Centenaire de la béatification de sainte Thérèse de Lisieux : plusieurs milliers de pèlerins

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face @Carmel de Lisieux

Sainte Thérèse De L’Enfant Jésus Et De La Sainte Face @Carmel De Lisieux

Centenaire de la béatification de sainte Thérèse de Lisieux : plusieurs milliers de pèlerins

Du 28 au 30 avril 2023, le centenaire de la béatification (le 29 avril 1923) de sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897) a été célébré au sanctuaire de Lisieux, en France : 1 500 personnes se sont réunies pour assister à la procession des reliques de la « petite Thérèse » de la Basilique au Carmel, dimanche 30 avril, indique un quotidien régional Ouest-France.

Les célébrations ont eu lieu sous la présidence du cardinal Aveline, archevêque de Marseille, indique le site du sanctuaire de Lisieux. 2 000 personnes ont assisté à la messe du samedi en présence du cardinal.

Plusieurs pèlerins ont été présents aux événements solennels : l’inauguration, le 28 avril, de l’exposition de l’UNESCO : « Thérèse : portraits d’une femme », dans la Basilique, la conférence « Notre vocation à la sainteté à la lumière de sainte Thérèse », à la cathédrale Saint-Pierre, à l’accueil des reliques de sainte Thérèse, sur l’esplanade de la Basilique.

Les messes ont été célébrées à la Basilique et au Carmel, où ont été aussi célébrés les vêpres et les vigiles intitulés « Thérèse nous console ».

Dimanche soir, 4000 personnes ont assisté au Feu d’artifice à la Basilique « Il était une fois, Thérèse

Source : ZENIT.ORG, le 2 mai 2023

01.10.2021 – SAINTE DU JOUR

Sainte Thérèse 
de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face 
Vierge, Carmélite, Docteur de l’Église 
Co-patronne de la France

Thérèse Martin naît à Alençon, en France, le 2 janvier 1873. Elle fut baptisée deux jours plus tard en l’église Notre-Dame, recevant les noms de Marie Françoise Thérèse. Ses parents étaient Louis Martin et Zélie Guérin (canonisés le 18 octobre 2015 à Rome). Après la mort de sa mère, le 28 août 1877, Thérèse s’installa avec toute sa famille à Lisieux. Vers la fin de 1879, elle s’approche pour la première fois du sacrement de la Pénitence.

Le jour de la Pentecôte 1883, elle reçoit la grâce insigne de la guérison d’une grave maladie, par l’intercession de Notre-Dame des Victoires. Formée par les Bénédictines de Lisieux, elle fait sa première communion le 8 mai 1884, après une préparation intense, couronnée par une expérience très vive de la grâce de l’union intime avec le Christ. Quelques semaines après, le 14 juin de la même année, elle reçoit le sacrement de la confirmation, accueillant en toute conscience le don de l’Esprit Saint dans une participation personnelle à la grâce de la Pentecôte. Elle avait le désir d’entrer dans la vie contemplative, comme ses sœurs Pauline et Marie, au Carmel de Lisieux, mais son jeune âge l’en empêchait.

Pendant un voyage en Italie, après avoir visité la Maison de Lorette et la Ville éternelle, au cours de l’audience accordée par le Pape aux pèlerins du diocèse de Lisieux le 20 novembre 1887, elle demanda à Léon XIII (Vincenzo Pecci, 1878-1903), avec une audace filiale, de pouvoir entrer au Carmel à l’âge de quinze ans. Le 9 avril 1888, elle entra au Carmel de Lisieux. Elle prit l’habit le 10 janvier de l’année suivante et fit sa profession religieuse le 8 septembre 1890, en la fête de la Nativité de la Vierge Marie.

Au Carmel, elle s’engage sur le chemin de perfection tracé par la Mère fondatrice, Thérèse de Jésus, avec une ferveur et une fidélité authentiques, par l’accomplissement des divers services communautaires qui lui sont confiés. Éclairée par la Parole de Dieu, éprouvée très vivement par la maladie de son père bien-aimé, Louis Martin, qui meurt le 29 juillet 1894, elle avance vers la sainteté, inspirée par la lecture de l’Évangile, plaçant au centre de tout l’amour.

Dans ses manuscrits autobiographiques, Thérèse nous a laissé non seulement les souvenirs de son enfance et de son adolescence, mais aussi le portrait de son âme, la description de ses expériences les plus intimes. Elle découvre et communique aux novices qui lui sont confiées la petite voie de l’enfance spirituelle ; elle reçoit comme un don spécial la charge d’accompagner par le sacrifice et la prière deux «frères missionnaires». Elle pénètre toujours plus le mystère de l’Église et sent croître en elle sa vocation apostolique et missionnaire, pour attirer tout le monde à sa suite, saisie par l’amour du Christ, son unique Époux.

Le 9 juin 1895, en la fête de la Très Sainte Trinité, elle s’offre en victime d’holocauste à l’Amour miséricordieux de Dieu. Elle rédige alors le premier manuscrit autobiographique qu’elle remet à Mère Agnès le jour de la fête de celle-ci, le 21 janvier 1896. Quelques mois après, le 3 avril, dans la nuit entre le jeudi et le vendredi saints, elle souffre d’une hémoptysie, première manifestation de la maladie qui la conduira à sa mort et qu’elle accueille comme une mystérieuse visite de l’Époux divin. Elle entre alors dans une épreuve de la foi qui durera jusqu’à sa mort et dont elle donnera un témoignage bouleversant dans ses écrits. Au mois de septembre, elle achève le manuscrit B qui illustre de manière impressionnante la maturité dans la sainteté à laquelle elle est parvenue, en particulier par la découverte de sa vocation au cœur de l’Église.

Alors que sa santé se dégrade et que le temps de l’épreuve se poursuit, elle commence au mois de juin le manuscrit C dédié à Mère Marie de Gonzague ; de nouvelles grâces l’amènent à une plus haute perfection et elle découvre de nouvelles lumières pour la diffusion de son message dans l’Église au profit des âmes qui suivront sa voie. Le 8 juillet, elle est transférée à l’infirmerie. Ses sœurs et d’autres religieuses recueillent ses paroles, tandis que s’intensifient ses souffrances et ses épreuves, supportées avec patience, jusqu’à sa mort dans l’après-midi du 30 septembre 1897. «Je ne meurs pas, j’entre dans la vie», avait-elle écrit à son frère spirituel missionnaire, l’Abbé M. Bellier. Ses dernières paroles, «Mon Dieu…, je vous aime !», scellent une existence qui s’éteint sur la terre à l’âge de vingt-quatre ans pour entrer, suivant son désir, dans une phase nouvelle de présence apostolique en faveur des âmes, dans la communion des saints, pour répandre une pluie de roses sur le monde.

Elle fut canonisée par Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 17 mai 1925 et ce même Pape la proclama « Patronne universelle des missions« , ainsi que St François Xavier, le 14 décembre 1927.

Sa doctrine et son exemple de sainteté ont été reçus par toutes les catégories de fidèles de ce siècle avec un grand enthousiasme, et aussi en dehors de l’Église catholique et du christianisme. De nombreuses Conférences épiscopales, à l’occasion du centenaire de sa mort, ont demandé au Pape qu’elle soit proclamée Docteur de l’Église, à cause de la solidité de sa sagesse spirituelle, inspirée par l’Évangile, à cause de l’originalité de ses intuitions théologiques où brille sa doctrine éminente, et à cause de l’universalité de la réception de son message spirituel, accueilli dans le monde entier et diffusé par la traduction de ses œuvres dans une cinquantaine de langues. 

Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) proclama Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face Docteur de l’Église universelle le 19 octobre 1997.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :

 >>> Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus priez pour nous !

La Prière de Sainte Thérèse de Lisieux « Pourquoi je T’aime, ô Marie ! » : 

« Pourquoi je T’aime, ô Marie ! Oh ! Je voudrais chanter, Marie, pourquoi je T’aime… Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon cœur et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême ne saurait à mon âme inspirer de frayeur. Si je te contemplais dans ta sublime gloire et surpassant l’éclat de tous les bienheureux que je suis ton enfant je ne pourrais le croire ; Ô Marie, devant toi, je baisserais les yeux ! Il faut pour qu’un enfant puisse chérir sa mère, qu’elle pleure avec lui, partage ses douleurs. Ô ma Mère chérie, sur la rive étrangère pour m’attirer à toi, que tu versas de pleurs. En méditant ta vie dans le saint Evangile, j’ose te regarder et m’approcher de toi, me croire ton enfant ne m’est pas difficile car je te vois mortelle et souffrant comme moi. Lorsqu’un ange du Ciel t’offre d’être la Mère du Dieu qui doit régner toute l’éternité, je te vois préférer, ô Marie, quel mystère ! L’ineffable trésor de ta virginité. Je comprends que mon âme, ô Vierge Immaculée soit plus chère au Seigneur que le divin séjour. Je comprends que ton âme, Humble et Douce Vallée peut contenir Jésus, l’Océan de l’Amour ! Oh ! Je t’aime, Marie, te disant la servante du Dieu que tu ravis par ton humilité, cette vertu cachée te rend toute puissante, elle attire en ton cœur la Sainte Trinité. Alors l’Esprit d’Amour te couvrant de son ombre, le Fils égal au Père en toi s’est incarné. De ses frères pêcheurs bien grands sera le nombre puisqu’on doit l’appeler : Jésus, ton premier-né ! Ô Mère bien-aimée, malgré ma petitesse, comme toi, je possède en moi Le Tout-Puissant mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse : le trésor de la Mère appartient à l’enfant et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie. Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi ? Aussi lorsqu’en mon cœur descend la blanche Hostie, Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi ! Tu me le fait sentir, ce n’est pas impossible de marcher sur tes pas, ô Reine des élus, l’étroit chemin du Ciel, tu l’as rendu visible en pratiquant toujours les plus humbles vertus. Auprès de toi, Marie, j’aime à rester petite, des grandeurs d’ici-bas je vois la vanité. Chez Sainte Elisabeth, recevant ta visite, j’apprends à pratiquer l’ardente charité. Là, j’écoute ravie, Douce Reine des anges, le cantique sacré qui jaillit de ton cœur. Tu m’apprends à chanter les divines louanges, à me glorifier en Jésus mon Sauveur. Tes paroles d’amour sont de mystiques roses qui doivent embaumer les siècles à venir. En toi le Tout-Puissant a fait de grandes choses, je veux les méditer, afin de l’en bénir. Quand le bon Saint Joseph ignore le miracle que tu voudrais cacher dans ton humilité, tu le laisses pleurer tout près du Tabernacle qui voile du Sauveur la divine beauté. Oh ! Que j’aime, Marie, ton éloquent silence ! Pour moi c’est un concert, doux et mélodieux qui me dit la grandeur et la toute-puissance d’une âme qui n’attend son secours que des Cieux. Plus tard à Bethléem, ô Joseph et Marie ! Je vous vois repoussés de tous les habitants. Nul ne veut recevoir en son hôtellerie de pauvres étrangers, la place est pour les grands. La place est pour les grands et c’est dans une étable que la Reine des Cieux doit enfanter un Dieu. Ô ma Mère chérie, que je te trouve aimable, que je te trouve grande, en un si pauvre lieu ! Quand je vois l’éternel enveloppe de langes, quand du Verbe Divin j’entends le faible cri, Ô ma Mère chérie, je n’envie plus les anges car leur puissant Seigneur est mon Frère chéri ! Que je t’aime, Marie, toi qui sur nos rivages as fait épanouir cette Divine Fleur. Que je t’aime écoutant les bergers et les mages et gardant avec soin toute chose en ton cœur. Je t’aime te mêlant avec les autres femmes qui vers le temple saint ont dirigé leurs pas. Je t’aime présentant le Sauveur de nos âmes au bienheureux Vieillard qui le presse en ses bras. D’abord en souriant j’écoute son cantique mais bientôt ses accents me font verser des pleurs. Plongeant dans l’avenir un regard prophétique, Siméon te présente un glaive de douleurs. Ô Reine des martyrs, jusqu’au soir de ta vie, ce glaive douloureux transpercera ton cœur. Déjà tu dois quitter le sol de ta patrie pour éviter d’un roi la jalouse fureur. Jésus sommeille en paix sous les plis de ton voile, Joseph vient te prier de partir à l’instant et ton obéissance aussitôt se dévoile : tu pars sans nul retard et sans raisonnement. Sur la terre d’Egypte, il me semble, ô Marie, que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux, car Jésus n’est-il pas la plus belle Patrie ? Que t’importe l’exil, tu possèdes les Cieux ! Mais à Jérusalem, une amère tristesse comme un vaste océan vient inonder ton cœur. Jésus, pendant trois jours, se cache à ta tendresse… Alors c’est bien l’exil dans toute sa rigueur ! Enfin tu l’aperçois et la joie te transporte, tu dis au bel Enfant qui charme les docteurs : « Ô mon Fils, pourquoi donc agis-tu de la sorte ? Voilà ton père et moi qui te cherchions en pleurs ». Et l’Enfant Dieu répond (oh quel profond mystère !) à la Mère chérie qui tend vers lui ses bras : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Aux œuvres de mon Père, il faut que je m’emploie ; ne le savez-vous pas ? » L’Evangile m’apprend que croissant en sagesse, à Joseph, à Marie, Jésus reste soumis et mon cœur me révèle avec quelle tendresse, Il obéit toujours à ses parents chéris. Maintenant je comprends le mystère du temple, les paroles cachées de mon Aimable Roi. Mère, ton doux Enfant veut que tu sois l’exemple de l’âme qui Le cherche en la nuit de la foi. Puisque le Roi des Cieux a voulu que sa Mère soit plongée dans la nuit, dans l’angoisse du cœur ; Marie, c’est donc un bien de souffrir sur la terre ? Oui, souffrir en aimant, c’est le plus pur bonheur ! Tout ce qu’il m’a donné, Jésus peut le reprendre. Dis-lui de ne jamais se gêner avec moi, Il peut bien se cacher, je consens à l’attendre jusqu’au jour sans couchant ou s’éteindra ma foi. Je sais qu’à Nazareth, Mère pleine de grâces, tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus, point de ravissement, de miracles, d’extases n’embellissent ta vie, ô Reine de Elus ! Le nombre des petits est bien grand sur la terre, ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux. C’est par la voie commune, incomparable Mère, qu’il te plait de marcher pour les guider aux Cieux. En attendant le Ciel, ô ma Mère chérie, je veux vivre avec toi, te suivre chaque jour. Mère, en te contemplant, je me plonge ravie, découvrant dans ton cœur des abîmes d’amour. Ton regard maternel bannit toutes mes craintes, il m’apprend à pleurer, il m’apprend à jouir. Au lieu de mépriser les joies pures et saintes, tu veux les partager, tu daignes les bénir. Des époux de Cana voyant l’inquiétude qu’ils ne peuvent cacher, car ils manquent de vin, au Sauveur tu le dis, dans ta sollicitude espérant le secours de son pouvoir divin. Jésus semble d’abord repousser ta prière : « Qu’importe », répond-t-il, « femme, à vous et à moi ? » Mais au fond de son cœur, Il te nomme sa Mère et son premier miracle, Il l’opère pout toi. Un jour que les pêcheurs écoutent sa doctrine de celui qui voudrait au Ciel les recevoir, je te trouve avec eux, Marie, sur la colline. Quelqu’un dit à Jésus que tu voudrais le voir, alors ton Divin Fils, devant la foule entière, de son amour pour nous montre l’immensité. Il dit : « Quel est mon frère et ma sœur et ma Mère, si ce n’est celui-là qui fait ma volonté ? » Ô Vierge Immaculée, des mères la plus tendre, en écoutant Jésus, tu ne t’attristes pas mais tu te réjouis qu’Il nous fasse comprendre que notre âme devient sa famille ici-bas. Oui, tu te réjouis qu’Il nous donne sa vie, les trésors infinis de sa divinité. Comment ne pas t’aimer, ô ma Mère chérie, en voyant tant d’amour et tant d’humilité ? Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime, et tu consens pour nous à t’éloigner de lui. Aimer c’est tout donner et se donner soi-même, tu voulus le prouver en restant notre appui. Le Sauveur connaissait ton immense tendresse, Il savait les secrets de ton cœur maternel, refuge des pêcheurs, c’est à toi qu’Il nous laisse quand il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel. Marie, tu m’apparais au sommet du Calvaire, debout près de la Croix, comme un prêtre à l’autel offrant pour apaiser la justice du Père, ton bien-aimé Jésus, le doux Emmanuel. Un prophète l’a dit, ô Mère désolée, « Il n’est pas de douleur semblable à ta douleur ! » Ô Reine des Martyrs, en restant exilée, tu prodigues pour nous tout le sang de ton cœur ! La maison de Saint Jean devient ton seul asile, le fils de Zébédée doit remplacer Jésus. C’est le dernier détail que donne l’Evangile de la Reine des Cieux il ne me parle plus. Mais son profond silence, ô ma Mère chérie, ne révèle-t-il pas que le Verbe Eternel veut Lui-même chanter les secrets de ta vie pour charmer tes enfants, tous Elus du Ciel ? Bientôt je l’entendrai cette douce harmonie. Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir, Toi qui vins me sourire au matin de ma vie. Viens me sourire encore… Mère… voici le soir ! Je ne crains plus l’éclat de ta gloire suprême. Avec toi j’ai souffert et je veux maintenant chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t’aime et redire à jamais que je suis ton enfant ! Ainsi soit-il. » 

Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897)

Quatre personnalités chrétiennes mises à l’honneur par l’Unesco

Siante Thèrèse de l'Enfant-Jésus figure parmi les personnalités mises en valeur par l'UnescoSiante Thèrèse de l’Enfant-Jésus figure parmi les personnalités mises en valeur par l’Unesco 

Quatre personnalités chrétiennes mises à l’honneur par l’Unesco

Durant le biennium 2022-2023, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture célébrera l’anniversaire de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, de Johann Gregor Mendel, de Nicolas Copernic et de saint Nersès le gracieux.

Par cette décision, qui doit encore être soumise à l’approbation de l’assemblée plénière, le comité exécutif de l’Unesco veut honorer la mémoire de personnalités ayant apporté une contribution remarquable dans les domaines de la paix, de l’éducation, des sciences et de la communication.

Elles sont une soixantaine au total, et 4 d’entre elles, -dont les candidatures ont été présentées par la France, la République tchèque, la Pologne et l’Arménie- se distinguent tout particulièrement par leur foi chrétienne, moteur de leur action et de leur engagement.

La première est sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), religieuse carmélite et docteur de l’Église dont on célèbrera le 150e anniversaire de naissance en 2023. Il s’agit là pour l’Unesco de valoriser le rôle des femmes au sein des religions mais aussi de souligner le rayonnement mondial de la pensée et de la spiritualité de la «petite Thérèse» à travers des écrits traduits en 83 langues.

Le second est Johann Gregor Mendel (1822-1884), prêtre augustinien qui fut aussi un grand scientifique, considéré comme l’un des fondateurs de la génétique moderne et dont le 200eanniversaire de naissance sera fêté en 2022.

Le troisième est Nicolas Copernic (1473-1543), prêtre et astronome; sa théorie sur l’héliocentrisme représenta une révolution scientifique majeure. Pour l’Unesco, la célébration du 550e anniversaire de la naissance de ce précurseur de l’astronomie moderne sera «l’occasion de promouvoir la science, l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques ainsi que le patrimoine culturel, et de consolider les liens entre les nations».

Et enfin Nersès Shnorhali, dit «le gracieux» (1100-1173), évêque, poète, musicien et théologien arménien, dont l’Unesco souligne l’engagement pour la paix et le dialogue entre les cultures. Lors de son voyage apostolique en Arménie en juin 2016, le Pape François avait rappelé «l’amour immense et extraordinaire pour son peuple et ses traditions», ainsi que «sa vive préoccupation pour les autres Églises, se montrant infatigable dans la recherche de l’unité». 2023 marquera le 850e anniversaire de sa naissance.

«Le génie du christianisme est de faire se lever des personnalités capables d’œuvrer dans tous sortes de domaines, qu’il soit humaniste, philosophique, théologique et des œuvres de paix comme saint Nersès en témoigne. Copernic et Mendel sont des exemples qui illustrent brillamment l’unité des savoirs dans le domaine de la foi et des sciences. Quant à la jeune Thérèse de Lisieux, morte à 24 ans, elle magnifie la science de l’amour», conclut joliment le communiqué de l’organisation onusienne.

Source: VATICANNEWS, le 17 avril 2021

Les plus beaux textes sur Marie : Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, de Thérèse de Lisieux

vierge marie
© Gianni Dagli Orti / Aurimages – J.B.SalviI dit Sassoferrato (1605-1685): Vierge en prière.

Les plus beaux textes sur Marie : Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, de Thérèse de Lisieux

Il est parfois plus facile de se tourner vers Marie que vers Jésus. Son image de mère intimide moins que celle du crucifié. Les saints ne s’y trompent pas : ils savent qu’elle est un des chemins de plus sûr vers Jésus. Ils expriment pour elle leurs paroles souvent les plus affectueuses, les plus poétiques et les plus inspirantes. Comme cette prière de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Appelée par Jean Paul II « la plus grande sainte des temps modernes », c’est Thérèse de l’Enfant-Jésus (1873-1897) qui a eu cette intuition éblouissante de la « petite voie » : un chemin spirituel des petites choses qui mènent vers la sainteté. Elle s’engage définitivement par les vœux de la profession perpétuelle le 8 septembre 1890 au carmel de Lisieux. « Quelle belle fête que la Nativité de Marie pour devenir l’épouse de Jésus ! », écrit-elle plus tard. En rentrant au carmel, elle désire prouver son amour au Christ qui l’appelle à donner sa vie pour le monde : « Ma vocation, c’est l’Amour ».

L’ultime prière à Marie

Mais, six ans plus tard, en 1896, la toux qui l’accable depuis quelques mois s’aggrave brusquement. Le diagnostic tombe : Thérèse souffre de la tuberculose. Très malade, elle sombre alors dans une nuit intérieure, une véritable épreuve de la foi. Puis, petit à petit, elle retrouve la lumière. Le 8 septembre 1897, trois semaines avant sa mort, le jour de la fête de la Nativité de Marie, elle écrit d’une main tremblante cette ultime prière adressée à Marie : « Ô Marie, si j’étais Reine du Ciel et que vous soyez Thérèse, je voudrais être Thérèse afin que vous soyez Reine du Ciel ! »… Ces mots qui deviendront sa dernière prière semblent être la continuation de cette méditation écrite quelque mois avant son entrée au carmel :

Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, jamais tu ne l’aimeras assez et Jésus sera bien content puisque la Sainte Vierge est sa Mère. À propos de la Sainte Vierge, il faut que je te confie une de mes simplicités avec elle ; parfois je me surprends à lui dire : Mais ma bonne Sainte Vierge, je trouve que je suis plus heureuse que vous, car je vous ai pour Mère et vous, vous n’avez pas de Sainte Vierge à aimer… Il est vrai que vous êtes la Mère de Jésus, mais ce Jésus, vous nous l’avez donné tout entier… Et lui, sur la croix, il vous a donné à nous pour Mère. Ainsi nous sommes plus riches que vous puisque nous possédons Jésus et que vous êtes à nous aussi. Autrefois, dans votre humilité, vous souhaitiez d’être un jour la petite servante de l’heureuse Vierge qui aurait l’honneur d’être la Mère de Dieu, et voilà que moi, pauvre petite créature, je suis, non pas votre servante, mais votre enfant ; vous êtes la Mère de Jésus, et vous êtes ma Mère ! […] J’ai beau m’efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n’arrive pas à fixer mon esprit. Longtemps, je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m’étonnait, car j’aime tant la Sainte Vierge qu’il devrait m’être facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant, je me désole moins, je pense que la Reine des cieux, étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu’elle s’en contente… Quelquefois, lorsque mon esprit est dans une si grande sécheresse qu’il m’est impossible d’en tirer une pensée pour m’unir au bon Dieu, je récite très lentement un Notre Père et puis la Salutation angélique. (Lettre 30.05.1899)

Quand les grands saints prient Marie : cliquez ici pour démarrer le diaporama

MADONNA

Source: ALETEIA, le 19 février 2021

Thérèse de Lisieux, « docteur de la communion eucharistique », par le p. Léthel, ocd

Thérèse

Le sacrement de l’Amour Miséricordieux antidote au jansénisme

Sainte Thérèse de Lisieux

Docteur de la communion eucharistique

François-Marie Léthel ocd

« Donnez-nous Jésus, donnez-nous la Communion »!  C’est le cri du Peuple Chrétien, c’est la plus grande demande des fidèles aux pasteurs en ce moment douloureux du second confinement, lorsqu’il n’est plus possible d’être présent à la célébration de la Messe. On constate avec bonheur que, maintenant, ce cri est mieux écouté que lors du premier confinement! De nombreux évêques et prêtres s’engagent résolument dans une pastorale de la communion et de la confession dans les églises qui peuvent rester ouvertes. Récemment, le cardinal Bassetti, archevêque de Pérouse et président de la Conférence épiscopale italienne, a écrit une magnifique lettre sur l’Eucharistie alors même qu’il était hospitalisé, gravement touché par le coronavirus. Comme prêtre, j’ai vécu moi-même une telle expérience eucharistique à l’hôpital.

Pour éclairer cette nouvelle orientation pastorale, je voudrais présenter brièvement l’enseignement de Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise, sur la communion eucharistique.

Thérèse est une des plus grandes mystiques, mais sans ces phénomènes extraordinaires présents dans l’expérience d’autre saints, comme par exemple sa Mère Thérèse d’Avila. La petite Thérèse n’a eu aucune vision ni entendu aucune « voix », à la différence de sa grande amie sainte Jeanne d’Arc. Mais Jésus lui parle continuellement dans l’Evangile qu’elle porte symboliquement sur son coeur et qu’elle incarne dans toute sa vie. Sa vie mystique est une profonde et continuelle « respiration » de l’Esprit-Saint dans la foi, l’espérance et l’amour, comme l’enseignait son Père saint Jean de la Croix. L’Eucharistie est véritablement le coeur de toute sa vie comme Sacrement de l’Amour de Jésus et de l’union la plus intime avec Lui par la sainte Communion. Elle n’a pas de visions, mais de profondes intuitions spirituelles reçues dans un contexte eucharistique, après la communion pendant son action de grâces, ou dans l’oraison près du Tabernacle. On pourrait citer de nombreux exemple.

Pour comprendre sa doctrine eucharistique entièrement centrée sur la communion, il faut rappeler que Thérèse vit à la fin du XIXème siècle, quand l’Église ne s’est pas encore prononcée de façon définitive en faveur de la communion quotidienne. Ainsi, en son Acte d’offrande à l’amour Miséricordieux – texte essentiel publié à la fin de l’Histoire d’une âme[1] – la carmélite dit à Jésus:

« Je sens en mon coeur des désirs infinis et c’est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah ! je ne puis recevoir la Sainte Communion aussi souvent que je le désire, mais, Seigneur, n’êtes-vous pas Tout-Puissant ? Restez en moi, comme au tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie ».

Tel est bien le « cri » du coeur de Thérèse concernant la communion, exprimant le désir de la communion quotidienne et de garder en soi la présence eucharistique de Jésus comme au tabernacle. Ces paroles de Thérèse sont très significatives, face à une conception fausse mais alors très répandue (même chez certains saints) selon laquelle la présence eucharistique serait en nous « fugitive », ne durant qu’un temps très bref et disparaissant quand les espèces du pain se sont fondues dans notre corps. Une conséquence ridicule de cette conception est qu’il vaudrait mieux communier avec une grande hostie plutôt qu’avec un petit fragment, pour que la présence dure plus longtemps!

Au contraire, Jésus a dit: « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure (menei) en moi et moi en lui » (Jn 6, 56). Telle est bien la vérité que Thérèse vit et croit. Plus récemment, cette même vérité a été magnifiquement développée par une mystique italienne, la servante de Dieu Vera Grita, une laïque consacrée dans la famille salésienne. Ses textes spirituels, écrits au moment de la grande crise de 1968 et qui devraient être prochainement traduits en français, proposent une admirable spiritualité de la Présence Réelle de Jésus-Eucharistie qui veut faire de nous des Tabernacles Vivants.

Au Carmel de Lisieux, Thérèse n’avait donc pas la permission de faire la communion chaque jour. La seule exception fut au moment de l’épidémie d’influenza qui provoqua la mort de plusieurs carmélites:

« Tout le temps que la communauté fut ainsi éprouvée, je pus avoir l’ineffable consolation de faire tous les jours la Ste Communion… Ah ! que c’était doux !… Jésus me gâta longtemps, plus longtemps que se fidèles épouses, car il permit qu’on me Le donnât sans que les autres aient le bonheur de Le recevoir » (Ms A, 79v).

Elle souffrait beaucoup de cette privation, avec l’espérance d’un changement dans l’avenir. Et elle n’était pas la seule. Chez beaucoup de saintes religieuses de son temps, on trouve le même désir et la même souffrance. L’influence négative du jansénisme avait été très forte, avec sa radicale opposition à la communion fréquente. Ce n’était plus le Dieu proche des saints, mais au contraire un Dieu lointain qui ne permettait pas aux fidèles de s’approcher de lui. Cela a été un désastre pour le Peuple de Dieu! Cependant, déjà au Moyen-Âge, alors que la spiritualité eucharistique mettait en relief la foi en la Présence Réelle (contre les erreurs de Bérenger et des théologiens rationalistes) sous la forme de l’adoration, la communion fréquente n’était pas encore conseillée.

Sur ce point sainte Catherine de Sienne est une heureuse exception, comme le grand prophète de la communion quotidienne, ce qui scandalisait ses contemporains. Sainte Jeanne d’Arc communiait très souvent et sa plus grande souffrance fut d’être privée de la Communion pendant les quatre mois de son Procès. Elle la demande dès le premier jour à ses juges qui sont tous des prêtres, et chaque fois qu’elle renouvelle cette demande, elle se heurte toujours à un refus. Elle ne la recevra qu’au dernier moment dans sa prison, le matin du 30 mai 1431 avant d’être conduite au bûcher.

Thérèse de Lisieux et les saints et saintes de son temps reprennent et intensifient ce désir prophétique de la communion quotidienne, avec la confiance que l’Eglise se prononcera bientôt en faveur de la communion quotidienne. En effet, c’est ce qui arrivera quelques années plus tard avec les Décrets de saint Pie X en 1905.

Pour Thérèse, l’eucharistie est par excellence le sacrement de l’Amour Miséricordieux de Jésus, de l’amour Divin qui s’abaisse et se fait tout petit, désirant s’unir à nous, vivre avec nous et en nous, pauvres enfants pécheurs.  En quelque mots, Thérèse résume toute sa spiritualité eucharistique dans sa dernière Lettre écrite pour un futur prêtre, le séminariste Maurice Bellière, son premier frère spirituel.

C’est une image représentant l’Enfant Jésus dans l’hostie consacrée que le prêtre tient dans ses mains, avec ces paroles: « Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit! Je l’aime! car il n’est qu’Amour et Miséricorde » (LT 266). Tel est le « testament eucharistique » de Thérèse! Dans l’eucharistie, Jésus est le Dieu tout proche de nous, le Dieu Amour Miséricordieux, le Dieu qui se fait petit et qui ne fait pas de peur, mais qui suscite notre réponse de confiance et d’amour. C’est le Vrai Corps né de Marie comme un petit enfant, c’est le Crucifié et le Ressuscité!

Toute cette doctrine de Thérèse sur se trouve déjà admirablement exprimée dans le récit de sa première Communion:

« Ah ! qu’il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme !…   Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi : “ Je vous aime, je me donne à vous pour toujours. ” Il n’y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices ; depuis longtemps, Jésus et la pauvre petite Thérèse s’étaient regardés et s’étaient compris… Ce jour-là ce n’était plus un regard mais une fusion, ils n’étaient plus deux, Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan. Jésus restait seul, Il était le maître, le Roi. Thérèse ne lui avait-elle pas demandé de lui ôter sa liberté, car sa liberté lui faisait peur, elle se sentait si faible, si fragile que pour jamais elle voulait s’unir à la Force Divine !… Sa joie était trop grande, trop profonde pour qu’elle pût la contenir, des larmes délicieuses l’inondèrent bientôt au grand étonnement de ses compagnes, qui plus tard se disaient l’une à l’autre : “ Pourquoi donc a-t-elle pleuré ? N’avait-elle pas quelque chose qui la gênait ?… Non c’était plutôt de ne pas voir sa Mère auprès d’elle, ou sa Soeur qu’elle aime tant qui est carmélite. ” Elles ne comprenaient pas que toute la joie du Ciel venant dans un coeur, ce coeur exilé ne puisse la supporter sans répandre des larmes… Oh ! non, l’absence de Maman ne me faisait pas de peine le jour de ma première communion : le Ciel n’était-il pas dans mon âme, et Maman n’y avait-elle pas pris place depuis longtemps ? Ainsi en recevant la visite de Jésus, je recevais aussi celle de ma Mère chérie qui me bénissait se réjouissant de mon bonheur… Je ne pleurais pas l’absence de Pauline, sans doute j’aurais été heureuse de la voir à mes côtés, mais depuis longtemps mon sacrifice était accepté ; en ce jour, la joie seule remplissait mon coeur, je m’unissais à elle qui se donnait irrévocablement à Celui qui se donnait si amoureusement à moi ! »…(Ms A, 35rv).

Ce jour de sa première communion était aussi le jour de la profession religieuse de sa soeur Pauline (soeur Agnès de Jésus). Dans ce récit, Thérèse exprime l’intimité de son union avec Jésus comme une « fusion ». Elle la décrit comme « le premier baiser de Jésus à son âme ». C’est déjà l’expérience de l’amour sponsal, avec le don total, réciproque et définitif entre l’Époux et l’Epouse. A Jésus qui « se donnait si amoureusement à elle », Thérèse répond: « Je vous aime et je me donne à vous pour toujours ». En Lui, elle trouve toute l’Eglise du Ciel, et spécialement sa sainte Maman!

Pour elle, l’union mystique avec Jésus, le Mariage spirituel, ne sera pas autre chose que la communion eucharistique pleinement vécue avec Marie. Elle le dit dans l’une de ses poésies:

Mon Ciel, il est caché dans la petite Hostie

Où Jésus, mon Epoux, se voile par amour.

A ce Foyer Divin je vais puiser la vie

Et là mon Doux Sauveur m’écoute nuit et jour

Oh ! quel heureux instant lorsque dans ta tendresse

Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi

Cette union d’amour, cette ineffable ivresse

Voilà mon Ciel à moi ! (PN 32/3).

C’est la plus haute « mystique du Sacrement » dont parle Benoît XVI dans sa première Encyclique Deus Caritas est (n. 13 et 14).

De même, elle dit à Marie: « Tu me  donnes Jésus et tu m’unis à Lui » (PN 5/11). Elle la contemple enceinte comme « le Tabernacle qui voile du Sauveur la Divine Beauté » (PN 54/8). Au moment de la communion, elle ne craint pas de s’identifier avec Marie à l’Annonciation, quand le Fils de Dieu est descendu du Ciel et s’est incarné dans son sein virginal:

O Mère bien-aimée, malgré ma petitesse

Comme toi je possède en moi Le Tout-Puissant

Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse :

Le trésor de la mère appartient à l’enfant

Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie

Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi ?

Aussi lorsqu’en mon coeur descend la blanche Hostie

Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi ! (PN 54/5).

De la même manière, le prêtre doit apprendre de Marie tout son amour pour le Corps de Jésus. Ainsi, en priant pour son frère spirituel le séminariste Bellière, elle dit à la Sainte Vierge: « Daignez lui enseigner déjà avec quel amour vous touchiez le Divin Enfant Jésus et l’enveloppiez de langes, afin qu’il puisse un jour monter au Saint Autel et porter en ses mains le Roi des Cieux » (Pri 8).

Thérèse parle inséparablement de Jésus dans l’eucharistie, de Marie et des prêtres. Comme ministre de l’eucharistie, le prêtre est celui qui comme Marie et avec elle, dans la foi et l’amour, reçoit Jésus pour le donner au monde. Dans cette lumière, la sainte va au coeur de la vie et de la vocation du prêtre quand elle écrit:  « Je sens en moi la vocation de prêtre ; avec quel amour, ô Jésus, je te porterais dans mes mains lorsque, à ma voix, tu descendrais du Ciel… Avec quel amour je te donnerais aux âmes » (Ms B 2v). Thérèse est patronne des Missions, toujours avec cette dynamique eucharistique.

Par rapport à la communion, Thérèse met l’accent principal, non pas sur notre désir de recevoir Jésus, mais sur le désir de Jésus de venir à nous de s’unir à et de demeurer avec nous et en nous. Ceci est très important pour répondre à l’idéologie très répandue du « jeûne eucharistique », qui s’oppose à la communion quotidienne à partir d’une vision subjectiviste de la communion (un désir subjectif qu’il serait bon de mortifier par un « jeûne »). Non,  Jésus ne veut pas rester enfermé dans le froid Tabernacle de pierre, mais il désire venir dans le Tabernacle de chair, dans le Tabernacle vivant de notre coeur. Elle le dit très clairement lorsqu’elle parle de son intense vie eucharistique avant d’entrer au Carmel:

« Jésus se donnait lui-même à moi dans la Ste Communion plus souvent que je n’aurais osé l’espérer. J’avais pris pour règle de conduite de faire, sans en manquer une seule, les communions que mon confesseur me donnerait, mais de le laisser en régler le nombre, sans jamais lui en demander. Je n’avais point à cette époque l’audace que je possède maintenant, sans cela j’aurais agi autrement, car je suis bien sûre qu’une âme doit dire à son confesseur l’attrait qu’elle ressent à recevoir son Dieu ; ce n’est pas pour rester dans le ciboire d’or qu’Il descend chaque jour du Ciel, c’est afin de trouver un autre Ciel qui lui est infiniment plus cher que le premier : le Ciel de notre âme, faite à son image, le temple vivant de l’adorable Trinité ! » (Ms A, 48v).

Dans le même sens, elle écrit:

« O mystère d’amour !

Mon Pain de chaque jour

Jésus, c’est Toi ! / (…)

O Pain de l’exilé !

Sainte et Divine Hostie

Ce n’est plus moi qui vis, mais je vis de ta vie.

Ton ciboire doré

Entre tous préféré

Jésus, c’est moi ! » (PN 24/28-29).

La sainte avait déjà exprimé cette pensée quand elle était novice, dans la lettre du 30 mai 1889 à sa cousine Marie Guérin qui avait cessé de communier à cause de ses scrupules (touchant la chasteté):

O ma chérie, pense donc que Jésus est là dans le tabernacle exprès pour toi, pour toi seule, il brûle du désir d’entrer dans ton coeur… va, n’écoute pas le démon, moque-toi de lui et vas sans crainte recevoir le Jésus de la paix et de l’amour ! (…) Ton coeur est fait pour aimer Jésus, pour l’aimer passionnément, prie bien afin que les plus belles années de ta vie ne se passent pas en craintes chimériques. Nous n’avons que les courts instants de notre vie pour aimer Jésus, le diable le sait bien, aussi tâche-t-il de la consumer en travaux inutiles…Petite Soeur chérie, communie souvent, bien souvent… Voilà le seul remède si tu veux guérir, Jésus n’a pas mis pour rien cet attrait dans ton âme (…). Ne crains pas d’aimer trop la Ste Vierge, jamais tu ne l’aimeras assez, et Jésus sera bien content puisque la Ste Vierge est sa Mère. (LT 92).

Cette lettre avait enthousiasmé saint Pie X.  La Cause de béatification avait été ouverte sous son pontificat et il avait prophétisé que Thérèse serait « la plus grande sainte des temps modernes »!   C’était lui qui en 1905, s’était définitivement prononcé en faveur de la communion quotidienne, conformément à l’intention de Jésus lui-même choisissant le pain qui est l’aliment quotidien de l’homme. Selon saint Pie X, il était non seulement permis mais encore conseillé à tout fidèle de communier chaque jour s’il n’avait pas de péché grave sur la conscience (dans ce cas, il devait d’abord accueillir la Miséricorde dans le Sacrement de la Réconciliation).

Grâce à cette intervention définitive du saint Pape, presque tous les saints du XX siècle, et particulièrement les laïcs, sont des saints de la communion quotidienne. Parmi tant d’exemples, on peut citer le Serviteur de Dieu Robert Schuman, grand homme politique chrétien, un des pères de l’Europe, maintenant proche de la béatification. Alors même qu’il occupait les plus hautes fonctions (Ministre des finances, Ministre des Affaires Etrangères et même Premier Ministre), il ne manquait jamais la Messe et la Communion Quotidiennes.

Dans le même sens, Saint Pie X ouvrait la communion aux plus petits enfants, et c’est ainsi que la vénérable Antonietta Meo (« Nennolina »), morte à 6 ans avait fait la première communion à 5 ans!

Enfin, la récente béatification de Carlo Acutis, le 10 octobre 2020 offre à toute l’Eglise l’exemple d’un jeune d’aujourd’hui dont la vie quotidienne était animée par l’Amour de Jésus-Eucharistie.

            [1] Publiée maintenant dans le texte authentique, tel que Thérèse l’avait écrite, l’Histoire d’une âme réunit les trois Manuscrits Autobiographiques (Ms A, B et C, avec les numéros des folios) et deux Prières essentielles: Prière au jour de la Profession (Pri 2) et Acte d’Offrande à l’Amour Miséricordieux (Pri 6). Tel est le texte principal de Thérèse qui illumine tous les autres: Lettres (LT), Poésies (PN), Récréations Pieuses (RP) et Prières (Pri). Tous ces textes de la sainte sont réunis dans le volume: THERESE DE LISIEUX: Oeuvres Complètes, Paris, 1992, ed Cerf/DDB. Pour l’Histoire d’une âme, Il faut recommander l’édition économique dans la collection « Pocket » qui donne le meilleur texte.

Source: ZENIT.ORG, le 15 novembre 2020

Quand Thérèse affrontait l’épidémie de grippe au carmel de Lisieux

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-FaceSainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face 

Quand Thérèse affrontait l’épidémie de grippe au carmel de Lisieux

«La mort régnait partout»: ainsi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus décrit-elle le terrible hiver 1891-1892 au carmel de Lisieux, au cours duquel la communauté n’est pas épargnée par l’épidémie de grippe russe, qui fait plus d’un million de victimes à travers le monde entre 1889 et 1895. La jeune carmélite se dépense sans compter auprès de ses sœurs alitées. La communion quotidienne, exceptionnelle pour l’époque, lui apporte un grand soutien.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Ces deux pages de l’Histoire d’une âme, le récit autobiographique de la petite Thérèse, semblent avoir été écrites il y a quelques jours, après d’éprouvantes semaines où l’épidémie de coronavirus n’a accordé à la France aucun répit. Mais elles ont été rédigées entre 1895 et 1896, période de l’écriture du Manuscrit A, et rapportent une épreuve traversée par la communauté des carmélites de Lisieux lors de l’hiver 1891-1892.

Le 2 janvier 1892, Thérèse fête – assez tristement, comme nous le verrons bientôt –  ses 19 ans. Entrée au carmel, le 9 avril 1888, elle est maintenant religieuse profès, et c’est pour elle une période de maturation de sa vocation. En octobre 1891, une retraite prêchée par l’abbé Alexis Prou, qui insiste sur la miséricorde, la confiance et l’abandon entre les mains de Dieu, la confirme dans ses intuitions spirituelles: «il me lança à pleine voile sur les flots de la confiance et de l’amour qui m’attiraient si fort mais sur lesquels je n’osais avancer».

L’épreuve de l’épidémie vient sans doute approfondir ce cheminement intérieur de la sainte. La grippe dite «russe», dont une première vague aurait fait environ 70 000 morts en France en 1889-1890, arrive au carmel de Lisieux en janvier 1892, un mois après le décès de sa fondatrice, Mère Geneviève de Sainte-Thérèse. Au fil des semaines, toutes les sœurs sont atteintes, à l’exception de trois d’entre elles, dont Thérèse. Quatre religieuses meurent, le premier décès survenant… le jour de l’anniversaire de Thérèse!

La jeune carmélite reste aussi vaillante que dévouée envers ses sœurs malades. Elle prodigue des soins, participe à l’organisation de la vie communautaire, fait preuve de courage et de force d’âme dans l’adversité. La communauté, qui la jugeait parfois peu utile et empruntée, la découvre désormais sous un autre jour, comme le souligneront plus tard des spécialistes de la sainte lexovienne. Thérèse reçoit également la sainte communion tous les jours: un fait exceptionnel pour l’époque, car l’Église ne se prononce de façon définitive en faveur de la communion quotidienne qu’en 1905, sous le pontificat de saint Pie X, lui-même touché par les écrits de la future sainte à ce sujet. C’est en Jésus Eucharistie que la jeune carmélite puise vraisemblablement ses forces pour servir ses sœurs et surmonter ses appréhensions, bien qu’elle insiste sur l’absence de «consolations» sensibles lors de l’action de grâces suivant la communion.

Mais laissons Thérèse raconter elle-même cet hiver éprouvant:

«Un mois après le départ de notre Sainte Mère, l’influenza se déclara dans la communauté, j’étais seule debout avec deux autres sœurs, jamais je ne pourrai dire tout ce que j’ai vu, ce que m’a paru la vie et tout ce qui passe…

Le jour de mes 19 ans fut fêté par une mort, bientôt suivie de deux autres. A cette époque j’étais seule à la sacristie, ma première d’emploi étant très gravement malade, c’était moi qui devais préparer les enterrements, ouvrir les grilles du chœur à la messe, etc. Le Bon Dieu m’a donné bien des grâces de force à ce moment, je me demande maintenant comment j’ai pu faire sans frayeur tout ce que j’ai fait ; la mort régnait partout, les plus malades étaient soignées par celles qui se traînaient à peine, aussitôt qu’une sœur avait rendu le dernier soupir on était obligé de la laisser seule. Un matin en me levant, j’eus le pressentiment que Sr Madeleine était morte ; le dortoir était dans l’obscurité, personne ne sortait des cellules, enfin je me décidai à entrer dans celle de ma Sr Madeleine dont la porte était ouverte ; je la vis en effet, habillée et couchée sur sa paillasse, je n’eus pas la moindre frayeur. Voyant qu’elle n’avait pas de cierge j’allai lui en chercher, ainsi qu’une couronne de roses.

Le soir de la mort de Mère Sous-Prieure, j’étais seule avec l’infirmière ; il est impossible de se figurer le triste état de la communauté à ce moment, celles qui étaient debout peuvent seules s’en faire une idée, mais au milieu de cet abandon, je sentais que le Bon Dieu veillait sur nous. C’était sans effort que les mourantes passaient à une vie meilleure, aussitôt après leur mort une expression de joie et de paix se répandait sur leurs traits, on aurait dit un doux sommeil ; c’en était bien un véritablement puisque après que la figure de ce monde aura passé, elles se réveilleront pour jouir éternellement des délices réservées aux élus…

Tout le temps que la communauté fut ainsi éprouvée, je pus avoir l’ineffable consolation de faire tous les jours la Ste Communion… Ah ! que c’était doux !… Jésus me gâta longtemps, plus longtemps que se fidèles épouses, car il permit qu’on me Le donnât sans que les autres aient le bonheur de Le recevoir. J’étais aussi bien heureuse de toucher aux vases sacrés, de préparer les petits langes destinés à recevoir Jésus, je sentais qu’il me fallait être bien fervente et je me rappelais souvent cette parole adressée à un saint diacre: «Soyez saint, vous qui touchez les vases du Seigneur.»

Je ne puis pas dire que j’aie souvent reçu des consolations pendant mes actions de grâces, c’est peut-être le moment où j’en ai le moins… Je trouve cela tout naturel puisque je me suis offerte à Jésus non comme une personne qui désire recevoir sa visite pour sa propre consolation, mais au contraire pour le plaisir de Celui qui se donne à moi.» (Manuscrit A, 79r-79v)

Le passage des années n’enlève rien à l’actualité de ce témoignage. Il pourrait être celui de bien des communautés religieuses d’aujourd’hui, qui affrontent avec courage, réalisme et dans la foi l’épreuve de la pandémie. Sainte Thérèse, par sa prière d’intercession, continue pendant ce temps son œuvre de consolation et de participation au salut des âmes, elle qui avait dit, déjà très affaiblie par la tuberculose: «Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre»(Derniers Entretiens, Carnet jaune, 17 juillet 1897).

«Vivre d’Amour, c’est naviguer sans cesse

Semant la paix, la joie dans tous les cœurs

Pilote Aimé, la Charité me presse

Car je te vois dans les âmes mes soeurs

La Charité voilà ma seule étoile

A sa clarté je vogue sans détour

J’ai ma devise écrite sur ma voile :

“Vivre d’Amour”» (26 février 1895)

Sources: carmeloveneto.it, archives-carmel-lisieux.fr, wikipedia

Source: Vaticannews, le 2 mai 2020

Dans les coulisses du prochain « Secrets d’Histoire » consacré à sainte Thérèse de Lisieux

Secrets d'Histoire - Thérèse de Lisieux

Secrets d'Histoire - Thérèse de Lisieux
Secret d’Histoire – Thérèse de Lisieux

Après avoir consacré une émission à succès sur Jésus, l’émission Secrets d’Histoire va présenter, le lundi 4 mai sur France 3, un numéro spécial sur une autre figure majeure de l’histoire chrétienne : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, considérée comme la plus grande sainte du XXe siècle. 

En septembre dernier, les habitants de Lisieux et d’Alençon ont pu apercevoir les caméras de l’émission Secrets d’Histoire sillonner les rues de leur ville. C’est à cette date que l’émission a tourné un numéro spécial consacré à l’une des religieuses les plus connues du monde : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Ce documentaire inédit sera diffusé sur France 3 le 4 mai 2020 à 21h05.

Thérèse, une sainte qui suscite l’enthousiasme

Si l’émission phare de Stéphane Bern est plus connue pour aborder des grandes figures politiques et royales, son cheval de bataille, ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle consacre un numéro spécial à une figure de l’histoire chrétienne. En 2013, elle s’était attelée à raconter l’histoire de Jésus dans un documentaire intitulé Un homme nommé Jésus, véritable carton d’audience qui avait rassemblé 4,8 millions de téléspectateurs.

Secrets d'Histoire - Thérèse de Lisieux
L’actrice jouant le rôle de sainte Thérèse dans le documentaire Secrets d’Histoire.

Aujourd’hui, c’est sur la petite carmélite de Lisieux que les producteurs et Stéphane Bern, lui-même, ont voulu se pencher. Interrogé par Aleteia, Antoine de Meaux, le rédacteur en chef de l’émission, confie que l’idée a germé dans l’esprit de Jean-Louis Remilleux, producteur de l’émission. « C’est en regardant l’émission “visites privées” animée par Stéphane Bern entre septembre 2016 et juin 2017, où une dizaine de minutes avait été consacrée à Lisieux, que Jean-Louis Remilleux s’est intéressé à la figure de Thérèse. Il pensait qu’il y avait un vrai sujet à faire », explique-t-il.

Un enthousiasme immédiatement partagé par Stéphane Bern qui anime l’émission depuis depuis douze ans. « Stéphane Bern connait bien la figure de sainte Thérèse et c’est lui qui a convaincu toute l’équipe de l’émission de se lancer dans le projet », confie Emmanuel Houis, secrétaire général du sanctuaire de Lisieux, à Aleteia. « Pendant le tournage, il a donné quelques interviews et a parlé de sa relation avec elle. Il est attiré par sa simplicité. Il y avait une véritable forme de tendresse quand il parlait d’elle, ajoute-t-il. »

La plus grande sainte du XXe siècle

Entrée au Carmel de Lisieux à l’âge de 15 ans seulement, sainte Thérèse a connu à sa mort une célébrité sans précédent. Décédée à 24 ans de la tuberculose, la jeune religieuse avait rédigé, dans le secret du Carmel, ses mémoires intitulées Histoire d’une âme. Publiées peu de temps après sa mort, celles-ci ont connu un retentissement mondial. Le livre s’est vendu à plus de 500 millions exemplaires, devenant ainsi une des œuvres les plus marquantes de la spiritualité française. Le message, à la fois simple et profond de la jeune carmélite, a touché le cœur de nombreux fidèles, l’érigeant naturellement en véritable sainte. Elle sera d’ailleurs canonisée en 1925 par le pape Pie XI.

Tournage Secret d'Histoire Thérèse
L’équipe de tournage filme dans la maison familiale des Martin à Alençon.

Commencé fin septembre durant les fêtes thérèsiennes, le tournage a duré deux mois. Et c’est au mois de novembre que Stéphane Bern a enregistré l’intégralité des plateaux à Lisieux. L’occasion pour l’équipe de filmer tous les lieux touchant à la vie de Thérèse : la maison familiale des Buissonnets, le Carmel mais aussi la grande basilique de Lisieux qui a fêté ses 90 ans en 2019. Emmanuel Houis témoigne de l’effervescence de ces jours de tournage : « Ils sont venus à plusieurs reprises. Nous leur avons présenté la maison familiale, la basilique et ils ont pu également accéder au Carmel de Lisieux, un lieu très secret. »

Des images inédites du Carmel de Lisieux

Antoine de Meaux, qui a pu pénétrer au cœur du Carmel, confirme son émotion lorsqu’il a découvert l’intérieur du couvent où Thérèse a vécu pendant neuf ans. « Quand nous avons contacté les religieuses, nous ne savions pas très bien si elles accepteraient que nous entrions dans leur intimité. C’est un endroit qui reste clos. Finalement, cela s’est incroyablement bien passé. Notre demande leur a été transmise, elles ont discerné et se sont fait conseiller pendant plusieurs semaines puis elles ont fini par accepter de faire entrer nos caméras », raconte-t-il avec enthousiasme. « Si cela avait été pour une émission catholique, elles auraient refusé. Mais elles ont compris que notre émission pouvait toucher un public beaucoup plus large. Elles se sont rappelé les paroles du pape François qui invite à témoigner au plus grand monde, notamment à travers les médias. C’est ce qui les a décidé », confie-t-il.

Une fois à l’intérieur, les équipes ont pu approcher les lieux généralement interdits au public : la cellule de Thérèse, l’infirmerie où elle est décédée, les lieux de vie des religieuses. « Nous avons pu interroger une des sœurs du Carmel et filmer, en silence, leur vie quotidienne », se rappelle avec émotion le rédacteur en chef.

Une équipe de tournage touchée par le message de Thérèse

Des moments privilégiés qui n’ont pas manqué de bousculer voire bouleverser l’équipe de tournage. « On les a senti par moment très émus en découvrant l’histoire de Thérèse et de sa famille. Comme ils sont venus peu de jours pour le tournage, ils ont été tout de suite plongés au cœur du sujet, à l’essentiel. Thérèse transforme les cœur, c’est unanime », confirme Emmanuel Houis.

Tournage Secret d'Histoire Thérèse
Tournage devant la basilique d’Alençon. 

Parmi les membres de l’équipe, Sophie, qui s’est concentré sur le tournage de deux grosses séquences — l’enfance de Thérèse à Alençon et son rayonnement post-mortem — témoigne auprès d’Aleteia des bouleversements provoqués par la petite carmélite. « Quand on m’a proposé de participer à la production de ce documentaire, j’ai un peu hésité car je ne suis pas du tout catholique. Thérèse m’était totalement inconnue », confie-t-elle avec sincérité. Au fil du tournage et des rencontres, Sophie commence à se familiariser avec Thérèse et va même jusqu’à lire l’Histoire d’une âme. « Au début, j’ai eu du mal à rentrer dans le sujet. Mais j’ai rencontré des personnes d’une telle gentillesse et d’une telle délicatesse, qui savaient si bien raconter l’histoire de Thérèse, sa vie, son message, que j’ai été convaincue par la pertinence du sujet. J’ai compris que cette petite carmélite pouvait toucher le cœur de tout le monde par sa simplicité, au-delà de la sphère catholique. La famille Martin vivait sa foi comme on pourrait la vivre aujourd’hui. Les parents étaient attentifs à l’éducation de leurs enfants mais vivaient de nombreux moments de joie et d’amour et étaient constamment tournés vers les autres. Un modèle pour les familles d’aujourd’hui », confie-t-elle.

Secrets d'Histoire - Thérèse de Lisieux
L’actrice jouant le rôle de sainte Thérèse dans le documentaire Secrets d’Histoire.

Si la plus grosse partie du tournage a eu lieu à Lisieux, les caméras ont également sillonné les rues d’Alençon, petite cité où Thérèse a vécu ses premières années. C’est dans cette ville normande que Louis et Zélie Martin, parents de Thérèse et premier couple canonisé de l’histoire de l’Église en 2015, se sont rencontrés, se sont mariés et ont eu leurs neuf enfants. Sur cette terre, témoin de leurs dix-neuf années de vie conjugale, pousse aujourd’hui un sanctuaire où se pressent de nombreux couples et familles en quête d’espérance et d’un chemin de sainteté. « Le sanctuaire d’Alençon est l’étape complémentaire pour les pèlerins qui visitent Lisieux », explique à Aleteia Damien Thomas, secrétaire général du sanctuaire d’Alençon, qui a accueilli l’équipe de tournage. « Il était donc évident que l’émission Secrets d’Histoire vienne découvrir la ville où tout a commencé pour Thérèse ». Maison familiale, pont de la rencontre des parents, église où ils se sont mariés et où Thérèse a été baptisée, l’activité de dentellière de Zélie… tout a été capturé par les équipes de France 3.

Une figure qui rayonne encore aujourd’hui

Comme point final de ce long périple sur les traces de Thérèse, le documentaire présentera le rayonnement post-mortem de la sainte à travers le témoignage de ceux qui ont été touchés au cœur par le message de Thérèse. L’on apercevra ainsi la figure d’Édith Piaf, profondément dévouée à sainte Thérèse depuis sa guérison miraculeuse, ou encore celle, plus étonnante, de François Mitterrand qui, un matin de 1995, toucha, en secret, les reliques de la sainte à Paris. Enfin, certaines personnalités du show-bizz ont accepté de témoigner face caméra de leur attachement pour la petite carmélite, notamment la chanteuse Natasha St-Pier qui a adapté, en 2013, les poèmes de Thérèse en musique dans un album intitulé Vivre d’amour. En 2018, elle confiait à Aleteia : « Les textes de Thérèse peuvent nous donner foi en l’homme et nous montrer une voie. Elle invite simplement à vivre avec le cœur et nous dit ceci : “Que tu croies en Dieu ou non, il t’aime, et ce qu’il regarde, c’est ta façon d’être aujourd’hui”. Qu’est-ce qu’un bon chrétien, sinon un homme aimant, humble et droit ? Pour Thérèse, nul n’a besoin d’être le meilleur du monde pour que Dieu l’aime. »

Source: Aleteia, le 19.04.2020, par Caroline Becker