Europe: la COMECE publie un document sur « l’éthique financière »

Drapeaux européens devant le Berlaymont (Bruxelles, Belgique) @ WIKIMEDIA COMMONS - Amio Cajander

Drapeaux Européens Devant Le Berlaymont (Bruxelles, Belgique) @ WIKIMEDIA COMMONS – Amio Cajander

Europe: la COMECE publie un document sur « l’éthique financière »

«Servir le Bien Commun en période de changement systémique»

La COMECE publie un document de réflexion sur 

l’éthique financière

« Servir le Bien Commun 

en période de changement systémique »

La Commission des Épiscopats de l’Union Européenne (COMECE) publie ce jeudi 18 novembre 2021 un document de réflexion sur l’éthique dans le secteur financier, appelant à une réforme pour réduire les tensions sociales et promouvoir un changement de comportements au niveau des individus et des entreprises. Le P. Barrios Prieto : « Nous appelons à mettre le soin au centre, en contribuant à la dynamique de construction collective du Bien Commun de l’Humanité ».

L’objectif du document de la COMECE est de stimuler un débat au niveau européen sur la promotion d’un changement au sein du secteur financier afin de réduire les effets négatifs des tensions sociales et de la crise climatique, qui augmentent en raison de la pandémie actuelle de COVID-19.

« Notre appel s’adresse aux Institutions de l’UE, à ses États Membres, ainsi qu’aux industries et aux entreprises de services, aux universités et aux citoyens », déclare le Père Manuel Barrios Prieto, Secrétaire général de la COMECE. « Dans la perspective chrétienne, le Bien Commun est le critère d’évaluation de nos activités financières. Nous appelons à mettre le soin au cœur de nos finances » – explique-t-il.

À la lumière des principes de la doctrine sociale chrétienne, le document de réflexion confronte une sélection de dilemmes politiques et personnels dans le domaine économique et financier afin d’aider les acteurs concernés à faire des choix plus éclairés et à prendre des décisions visant le Bien Commun. Le document analyse les différents défis posés par les dilemmes macro, méso et micro des finances :

  • Les charges post-pandémiques sont plus lourdes pour les pays à revenu moyen et faible et de nombreux instruments doivent être utilisés pour accroître les investissements étrangers. La combinaison unique d’urgences à court terme et de défis à long terme nécessite un dialogue avec prudence, justice et une écoute adéquate de toutes les parties prenantes. Ce document contribue également à la discussion éthique sur le crédit, la dette et les intérêts et à la prévention du surendettement.
  • Les marchés bancaires et financiers devraient accorder une plus grande attention aux plus faibles parmi leurs parties prenantes par la notion de « soin» qui est un appel à aller au-delà d’une transaction de marché efficace basée sur l’équivalence, pour prendre soin du partenaire, du client, du fournisseur, de l’environnement, de la communauté locale – les comportements doivent changer au niveau des individus et des entreprises.
  • La question importante de l’utilisation de l’épargne est soulevée et s’accompagne d’un appel à une éducation financière plus approfondie et mieux répartie. De même, la validité des objectifs ESG (environnement, social et gouvernance d’entreprise) est affirmée, mais certains obstacles majeurs doivent être clarifiés.

Le document, intitulé « Un système financier au service du Bien Commun en période de changement systémique », a été rédigé par le groupe de travail ad-hoc de la COMECE sur l’éthique financière, présidé par le Prof. Paul Dembinski – Directeur de l’Observatoire de la Finance à Genève.

Un événement public sera organisé par la COMECE début 2022, avec des représentants de l’UE et de l’Église, pour discuter de la mise en œuvre des recommandations mentionnées plus haut au niveau européen. De plus amples informations seront partagées dans les prochaines semaines.

SF

Source: ZENIT.ORG, le 18 novembre 2021

L’avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece

Le Parlement européen a approuvé le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels Le Parlement européen a approuvé le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels  

L’avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece

Le Parlement européen approuve le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l’Union. Pour le secrétaire de la Comece, le père Barrios Prieto, il s’agit d’un vote inquiétant, et il est inacceptable que l’accès à l’avortement puisse prévaloir sur l’objection de conscience. Les enfants à naître ont le droit fondamental à la vie.

Michele Raviart – Cité du Vatican

«Comment se fait-il qu’une Europe qui a des racines chrétiennes, une Europe qui place la dignité de la personne au premier rang et dont le projet européen se caractérise précisément par la défense de la vie et de l’être humain, de l’homme et de la femme, considère l’avortement comme un droit ?» Par cette question, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Comece, qui réunit les évêques des pays membres de l’Union européenne, exprime sa préoccupation quant à l’approbation par le Parlement européen du «rapport Matic» -du nom de l’eurodéputé croate qui l’a proposé- sur «la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l’Union, dans le contexte de la santé des femmes».

Le rapport Matic

Ce texte, non contraignant pour les États membres, assimile l’avortement à un droit fondamental et considère les lois restrictives de certains États membres dans ce domaine comme une violation des droits de l’Homme et une forme de violence de genre. La résolution, votée jeudi soir par le Parlement avec 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions, demande également de garantir un accès universel à un avortement sûr et légal dans tous les États membres, dans le cadre d’un effort général visant à renforcer les droits des femmes.

«C’est une grosse erreur»

«Nous avons essayé d’appeler les députés européens à la responsabilité sur ce vote et à comprendre l’importance de cette question», explique encore le père Barrios, «qui ne concerne pas seulement la santé sexuelle et reproductive»«Le droit à la santé, réitère-t-il, est un droit fondamental et nous voulons tous qu’il soit respecté et protégé, en particulier dans le cadre de cette pandémie, et dans le contexte de la défense de la dignité des femmes, ce droit est encore plus précieux. Il est donc évident que l’Église veut promouvoir le droit à la santé, mais le problème est d’inclure dans ce cadre également le droit à l’avortement, considéré presque dans le document comme un droit fondamental. Je pense que c’est une grosse erreur et le fait que des parlementaires aient voté en faveur de ce texte est inquiétant».

Il n’y a pas de droit à l’avortement

«Il n’existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l’avortement», soulignent en effet les évêques européens. Dans le texte de la résolution, père Barrios souligne «qu’il est dit que ce droit à la santé, qui inclut également le droit à l’avortement, doit être garanti, en particulier dans les régions rurales, dans les endroits où l’accès aux services médicaux n’est pas fort, même au-delà du droit à l’objection de conscience».

La liberté de conscience doit toujours être respectée

Dans la résolution du Parlement européen, en effet, les députés «regrettent que la pratique courante dans certains États membres permette au personnel médical et parfois à des institutions médicales entières de fournir des services de santé sur la base de la soi-disant objection de conscience», ce qui mettrait en danger «la vie et les droits des femmes.» «Ce n’est pas acceptable», souligne encore le père Barrios. «Pour nous, l’objection de conscience comprend non seulement le droit du travailleur de la santé individuel», explique-t-il, «mais aussi le droit d’une institution qui a sa propre mission, sa propre vocation et ne peut se lier à quelque chose qu’elle considère précisément comme contraire à ses principes fondamentaux. Le droit à l’objection de conscience découle précisément du droit fondamental à la liberté religieuse et à la liberté de pensée et doit toujours être respecté».

Un changement de mentalité qui inquiète

«Le vote sur le rapport Matic a été très contesté, la différence entre un oui et un non n’était pas si grande», poursuit le secrétaire général de la COMECE, «cependant, cette dérive est inquiétante»«Elle témoigne d’une crise anthropologique, elle remet en cause une manière de comprendre l’être humain. Ce vote du Parlement européen, même s’il s’agit d’un document non contraignant, est inquiétant, car il y a là un changement de mentalité pour voir des choses qui devraient tous nous inquiéter un peu».

Le grand absent de cette résolution, soulignent les évêques, est l’enfant à naître, privé de son droit fondamental à vivre, comme tout être humain.

Source: VATICANNEWS, le 26 juin 2021