Akash Bashir, mort en arrêtant un kamikaze, reconnu « Serviteur de Dieu »

Lors du double attentat de mars 2015 au Pakistan, Akash Bashir s’était sacrifié en barrant la route à un kamikaze voulant entrer dans une église pour se faire exploser. Le Pape l’a reconnu comme « serviteur de Dieu », ouvrant la voie à un processus de canonisation.

Etudiant de 20 ans, Akash Bashir est mort en déclarant au kamikaze devant l’église : « Je vais mourir, mais je ne te laisserai pas entrer ». – Capture d’écran Facebook – Abbé Grosjean

« Je vais mourir, mais je ne te laisserai pas entrer ». Tels ont été les derniers mots du jeune Akash Bashir, 20 ans, qui a donné sa vie en empêchant un terroriste kamikaze de rentrer dans une église du Pakistan avec une bombe le 15 mars 2015. Ce jeune pakistanais vient d’être reconnu par l’Eglise « serviteur de Dieu », lors de la fête de Saint-Jean-Bosco le 31 janvierUne étape qui marque ainsi le lancement du processus pour sa cause de canonisation.

Akash Bashir devient désormais le premier « serviteur de Dieu » dans l’histoire du Pakistan, où des chrétiens sont particulièrement menacés et visés régulièrement par des attentats. « C’est une grande bénédiction, un honneur et un moment de joie pour l’Église catholique au Pakistan », a déclaré l’archevêque de Lahors Mgr Sebastian Shaw. « Nous louons et remercions Dieu pour ce jeune homme courageux, qui aurait pu s’enfuir ou essayer de se sauver, mais qui est resté ferme dans sa foi et […] a donné sa vie pour sauver plus de mille personnes qui se trouvaient à l’intérieur de l’église pour la messe du dimanche ».

Akash a plaqué le terroriste au sol pour sauver les fidèles

Etudiant à l’institut technique de Don Bosco à Lahore, Akash était impliqué dans la vie paroissiale de l’église St John. Le 15 mars 2015, il servait volontairement comme membre de la sécurité à l’entrée lorsqu’il a remarqué un homme tentant d’entrer avec une ceinture d’explosifs sur lui, rapporte l’agence Fides« Akash a serré l’homme dans ses bras, le plaquant au sol et le retenant à la porte d’entrée, faisant échouer le plan du terroriste, qui consistait à faire un massacre à l’intérieur de l’église. » Sachant qu’il risquait sa vie, c’est à ce moment-là qu’Akash a dit à l’homme : « Je vais mourir, mais je ne te laisserai pas entrer ». Le kamikaze s’est alors fait exploser, faisant périr le jeune Akash Bashir avec lui.A 500 mètres, un attentat similaire a visé une deuxième église simultanément. Les deux explosions ont fait au total 15 morts et plus de 70 blessés dans ce quartier de Youhanabad où vivent des dizaines de milliers de chrétiens. 

« Lorsque je suis allée sur place en mai 2017, Akash était déja considéré comme un martyr et un saint, se souvient Natalie Chambon, qui travaille pour l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED). Ses parents m’ont dit combien ils étaient fiers que leur fils ait sacrifié sa vie pour sauver d’autres personnes. Sa mère m’a même dit :  »le connaissant, je n’aurais pas imaginé qu’il ne fasse pas ce geste. J’ai désormais la certitude que mon fils est déjà au ciel ». » Quatrième d’une famille de cinq enfants, Akash a marqué son entourage et il était très impliqué dans les groupes de lecture de la bible et auprès des jeunes de la paroisse.

Un exemple pour les jeunes du Pakistan

Dès 2016, l’archidiocèse de Lahors a lancé des démarches pour demander l’ouverture d’un procès de béatification pour Akash Bashir lors de l’anniversaire des attentats. « Nous sommes particulièrement heureux pour les jeunes du Pakistan », a déclaré Ayyaz Gulzar, coordinateur du mouvement catholique ‘’Jesus Youth Pakistan’’, après la reconnaissance du jeune homme comme « Serviteur de Dieu ». « Akash Bashir est un héros, un exemple, son martyre est un modèle pour tous d’obéissance et de fidélité à l’Évangile. »

Son acte de bravoure a beaucoup inspiré les autres jeunes rescapés de la paroisse. « Ils m’ont dit que s’il fallait recommencer ils le feraient et beaucoup se sont proposés pour assurer la sécurité de l’église », rapporte Natalie Chambon. « Son frère a même ajouté :  »ils ont voulu nous faire peur mais ils ont raté leur coup car nous sommes de plus en plus nombreux à aller à la messe ! » »

Il est très probable que le dossier d’Akash Bashir soit étudié selon le nouveau critère introduit en 2017 par le pape François pour ouvrir un procès en béatification : « l’offrande de sa vie ». Cette voie concerne tous les baptisés qui, « poussés par la charité, ont offert héroïquement leur vie pour le prochain en acceptant librement et volontairement une mort certaine et prématurée avec l’intention de suivre Jésus ». Les trois autres voies ouvrant à la béatification sont le martyre, la pratique des vertus humaines et chrétiennes de manière « héroïque » et plus rarement, la cause « équipollente » (une grande aura acquise de longue date).  De « serviteur de Dieu » à « saint », les étapes : 

En donnant le titre de « serviteur de Dieu », l’Eglise permet officiellement qu’une enquête soit menée sur la vie d’une personne catholique, le considérant dès lors comme candidat pour une éventuelle canonisation. La première étape est alors la reconnaissance de l’héroïcité de ses vertus, (le candidat est déclaré « Vénérable »), qui ouvre la voie à sa béatification. Pour celle-ci, un miracle doit être reconnu par l’Eglise et le candidat est alors déclaré « bienheureux ». La voie est ainsi ouverte pour sa canonisation, qui nécessite la reconnaissance d’un second miracle. Le bienheureux devient alors officiellement un « saint ».

source: FAMILLE CHRÉTIENNE, le 4 février 2022

RDC: Assassinat d’un prêtre dans le Nord-Kivu

RDC: Assassinat d’un prêtre dans le Nord-Kivu

Le père Richard Masivi Kasereka, curé de la paroisse catholique Saint Michel Archange de Kaseghe, a été assassiné par des hommes armés dans la nuit du 2 février 2022 dans la province congolaise du Nord-Kivu. Il était membre de l’Ordre des clercs réguliers mineurs.

Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

Le père Richard Masivi Kasereka a été retrouvé mort au bord de sa voiture dans la nuit du 2 février. Le prêtre, membre de l’Ordre des clercs réguliers mineurs, communément appelés «Pères Caracciolini», regagnait sa paroisse de Saint Michel Archange de Kaseghe, après la célébration de la Journée Mondiale de la vie consacrée à laquelle il venait de participer à Kanyabayonga. Il a été abattu par des hommes armés dans la localité de Vusesa, dans la province congolaise du Nord-Kivu.

Tristesse dans le diocèse de Butembo-Beni

Dans l’annonce officielle du décès, Monseigneur Melchisédech Sikuli Paluku, évêque du diocèse de Butembo-Beni où officiait le Père Masivi, a exprimé sa vive douleur pour la mort inopinée du prêtre. Dans l’attente des résultats des enquêtes en cours, il a présenté ses condoléances à l’ensemble de l’Église-Famille de Dieu de Butembo-Beni, avec une attention particulière aux familles religieuse et biologique du défunt.

C’est avec la même profonde douleur que le supérieur de la délégation africaine de l’Ordre des clercs réguliers mineurs, le père Jean-Claude Musubao, s’est exprimé dans son communiqué annonçant la mort tragique du père Richard Masivi. Arraché à la vie trois jours avant sa trente-cinquième année, le religieux n’était à la tête de sa paroisse de Kaseghe que depuis le 31 octobre 2021.

La messe des funérailles du père Masivi sera célébrée le samedi 5 février au sanctuaire Saint François d’Assise-Butembo. Son enterrement est prévu le même jour au cimetière diocésain de Butembo-Beni à Musienene.

Abattu en la journée de la vie consacrée

Les consacrés et consacrées congolais, rassemblés au sein de la conférence des supérieurs majeurs de la RDC (Cosuma), présidée par le père jésuite Rigobert Kyungu et la soeur paulinienne Rita Yamba, ont dénoncé avec force cet assassinat qu’ils qualifient d’ignominieux. Ils n’ont pas manqué de mettre les autorités congolaises devant leurs responsabilités : «Nous demandons aux autorités civiles de faire la lumière sur cet assassinat et d’assurer la sécurité des paisibles citoyens exposés aux multiples attaques à travers la République, et en particulier les consacrés qui ont voué leur vie au service du peuple de Dieu».

Tout en demandant aux consacrés congolais de recommander l’âme du défunt ainsi que celles des nombreuses victimes innocentes à la miséricorde de Dieu, la Cosuma les invite à prier pour la conversion des bourreaux. «Puissions-nous prier pour la conversion des bourreaux afin qu’ils respectent la vie humaine qui est un don de Dieu et à laquelle nul n’a le droit de mettre fin».

Une crise sécuritaire qui persiste

La violence continue de sévir dans la partie Est de la République démocratique du Congo. En dépit de l’état de siège décrété depuis le 6 mai 2021 par les autorités congolaises pour mettre fin aux violences et aux guerres dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, des tueries ne cessent d’être perpétrées par les multiples groupes armés installés dans la région.

Si des opérations de grande envergure menés par l’armée ont permis de faire reculer certains groupes armés et d’arrêter des miliciens, elles ont du mal à prévenir et à freiner les violences contre les populations civiles. Dans la nuit du 1er au 2 février, une cinquantaine des déplacés internes ont été tués dans un camp de la province de l’Ituri. Aussi certaines voix de la société civile appellent-elles à une évaluation sans complaisance des mesures sécuritaires de l’état de siège, tandis que d’autres exigent la fin de ce dispositif prorogé déjà 14 fois par le parlement congolais.

Source: VATICANNEWS, le 4 février 2022

Le Pakistan a son premier «serviteur de Dieu», Akash Bashir

Le serviteur de Dieu Akash Bashir (1994-2015)Le serviteur de Dieu Akash Bashir (1994-2

Le Pakistan a son premier «serviteur de Dieu», Akash Bashir

Akash Bashir, jeune laïc catholique, est mort en essayant d’empêcher un kamikaze d’entrer dans une église bondée en 2015, à Lahore. Une première étape a été franchie pour son éventuelle béatification. 

Robin Gomes – Cité du Vatican

Il est le premier candidat officiel à la sainteté et au martyre de l’Église catholique du Pakistan, nation à majorité musulmane. Akash Bashir est désormais «serviteur de Dieu», comme l’a annoncé Mgr Sebastian Shaw, archevêque de Lahore, en célébrant lundi la fête de saint Jean Bosco. Le Vatican a en effet accepté la cause du martyre du jeune homme, comme le rapporte l’agence UCANews. Le titre de «serviteur de Dieu» est attribué au début du processus de béatification au niveau diocésain.

Les catholiques pakistanais ont commencé à prier en demandant l’intercession d’Akash Bashir. «C’est un grand jour pour l’Église catholique au Pakistan. Il a offert sa vie en sacrifice pour sauver la vie de la communauté chrétienne de l’église catholique Saint John’s de Youhanabad, à Lahore», a déclaré le vicaire général du diocèse, père Francis Gulzar, dans un communiqué.

Le courage face à la mort

Akash Bashir est né le 22 juin 1994 à Risalpur, dans le district de Nowshera, dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa. Il a donc vingt ans le 15 mars 2015, lorsque deux kamikazes se font exploser près de l’église catholique St John’s et d’une église évangélique, dans le quartier majoritairement chrétien de Youhanabad, à Lahore, alors que les fidèles étaient réunis à l’intérieur pour la messe dominicale, durant le Carême. Les attentats, revendiqués par le groupe terroriste Tehreek-e-Taliban Pakistan Jamaatul Ahrar (TTP-JA), font 17 morts et plus de 70 blessés. Akash, ancien élève de l’Institut technique Don Bosco qui avait travaillé comme agent de sécurité bénévole, empêche ce jour-là un kamikaze d’entrer dans l’église. «Je mourrai mais je ne te laisserai pas entrer», dit-il alors, faisant face au terroriste muni d’explosifs. L’attaquant fait exploser la bombe, se tuant instantanément, ainsi que Bashir et deux autres personnes, à l’extérieur de l’église où étaient rassemblés de plus de 1 000 fidèles. Un carnage de grande ampleur fut évité.

«Les chrétiens sont persécutés. Nos frères versent leur sang uniquement parce qu’ils sont chrétiens, avait déclaré le Pape François quelques heures plus tard, lors de la prière de l’angélus. Tandis que j’assure de ma prière pour les victimes et pour leurs familles, je demande au Seigneur, j’implore du Seigneur, source de tout bien, le don de la paix et de la concorde pour ce pays. Que cette persécution contre les chrétiens que le monde cherche à cacher, finisse et que vienne la paix», avait-il prié.

Un modèle pour les jeunes

Les jours suivants, une quarantaine de chrétiens sont emprisonnés, suite au lynchage de deux musulmans soupçonnés d’être impliqués dans les attentats.

«Akash symbolise la force de la foi chrétienne dans notre pays. Je prie pour que toutes les étapes vers la sainteté soient franchies», a déclaré à l’agence UCANewsle père d’Akash, Bashir Emmanuel. L’archevêque émérite de Lahore, Mgr Lawrence Saldanha, a quant à lui estimé que le jeune homme est «un grand modèle de martyr moderne. Puisse-t-il inspirer et encourager tous les jeunes».

Source: VATICANNEWS, le 3 février 2022

Un miracle dû à la prière du bienheureux p. Titus Brandsma ocd

Bx Titus Brandsma ocd ©  GaHetNa (Nationaal Archief NL)
Bx Titus Brandsma Ocd ©  GaHetNa (Nationaal Archief NL)

Un miracle dû à la prière du bienheureux p. Titus Brandsma ocd

Le carme néerlandais est mort martyr du nazisme à Dachau

Un miracle attribué à l’intercession du bienheureux prêtre néerlandais Titus Brandsma (au siècle : Anno Sjoerd), 1881-1942, religieux de l’Ordre des Carmes, a été reconnu par le Vatican, ouvrant ainsi la voie à sa canonisation.

Prêtre, journaliste catholique, professeur de philosophie et de l’histoire du mysticisme, recteur de l’université catholique de Nimègue et martyr, il a été tué en haine de la foi le 26 juillet 1942 à Dachau (Allemagne).

Le pape a approuvé en tout la publication de neuf décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour deux miracles, cinq martyres et les « vertus héroïques » de six baptisés.

Titus Brandsma est né sous le nom de Anno Sjoerd Brandsma le 23 février 1881, près de Bolsward, au Pays-Bas, lit-on dans sa biographie publiée par les Carmes. À onze ans, il commence ses études secondaires chez les Franciscains, mais « la spiritualité séculaire du Carmel, avec son attention particulière à la dimension mystique de la vie de foi, l’attire fortement ». Titus entre au Carmel de Boxmeer en 1895.

En 1905, il est ordonné prêtre. En 1909, il obtient le doctorat en philosophie à l’Université Grégorienne, à Rome. Dès son retour, Titus est nommé professeur au grand séminaire de son Ordre.

En 1923, Titus Brandsma est nommé professeur à l’Université Catholique de Nimègue. Il est chargé d’enseigner l’histoire de la philosophie et du mysticisme, en particulier le mysticisme des Pays-Bas.

En 1935, Titus donne des conférences en Amérique sur le mysticisme du Carmel. Il prend la parole à l’Université de Washington, dans des collèges à Chicago, Niagara Falls et Middletown, ainsi que dans les couvents des Carmes, dont ceux de New York et d’Allentown.

« Écrire était pour lui un besoin, car il croyait que la vie mystique appartient au peuple », lit-on dans sa biographie : il porte secours aux journaux en difficulté dans un contexte politique de plus en plus inquiétant, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès 1935, Titus s’oppose publiquement, dans des enseignements et des publications, aux théories nazies et à la persécution des Juifs.

Quand l’occupation allemande devient un fait, le 10 mai l940, « il réagit vigoureusement » contre la discrimination des enfants juifs dans les écoles. « Sans reculer devant des démarches personnelles dangereuses, il entrera dans une lutte qui exigera tout ce qu’un homme peut donner. Il entreprend un voyage long et périlleux pour visiter les rédacteurs de tous les journaux catholiques afin de leur communiquer la décision des évêques et de les inviter à prendre position contre le nazisme. »

Le 19 janvier l942, Titus est arrêté au couvent des Carmes de Nimègue et emprisonné. Il est détenu à la prison d’Arnhem, transféré à Scheveningen, puis déporté à Amersfoort et finalement dirigé vers le camp de concentration de Dachau le 13 juin.

Dans la baraque des malades, il reçoit la piqûre létale et meurt le 26 juillet 1942.

Il est béatifié le 3 novembre 1985 en tant que martyr par le pape Jean-Paul II.

Source: VATICANNEWS, le 26 novembre 2021

Sœur Maria Laura Mainetti et la lumière du martyre

Soeur Maria Laura Mainetti sera béatifiée le 6 juin 2021 à Chiavenna où elle a subi le martyreSoeur Maria Laura Mainetti sera béatifiée le 6 juin 2021 à Chiavenna où elle a subi le martyre 

Sœur Maria Laura Mainetti et la lumière du martyre

Dimanche sera béatifiée à Chiavenna en Italie sœur Maria Laura, tuée en haine de la foi par trois très jeunes filles le 6 juin 2000 dans cette même ville. Selon la postulateur, «son martyre a été le couronnement d’une vie consacrée à s’offrir à Dieu». 

Benedetta Capelli – Cité du Vatican

L’obscurité est le protagoniste de cette histoire qui a choqué l’Italie il y a plus de 20 ans, en lui faisant prendre conscience que le phénomène du satanisme était vivant. L’obscurité est celle de la nuit du meurtre de sœur Maria Laura Mainetti, et celle des consciences des trois jeunes femmes qui, dans l’obscurité, ont trouvé le parfait complice à tuer. Mais c’est une obscurité qui se heurte au corps élancé d’une religieuse, illuminée par l’amour des autres, capable de ne pas délivrer, au dernier moment de sa vie, des paroles de douleur mais de pardon, sachant que dans la miséricorde ces jeunes pouvaient trouver un souffle pour recommencer, pour reconstruire à partir des fondations une nouvelle vie.

Née sous le nom de Teresa, elle embrasse la croix sous le nom de Maria Laura

Sœur Maria Laura avait 61 ans lorsqu’elle a été tuée, le 6 juin 2000 à Chiavenna, dans la province de Sondrio, au nord de l’Italie. De son vrai nom Teresina, elle est la dernière de dix enfants. Sa mère est morte quelques jours après l’accouchement et elle a été élevée par sa sœur aînée. À l’âge de 18 ans, elle choisit d’entrer dans la Congrégation des Filles de la Croix ; un choix si profondément ancré en elle qu’elle signait toujours son nom en entier comme «Sœur Maria Laura Fille de la Croix».

C’est une croix qu’elle embrasse et qu’elle aime, qui la pousse à s’ouvrir aux derniers, et surtout aux jeunes qu’elle voit perdus. D’elle-même, elle a dit : «Il y a des constantes qui m’ont toujours accompagnée : une joie profonde, au-delà des difficultés ; la certitude du Christ qui m’aime, me pardonne, me renouvelle et ne m’abandonne jamais ; l’amour pour chaque personne en tant que telle, en tant qu’incarnation du Christ, surtout pour les moins aimés».

Francesca Consolini est la postulatrice de sa cause en béatification. Elle témoigne pour Vatican News :

R. – Les martyrs ne s’improvisent pas, leur mort est toujours le couronnement d’une vie vécue à la lumière de Dieu, dans l’esprit de foi, d’offrande, de charité, d’espérance avec les caractéristiques de la contingence dans laquelle le martyre se trouve à vivre. Don Puglisi, par exemple, a défendu la justice contre la mafia, l’archevêque Romero a défendu les pauvres.

Le martyre de sœur Maria Laura a été le couronnement d’un parcours qui a pratiquement duré toute sa vie, du moins depuis qu’elle a décidé que sa vie serait donnée au Seigneur dans la consécration religieuse. La sienne était une recherche continue de Dieu, un dépassement de soi pour connaître le Seigneur plus profondément, pour l’aimer de plus en plus et en même temps pour aimer les autres de plus en plus, j’aime me souvenir de cela.

Sœur Maria Laura est morte parce qu’elle n’a pas su et pas voulu dire non à une demande d’aide, même camouflée et même trompeuse, de la part d’une jeune fille qui lui a fait part de ses difficultés. Elle est sortie, elle est allée aider et cela au nom de ce qu’elle disait, c’est-à-dire « nous devons nous habituer à être mangés par les autres ». Elle voulait dire être des présences actives, être des présences attentives, être toujours disponibles pour être dérangés par l’autre parce que l’autre est le Christ qui, dans la figure du pauvre, du jeune, de la sœur, du voisin, de celui qui vient à vous à ce moment-là pour demander de l’aide, vous demande d’être disponibles. Vous avez dit que le plus grand cadeau est de découvrir le Christ dans son frère et donc de ne pas mettre de limites à cette charité, à cette générosité.

Un double aspect : voir le Christ dans l’autre personne que nous allons servir, aider, mais qu’à son tour l’autre personne voit le Christ en nous. Elle a défini la vie quotidienne comme une incarnation, une rencontre des petites choses de chaque jour avec le mystère. « Je rencontre Dieu comme Marie a rencontré le Verbe » : c’est la clé de toute sa vie.

Elle a étudié la vie de Sœur Maria Laura, la disséquant dans tous ses aspects. Au-delà de la mort de cette martyre, y a-t-il un épisode de sa vie qui, à votre avis, représente le mieux le charisme de cette religieuse ?

R. – Il n’y a pas d’épisodes marquants. La dimension dans laquelle a vécu sœur Maria Laura est la dimension de la vie quotidienne héroïque, en étant fidèle chaque jour. Elle était enseignante et donc éducatrice, elle a vécu sa vie avec des enfants, des adolescents et des jeunes.  Elle était très attachée au monde des jeunes, elle disait que les jeunes étaient la raison de sa vie. Il n’y a pas d’épisodes marquants, car sa dimension était juste le quotidien, mais c’était aussi son choix. Elle se demandait : « Qu’aurait fait Jésus à ma place ? » et elle disait que nous pouvons accomplir de grandes choses, mais que nous devons nous plonger dans la vie quotidienne, prêts à garder notre porte ouverte à toute souffrance, nous laissant toujours évangéliser par les petits. Elle disait : « Je suis un simple nom, un petit grain de sable. »

Ce sont les saints d’à côté dont le Pape François parle tant…

R. – Oui, car le Pape François nous dit que nous sommes des saints là où le Seigneur nous a placés pour vivre, chacun selon sa propre voie. Essayez de vous rendre saint – c’est son invitation – en vivant pleinement votre baptême.

En ce qui concerne la mort de sœur Maria Laura, il existe une réflexion de Vittorino Andreoli, un psychiatre non croyant, qui s’attarde sur le dernier moment de la vie de la religieuse, lorsqu’elle offre son pardon aux filles qui la tuent, délivrant ainsi une semence de salut…

R. – C’est l’attitude qu’elle a eue toute sa vie : à ce moment-là, elle a pardonné à ces filles qui lui faisaient du mal, qui la tuaient, mais elle n’a pas pardonné seulement l’acte de tuer. À mon avis, elle a aussi essayé de pardonner le vide qu’elles avaient en eux. Elle ne les aurait jamais condamnées, elle aurait aussi essayé de comprendre la raison pour laquelle elles étaient poussées à agir ainsi. L’attitude du pardon est une attitude qui se cultive jour après jour, instant après instant, parce que cela ne s’improvise pas non plus, on le vit dans les petits pardons de chaque jour.

Quand on étudie la figure du martyr, on étudie deux attitudes : qu’il y ait une véritable haine de la foi et ensuite la volonté du martyr de subir le martyre, dans le cas de sœur Maria Laura, parce qu’elle n’a jamais dit non aux demandes du Seigneur et ensuite parce que, plus d’une fois dans ses pensées écrites, elle a dit qu’elle était prête à donner tout d’elle-même. Quelques jours avant sa mort, elle a écrit qu’elle était prête à donner sa vie comme Jésus.

À qui soeur Maria Laura Mainetti s’adresse-t-elle aujourd’hui ?

R. – Je dirais qu’elle parle à tout le monde car nous ne devons pas la considérer uniquement comme une martyre, son martyre faisait partie d’un plan que Dieu avait préparé. Je dirais qu’elle parle à tout le monde parce qu’elle a suivi précisément le chemin que le Pape indique dans Gaudete et exultate lorsqu’il nous parle de la façon dont on devient un saint. Elle parle à tout le monde parce qu’elle a vécu une vie de fidélité à son appel. Elle a été appelée à la vie religieuse dans la famille des Filles de la Croix et donc elle a suivi ce chemin, elle a porté à son accomplissement un appel, l’appel que nous avons tous et qui est d’abord celui de la cohérence avec notre baptême et puis l’appel dans le lieu où nous nous trouvons, dans le lieu où nous nous trouvons à vivre, à travailler, à nous engager.

Elle parle à tout le monde parce que ce qui est le plus beau chez elle, à mon avis, c’est précisément cette dimension de fidélité quotidienne, de confiance, de recherche de Dieu, sans anxiété et sans angoisse, dans la certitude sereine qu’il vit au milieu de nous, parfois caché, mais toujours présent, jamais loin et donc on peut le trouver dans les petites choses de chaque jour, dans les personnes que l’on rencontre, dans la simplicité, dans l’abandon serein et confiant, sans aller à la recherche du grand, du parfait, de l’impossible, mais simplement comme ça, dans la sainteté ordinaire.

Source: VATICANNEWS, le 5 juin 2021

Bombardements en Birmanie, des réfugiés tués dans une église catholique

L'église de Kayan Tharyar, frappée par des tirs de mortier ce dimanche en BirmanieL’église de Kayan Tharyar, frappée par des tirs de mortier ce dimanche en Birmanie 

Bombardements en Birmanie, des réfugiés tués dans une église catholique

Ce dimanche, de violents combats ont éclaté entre les militaires et l’une de ses factions, le Parti national progressiste karenni (KNPP), établie notamment dans l’État de Kayah. L’armée a utilisé des hélicoptères et des chars contre les insurgés, tirant au mortier. Les combats ont fait des victimes civiles dans l’église d’un village. 

Les militaires de l’armée birmane ont attaqué dimanche soir avec des tirs d’artillerie le village de Kayan Tharyar, situé à 7 km de Loikaw, capitale de l’État de Kayah (est), dans le but de frapper de présumés groupes rebelles, parmi lesquels le Parti national progressiste karenni (KNPP). L’un des obus de mortier s’est abattu sur l’église catholique du village, tuant au moins quatre personnes et blessant de nombreuses autres personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge. Les habitants avaient cru que l’église serait un «lieu de refuge sûr pour ceux qui fuyaient les accidents et les fusillades dans la région, mais ils ont dû se rétracter tragiquement», écrivent les Jésuites de Birmanie, dans une note adressée à l’Agence Fides.

Ce dimanche 16 mai, le Saint-Père célèbre une messe pour la communauté des fidèles de Birmanie résidant à Rome. Leur pays d’origine est toujours plongé dans le chaos, plus de 100 …

La répression sanglante continue

La cathédrale du Sacré-Cœur de Pekhon (à une quinzaine de kilomètres de Loikaw) a également été endommagée par les tirs d’artillerie. Les Jésuites condamnent ces «crimes odieux de la manière la plus ferme possible» et demandent que «les militaires birmans soient appelés à rendre des comptes» et cessent immédiatement les attaques contre les civils et contre les églises. Les bombes ont aussi détruit d’autres bâtiments, les réduisant à l’état de ruines.

L’État de Kayah, où 75 % des habitants appartiennent à des minorités ethniques, est celui qui compte le plus fort pourcentage de chrétiens en Birmanie. La présence catholique dans cette région a commencé à la fin des années 1800 avec l’arrivée des premiers missionnaires italiens de l’Institut pontifical des missions étrangères (PIME). Aujourd’hui, il y a plus de 90 000 catholiques sur les 355 000 habitants environ de cette province.

La violence prend de l’ampleur depuis quelques jours en Birmanie, où l’on observe toujours plus l’usage d’armes de guerre. Depuis le 1er février, 818 personnes ont été tuées, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Les manifestations populaires contre la junte militaire au pouvoir continuent de secouer les villes, dont 30 sont soumises à un couvre-feu de 20 heures à 4 heures du matin, tandis qu’à Yangon et Mandalay, épicentres de la rébellion, le couvre-feu commence deux heures plus tôt. Les zones rurales ne sont pas épargnées par la violence, les arrestations et les raids militaires. Des dizaines de milliers de Birmans ont aussi été déplacés en raison d’affrontements entre l’armée et des milices ethniques, très nombreuses dans le pays.

Aung San Suu Kyi comparaît devant la justice birmane

Pour la première fois depuis le coup d’État, l’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, inculpée à de multiples reprises par la junte, a comparu ce lundi en personne devant la justice, se montrant défiante face aux généraux qui l’ont renversée.

Depuis le tribunal de Naypyidawm elle a affirmé que «son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) existera tant que le peuple existera, car il a été fondé pour le peuple», selon des propos rapportés par son avocate. Les généraux birmans menacent de dissoudre la formation, qui a remporté massivement les élections législatives de novembre dernier, alléguant de fraudes lors de ce scrutin. Une décision pourrait être annoncée prochainement, la commission électorale, proche du régime, ayant indiqué que son enquête était quasiment achevée.

Source: VATICANNEWS, le 24 mai 2021

Un prêtre tué et un autre enlevé dans le nord du Nigeria

Don Alphonsus Bello, prêtre tué dans l'assaut de sa paroisse, au nord-ouest du Nigeria.Don Alphonsus Bello, prêtre tué dans l’assaut de sa paroisse, au nord-ouest du Nigeria. 

Un prêtre tué et un autre enlevé dans le nord du Nigeria

Une paroisse a été attaquée par un groupe d’individus armés la nuit du 20 mai, dans l’État de Katsina. Un nouvel épisode violent qui touche directement des membres de l’Église catholique. 

Une église catholique a de nouveau été la cible d’une attaque d’hommes armés au Nigeria. Dans la nuit du 20 mai, rapporte l’agence Fides, un groupe d’individus non identifiés a fait irruption dans la paroisse Saint-Vincent Ferrer de Malunfashi, située dans le diocèse de Katsina, au nord du pays, non loin de la frontière avec le Niger. Les assaillants ont blessé plusieurs personnes selon l’agence de presse des Œuvres Pontificales Missionnaires, enlevé l’ancien curé de la paroisse le père Joe Keke, et tué son actuel curé, le père Alphonsus Bello.

«Ce matin, le corps du Père Alphonsus Bello a été retrouvé sans vie dans la terre agricole derrière l’école de formation catéchétique, a confirmé à Fides le directeur des communications sociales nationales du secrétariat catholique du Nigeria, le Père Umoh. Nous ne savons pas – a-t-il ajouté – où se trouve le père Joe Keke. Jusqu’à présent, aucun contact n’a été établi avec les ravisseurs». Le père Alphonsus Bello était âgé de trente ans et originaire du diocèse de Kaduna, plus au sud. 

Le Nigeria reste l’un des pays les plus à risque pour les chrétiens; les exactions et meurtres commis à leur encontre ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années, surtout dans le nord où sévissent aussi bien les bandes criminelles que les terroristes jihadistes. 

Source: VATICANNEWS, le 21 mai 2021

Causes des saints : le martyre de douze rédemptoristes espagnols

Rédemptoristes martyrs © www.redentoristasdecolombia.com

Rédemptoristes Martyrs © Www.redentoristasdecolombia.com

Causes des saints : le martyre de douze rédemptoristes espagnols

Tués « en haine de la foi » pendant la Guerre civile

Le pape François a reconnu le martyr du père Vincenzo Nicasio Renuncio Toribio (1876-1936) et de ses 11 compagnons de la Congrégation du Très Saint Rédempteur (rédemptoristes) tués « en haine de la foi » en 1936 à Madrid, pendant la Guerre civile en Espagne.

La reconnaissance de leur martyre ouvre la voie à leur béatification : un miracle ultérieur ne sera pas utile. Il s’agit du p. Crescencio Severo Ortiz Bianco (1881-1936); du p. Ángel Martínez Miquélez (1907-1936); du fr. Bernardo (Gabriel) Sáiz Gutiérrez (1896-1936); du fr. Nicesio Pérez del Palomar Quincoces (1859-1936); du fr. Gregorio Zugasti Fernández de Esquide (1884-1936); du fr. Aniceto Lizasoain Lizaso (1877-1936); du p. José María Urruchi Ortiz (1909-1936); du fr. José Joaquín (Pascual) Erviti Insausti (1902-1936); du p. Antonio Girón González (1871-1936); du p. Donato Jiménez Viviano (1873-1936); du fr. Rafael (Máximo) Perea Pinedo (1903-1936).

En recevant, le 24 avril 2021, le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro le pape a autorisé à promulguer 6 décrets concernant douze martyrs espagnols et les « vertus héroïques » de cinq baptisés. Au cours de cette audience, a été aussi annoncée la canonisation « équipollente » de la bienheureuse italienne des XIIIe-XIVe siècles Marguerite de Città di Castello.

Les 12 missionnaires, six prêtres et six frères, membres des deux communautés rédemptoristes de Perpétuel Secours et de Saint Michel Archange à Madrid, ont tous été assassinés entre le 20 juillet et le 7 novembre 1936, au début de la sanglante persécution religieuse qui a eu lieu en Espagne jusqu’en 1939, lit-on sur le site en espagnol des rédemptoristes.

Le père Vincenzo Renuncio Toribio est né à Villayuda (Burgos) le 11 septembre 1876. Il entre dans la Congrégation et prononce ses vœux le 8 septembre 1895. Ordonné prêtre le 23 mars 1901, il se consacre à l’activité missionnaire, à la formation et à l’enseignement.

De 1912 à 1923, il est consultant provincial et directeur du magazine Santuario dans la communauté du Perpétuel Secours de Madrid. Il devient ensuite préfet du Sanctuaire jusqu’en juillet 1936, date à laquelle, avec le début de la persécution, il se refugie chez une famille amie.

Arrêté le 17 septembre, il est resté en prison jusqu’au 7 novembre, date à laquelle il a été assassiné. En sortant de sa cellule, il s’est exclamé: « J’offre ma vie pour mes frères en Espagne, pour toute la Congrégation et pour la malheureuse Espagne. »

Source: ZENIT.ORG, le 27 avril 2021

Giovanni, tué par un officier SS parce qu’il avait tenté de sauver une jeune fille

GIOVANNI FORNASINI

Public Domain US

Giovanni, tué par un officier SS parce qu’il avait tenté de sauver une jeune fille

Giovanni Fornasini (1915-1944), jeune prêtre italien, a donné sa vie pour ses paroissiens. Il a été reconnu martyr par l’Église catholique. 

En ce matin d’octobre 1944, Don Giovanni grimpe une colline, chargé d’huile et d’eau bénite pour les morts. Ce chemin mène au lieu où sont abandonnés les corps de ceux que les nazis ont exécutés. Comme chaque fois, il compte les enterrer lui-même. Mais alors qu’il parvient au sommet, il se retrouve face à un officier SS. Sans dire un mot, le soldat allemand sort son pistolet. Mais dans l’instant qui précède le coup de feu, le jeune prêtre n’éprouve aucun regret. Car cet instant, c’est la preuve que son devoir est accompli.

Giovanni Fornasini est né à Pianaccio, en Italie, en 1915. Fils de charbonnier, il grandit dans une famille pauvre mais très pieuse. Et tout jeune, il veut se consacrer à Dieu et aux autres.

Berger des hommes et résistant 

Giovanni entre au séminaire mineur à l’âge de 16 ans. Il est ordonné prêtre en 1942. Son ministère débute en tant que prêtre assistant à Sperticano dans la province de Bologne. La paroisse compte près de 400 fidèles et le jeune père Giovanni s’attache à chacun d’entre eux. Ils sont ses « enfants », le troupeau que Dieu lui a confié. Lors de sa première messe solennelle à l’église Saint-Thomas de Sperticano, il déclare dans son homélie : « Le Seigneur m’a choisi pour être enfant parmi les enfants ».

Un an seulement après son ordination, il fait sonner les cloches lorsque Benito Mussolini est destitué. Loin d’être indifférent aux ravages de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage rapidement dans la résistance. Suspecté de complicité avec les partisans, le père Giovanni est sans cesse surveillé par les autorités. Le jeune prêtre défend ses paroissiens face à la cruauté et l’oppression des officiers nazis. Il sauve de nombreuses vies au péril de la sienne sans hésitation. Et c’est l’un de ces fameux sauvetages, qui lui coûtera la sienne. 

Martyr pour avoir sauvé une brebis

Le 12 octobre 1944, l’anniversaire d’un commandant nazi est célébré dans une école de Sperticano. Les fêtards boivent sans mesure et dansent avec des prostitués. Dans un coin se trouve Don Giovanni, contenant sa colère du mieux qu’il peut. 

Dans la journée, un officier SS avait repéré une jeune fille parmi les paroissiens. Il avait décidé de la faire participer aux festivités. Don Giovanni, n’écoutant que son devoir, s’est invité à la soirée afin de récupérer sa paroissienne emmenée de force. Pour le plus grand désarroi des invités, la présence du père Giovanni ne passe pas inaperçue. Il fixe l’officier SS toute la soirée. Le commandant nazi, ne voulant pas inciter la colère des paroissiens, ordonne alors au père Giovanni de quitter les lieux avec la jeune fille.

Cet officier SS est celui-là même que rencontre Don Giovanni sur la colline le lendemain matin. Le nazi exécute sa mesquine vengeance en tirant une balle dans la tête du jeune prêtre. Ainsi prend fin la courte vie du père Giovanni Fornasini, le 13 octobre 1944. Il est reconnu comme martyr par l’Église et officiellement en voie de béatification depuis le 21 janvier 2021. 

Source: ALETEIA, le 26 avril 2021

13.04.2021 – SAINT DU JOUR

 Bx Rolando Rivi, (+ 1945)

Jeune séminariste et martyr
« Modèle de foi pour les jeunes de 14 ans »

Rolando Rivi naît le 07 janvier 1931 à San Valentino, bourgade rurale de Castellarano (Reggio d’Émilie, Italie), dans une famille profondément catholique ; il est le deuxième des trois enfants de Roberto et Albertina Canovi. 

Enfant de chœur dès cinq ans, il assiste à la Messe tous les jours et confie à son curé, à la fin des écoles élémentaires, son désir ferme d’être prêtre. Il rentre alors, au début du mois d’octobre 1942, au petit séminaire épiscopal de Marola (Carpineti), où il revêt la soutane comme c’était alors l’usage dans de telles maisons.

En juin 1944, suite à la destitution de Mussolini et aux troubles qui s’en suivent, le séminaire doit fermer ses portes et est occupé par les troupes allemandes. Rolando retourne chez ses parents où il continue avec autant de ferveur que possible à mener la vie d’un petit séminariste. Et en particulier, il porte toujours sa chère soutane… alors que les nombreux partisans communistes de la région voulaient abattre la religion chrétienne et faisaient régner un climat fortement anticlérical. 
Quatre prêtres de la région de Reggio d’Émilie avaient déjà été assassinés et le clergé était invité à la prudence face aux multiples menaces. Par la suite, ce ne sont pas moins de 130 ecclésiastiques qui seront exécutés par les « brigades garibaldiennes » dans ce triangle (Modène, Reggio, Bologne) surnommé « triangle de la mort » entre 1943 et 1945.

Bien conscients du danger qui devient de plus en plus pressant (les intimidations sur les prêtres se succèdent), les parents de Rolando, comme ses amis, lui conseillent de retirer sa soutane ; la réponse du jeune Rolando est nette : « Je ne fais de mal à personne, je ne vois pas pourquoi j’enlèverais ma soutane qui est le signe de ma consécration à Jésus ».

Le matin du 10 avril 1945, Rolando joue de l’orgue à la messe du village, à laquelle il assiste comme d’habitude, avant de prendre la route du retour vers sa maison. Son Père ne le voyant pas rentrer se met à sa recherche et trouve ses affaires sur le sol avec un mot laissé par terre où il était écrit : « Ne le cherchez pas, il vient un moment avec nous, les partisans ».
Kidnappé par les partisans, Rolando sera livré à de véritables hyènes (expressions du card. Angelo Amato lors du sermon de la béatification). Ses bourreaux commencèrent par le dépouiller de sa soutane ; pendant trois jours, ils le battront à coups de ceinture, lui faisant subir humiliations et sévices, avant de le tuer, finalement, à coups de pistolet dans le bois de Piane de Monchio (Modène) : c’était le vendredi 13 avril à trois heures de l’après-midi. 

Un des partisans, touché par son jeune âge, tentera de lui sauver la vie, mais le chef du groupe répliquera pour justifier l’assassinat : « demain, cela fera un prêtre de moins ». Avant d’être exécuté, le jeune séminariste demandera à pouvoir prier pour son père et sa  mère. C’est quand il se mettra à genoux à côté de la fosse vide, que les partisans avaient creusée pour lui, qu’il sera mis à mort. Sa soutane sera pendue comme trophée sur le fronton d’une maison.

Sur les indications des partisans et de son assassin lui-même, le père et le curé de San Valentino, don Alberto Camellini, retrouveront, le lendemain 14 avril, le corps de Rolando. Le jeune garçon avait le visage couvert de bleus, le corps torturé, et deux blessures mortelles, l’une à la tempe gauche et l’autre à la hauteur du cœur. Ils l’emportèrent à Monchio pour des obsèques et une digne sépulture.
Après la Libération (25 avril : jour de fête en Italie), le 29 mai 1945, son corps fut transféré au cimetière de San Valentino, puis, le 26 juin 1997, dans l’église de San Valentino.
Ses deux meurtriers furent condamnés à 16 et 26 ans de prison avant d’être amnistiés, six années plus tard, par le ministre (communiste) de la justice italienne.

Une série de guérisons reconnues comme « miraculeuses » ayant été obtenues par son intercession, son procès de canonisation a été ouvert le 7 janvier 2006, mais c’est en raison de son martyre qu’il a été béatifié et non pas en raison de ces guérisons.

Rolando Rivi a été béatifié le 05 octobre 2013 dans le Palais des sports de Modène. La messe solennelle et le rite de béatification ont été présidés par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape François (George Mario Bergoglio, 2013-).
On ne garde écrite de lui qu’une phrase : « j’appartiens à Jésus ».

Pour un approfondissement biographique :
>>> Rolando Rivi

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