Méditation du dimanche du Baptême du Seigneur C: « Tu es mon enfant bien-aimé »

Méditation du dimanche du Baptême du Seigneur C: « Tu es mon enfant bien-aimé »

Le père jésuite Michel N’tangu nous propose une méditation avec les lectures du dimanche du Baptême du Seigneur de l’année liturgique C.

Chers Frères et Sœurs dans le Christ !

Aujourd’hui, nous célébrons la fête du baptême du Christ dans le Jourdain par Jean Baptiste. En effet, célébrer le baptême du Christ après l’Epiphanie,  c’est ouvrir notre humanité incarnée à un temps nouveau, comme une création nouvelle inaugurée par le mystère de son incarnation.

Dans les textes de la liturgie de ce dimanche, Saint Luc et l’Apôtre Paul nous invitent à réfléchir sur notre propre baptême.  Pour Luc, le baptême du Christ dans les eaux du Jourdain nous renvoie au Mystère de l’incarnation à travers lequel Jésus apparait comme celui qui rétablit le contact entre Dieu et l’homme. En recevant son baptême aux bords du Jourdain, le Seigneur devient notre Emmanuel, le Dieu-avec-nous. Malgré nos faiblesses et nos péchés, Dieu devient solidaire de nous en prenant place dans la longue lignée des pécheurs que nous sommes. Par le baptême de Jésus, la première création perdue à cause du péché est rétablie par Jésus dans le pardon de nos fautes au nom de toute l’humanité. Aujourd’hui, le ciel s’ouvre de nouveau pour que l’homme redevienne fils de Dieu. Le Père fait entendre sa voix. «Toi, tu es mon Fils bien-aimé; en toi je trouve ma joie».

La fête d’aujourd’hui nous parle également de l’Esprit Saint. L’épisode du baptême mentionne que c’est au moment où il priait que le ciel s’ouvrit et que, sous l’apparence d’une colombe, l’Esprit de Dieu couvrit Jésus dans les eaux du Jourdain. Il s’agit d’une nouvelle création partagée par Dieu, car désormais depuis notre baptême, nous sommes habités par l’amour du Père et la présence de l’Esprit Saint en nous. C’est précisément cette réalité qui est traduite dans la lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite (2,11-14 ; 3,4-7): «Par le bain du baptême, Dieu nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint». C’est bien cet Esprit que Dieu a répandu sur nous en abondance, par Jésus-Christ notre Sauveur «afin que nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle» (3,5).

Avec la célébration du baptême de Jésus, le cycle de Noël se termine et commence le cycle de «l’année ordinaire». Mais en plaçant la solennité du Baptême au début du temps ordinaire, l’Eglise nous invite à réfléchir sur notre propre baptême comme chrétien. Elle veut certainement que le mystère de la venue de l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous, nous accompagne tout au long de notre vie chrétienne en tant que baptisés habités par l’Esprit Saint. Plongés comme Lui dans les eaux du Jourdain, nous en sommes ressortis purifiés par son baptême (le baptême du Christ). Pour nous chrétiens, au jour de notre baptême, nous avons été immergés dans l’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Désormais ceux et celles qui renaîtront «de l’eau et de l’Esprit» deviendront des fils adoptifs de Dieu. Par notre baptême, Dieu nous dit «Tu es mon enfant bien-aimé».

Que le Seigneur nous accorde donc de vivre avec joie notre propre baptême en union avec le baptême du Christ. Que Jésus nous donne constamment la grâce de puiser des forces neuves pour vivre notre baptême comme une nouvelle jeunesse spirituelle et surtout comme des fils en qui Dieu notre Père peut se complaire avec amour. Amen !

Père jésuite Michel N’TANGU

Source: VATICANNEWS, le 8 janvier 2022

Méditation 33ème dimanche du Temps Ordinaire B:  »Le Christ reviendra »

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Méditation 33ème dimanche du Temps Ordinaire B:  »Le Christ reviendra »

le père jésuite Michel N’Tangu nous offre une méditation avec les lectures du 33è dimanche du temps ordinaire B.

L’Evangile que nous lisons aujourd’hui, en ce 33e dimanche du temps ordinaire, concerne la venue du Fils de l’homme, dont l’attente doit tenir tout chrétien en éveil le discernement et l’espérance de la rencontre définitive avec Jésus.

La première lecture tirée du livre de Daniel, adresse au peuple d’Israël un message d’encouragement à tous ceux qui ont mis leur foi en la proximité de la venue du Fils de l’homme. : « En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges qui se tient auprès des fils de ton peuple. Ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu. Mais ton peuple sera délivré pour renaitre de la poussière de la terre vers une l’espérance de la vie éternelle. Ils brilleront comme des étoiles pour toujours et à jamais ».

Dans l’évangile, St Marc réemploie des images traditionnelles du monde apocalyptique pour évoquer l’intervention finale de Dieu sur notre monde. « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ;   les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.  Ces images forment dans l’ancien testament, le décor classique des scènes de la théophanie c’est-à-dire des apparitions de Dieu parmi les hommes et du jugement opéré par Dieu. Cependant, il convient de lire les images de ce texte comme des indicateurs, des marqueurs ou des signes d’espérance chrétienne.

La comparaison du figuier dont les branches, à une certaine saison, deviennent tendres et laissent apparaître de nouvelles feuilles est très illustrative de ce discernement et de cette espérance dont nous parle le Christ. De même si vous êtes capables de lire ces signes du temps et des saisons, vous serez en mesure de savoir que le Fils de l’homme est proche, à votre porte lorsque vous verrez cela arriver. Et, plus qu’un appel à lire les signes des temps, le Christ nous exhorte à un discernement, à une vigilance active, sans découragement devant les épreuves et les persécutions. Avec espérance, nous devons discerner le vrai moment où Dieu viendra nous visiter.

Chers frères et sœurs, la promesse de Jésus n’est pas une promesse vague.  Elle est une promesse sûre comme sa propre Parole qui demeure éternellement de génération en génération. En effet, cette génération passera ainsi que le ciel et la terre, mais ses paroles ne passeront jamais. Mais toutefois, il reste un secret quand à ce jour-là. Nul ne le connaît, pas même les anges dans le ciel pas même le Fils. C’est le secret de Dieu, c’est le secret du Père.  Mais c’est sûr et certain que cet avènement coïncidera avec leur salut définitif, avec grande gloire du Fils de l’homme.

Prions le Seigneur afin que nous puissions tenir bon dans les épreuves et rester vigilants en vue de l’espérance inaugurée par la Parole de Jésus, c’est-à-dire son Evangile. L’espérance chrétienne trouve cette certitude dans la parole du Christ et non dans de faux calculs afin de prévoir l’avenir ou la venue du Seigneur. Il est sûr et certain que le Seigneur vient. Il est déjà venu et il viendra pour juger les vivants et les morts selon les paroles de notre Credo. Cette certitude doit nous maintenir en même temps dans la vigilance et dans l’espérance.

Amen !

Père Michel N’Tangu SJ

Père jésuite Miche N’TANGU

Source: VATICANNEWS, le 13 novembre 2021

Méditation du dimache de la Résurrection: « Croire en la résurrection du Christ »

2020.06.12 Vangelo del giorno pregare preghiera Bibbia2020.06.12 Vangelo del giorno pregare preghiera Bibbia  (©4Max – stock.adobe.com)

Méditation du dimache de la Résurrection: « Croire en la résurrection du Christ »

Le Père jésuite Miche N’TANGU nous introduit à la méditation avec les lectures du dimanche de la résurrection du Seigneur de l’année B.

Chers Frères et Sœurs,

Pour notre méditation de ce dimanche de Pâques, je vous invite à quitter nos ténèbres spirituelles permanentes pour nous rendre au tombeau afin de rencontrer dans la foi le Christ ressuscité, Lumière qui illumine tout homme (EP 5,8-14). Désormais, le Christ ressuscité nous invite à rajuster notre regard de foi sur les personnes, les choses et les événements de ce monde à la lumière de sa résurrection.

Dans l’évangile que nous venons d’entendre, nous voyons Marie Madeleine qui part « au tombeau de bon matin. » (…). Et l’évangéliste a raison d’insister que « C’était encore les ténèbres. ».  En effet, Il faisait sombre dans le cœur de Marie Madeleine ainsi que dans les cœurs des apôtres. Pendant trois ans, ils avaient suivi leur maître Jésus. Ils avaient écouté ses paroles porteuses d’espérance. Ils avaient mis tout leur amour et toute leur confiance en Lui. Ils comptaient sur Lui pour être le libérateur d’Israël. Ce serait un nouveau départ pour un monde de justice et de bonheur. Mais voilà que tout s’est arrêté au soir du vendredi. Jésus venait d’être arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. C’était la fin d’une belle aventure.

Mais voilà qu’au matin de Pâques, les ténèbres se dissipent, et soudain une lumière apparaît car quelque chose de nouveau est en train de se produire. Il s’agit d’un événement qui va bouleverser la vie des milliers des chrétiens dans le monde jusqu’aujourd’hui. Le tombeau vide. Marie arrive au tombeau et remarque que Jésus n’est pas là. Pas Vrai ?

 Il est ressuscité ? Elle ne croit pas encore sur le champ. Désolée de la mort de Jésus et plus encore de l’accident qu’on lui dérobe jusqu’à son cadavre. Elle court alors pour alerter Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait que le corps de Jésus n’était plus là. Toute énervée, elle ne semble ne retenir qu’une explication, la plus dramatique. Elle leur dit : On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. Marie Madeleine était loin de penser à une résurrection. Pour elle, Jésus n’est plus là. En criant sa détresse aux disciples, ceux-ci courent aussi vers le tombeau. « Alors Pierre et l’autre disciple sortirent pour se rendre au tombeau » nous dit l’évangile. Mais pour voir quoi ? Il n’y avait en réalité rien à voir, rien à emporter, rien à constater. Si ce n’est que le linceul bien rangé, mais le corps de Jésus n’y est plus. Le tombeau est vide. Tous voient les bandelettes. Mais l’’autre disciple vit et il crut. On peut se demander ce que cet autre disciple voit que Marie-Madeleine et Pierre n’ont pas vu si ce ne sont que : Les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Il doit y avoir une explication. Oui, chers frères et sœurs, Il peut y avoir plusieurs explications. C’est que Jean est capable d’interpréter ce qui se passe dans le tombeau vide, d’en comprendre le sens.  Le disciple bien aimé reconnaît que les bandelettes abandonnées sont le signe évident que Jésus est ressuscité. C’est pourquoi, Il vit et il crut.

Quelle est la leçon théologique de ce texte de pâques ?  Cette course, de grand matin, alors qu’il fait encore sombre, est bien à l’image de nos cœurs comme celui de Marie Madeline et des apôtres, remplis  de ténèbres et de tristesses, d’inquiétudes et d’angoisses , des soucis et des problèmes.

 Comme les disciples qui ne pensaient pas aux paroles que Jésus leur avait dites à plusieurs reprises quand il leur annonçait sa mort et sa résurrection, nous sommes parfois comme eux, enveloppés des ténèbres spirituelles qui nous empêchent de croire à la lumière de la résurrection apportée par le Christ.   C’est pareil pour nous, lorsque tout est sombre, nous nous mettons à broyer du noir. Nous évacuons dans notre vie toute lueur d’espérance du matin de Pâques.

Aujourd’hui, la lumière de la résurrection du Christ a resplendi dans nos cœurs. Elle vient dissiper les ténèbres, tout devient désormais clair.  En ce jour de Pâques, demandons au Seigneur, sa grâce et sa lumière afin qu’elles viennent réveiller et raffermir notre foi. « Christ notre Pâques est vraiment ressuscité. Nous croyons ». Tel est l’objet de notre joie pascale. Amen !

Méditation du dimanche de la résurrection de l’année liturgique B avec le Père Michel N’TANGU, SJambale, SJ

Père jésuite Miche N’TANGU

Source: VATICANNEWS, le 2 avril 2021

Méditation 5ème dimanche du Temps Ordinaire: «Jésus guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies»

Méditation 5ème dimanche du Temps Ordinaire: «Jésus guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies»

Le Père Jésuite Michel Ntangu nous introduit à la méditation avec les lectures du 5e dimanche du Temps Ordinaire de l’année liturgique B.

Aujourd’hui, c’est le 5e dimanche du temps ordinaire du temps liturgique. Le texte de l’évangile de Marc (1,29-39) nous présente Jésus à Capharnaüm, le centre de son ministère, et plus exactement chez Simon Pierre. Nous lisons : « Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.  Et le texte de l’évangile continu au verset : « La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était»

Nous voyons donc Jésus s’approcher des pauvres et des souffrants qu’on lui amène et par le simple geste de les toucher et d’étendre sa main sur eux, il les guérit de leurs maladies comme ce fut le cas de la belle-mère de l’apôtre Pierre.  En guérissant les malades et en chassant les mauvais esprits, Jésus les libère de tout mal en leur communiquant la vraie vie. Et il y avait beaucoup des gens qui cherchaient vivement à le rencontrer. Certains étaient certainement poussés par les prodiges qu’il a accomplis dans leurs vies, d’autres par simple curiosité.

Toutefois, dans l’Evangile d’aujourd’hui, Marc nous rappelle le sens de sa mission du Christ. Il est venu nous annoncer le message de salut, celui de « l’Amour de Dieu pour l’homme et sa présence par nous ». Le Christ nous invite à adhérer avec joie à cette mission car Il est lui-même « la Bonne Nouvelle éternelle » pour tous. Donc, il n’y a pas aucun motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui. Car toute situation de maladie comme celle de la simple fièvre de la belle-mère de Pierre à celle extrême et catastrophique de Job dans la première lecture (Job, 7,1-4,6-7), l’homme n’est exclu de la « Bonne nouvelle d’Amour de Dieu » que nous apporte Jésus-Christ. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti. Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons » » (Mc 1,38).  Le Seigneur Jésus ne veut exclure personne de la joie de l’évangile pour reprendre l’expression du Pape François dans son exhortation apostolique « Evangelium Gaudium » sur l’annonce de l’évangile dans le monde d’aujourd’hui. Le pape nous rappelle que « la joie du chrétien doit être le signe que l’Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais  nous devons reconnaître que l’évangile du Christ a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin »

 C’est pourquoi, certaines expressions de saint Paul dans la seconde lecture ne devraient pas alors nous étonner : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9,16-19.22-23).  Pour lui, le fait d’annoncer l’Evangile, ce n’est pas là pour lui un motif de fierté mais une nécessité qui s’impose à lui. A la suite du Christ, Paul à découvert la richesse et sa beauté inépuisables du message Christ. Et comme Paul, tout chrétien qui veut suivre le Christ ne doit jamais cesser de s’émerveiller de bonne nouvelle du Christ et de l’annoncer avec joie à l’autre.   Paul ajoute : « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. ». Ainsi, dans la parole de Saint Paul apparaît constamment ce dynamisme de «la sortie» que le Christ veut provoquer chez les croyants «l’annonce le message du salut aux autres ». Partager la joie de l’évangile est le chemin que le Seigneur Jésus demande à nous tous.  Tout chrétien ou toute communauté chrétienne devra discerner comment sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. L’Evangile est toujours jeune et source constante de nouveauté pout tout chrétien.

Chers frères et sœurs,

Pour conclure cette méditation, demandons au Seigneur en formulant le vœu que nous puisons annoncer avec joie la bonne nouvelle du Christ et nous renouvelions le désir de faire le faire connaitre aux autres par toute ma vie de chaque jour. Amen !

Méditation du 5e dimanche du Temps Ordinaire de l’année liturgique B avec le Père Michel N’Tangu, SJ

Père Jésuite Michel Ntangu

Source: VATICANNEWS, le 6 février 2021