12.12.2025 – SAINT DU JOUR

Saint Corentin 
1er évêque de Quimper 

Corentin n’est pas venu d’Angleterre en Bretagne, comme la plupart des premiers Saints de cette province de Cornouailles. On met sa naissance au commencement du IVe siècle, époque où la Foi de Jésus-Christ, étant devenue maîtresse de l’empire romain, avait déjà pénétré dans les pays les plus barbares de l’Occident et du Nord.

Ayant été élevé dans la piété, il embrassa l’état ecclésiastique et fut promu aux Ordres Sacrés. Puis il se retira dans un ermitage, en la paroisse de Plouvodien, où Dieu fit de grands miracles pour sa nourriture. Il contracta une étroite amitié avec saint Primel, qui était aussi un solitaire d’une très grande piété ; et il fit sourdre une fontaine à son ermitage, pour l’exempter d’aller chercher de l’eau en un endroit fort éloigné. 

Souvent il nourrit des hôtes, venus le voir, par des multiplications surnaturelles, trouvant même du poisson où il n’y en avait point auparavant. Entre autres, il fit un festin à un prince nommé Grallon et à des chasseurs de sa compagnie, avec un morceau de poisson qui n’aurait pas suffi pour rassasier un de ces hommes affamés. Ce prince, en reconnaissance, lui donna un grand espace de terre, où il fit bâtir un monastère qui fut bientôt rempli de très saints religieux. Les enfants nobles y étaient aussi reçus, pour être formés aux sciences humaines et à la piété : de sorte qu’il servit extrêmement à la bonne éducation de la jeune noblesse de Cornouailles et de toute la Bretagne.

Les seigneurs du pays, charmés de la prudence et de la sainteté de Corentin, prièrent le prince de procurer un nouvel évêché à Quimper-Odets et d’en faire nommer saint Corentin premier évêque. Grallon y consentit ; et, ayant fait venir ce saint Abbé, il l’envoya vers saint Martin, archevêque de Tours, dont la juridiction s’étendait sur toute la Bretagne, afin de recevoir de lui la consécration épiscopale.
Saint Corentin mena avec lui à Tours deux excellents religieux, Vennolé et Tudin, pour être bénis abbés de deux nouveaux monastères que le prince voulait fonder. Mais saint Martin, l’ayant sacré, lui dit que, pour la bénédiction des abbés de son diocèse, c’était à lui à la faire ; et il l’envoya ainsi gouverner le peuple que la divine Providence lui avait commis. On lui fit une entrée magnifique dans Quimper ; et on lui donna de quoi fonder un Chapitre de chanoines, pour sa nouvelle cathédrale.

Comme il n’oublia point dans l’Épiscopat qu’il était religieux, de même les exercices de la vie solitaire, qu’il continua toujours de pratiquer, ne lui firent point oublier qu’il était Évêque. Il visita tout son diocèse ; il ordonna de bons ecclésiastiques pour les distribuer dans les paroisses ; il corrigea les abus qui s’étaient glissés parmi les fidèles ; il combattit les restes du paganisme et il s’acquitta de toutes les autres obligations d’un bon pasteur. Enfin, Dieu le retira de ce monde pour lui donner la couronne de l’immortalité.

Son corps fut enseveli avec beaucoup d’honneur dans son église cathédrale, devant le grand autel ; et son convoi fut illustré par plusieurs miracles signalés. Il s’en est fait depuis quantité à son tombeau. Une femme avait promis de présenter de la cire à son église, en reconnaissance d’un insigne bienfait qu’elle avait reçu de son intercession. Elle en apporta en effet ; mais comme elle était prête à l’offrir, elle retira sa main par avarice et ne l’offrit point. Alors cette même main se ferma si fort, qu’il lui fut impossible de l’ouvrir, jusqu’à ce que le Saint, ayant égard à ses larmes, lui apparut par deux fois et la guérit de ce mal qu’elle s’était attiré par sa cupidité. Il apparut aussi à un pauvre homme, que des scélérats avaient enfermé dans un coffre pour le faire mourir de faim et le délivra de cette horrible prison en levant la serrure qui la tenait fermée.

Ses reliques sont maintenant au monastère de Marmoutier-lez-Tours, après avoir été à Saint-Martin de la même ville, où la crainte des Normands les avait fait transporter. La vie de notre Saint est dans Benoît Gonon et dans le P. Alexandre Legrand, de Morlaix. Sa ville épiscopale a pris son nom et ne s’appelle plus Quimper-Odets, mais Quimper-Corentin… jusqu’à ce que la révolution intervienne. 

Pour un approfondissement :
>>> Saint Corentin, Évêque de Quimper (5ème s.)

Saint Corentin priez pour nous !

21.10.2025 – ÉVANGILE DU JOUR

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,35-38. 

Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.


Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !

Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :

Saint Ambroise (v. 340-397)

évêque de Milan et docteur de l’Église

12e sermon sur le psaume 118 ; CSEL 62, 258 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 1033 rev.)

« Pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte »

Le Dieu Verbe secoue le paresseux et réveille le dormeur. En effet, celui qui vient frapper à la porte veut toujours entrer. Mais cela dépend de nous s’il n’entre pas toujours ou s’il ne demeure pas toujours. Que ta porte soit ouverte à celui qui vient ; ouvre ton âme, élargis les capacités de ton esprit, afin de découvrir les richesses de la simplicité, les trésors de la paix, la douceur de la grâce. Dilate ton cœur ; cours à la rencontre du soleil de la lumière éternelle qui « illumine tout homme » (Jn 1,9). Il est certain que cette lumière véritable brille pour tous ; mais si quelqu’un ferme ses fenêtres, il se privera lui-même de la lumière éternelle. Donc même le Christ reste dehors, si tu fermes la porte de ton âme. Certes, il pourrait entrer, mais il ne veut pas s’introduire de force, il ne veut pas contraindre ceux qui le refusent. Issu de la Vierge, sorti de son sein, il irradie tout l’univers, afin de resplendir pour tous. Ceux qui désirent recevoir la lumière qui brille d’un éclat perpétuel lui ouvrent ; aucune nuit ne viendra l’interrompre. En effet, le soleil que nous voyons chaque jour cède la place aux ténèbres de la nuit ; mais le Soleil de justice (Ml 3,20) ne connaît pas de couchant, car la Sagesse n’est pas vaincue par le mal.

LECTURES :

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12.15b.17-19.20b-21. 

Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.
Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Si, en effet, à cause d’un seul homme, par la faute d’un seul, la mort a établi son règne, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste.
Quant à la loi de Moïse, elle est intervenue pour que se multiplie la faute ; mais là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé.
Ainsi donc, de même que le péché a établi son règne de mort, de même la grâce doit établir son règne en rendant juste pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

Psaume 40(39),7-8a.8b-9.10.17. 

R/ Me voici, Seigneur : je viens faire ta volonté. (Ps 39, 8a.9a)

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, 
tu as ouvert mes oreilles ; 
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse. 
Mon Dieu, voilà ce que j’aime : 
ta loi me tient aux entrailles. »

J’annonce la justice 
dans la grande assemblée ; 
vois, je ne retiens pas mes lèvres, 
Seigneur, tu le sais.

Mais tu seras l’allégresse et la joie 
de tous ceux qui te cherchent ; 
toujours ils rediront : « Le Seigneur est grand ! » 
ceux qui aiment ton salut.

Que penser de la dévotion au scapulaire du Mont Carmel ? (I)

Que penser de la dévotion au scapulaire du Mont Carmel ? (I)

En 1251, la Vierge Marie est apparue à un frère carmélite anglais, saint Simon Stock, et lui a présenté le scapulaire brun adopté par cet ordre. Elle lui a dit que les religieux, religieuses et les laïcs qui le porteraient avec dévotion échapperaient aux flammes de l’enfer, promettant d’intercéder pour que leur purgatoire éventuel prenne fin le premier samedi après leur mort.

La dévotion à Notre Dame, Fleur du Carmel, s’est développée au cours des siècles suivants et, en 1726, elle est devenue une fête de l’Église universelle.

Que penser de cette dévotion à un morceau de tissu brun, à sa couturière céleste et à ses grandes promesses ? S’agit-il d’une pensée magique, d’une superstition selon laquelle on peut tromper la mort ou les flammes de l’enfer simplement en portant un objet ? 

La première chose à noter est qu’il ne s’agit pas tant de mourir avec le scapulaire que de vivre avec ! Pour obtenir les promesses, les membres de la Confrérie du Scapulaire prient, jeûnent et vivent chastement selon leur état, imitant les vertus de Notre Dame dans la contemplation et l’action.

Nous imitons la contemplation de Marie. Selon la tradition, lorsque l’ange lui a annoncé l’Incarnation (Lc 1, 26-28), Marie était en train de contempler les Écritures. Saint Luc rapporte que Marie « s’émerveilla » et « garda précieusement dans son cœur » ce qu’elle avait entendu et vu concernant son petit enfant (Lc 2, 18, 33, 48, 51). Elle l’a accompagné tout au long de son ministère, jusqu’à la croix (Jn 2, 1-12 ; 19, 25-27 ; Lc 8, 1-3). Elle était là, priant à nouveau à l’approche de la Pentecôte (Ac 1, 14). Sa vie était consacrée à méditer ce que Dieu avait fait, ce qu’il faisait et ce qu’il ferait. Le scapulaire brun nous invite à imiter la Vierge dans son esprit contemplatif.

Nous imitons également l’action de Marie. Après avoir discerné la volonté de Dieu pour elle, Marie a donné son fiat, son grand « oui » (Lc 1, 38) – et s’est « aussitôt » mise au travail, servant sa cousine Élisabeth (Lc 1, 39, 56), chantant les louanges de Dieu (Lc 1, 46-55, etc.), voyageant avec Joseph et Jésus à Bethléem, en Égypte, à Nazareth et à Jérusalem (Lc chap. 2 ; Mt chap. 2). Elle a fait tout ce qui était humainement et religieusement requis pour son fils (Lc 2, 7, 21-52). Nous ne pouvons certes porter ou allaiter l’Enfant Jésus, mais nous pouvons nous joindre à Marie pour dire « oui » à notre mission, porter la Parole de Dieu aux autres et l’incarner dans nos vies.

Ainsi porter son scapulaire brun non seulement autour de notre corps mais aussi autour de notre âme, c’est entendre la voix de Dieu et obéir à ses commandements, à être la mère et les frères et sœurs du Christ en écoutant ses paroles et en les mettant en pratique.

Extraits d’une homélie de l’archevêque de Sydney (Australie) Anthony Fisher OP, le 7 août 2025. Catholicweekly.com

Lectures de la messe du jour

Prions :
Je vous salue, Marie pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Source : une minute avec Marie