Fête de la Miséricorde divine: des missionnaires de la miséricorde aux côtés du pape
Mais les restrictions sanitaires seront observées
A l’occasion de la fête de la Miséricorde divine, dimanche prochain, 11 avril 2021, à 10h30, le pape François présidera la messe dans le sanctuaire romain de la Miséricorde, l’église Santo Spirito in Sassia entourés de missionnaires de la miséricorde, indique le dicastère pour la Nouvelle évangélisation.
Quelques Missionnaires de la Miséricorde concélèbreront avec le pape François: ils représenteront plus d’un millier de prêtres, institués lors du Jubilé de la Miséricorde. Le pape leur a confié une mission particulière, liée à la célébration du sacrement de la réconciliation et à la prédication du mystère de la miséricorde divine.
En effet, envoyés par le pape, ces missionnaires de différents pays ont reçu le pouvoir d’absoudre dans la confession cinq types de péchés habituellement réservés au Siège apostolique : profanation de l’Eucharistie, violence contre le Successeur de Pierre, absolution d’un complice, ordination d’un évêque sans mandat du pape, violation du secret de la confession.
Conformément aux normes anti-Covid, la capacité de l’église a été réduite à 80 personnes.
Signe de la miséricorde en actes, seront présents un groupe de détenus des prisons romaines de Regina Coeli, de Rebibbia pour les femmes et de Casal del Marmo, des soeurs hospitalières de la miséricorde, des infirmières de l’hôpital S. Spirito in Sassia, des personnes handicapées, une famille de migrants d’Argentine, de jeunes réfugiés de Syrie, du Nigéria et d’Égypte, dont deux Égyptiens appartenant de l’Église copte et un volontaire syrien de la Caritas et de l’Église catholique syrienne.
Les lectures seront proclamées par un séminariste, tandis que le service liturgique sera assuré par des jeunes d’une paroisse de la banlieue de Rome.
Seront aussi présents des volontaires du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation qui a compétence sur tout ce qui touche à la spiritualité de la Miséricorde divine, et des volontaires de l’Association nationale des carabiniers.
Après la célébration, pape conduira la prière mariale du Regina Caeli depuis l’église de Santo Spirito, à midi. Une traduction en langue des signes italienne (LIS) sera disponible.
L’an dernier, le pape avait déjà célébré cette fête à Santo Spirito in Sassia, pour le vingtième anniversaire de la canonisation de sœur Faustine Kowalska (1905-1938) et de l’institution du « Dimanche de la miséricorde divine ».
Sainte Faustine Kowalska, l’apôtre de la Miséricorde divine, est née le 25 août 1905, à Glogowiec, en Pologne. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II à Rome en avril 1993 et canonisée par le pape polonais à Rome, le 30 avril 2000. Le même jour, le pape instituait la fête liturgique de la Miséricorde divine fixée au IIe dimanche de Pâques.
Par son intermédiaire, Jésus a transmis au monde entier son grand message de la Miséricorde Divine et a montré un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain. Cette fête se prépare par une neuvaine qui commence le Vendredi Saint.
Le sanctuaire de la Divine Miséricorde en l’église Santo Spirito in Sassia de Rome.
François, Jean-Paul II et la Miséricorde Divine: à ceux qui souffrent
Le premier dimanche après Pâques, autrement appelé dimanche de Saint Thomas, l’Église universelle célèbre la fête de la Divine Miséricorde. Elle fut instituée il y a 20 ans par Saint Jean-Paul II, le jour de la canonisation de Sœur Faustine Kowalska.
Alessandro Di Bussolo – Cité du Vatican
En saluant les fidèles polonais lors de l’audience générale du mercredi 15 avril 2020, le Pape François a rappelé que dimanche prochain, 19 avril, sera célébrée « la fête de la Miséricorde Divine ». Saint Jean-Paul II, Pape venu de Pologne, l’avait instituée il y a vingt ans, le 30 avril 2000, «en réponse à la demande de Jésus transmise à Sainte Faustine», a expliqué François.
Sœur Faustine Kowalska, religieuse polonaise, vénérée comme l’apôtre de la Divine Miséricorde, eut de nombreuses visions du Christ ressuscité durant l’entre-deux guerres.
La vision de Sœur Faustine
«Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces», promit Jésus à Sœur Faustine, qui rapporte ces paroles dans son journal.
«L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas vers la source de ma miséricorde». Du cœur transpercé du Christ, sœur Faustine vit deux faisceaux de lumière qui illuminent le monde, deux rayons qui représentent le sang et l’eau, a rappelé le Pape Jean-Paul II dans l’homélie de la canonisation de la religieuse, le premier dimanche après Pâques en l’an 2000. De ce cœur, jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité, commentait le Souverain Pontife originaire de Cracovie. Instituée en 1985 par le cardinal Franciszek Macharski, pour le diocèse de Cracovie, la fête de la Miséricorde Divine fut donc étendue à l’Église universelle sous Jean-Paul II.
Deux Papes unis par la Miséricorde Divine
La Miséricorde Divine est aussi l’un des thèmes forts qui lient Jean-Paul II et François. L’encyclique écrite par le Pape polonais dans les premières années de son pontificat, Dives in Misericordia, du 30 novembre 1980, est constamment reprise par le Pape François dans ses actes, dans ses paroles; on retrouve aussi son essence dans la convocation par le Pape argentin du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016.
Les deux Papes sont issus de situations marquées par des bouleversements sociaux et des difficultés historiques. Et la sensibilité humaine, le concret historique et l’attention qu’ils portent tous deux à la dignité humaine, aux questions des plus pauvres, les rendent si proches qu’ils rappellent à l’Église et au monde la puissance de la Miséricorde Divine.
1980, Dives in Misericordia
La miséricorde n’élimine pas la justice, mais la surpasse, démontrait Jean-Paul II dans son encyclique consacrée à «Dieu riche en miséricorde», en intitulant un chapitre «La justice est-elle suffisante?».
Selon lui, l’Eglise est appelée à proclamer et à proclamer la miséricorde précisément comme la plus haute forme de justice dans l’amour. Car la miséricorde n’est pas la bonté, mais la justice humaine sans Dieu conduit à la négation de l’homme, à un système d’esclavage et à la négation de la dignité de la personne.
30 avril 2000, canonisation de Sœur Faustine
Vingt ans après avoir écrit Dives in Misericordia, au cœur du grand jubilé de l’an 2000, Karol Wojtyla a canonisé Sœur Maria Faustina Kowalska, morte à Cracovie le 5 octobre 1938, à l’âge de 33 ans seulement.
Il n’est pas possible de penser à la Miséricorde Divine sans la Résurrection du Seigneur, expliquait alors saint Jean-Paul II, car c’est le point culminant de la révélation de la Miséricorde de Dieu, l’ouverture à la vie éternelle, le don suprême que Dieu dans le Christ offre à l’homme, et Jésus est venu dans le monde précisément pour révéler le visage miséricordieux de Dieu. «Son message de miséricorde – a-t-il conclu dans son homélie de canonisation – continue à nous parvenir par le geste de ses mains tendues vers l’homme qui souffre. C’est ainsi que Sœur Faustine l’a vu et l’a annoncé aux hommes de tous les continents qui, cachés dans son couvent de Lagiewniki, à Cracovie, ont fait de son existence un chant de miséricorde: Misericordias Domini in aeternum cantabo».
François et la miséricorde
Près de 13 ans plus tard, le 17 mars 2013, en la petite église Sainte-Anne-des-Palefreniers l’une des deux paroisses du Vatican, le Pape François, élu 4 jours plus tôt, célébrait sa première messe ouverte aux fidèles, après celle de la chapelle Sixtine pour les cardinaux.
«Il est le Père aimant qui pardonne toujours, qui a ce cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi, nous apprenons à être miséricordieux envers tout le monde. Invoquons l’intercession de Notre-Dame qui avait dans ses bras la Miséricorde de Dieu fait homme». Déjà apparaissait tout le magistère du Pape François sur la miséricorde, à commencer par sa devise même – miserando atque eligando.
Dans la bulle d’indiction du Jubilé, Misericordiae vultus, il nous a invités à nous laisser «surprendre par Dieu» qui «ne se lasse pas d’ouvrir la porte de son cœur pour nous répéter qu’il nous aime et qu’il veut partager sa vie avec nous».
Les vendredis et les missionnaires de la Miséricorde
Une Année Sainte instituée «pour redécouvrir et rendre féconde la miséricorde de Dieu», expliquait François dans l’annonce du 13 mars 2015, deuxième anniversaire de son élection, lors d’une célébration pénitentielle, «par laquelle nous sommes tous appelés à donner une consolation à tout homme et à toute femme de notre temps». Pendant le Jubilé, le Pape n’a pas seulement parlé, mais il a aussi concrétisé la miséricorde, en poursuivant ses gestes continus de proximité, en inaugurant les «Vendredis de la miséricorde».
Des visites sous forme privée aux communautés et aux structures d’accueil et de solidarité pour ceux qui souffrent et en envoyant des milliers de «missionnaires de la miséricorde» dans le monde, pour offrir le pardon de Dieu à tous à travers le sacrement de la Réconciliation.