Le Pape appelle au jeûne et à la prière pour l’Afghanistan

Le Pape appelle au jeûne et à la prière pour l’Afghanistan

Lors de l’Angélus de ce dimanche 29 août 2021, le Pape François a lancé un vibrant appel à prier pour l’Afghanistan, pays en plein chaos après la prise de pouvoir des talibans, et endeuillé par les attentats de l’aéroport de Kaboul.

Vatican News

«Je suis la situation en Afghanistan avec une grande inquiétude, et je partage la souffrance de ceux qui pleurent les personnes qui ont perdu la vie dans les attentats suicides de jeudi dernier, et de ceux qui cherchent aide et protection», a assuré le Pape François avec gravité.

«Je recommande les défunts à la miséricorde de Dieu tout-puissant, et je remercie ceux qui s’efforcent d’aider cette population durement éprouvée, en particulier les femmes et les enfants, a insisté le Pape. Je demande à tous de continuer à aider ceux qui sont dans le besoin, et de prier pour que le dialogue et la solidarité conduisent à l’instauration d’une coexistence pacifique et fraternelle, et soient porteurs d’espoir pour l’avenir du pays.»

Bien que l’Afghanistan soit l’un des rares pays au monde à n’avoir aucune présence chrétienne stable (à l’exception des expatriés), le Pape a une nouvelle fois demandé aux catholiques de faire preuve de proximité spirituelle avec la population afghane. «Dans des moments historiques comme celui-ci, nous ne pouvons pas rester indifférents : l’histoire de l’Église nous l’enseigne. En tant que chrétiens, cette situation nous engage. C’est pourquoi je lance un appel à tous pour intensifier la prière et pratiquer le jeûne : prière et jeûne, prière et pénitence. C’est le moment de le faire. Je suis sérieux : intensifiez la prière et pratiquez le jeûne, en demandant au Seigneur la miséricorde et le pardon.»

Un pays au bord du gouffre

Cet appel du Pape intervient dans un climat extrêmement tendu dans le pays. Les évacuations d’étrangers et Afghans fuyant le nouveau régime des talibans sont entrées dimanche dans leur dernière ligne droite à l’aéroport de Kaboul, à deux jours du retrait américain prévu et dans la crainte d’un nouvel attentat sanglant.

L’attaque suicide de jeudi 26 août, revendiqué par l’organisation de l’État islamique au Khorasan (EI-K) a fait au moins 90 morts et 150 blessés, selon les données des hôpitaux de la capitale afgnane, mais certains médias locaux ont fait état d’un bilan de 170 morts. Treize soldats américains et deux Britanniques ont également péri. Le président américain Joe Biden a prévenu qu’une nouvelle attaque imminente y était «très probable».

Cette menace terroriste a suscité une coopération qui peut sembler paradoxale entre talibans et Américains, au nom de la lutte contre leur ennemi commun, l’État islamique. Mais la situation menace toujours de déraper entre les troupes étrangères, qui ont encore jusqu’à mardi soir pour partir, et le nouveau régime fondamentaliste. À Kaboul, ces dernières heures, les talibans consolidaient leur emprise, notamment autour de l’aéroport, dernière enclave occupée par les Occidentaux. Des combattants talibans lourdement armés ont circulé samedi sur les terrains et dans les bâtiments annexes de l’aéroport, selon des journalistes de l’agence de presse française AFP, alors que des soldats américains les observaient depuis le toit du terminal passagers.

L’interruption progressive des évacuations

Depuis le soudain retour au pouvoir des talibans à la mi-août, après la débâcle de l’armée afghane longtemps soutenue par les Américains et leurs alliés avant que ceux-ci n’amorcent leur retrait, plus de 112.000 personnes ont quitté le pays à bord de la noria d’avions affrétés notamment par les Occidentaux qui se succèdent sur le tarmac.

Le rythme des évacuations a baissé ces derniers jours, à mesure que de nombreux pays européens, dont le Royaume-Uni et la France, annonçaient avoir achevé les leurs, à deux jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait américain qui signera la fin de 20 ans d’une guerre infructueuse contre les talibans.

Ce court délai fait craindre qu’une partie des Afghans qui se disent menacés par les talibans, notamment ceux qui ont travaillé avec des forces ou civils étrangers au cours des deux dernières décennies, ne seront pas évacués. Le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Espagne, la Suède, les Pays-Bas, le Canada et l’Australie ont aussi indiqué avoir achevé leurs vols d’évacuation.

Dans le reste du pays, la dernière poche de résistance menée par le fils du commandant Massoud, dans la vallée du Panshir, est sous la menace d’une offensive talibane. Sur le front diplomatique, à l’ONU, une réunion des membres permanents du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan est convoquée lundi.

Source: VATICANNEWS, le 29 août 2021

PRIERE POUR LE PEUPLE AFGHAN:

« Père, fortifie-nous pour prier fidèlement pour le peuple afghan et les chrétiens en Afghanistan.

Qu’ils soient encouragés et fortifiés chaque jour par Tes grâces qui se renouvellent chaque matin.

Nous prions pour ceux qui se perdent  afin qu’ils puissent connaître Christ et que leur cœur se tourne pour L’adorer et Le servir.

Et nous prions pour cette nation, pour qu’elle soit libérée de la tyrannie des talibans et des extrémistes, et pour que la Parole de Dieu se répande dans le pays avec sa puissance de salut.

Au Nom de Jésus-Christ. Amen. »

ANGÉLUS DU 29 AOÛT 2021, À ROME

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Angélus : attention à la «religiosité des apparences»

Devant une place Saint-Pierre remplie de fidèles, le Saint-Père, depuis la fenêtre du palais apostolique a livré sa traditionnelle prière de l’Angélus. Il a offert une méditation sur le «risque d’une religiosité des apparences».

Vatican News

Le Pape François, en ce dimanche 29 août, a commenté l’épisode de l’Évangile selon saint Marc, dans lequel les scribes et les pharisiens sont étonnés par l’attitude de Jésus : «Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes» (Mc 7, 1-8.14-14. 21-23).

Nous aussi, a concédé le Souverain Pontife, «nous pouvons nous demander : pourquoi Jésus et ses disciples négligent-ils ces traditions ?», car «Après tout, ce ne sont pas de mauvaises choses, mais de bonnes habitudes rituelles, un simple lavage avant de prendre de la nourriture.» Mais alors pourquoi Jésus ne leur prête-t-il pas attention ? a continué François, «Parce qu’il est important pour Lui de ramener la foi au centre. Et pour éviter un risque, qui vaut pour ces scribes comme pour nous : observer les formalités extérieures en mettant au second plan le cœur de la foi

Le mal naît de l’intérieur

Le Pape François est ainsi revenu sur un écueil à éviter, «la religiosité des apparences», avant de développer ce phénomène : «paraître bon à l’extérieur, tout en négligeant de purifier le cœur. Il y a toujours la tentation de « contenter Dieu » par une dévotion extérieure, mais Jésus ne se satisfait pas de cette adoration. Il ne veut pas de choses extérieures, il veut une foi qui atteint le cœur.»

En effet, dans l’Évangile selon saint Marc, immédiatement, Jésus rappelle la foule pour lui dire une grande vérité : «« Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. » (v. 15). Au contraire, c’est « du dedans, du cœur » (v. 21) que naissent les choses mauvaises.» Des paroles qui sont révolutionnaires estiment François, «car dans la mentalité de l’époque, on pensait que certains aliments ou contacts extérieurs rendaient impur. Jésus renverse la perspective : ce n’est pas ce qui vient de l’extérieur qui est mauvais, mais ce qui naît de l’intérieur.»

Ne pas blâmer les autres pour ses propres fautes 

Un enseignement qui peut aussi concerner chacun d’entre nous, a poursuivi le Souverain pontife, «Nous pensons souvent que le mal vient principalement de l’extérieur : du comportement des autres, de ceux qui pensent du mal de nous, de la société. Combien de fois nous blâmons les autres, la société, le monde, pour tout ce qui nous arrive ! C’est toujours la faute des « autres » : des gens, des gouvernants, de la malchance. Les problèmes semblent toujours venir de l’extérieur», et nous passons alors notre temps à «distribuer des blâmes, mais passer du temps à blâmer les autres, c’est perdre du temps. Vous vous mettez en colère, vous êtes amer et vous écartez Dieu de votre cœur.» Attention à ne pas se comporter comme ces personnes de l’Evangile, «qui se plaignent, se scandalisent, font polémique». «On ne peut être vraiment religieux en se plaignant : la colère, le ressentiment et la tristesse ferment les portes à Dieu.»

Il faut savoir «s’accuser soi-même», c’est le début du cheminement de la foi, a expliqué François.  

Ainsi, «Demandons aujourd’hui au Seigneur de nous libérer de blâmer les autres. Demandons dans la prière la grâce de ne pas perdre de temps à polluer le monde avec des plaintes, car ce n’est pas chrétien.» Au contraire, a conclu François, «Jésus nous invite à regarder la vie et le monde depuis notre cœur. Si nous regardons à l’intérieur, nous trouverons presque tout ce que nous détestons à l’extérieur.» Le Pape a invité chacun à demander à Dieu de purifier les cœurs, «car il existe un moyen infaillible de vaincre le mal : commencer par le vaincre en soi.»

Source: VATICANNEWS, le 29 août 2021