, car « nous ne pourrions jamais le faire si cela compromettait notre fraternité avec les orthodoxes ou si cela polarisait l’unité de notre Église ».

La semaine dernière, le cardinal Hollerich a été succédé à la présidence de la Commission des évêques d’Europe (COMECE), poste qu’il occupait depuis 2018. Le 7 mars, le pape François a nommé le cardinal Hollerich à son « conseil des cardinaux » conseillers.

Dans l’interview, il a été demandé au cardinal si sa nomination était un signe de la confiance du pape François à son égard, à une époque où de nombreux catholiques ont du mal à faire confiance au pape.

Le cardinal Hollerich a répondu : « Il est très difficile d’être catholique sans obéir au pape. Certaines personnes très conservatrices ont toujours prêché l’obéissance au pape – tant que le pape disait les choses qu’elles voulaient entendre. Le pape dit des choses qui sont difficiles pour moi aussi, mais je les vois comme une chance de conversion, de devenir un chrétien plus fidèle et plus heureux ».

Le cardinal luxembourgeois s’est également exprimé sur l’homosexualité : Lorsque l’enseignement de l’Église a été élaboré, le terme « homosexualité » n’existait même pas.

Il a affirmé qu’à l’époque où saint Paul écrivait sur l’inadmissibilité de la sodomie, « les gens n’avaient aucune idée qu’il pouvait y avoir des hommes et des femmes attirés par le même sexe » et « la sodomie était considérée comme quelque chose de simplement orgiaque à l’époque, typique des personnes mariées qui entretenaient des esclaves pour leur plaisir personnel ».

« Mais comment condamner des personnes qui ne peuvent aimer que le même sexe ? Pour certains d’entre eux, il est possible d’être chaste, mais appeler les autres à la chasteté revient à leur parler en égyptien », a-t-il ajouté.

Le cardinal Hollerich a ajouté que les personnes ne peuvent être tenues qu’à une conduite morale supportable « dans leur monde ».

« Si nous leur demandons des choses impossibles, nous les découragerons. Si nous disons que tout ce qu’ils font est intrinsèquement mauvais, cela revient à dire que leur vie n’a pas de valeur », a-t-il déclaré. « De nombreux jeunes sont venus me voir en tant que père et m’ont parlé de leur homosexualité. Et que fait un père ? Les met-il à la porte ou les accueille-t-il inconditionnellement ?

Le cardinal a également déclaré qu’il trouvait « un peu douteuse la partie de l’enseignement qui qualifie l’homosexualité de ‘intrinsèquement désordonnée' ».

« Néanmoins, nous devons accepter toutes les personnes et leur faire ressentir l’amour de Dieu. S’ils le ressentent, je suis sûr que cela changera quelque chose dans leur cœur », a-t-il ajouté.

Le Catéchisme de l’Église catholique affirme que l’homosexualité « a pris des formes très diverses au cours des siècles et dans les différentes cultures ». Il poursuit en disant que « s’appuyant sur la Sainte Écriture, qui présente les actes homosexuels comme des actes de grave dépravation, la tradition a toujours déclaré que « les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés ». Ils sont contraires à la loi naturelle » (2357).

Le cardinal Hollerich a également été invité à commenter l’idée qu’il existe une spiritualité « efféminée » dans l’Église et qu’elle pourrait être responsable du déclin des vocations à la prêtrise qui dure depuis une décennie.

Le cardinal a répondu : « Les garçons et les hommes disparaissent dans tous les systèmes qui ne tiennent pas compte des différences psychologiques.

Il a ajouté : « Dans l’Église, si la plupart de nos catéchistes sont des femmes, elles catéchiseront d’une manière féminine, ce qui éloignera certains garçons. Si c’est trop doux, ils n’aimeront pas. Nous n’avons pas tenu compte de ces différences et, en ce sens, nous nous sommes beaucoup féminisés.

Source : National Catholic Register, le 28 mars 2023

Europe: face aux trafiquants, les évêques demandent « des voies légales et sûres pour les migrants »

Migrants, Croatie, 2015 © Courtoisie JRS

Migrants, Croatie, 2015 © Courtoisie JRS 

Europe: face aux trafiquants, les évêques demandent « des voies légales et sûres pour les migrants »

Communiqué de la COMECE et du card. Hollerich

« Créer des voies légales et sûres pour les migrants, afin d’éviter qu’ils ne tombent entre les mains de réseaux criminels de passeurs et de trafiquants »: c’est l’appel du cardinal Jean-Claude Hollerich dans ce communiqué de la COMECE publié ce jeudi 11 novembre 2022.

Pour sa part, le président de la Conférence des évêques de Pologne,Mgr Stanislaw Gądecki, demande de prier pour une résolution pacifique à la crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.Le président de l’épiscopat a souligné que les migrants sont principalement victimes d’actions politiques impitoyables et de la cupidité des mafias de passeurs. « C’est pourquoi je tiens à réaffirmer une fois de plus que les personnes touchées par ce mal ont besoin de notre aide et solidarité », a-t-il noté.

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La COMECE concernant la crise humanitaire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie : « Les migrants et les demandeurs d’asile méritent le plein respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux »

Dans le contexte de la situation humanitaire alarmante à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, la COMECE publie une déclaration appelant l’UE et ses États membres à manifester une solidarité tangible avec les migrants et les demandeurs d’asile. Le Cardinal Hollerich : « Tout être humain doit être traité de manière humaine. Les migrants et les demandeurs d’asile méritent le plein respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux, quel que soit leur statut juridique. »

Dans leur déclaration, les évêques de l’Union Européenne déplorent les décès que cette tragédie a déjà causés et prient pour les victimes et leurs familles. « Nous devons tous montrer notre soutien effectif aux familles et aux personnes dans le besoin, qu’elles migrent ou qu’elles cherchent l’asile » – peut-on lire dans la déclaration.

La COMECE se fait l’écho des propos exprimés en diverses occasions par la Conférence des évêques polonais au cours des derniers mois, appelant à adopter avant tout une approche humanitaire de la crise actuelle. « Nous ne pouvons pas permettre que des gens meurent à nos frontières. Tous les efforts pour éviter ces tragédies et pour atténuer la souffrance des gens doivent être faits » – poursuit la déclaration.

S.Em. le Card. Jean-Claude Hollerish s.j., Président de la COMECE, appelle l’Union Européenne et ses États Membres à soutenir la Pologne pour faire face à ce défi humanitaire à sa frontière, ainsi que les autres pays de l’UE dans la région qui pourraient être confrontés à un scénario similaire. « Profiter et instrumentaliser le désespoir des migrants et des demandeurs d’asile a des conséquences humaines graves et néfastes et doit être empêché » – a-t-il déclaré.

Ce sujet a été abordé lors de la réunion du groupe de travail de la COMECE sur la migration et l’asile au début du mois d’octobre dernier, au cours d’un échange avec des membres du personnel de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).

Le 8 octobre 2021, à la suite de la lettre adressée à la Commission européenne par les Ministres de 12 États Membres de l’UE sur les développements aux frontières extérieures de l’UE, le Président de la COMECE a appelé l’Union Européenne et ses États Membres à accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les demandeurs d’asile, en soutenant une perception et un récit positifs autour de la migration.

A cette occasion, le Cardinal Hollerich a également exprimé le soutien de la COMECE pour accroître les efforts en matière de réinstallation mis en œuvre par les États Membres de l’UE, la société civile et les acteurs de l’Église, et pour créer des voies légales et sûres pour les migrants, afin d’éviter qu’ils ne tombent entre les mains de réseaux criminels de passeurs et de trafiquants.

Source: ZENIT.ORG, le 11 novembre 2021

Les évêques européens demandent plus de moyens à l’UE pour la liberté religieuse

Le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles. Le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles.   (REUTERS)

Les évêques européens demandent plus de moyens à l’UE pour la liberté religieuse

Après la nomination début mai d’un envoyé spécial de l’UE pour la liberté de religion, les épiscopats européens réclament à la Commission européenne plus de ressources financières dédiées à ce poste, afin que ce droit fondamental menacé dans plusieurs régions du monde soit correctement respecté.

Dans une lettre adressée mercredi 2 juin 2021 à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, les évêques de l’Union européenne rappellent la nécessité de renforcer la position de l’envoyé spécial de l’UE pour la liberté de religion ou de conviction par un soutien institutionnel et financier. «Des ressources raisonnables et adéquates sont nécessaires pour promouvoir ce droit fondamental menacé dans de nombreuses régions du monde», a affirmé le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, président de la Comece (la Commission des épiscopats européens).

Ce commentaire fait suite à la nomination début mai par les institutions européennes d’un «envoyé spécial pour la promotion et la protection de la liberté de religion et de conviction en dehors de l’UE». Christos Stylianides, chypriote de 62 ans, ancien commissaire européen à l’aide humanitaire et ancien eurodéputé PPE (droite pro-européenne), était nommé à ce poste.

Des ressources financières adéquates

Dans la lettre du 2 juin, le cardinal Hollerich souligne le travail remarquable accompli par le mécanisme de l’UE depuis sa création en mai 2016. Le précédent envoyé spécial de l’UE a abordé des situations difficiles dans de nombreux pays où la liberté de pensée, de conscience et de religion était gravement menacée ou violée, et ce «malgré son mandat et ses ressources limités». 

Le cardinal Hollerich rappelle donc la nécessité de renforcer le mécanisme de l’UE et demande à la présidente de la Commission de le soutenir « avec des ressources humaines et financières raisonnables et adéquates qui permettent à l’envoyé spécial de l’UE d’assumer sa haute responsabilité, avec des capacités et un mandat plus ambitieux et mieux définis».

Une nomination appréciée

Le président de la Comece a toutefois exprimé la satisfaction des évêques quant à cette récente nomination de Christos Stylianides, dont l’engagement précédent en tant que commissaire en charge de l’aide humanitaire a ouvert «un nouvel espace pour la coopération avec les Églises et les organisations confessionnelles dans les activités humanitaires ainsi que pour le dialogue interreligieux menant à une meilleure protection des droits de l’homme et à une compréhension mutuelle dans les situations de conflit».

«Sa nomination –poursuit la lettre- donnera une voix aux individus et aux communautés qui n’en n’ont pas et dont la liberté de pensée, de conscience et de religion est violée, et qui font l’objet d’intolérance, de discrimination et, dans certains cas, même de persécution».

Source: VATICANNEWS, le 5 juin 2021

Portugal: trois cardinaux vont diriger les pèlerinages de Fatima 

Le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima à Cova da Iria, dans la ville de Fátima, au Portugal, lors du voyage du Pape Benoît XVI en mai 2010. Le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima à Cova da Iria, dans la ville de Fátima, au Portugal, lors du voyage du Pape Benoît XVI en mai 2010.  

Portugal: trois cardinaux vont diriger les pèlerinages de Fatima 

Cette année, trois cardinaux présideront les principaux pèlerinages internationaux à Fatima, au Portugal, en mai, août et octobre, qui seront centrés sur le thème de l’année pastorale «Louez le Seigneur, qui relève les faibles»: les cardinaux José Tolentino de Mendonça, Jean-Claude Hollerich et Sergio da Rocha. 

Le cardinal portugais, José Tolentino de Mendonça, archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église romaine – pour la première fois à Fatima depuis qu’il a reçu la pourpre, le 5 octobre 2019- évoquera la première apparition de la Vierge à la Cova da Iria.

Pèlerinage des migrants

L’archevêque de Luxembourg et président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece), le cardinal Jean-Claude Hollerich, conduira plutôt le pèlerinage du mois d’août commémorant la quatrième apparition de la Vierge aux trois bergers Lucie, François et Jacinthe, à Valinhos, le 19 août 1917, également connu sous le nom de Pèlerinage des migrants. 

Le cardinal Hollerich a des liens étroits avec les catholiques du Portugal, il était en effet en vacances au Portugal lorsque le 1er septembre 2019, le Pape a annoncé qu’il tiendrait un consistoire pour la création de 13 nouveaux cardinaux le 5 octobre suivant, le mentionnant parmi eux. La communauté portugaise est particulièrement nombreuse et dynamique dans son diocèse luxembourgeois, ce qui l’a motivé à apprendre cette langue.

La perspective des JMJ

Enfin, en octobre, le cardinal Sérgio da Rocha, archevêque de Salvador da Bahia, présidera la dernière grande célébration en plein air à Fatima, évoquant la sixième et dernière apparition à la Cova da Iria.

Les pèlerinages des anniversaires de Fatima s’inscrivent dans la dynamique du triennat du sanctuaire conçu en préparation des Journées mondiales de la jeunesse prévues en 2023 à Lisbonne.

Source: VATICANNEWS, le 12 avril 2021

Journée mondiale de l’eau : l’eau, «un droit pour tous», par le card. Hollerich

Le Jourdain @ WIKIMEDIA COMMONS - Jean Housen
Le Jourdain @ WIKIMEDIA COMMONS – Jean Housen

Journée mondiale de l’eau : l’eau, «un droit pour tous», par le card. Hollerich

« Dans la Bible il y a aussi l’eau qui sauve »

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau célébrée par l’UNESCO le 22 mars 2021, le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, parle du symbolisme de l’eau, de sa signification biblique et de la nécessité de sa juste répartition dans un message vidéo publié le 22 mars.

« Quel honneur pour cet élément de devenir le symbole de la vie! déclare-t-il. Et comment nous chrétiens pourrions-nous tolérer que cette eau, symbole de vie, soit repartie d’une manière injuste, soit vendue, soit seulement accessible aux riches et ne soit pas accessible à toutes les femmes, à tous les hommes de notre Terre commune. »

L’eau est « un droit pour tous », affirme l’archevêque. L’eau a été « créée par Dieu pour que la vie soit possible. Et en Église nous sommes radicalement en faveur de la vie », souligne-t-il.

Le cardinal rappelle comment l’eau est décrite dans les Écritures : « Déjà au début de la Bible, dit-il, on nous parle de l’eau. L’eau qui doit être séparée par Dieu de la terre ferme pour que la vie soit possible. L’eau qui par le déluge, causé par les péchés des hommes, revient couvrir la Terre et rend cette Terre de nouveau chaotique, sans vie. »

Malheureusement, poursuit-il, « beaucoup de gens connaissent l’eau de telle manière » : « C’est l’eau de la Méditerranée avec des naufrages des réfugiés, c’est l’eau après les tsunamis au Japon. L’eau peut être destructrice. »

Pourtant, dans la Bible « il y a aussi l’eau qui sauve : c’est le peuple qui passe à travers la Mer Rouge, les pieds secs; c’est l’eau vive, l’eau du baptême, l’eau qui nous fait tremper dans la mort et la résurrection du Christ ».

Le card. Hollerich estime que « le fait que Dieu a séparé l’eau des terres fermes, pour permettre la vie, veut aussi dire que Dieu a reparti l’eau, une juste répartition des eaux, sans commercialisation ».

Source: ZENIT.ORG, le 26 mars 2021

Europe: le card. Hollerich « préoccupé face à l’érosion de la liberté de religion »

Card. Jean-Claude Hollerich © Vatican Media

Card. Jean-Claude Hollerich © Vatican Media

Europe: le card. Hollerich « préoccupé face à l’érosion de la liberté de religion »

Une « croissante négligence du droit fondamental à la liberté de religion »

« Le Président de la COMECE préoccupé face à l’érosion de la liberté de religion dans les États membres », titre la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) pour ce communiqué publié le 22 janvier 2021. al déclaration du cardinal Hollerich est publiée en anglais.

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Dans la déclaration ci-dessous, publiée le vendredi 22 janvier 2021, le Président de la COMECE, S. Em. le Card. Jean-Claude Hollerich s.j., a exprimé sa préoccupation vis-à-vis d’un projet de loi qui sera bientôt débattu au Danemark et qui pourrait entraver indûment le droit fondamental à la liberté de religion en exigeant que les sermons et les homélies soient prononcés dans la langue nationale.

Tout en respectant les processus législatifs nationaux, le chef des évêques de l’UE se dit préoccupé par une tendance plus large et croissante à la négligence du droit fondamental à la liberté de religion dans les États membres de l’UE.

Si, toutefois, la COMECE comprend que l’objectif de la proposition est de prévenir la radicalisation et de contrer l’incitation à la haine et au terrorisme, elle estime que celle-ci aurait un impact négatif et discriminatoire, « en particulier envers les confessions religieuses plus petites, souvent formées de communautés d’immigrés » – déclare le Card. Hollerich, qui fait part de la solidarité des évêques de l’UE à la conférence épiscopale scandinave et aux autres communautés concernées au Danemark.

La COMECE encourage un dialogue intense et fructueux entre les autorités publiques compétentes et les Églises et communautés religieuses concernées, et soutient le rôle de la Commission européenne dans l’identification d’alternatives efficaces aux solutions juridiques invasives et potentiellement dommageables.

Source: ZENIT.ORG, le 22 janvier 2021