Un document pour accompagner les fiancés, un «don» selon le Pape

Photo d'illustration.Photo d’illustration. (Vatican Media)

Un document pour accompagner les fiancés, un «don» selon le Pape

Le Pape François signe la préface d’un document du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie intitulé « Chemins catéchuménaux pour la vie conjugale. Directives pastorales pour les Églises particulières », publié à la fin de l’année consacrée à la famille.

Le Document que le Pape présente avec cette préface – publiée ci-dessous dans son intégralité, est un «don» pour l’Église mais également une «tâche» à accomplir. Ces « Itinéraires catéchuménaux pour la vie conjugale » sont  l’un des fruits de l’Année spéciale consacrée à la famille que le Souverain Pontife confie maintenant, comme il l’explique, aux pasteurs, aux époux et à tous ceux qui travaillent dans la pastorale familiale. Il s’agit d’un outil qui répond à la nécessité d’un «nouveau catéchuménat» pour la préparation au mariage.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la préface du Pape :

«L’annonce chrétienne qui concerne la famille est vraiment une bonne nouvelle» (Amoris laetitia, 1). Cette déclaration de la relatio finalis du Synode des évêques sur la famille méritait d’ouvrir l’Exhortation apostolique Amoris laetitia. Parce que l’Église, à toutes les époques, est appelée à proclamer à nouveau, surtout aux jeunes, la beauté et l’abondance de la grâce contenue dans le sacrement du mariage et la vie familiale qui en découle. Cinq ans après sa publication, l’«Année de la famille Amoris laetitia» vise à remettre la famille au centre, à inviter à la réflexion sur les thèmes de l’Exhortation apostolique et à animer toute l’Église dans l’engagement joyeux de l’évangélisation pour les familles et avec les familles.

L’un des fruits de cette année spéciale sont les « Itinéraires catéchuménaux pour la vie conjugale », que j’ai maintenant le plaisir de confier aux pasteurs, aux époux et à tous ceux qui travaillent dans la pastorale familiale. Il s’agit d’un outil pastoral élaboré par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, suite à une indication que j’ai exprimée à plusieurs reprises, à savoir «la nécessité d’un « nouveau catéchuménat » pour la préparation au mariage»; en effet, «il est urgent de mettre en œuvre concrètement ce qui a déjà été proposé dans Familiaris consortio (no. 66), c’est-à-dire que, de même que pour le baptême des adultes le catéchuménat fait partie du processus sacramentel, de même la préparation au mariage doit devenir partie intégrante de toute la procédure sacramentelle du mariage, comme un antidote qui empêche la multiplication des célébrations de mariage nulles ou incohérentes» (Discours à la Rote romaine, 21 janvier 2017).

Une sérieuse préoccupation est apparue clairement: avec une préparation trop superficielle, les couples courent le risque réel de célébrer un mariage nul et non avenu ou dont les fondations sont si faibles qu’il « s’écroule » en peu de temps et ne résiste pas aux premières crises inévitables. Ces échecs entraînent de grandes souffrances et laissent des blessures profondes chez les gens. Ils deviennent désabusés, amers et, dans les cas les plus douloureux, finissent même par ne plus croire à la vocation à l’amour, inscrite par Dieu lui-même dans le cœur de l’être humain. Il y a donc avant tout un devoir d’accompagner avec un sens des responsabilités ceux qui expriment l’intention de s’unir par le mariage, afin qu’ils soient préservés des traumatismes de la séparation et ne perdent jamais la foi en l’amour.

Mais il y a aussi un sentiment de justice qui devrait nous animer. L’Église est une mère, et une mère ne fait pas de discrimination entre les enfants. Elle ne les traite pas de manière inégale, elle leur accorde à tous le même soin, la même attention, le même temps. Consacrer du temps est un signe d’amour: si nous ne consacrons pas de temps à une personne, c’est un signe que nous ne l’aimons pas. Cela me vient souvent à l’esprit lorsque je pense que l’Église consacre beaucoup de temps, plusieurs années, à la préparation des candidats à la prêtrise ou à la vie religieuse, mais consacre peu de temps, quelques semaines seulement, à ceux qui se préparent au mariage. Comme les prêtres et les personnes consacrées, les couples mariés sont aussi des enfants de notre Mère l’Église, et une si grande différence de traitement n’est pas juste. Les couples mariés constituent la grande majorité des fidèles, et sont souvent les piliers des paroisses, des groupes de bénévoles, des associations et des mouvements. Ils sont de véritables « gardiens de la vie », non seulement parce qu’ils engendrent des enfants, les éduquent et les accompagnent dans leur croissance, mais aussi parce qu’ils s’occupent des personnes âgées de la famille, se consacrent au service des personnes handicapées et, souvent, aux nombreuses situations de pauvreté avec lesquelles ils sont en contact. C’est dans les familles que naissent les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée ; et ce sont les familles qui constituent le tissu de la société et « réparent ses déchirures » avec patience et sacrifices quotidiens. C’est donc un devoir de justice pour l’Église Mère de consacrer du temps et de l’énergie à préparer ceux que le Seigneur appelle à une mission aussi grande que celle de la famille.

C’est pourquoi, pour donner un caractère concret à cette urgence, «j’ai recommandé de mettre en œuvre un véritable catéchuménat des futurs époux, qui comprendrait toutes les étapes du parcours sacramentel: le temps de la préparation au mariage, sa célébration et les années qui suivent immédiatement» (Discours aux participants au cours sur le processus matrimonial, 25 février 2017). C’est ce que le Document que je présente ici se propose de faire et je lui en suis reconnaissant. Il est structuré selon les trois étapes: la préparation au mariage (lointaine, proche et immédiate) ; la célébration du mariage ; l’accompagnement des premières années de la vie conjugale. Comme vous le verrez, il s’agit de faire un bout de chemin important avec les couples sur le chemin de leur vie, même après le mariage, surtout lorsqu’ils peuvent traverser des crises et des moments de découragement. Nous tenterons ainsi d’être fidèles à l’Église, qui est mère, maîtresse et compagne de voyage, toujours à nos côtés. Je souhaite ardemment que ce premier Document soit suivi le plus rapidement possible d’un autre, dans lequel seront indiquées les modalités pastorales concrètes et les éventuels itinéraires d’accompagnement spécifiquement dédiés aux couples qui ont vécu l’échec de leur mariage et qui vivent une nouvelle union ou sont civilement remariés. L’Église, en effet, veut être proche de ces couples et marcher avec eux le long de la via caritatis (cf. Amoris laetitia, 306), afin qu’ils ne se sentent pas abandonnés et puissent trouver dans les communautés des lieux d’accueil accessibles et fraternels, une aide au discernement et à la participation. Ce premier Document qui vous est proposé aujourd’hui est à la fois un don et une tâche. Un don, car il met à la disposition de tous un matériel abondant et stimulant, fruit de réflexions et d’expériences pastorales déjà mises en œuvre dans divers diocèses/éparchies du monde. Et c’est aussi une tâche, car il ne s’agit pas de « formules magiques » qui fonctionnent automatiquement. C’est une robe qui doit être « taillée sur mesure » pour les personnes qui la porteront. Il s’agit, en effet, d’orientations qui demandent à être reçues, adaptées et mises en pratique dans les situations sociales, culturelles et ecclésiales concrètes que vit chaque Église particulière. Je fais donc appel à la docilité, au zèle et à la créativité des pasteurs de l’Église et de leurs collaborateurs, pour rendre plus efficace cette œuvre vitale et indispensable de formation, d’annonce et d’accompagnement des familles, que l’Esprit Saint nous demande de réaliser en ce moment.

«Je n’ai rien négligé de ce qui était utile, pour vous annoncer l’Évangile et vous donner un enseignement en public ou de maison en maison». (Ac 20, 20). J’invite tous ceux qui travaillent dans la pastorale familiale à faire leurs ces paroles de l’apôtre Paul et à ne pas se décourager face à une tâche qui peut sembler difficile, exigeante, voire au-delà de leurs possibilités. Courage ! Faisons les premiers pas ! Engageons des processus de renouvellement pastoral ! Mettons nos esprits et nos cœurs au service des futures familles, et je vous assure que le Seigneur nous soutiendra, nous donnera sagesse et force, fera grandir l’enthousiasme de chacun d’entre nous, et surtout nous fera expérimenter la «joie douce et réconfortante de l’évangélisation»(Evangelii gaudium, 9), alors que nous annonçons l’Évangile de la famille aux nouvelles générations.

FRANÇOIS

Source: VATICANNEWS, le 15 juin 2022

Le Pape demande aux couples en crise de s’épauler entre eux

Le Pape durant son audience avec l'association "Retrouvaille", le 6 novembre 2021.Le Pape durant son audience avec l’association « Retrouvaille », le 6 novembre 2021.  (Vatican Media)

Le Pape demande aux couples en crise de s’épauler entre eux

Le Pape a reçu samedi 6 novembre les membres de l’association «Retrouvaille», un mouvement italien de soutien spirituel aux couples traversant des difficultés.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

«Ne pas avoir peur de la crise, ne pas avoir peur du conflit»: le Pape François a répété ce leitmotiv en encourageant les couples en difficulté à vivre ces moments comme une «opportunité», douloureuse, certes, pour «faire un saut de qualité dans la relation».

Les couples blessés mais guéris peuvent aider efficacement d’autres couples en difficulté en témoignant de leur traversée. «C’est un cadeau précieux tant sur le plan personnel que sur le plan ecclésial», a expliqué le Pape, en soulignant que les prêtres et évêques eux-mêmes doivent savoir tirer opportunité des crises pour établir «un dialogue réel avec les autres personnes».

«Cela ne peut pas être un discours théorique, une pieuse exhortation; ce ne serait pas crédible. Vous, au contraire, vous apportez un témoignage de vie, a assuré le Pape aux membres de « Retrouvaille« . Vous avez été en crise, vous avez été blessés: grâce à Dieu et avec l’aide des frères et des sœurs, vous avez été guéris, et vous avez décidé de partager votre expérience, de la mettre au service des autres. Merci pour cela, car c’est un geste qui fait grandir, qui fait mûrir les autres couples.»

Accompagner avec patience, à l’imitation de Jésus

Le Pape a expliqué que cette expérience fait de ces couples des témoins du Bon Samaritain et du Christ ressuscité qui montre ses plaies aux disciples. La «compassion pour cet homme blessé abandonné le long de la route» est en fait une compassion «pour les blessures de nous tous». François a donc souligné l’importance du verbe «accompagner», très présent lors des Synodes sur la Famille de 2014 et 2015 et dans son exhortation apostolique Amoris Laetitia.

Ce défi pastoral de l’accompagnement concerne naturellement les prêtres, mais aussi les couples eux-mêmes entre eux. Il s’agit de faire un chemin ensemble, les uns avec les autres, comme «Jésus ressuscité avec les disciples d’Emmaus»«La crise fait partie de l’histoire du Salut», a insisté le Saint-Père, en invitant chacum, comme Jésus, à prendre le temps d’accompagner les personnes en situation de crise, et à faire preuve de «patience, respect et disponibilité». Il a conclu son intervention en confiant les membres de l’association « Retrouvaille » à la protection de la Vierge Marie et de saint Joseph.

Source: VATICANNEWS, le 6 novembre 2021

Vers un « Pacte Catholique Mondial sur la Famille »

Le Pape saluant une famille lors d'une audience générale en 2019.Le Pape saluant une famille lors d’une audience générale en 2019.  (Vatican Media)

Vers un « Pacte Catholique Mondial sur la Famille »

L’Année de la Famille – Amoris Laetitia sera l’occasion d’élaborer un document mondial sur la valeur de la famille, à la lumière de la Doctrine sociale de l’Église.

À l’occasion de l’Année de la Famille – Amoris Laetitia voulue par le Pape François, le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie (DLFV) et l’Académie Pontificale des Sciences Sociales (PASS), avec la collaboration du CISF (Centre International d’Études sur la Famille), ont lancé ces dernières semaines une enquête pour construire un Pacte Catholique Mondial sur la Famille, c’est-à-dire un programme commun d’actions pour promouvoir la famille dans le monde à la lumière de la Doctrine sociale de l’Église.

Le Pacte impliquera les Centres d’études et de recherches sur la famille présents dans les Universités catholiques des cinq continents, à travers la collecte d’informations et de recherches effectuées sur l’importance culturelle et anthropologique de la famille, avec un regard particulier sur les relations familiales, la valeur sociale de la famille et les bonnes pratiques de politique familiale au niveau international. Le Pacte Catholique Mondial sur la Famille sera présenté dans le cadre d’un événement de clôture, avant la Rencontre Mondiale des Familles en juin 2022.

(Communiqué du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie)

Source: VATICANNEWS, le 6 août 2021

« Amoris Laetitia » et saint Joseph : un croisement particulier

La Sainte Famille, Nativité, mosaïque de Marko RupnikLa Sainte Famille, Nativité, mosaïque de Marko Rupnik 

« Amoris Laetitia » et saint Joseph : un croisement particulier

C’est en la solennité de saint Joseph et en l’année consacrée au Patron de l’Église universelle, que commence l’Année de la Famille « Amoris Laetitia », cinq ans après la publication de l’exhortation post-synodale. Deux anniversaires importants qui se croisent avec une continuité surprenante.

Benedetta Capelli – Cité du Vatican

Saint Joseph et la famille. Un lien de tendresse qui s’inscrit immédiatement dans l’esprit comme la plus naturelle des associations. «Un homme juste et sage», comme l’a appelé le Pape François lors de l’audience de mercredi ; un père bien-aimé accueillant et dans l’ombre, un père au courage créatif, lit-on dans Patris corde, la lettre apostolique avec laquelle le Saint-Père a proclamé l’Année saint Joseph le 8 décembre dernier. Une année qui se superpose à celle de la Famille qui commence demain, en la solennité de l’époux de Marie, et cinq ans après la publication d’Amoris laetitia.

François – autre association importante – a signé l’exhortation apostolique précisément le 19 mars 2016 en plein Jubilé de la Miséricorde et sous la protection de saint Joseph. Dans la conclusion d’Amoris Laetitia, les nombreux fils de cette toile, tissée d’amour pour l’Église et ses enfants, sont renoués.

L’Année de la Famille Amoris laetitia

C’est en la fête de la Sainte Famille, le 27 décembre 2020, que le Pape François à l’Angélus annonce l’année dédiée à la famille Amoris Laetitia qui commence donc ce 19 mars et qui se conclut le 26 juin 2022 à l’occasion de la dixième Rencontre mondiale des familles à Rome. «Une année – explique-t-il en annonçant l’Année – de réflexion, une occasion d’approfondir le contenu du document». La coordination des initiatives pastorales, spirituelles et culturelles est assurée par le dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie qui, sur le site Internet en cinq langues, www.amorislaetitia.va, a mis à disposition des aides et annoncé des conférences et des approfondissements sur le document pontifical. C’est le Pape lui-même qui clarifie, dans le texte au numéro 5, l’importance d’Amoris Laetitia:

«Cette Exhortation acquiert un sens spécial dans le contexte de cette Année Jubilaire de la Miséricorde. En premier lieu, parce que je la considère comme une proposition aux familles chrétiennes, qui les stimule à valoriser les dons du mariage et de la famille, et à garder un amour fort et nourri de valeurs, telles que la générosité, l’engagement, la fidélité ou la patience. En second lieu, parce qu’elle vise à encourager chacun à être un signe de miséricorde et de proximité là où la vie familiale ne se réalise pas parfaitement ou ne se déroule pas dans la paix et la joie.»

La famille de Nazareth, étoile polaire

François regarde «l’icône de la famille de Nazareth, avec son quotidien fait d’épreuves et même de cauchemars» comme la violence d’Hérode, qui se renouvelle aujourd’hui encore sur la peau de tant de réfugiés, mais aussi son «pacte d’amour et de fidélité» qui «illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend plus apte à affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire». Et dans Amoris Laetitia, le Pape cite Paul VI et son discours à Nazareth le 5 janvier 1964 :

«Nous comprenons ici le mode de vie de la famille. Nazareth nous rappelle ce qu’est la famille, ce qu’est la communion d’amour, sa beauté austère et simple, son caractère sacré et inviolable ; il nous fait voir combien l’éducation dans la famille est douce et irremplaçable, il nous enseigne sa fonction naturelle dans l’ordre social.»

L’année de saint Joseph

C’est Joseph qui prend soin de ce trésor, «en tant que chef de famille», c’est lui – écrit François dans Patris corde – qui nous enseigne qu’«avoir la foi en Dieu, c’est aussi croire qu’Il peut agir même à travers nos peurs, nos fragilités, nos faiblesses»«C’est le véritable miracle par lequel Dieu sauve l’Enfant et sa mère», faisant confiance à son «courage créateur». À ce personnage très aimé des fidèles, 150 ans après sa proclamation comme Patron de l’Église universelle grâce au décret Quemadmodum Deus du Pape Pie IX, François a décidé de consacrer une année. Le «don d’indulgences spéciales» a également été étendu jusqu’au 8 décembre 2021 aux conditions habituelles: confession sacramentelle, communion eucharistique et prière selon les intentions du Pape.

Source: VATICANNEWS, le 19 mars 2021

L’Année de la Famille, une occasion pour encourager la créativité pastorale

Le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.Le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. 

L’Année de la Famille, une occasion pour encourager la créativité pastorale

Cette nouvelle année thématique qui commence ce 19 mars vise à mieux faire connaître l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia » publiée par le Pape François en 2016.

L’Année de la famille-Amoris Laetitia, qui démarre ce vendredi 19 mars, et qui se prolongera jusqu’à la Rencontre mondiale des Familles prévue à Rome en juin 2022, vise à maintenir vivante la dynamique du document avec lequel le Pape François avait tiré les conclusions des deux Synodes de 2014 et 2015, afin de relancer la pastorale du mariage et de la famille.

«Les cinq années écoulées depuis la publication d’Amoris Laetitia peuvent être un stimulant pour toute l’Église à reprendre cet important document, résultat d’un long parcours synodal.»Le cardinal américain Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, l’a déclaré ce jeudi lors d’une conférence de presse retransmise depuis la Salle de Presse du Saint-Siège. Il a expliqué que «l’Année de la famille – Amoris Laetitia sera une bonne occasion pour faire mûrir encore davantage les fruits de ce parcours, non seulement dans les différents secteurs de l’Église, mais aussi dans les familles elles-mêmes.»

Un texte à relire et à redécouvrir

Contrairement à certains documents théologiques plus arides et difficiles à comprendre pour le grand public, Amoris Laetitia est un texte dépourvu de toute aigreur, agréable à lire, chargé même, à certains passages, d’un certain accent poétique.

Le cardinal Farrell espère donc qu’une relecture du texte entraînera un «changement de mentalit黫Nous devrions cesser de considérer les familles comme de simples objets de soins pastoraux pour les considérer comme des sujets. Les familles sont pleines de possibilités et de dons pour toute la société et pour l’Église, c’est pourquoi elles doivent devenir des acteurs dans les paroisses et les diocèses… Il faut donner plus d’espace aux familles. Ils sont un message d’espérance pour le monde entier et surtout pour les jeunes», a-t-il souligné.

Dans ce document, le Pape écrit aussi sur les fractures et les imperfections de la famille, avec les thèmes délicats de la séparation, du divorce, du remariage, et aussi la question sensible de l’homosexualité. C’est pourquoi Amoris Laetitia avec son ton de base positif, mérite une nouvelle lecture.

Encourager la créativité pastorale

«En tant qu’épouse et mère, comme tout le monde, je vis les difficultés de cette époque en ce qui concerne le mariage et la famille», a déclaré la sous-secrétaire du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, Gabriella Gambino. «Mais je dois dire qu’il est émouvant de lire à mon bureau les courriels et les lettres du monde entier qui expriment beaucoup de gratitude et d’espoir envers l’Église.»

«Ces dernières années, on a beaucoup écrit et réfléchi sur Amoris Laetitia, a déclaré Mme Gambino. Il est maintenant temps d’agir. Amoris laetitia a beaucoup à nous dire. Il contient des stratégies et des conseils pastoraux que nous découvrons avec intelligence et créativité pastorale entre les lignes. Le Pape a dit à plusieurs reprises que nous ne devions pas lire le texte uniquement à travers le prisme de « ce qui est permis et ce qui ne l’est pas ». Malheureusement, ces dernières années, le débat s’est concentré sur une seule partie du document», a-t-elle remarqué.

Il s’agit de la fameuse note de bas de page 351, dans laquelle François déclare que les divorcés remariés pourraient également recevoir l’aide des sacrements dans certaines circonstances. Ces lignes du chapitre 8 d’Amoris Laetitia ont suscité une discussion animée; plusieurs cardinaux ont communiqué par écrit leurs doutes (« dubia ») au Pape. En s’appuyant notamment sur un document pastoral des évêques maltais, le Vatican a ensuite précisé que l’ouverture prudente de François sur ce point relevait du «magistère authentique»

«Cette année, nous devrions lire « Amoris Laetitia » dans son ensemble, a conseillé Gabriella Gambino. Nous devrions examiner tous les aspects spirituels et pastoraux du document; on en a peu parlé, et pourtant ils préoccupent davantage la grande majorité des familles. Pensons aux réflexions sur les éléments émotionnels, affectifs et sexuels de l’amour; sur l’ouverture à la vie, sur les différents types de relations que l’on vit dans la famille; sur les conseils concernant l’éducation morale, spirituelle et sexuelle des enfants. Toutes ces questions sont d’un grand intérêt pour les familles», a-t-elle insisté.

Valoriser la dimension de l’église domestique

Un couple italien, Valentina et Leonardo Nepi, venus d’Arezzo, qui ont une fille de cinq ans et un engagement dans les activités de post-confirmation de la paroisse ont parlé des défis de l’amour conjugal. Conscients de l’importance de mots et de gestes apparemment simples pour exprimer au quotidien le respect, la patience, la confiance et le pardon mutuel, comme le Pape François y invite les catholiques, ils souhaitent que cette Année spéciale soit avant tout un moment propice pour cultiver de bonnes relations conjugales et familiales.

«Nous souhaitons également que la famille puisse être davantage valorisée dans la société: promouvoir la dimension sociale de la famille, sa capacité à éduquer les enfants, à animer les lieux et les communautés avec des valeurs positives et génératives, à cultiver le dialogue entre les générations.» La période d’éloignement forcé que nous vivons à cause de la crise sanitaire peut être vécue en recourant à la créativité grâce aussi à la technologie qui permet d’éviter l’isolement et de partager des résonances sur la Parole de Dieu. Faire l’expérience de la dimension d’une église domestique et favoriser le lien entre les générations, entre les personnes âgées et les grands-parents, est également un point crucial.

Le mariage en tant que sacrement est distinct des unions civiles

Répondant à la question d’un journaliste concernant les réactions à la récente déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi interdisant la bénédiction des unions homosexuelles, le cardinal Farrell a fermement indiqué que «la vie pastorale de l’Église est ouverte à toutes les personnes. Il est important que les gens comprennent que nous ouvrons nos bras pour accueillir tout le monde, dans différents états de vie et quelle que soit la condition dans laquelle ils se trouvent», a insisté le cardinal, qui a toutefois redit qu’une distinction doit être faite: l’Église parle du mariage comme d’un sacrement, et non comme d’une union civile.

Ne pas pouvoir bénéficier d’une pleine participation à l’Eglise ne signifie pas ne pas pouvoir bénéficier d’un accompagnement. «Au cours de cette année spéciale, nous rencontrerons de nombreux diocèses dans le monde qui s’occupent des couples homosexuels. Il y a des situations dans lesquelles il y a des divorcés et des remariés, l’Église continue à les accompagner», a assuré le cardinal américain.

Source: VATICANNEWS, le 18 mars 2021

Huit ans de pontificat de François: retour sur les étapes marquantes

Le 13 mars 2013, après son élection, le Pape François apparaît pour la première fois à la "loggia" de la basilique Saint-Pierre.Le 13 mars 2013, après son élection, le Pape François apparaît pour la première fois à la « loggia » de la basilique Saint-Pierre. 

Huit ans de pontificat de François: retour sur les étapes marquantes

Le 13 mars 2013, Jorge Mario Bergoglio devenait le premier pape jésuite, sud-américain et également le premier à porter le nom de François. Ces huit années de pontificat ont été caractérisées par des initiatives et des réformes visant à impliquer tous les chrétiens dans un nouvel élan missionnaire dans le but de porter l’amour de Jésus à toute l’humanité.

Isabella Piro – Cité du Vatican

Proximité, synodalité et élan missionnaire: telles sont les pierres angulaires du pontificat de François, élu il y a huit ans sur le trône de Pierre. La perspective de son pontificat part d’en bas, de l’attention portée aux périphéries. Invitant à retrouver «la fraîcheur originelle de l’Évangile», il demande aux fidèles une nouvelle ferveur et un nouveau dynamisme pour que l’amour de Jésus puisse atteindre le monde entier. L’Église souhaitée par le Pape argentin est une Église «en sortie», aux «portes ouvertes», un «hôpital de campagne» qui n’a pas peur de la «révolution de la tendresse» ou du «miracle de la gentillesse»

2013: Evangelii gaudium, texte programmatique du Pontificat 

Premier pape portant le nom de François, premier jésuite et premier natif d’Amérique latine, mais aussi premier pontife des temps modernes élu suite à la démission de son prédécesseur, Jorge Mario Bergoglio a commencé son pontificat sous le signe de la nouveauté, notamment en célébrant la messe quotidienne présidée à la Maison Sainte Marthe, où il a décidé de résider, ce qui est un autre fait nouveau. Dans ses courtes homélies, prononcées rigoureusement dans le style d’un curé de paroisse, le Pape établit un dialogue direct avec les fidèles, les exhortant à une confrontation immédiate avec la Parole de Dieu.

Mais 2013 est également marquée par la publication de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, véritable manifeste programmatique du nouveau pontificat, dans lequel François appelle à une nouvelle évangélisation caractérisée par la joie, ainsi qu’à la réforme des structures ecclésiales et à la conversion de la papauté, afin qu’elles soient plus missionnaires et plus proches du sens voulu par Jésus. Pour cela, toujours en 2013, il institue un Conseil des cardinaux dont la tâche est d’étudier un projet de révision de la Constitution apostolique Pastor bonus de la Curie romaine, datant de 1988. 

2014: La famille 

La famille est l’axe pastoral de l’année 2014 du Pape François, avec un Synode extraordinaire. Pour le Souverain Pontife, la société individualiste contemporaine attaque sévèrement la famille, mettant en péril les droits des enfants et des parents, notamment dans le domaine de l’éducation morale et religieuse. Le thème de la famille trouvera ensuite son apogée dans l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, publiée le 8 avril 2016, dans laquelle François souligne l’importance et la beauté de la famille fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme, mais regarde aussi, avec réalisme, les fragilités vécues par certaines personnes, comme les divorcés remariés, encourageant les pasteurs au discernement.

Concernant les réformes, une mesure significative de 2014 fut la création de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, dont le but est de proposer des initiatives au Pontife pour «promouvoir la responsabilité des Églises particulières dans la protection de tous les mineurs et des adultes vulnérables.» 

Sur le plan diplomatique, l’année 2014 du Pape François est marquée par deux initiatives majeures : la première est l’Invocation pour la paix en Terre sainte, qui s’est tenue le 8 juin dans les jardins du Vatican en compagnie des présidents israélien, Shimon Peres, et palestinien, Mahmoud Abbas, quelques jours après la visite du Pape sur place. Le second est l’établissement de relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba. Un objectif pour lequel le Souverain Pontife a lui-même travaillé à travers des lettres envoyées aux chefs d’État des deux pays.

2015: La sauvegarde de la création 

2015 est l’année de la sauvegarde de la Création: le 24 mai, François signe l’encyclique Laudato si’ sur le soin de la maison commune, dont l’axe cartésien est l’écologie intégrale, celle dans laquelle le souci de la nature, l’équité envers les pauvres et l’engagement envers la société sont inséparables. À cet égard, le Souverain Pontife a institué la « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création », de caractère œcuménique, qui sera célébrée chaque année le 1er septembre, suivant la tradition instituée quelques années plus tôt par le Patriarcat de Constantinople. 

Entre-temps, les travaux sur la nouvelle Constitution apostolique de la curie romaine se poursuivent. La même année explose l’affaire « Vatileaks 2 », sur la fuite de documents confidentiels du Saint-Siège. «Un acte déplorable», a déclaré le Pape lors de l’Angélus du 8 novembre, car «le vol de documents est un crime». Après un procès au tribunal du Vatican, l’affaire se clôt en juillet 2016, avec deux condamnations et deux acquittements. 

2016: Le Jubilé extraordinaire de la miséricorde 

La miséricorde est très certainement le fil rouge de 2016 : c’est l’année où se déroule le Jubilé extraordinaire convoqué par François sur le thème «Soyez miséricordieux comme le Père». La prévenance envers «les plus petits» se concrétise avec les « Vendredis de la miséricorde », c’est-à-dire les visites privées que le Pontife effectue dans des structures dédiées à l’accueil des pauvres, des malades, des marginaux. Il s’agit d’un Jubilé qui voit la possibilité d’ouvrir une Porte Sainte dans chaque église du monde. François lui-même, avant même d’ouvrir celle de la basilique Saint-Pierre, en a ouvert une autre, fortement symbolique: celle de la cathédrale de Bangui, en République centrafricaine, où il s’est rendu en voyage apostolique en novembre 2015. 

En 2016, en outre, un événement historique a lieu sur le plan œcuménique: le 12 février, à Cuba, l’évêque de Rome rencontre le Patriarche de Moscou, Kirill. Ensemble, ils signent une déclaration commune, dans laquelle ils s’engagent à répondre aux défis du monde contemporain, notamment à mettre fin à la persécution des chrétiens et aux guerres, à promouvoir le dialogue interreligieux, à aider les migrants et les réfugiés et à protéger la vie et la famille.  

2017: L’institution de la Journée mondiale des pauvres 

L’année 2017 est également marquée par un acte qui s’inscrit dans cette diplomatie de la paix portée par François: le 20 septembre 2017, aux Nations-Unies à New York, le Saint-Siège est parmi les premiers pays à signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

Sur le plan pastoral, l’année est marquée par la célébration de la première Journée mondiale des pauvres: un anniversaire qui veut être – souligne le Pape – un rappel que c’est précisément chez les indigents que «la présence de Jésus se manifeste». Par conséquent, ils «ouvrent la voie vers le ciel» et sont notre «passeport pour le paradis».

2018: L’Accord avec la Chine

Deux faits saillants furent à relever dans l’année 2018 du Pape François. Au niveau pastoral, le Synode sur les jeunes a été un moment important de réflexion ecclésiale. Aux jeunes, le Souverain Pontife a demandé «d’écouter, de se faire proches, de témoigner», car «la foi est une question de rencontre, pas de théorie». Cet appel trouvera son prolongement dans l’exhortation apostolique post-synodale Christus vivit, signée en 2019. François, dans ce document, demande aux jeunes de ne pas reculer devant les défis du monde contemporain et de consacrer leur attention aux plus petits.

Sur le plan diplomatique, l’actualité majeure de cette année-là est l’accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, signé à Pékin le 22 septembre 2018 et concernant la nomination des évêques. En 2020, l’accord sera renouvelé pour deux ans.

La lutte contre les abus

L’année 2018 sera aussi marquée par le drame des abus commis par certains membres du clergé: les affaires relatives au cardinal George Pell, jugé en Australie puis acquitté après 13 mois passés injustement en prison, et à l’ancien prêtre chilien Ferdinand Karadima, ensuite écarté par François de l’état clérical, ainsi que la publication du Rapport Pennsylvania aux États-Unis, soulignent l’importance de la lutte contre ce crime.

En août, à la fin de son voyage apostolique en Irlande, François a récité une prière pénitentielle pour demander pardon au nom de l’Église. Au cours de la même période, l’affaire McCarrick, qui concerne l’ancien cardinal-archevêque de Washington, responsable d’abus sexuels sur des mineurs et qui sera renvoyé de l’état clérical en 2019, occupe le devant de la scène médiatique. Le Saint-Siège répondra à cette affaire par un Rapport spécial (lien vers le texte intégral en anglais), préparé par la Secrétairerie d’État sur mandat du Pape et rendu public le 10 novembre 2020.

La lutte contre les abus se poursuit au cours de l’année 2019 avec le Sommet sur la protection des mineurs. De cette réunion découle le Motu proprio Vos estis lux mundi qui introduit l’obligation pour les clercs et les religieux de signaler les abus, tandis que chaque diocèse doit disposer d’un système facilement accessible au public pour recevoir les signalements. En outre, en décembre, par un rescrit, le pape a aboli le secret pontifical dans les cas d’abus sexuels.

2019: Fraternité, paix et unité des chrétiens

L’année 2019 sert de toile de fond à trois grands gestes : le premier est la signature du Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé par le Pape et le Grand-Imam d’Al-Azhar Ahmad al-Tayyeb, à Abou Dhabi, le 4 février. Ce document, qui pose un jalon important dans les relations entre le christianisme et l’islam, encourage le renforcement du dialogue interreligieux et promeut le respect mutuel, en condamnant le terrorisme et la violence.

Le deuxième geste fort est l’organisation d’une retraite spirituelle au Vatican pour les responsables civils et ecclésiastiques du Soudan du Sud. La réunion a lieu en avril et se termine par un acte surprenant: François s’agenouille et embrasse les pieds du président de la République du Soudan du Sud Salva Kiir, et des vice-présidents désignés présents, parmi lesquels son adversaire Riek Machar. Il le fait pour «implorer que le feu de la guerre soit éteint une fois pour toutes» dans ce jeune pays africain.

Le troisième geste, enfin, va dans le sens de l’unité des chrétiens : le 29 juin, François remet à une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople des fragments des reliques de saint Pierre. Comme l’écrit le Pontife lui-même dans une Lettre au Patriarche Bartholomée, ce don «se veut une confirmation du chemin parcouru par nos Eglises pour se rapprocher».

2020: La prière dans la pandémie

En 2020, année de la pandémie de Covid-19, le Pape François est resté proche des fidèles avec la force constante de la prière. La « Statio Orbis » présidée le 27 mars par le Pape, seul, devant une Place Saint-Pierre déserte et trempée par la pluie, reste imprimée dans la mémoire du monde. La technologie a également permis de raccourcir les distances, nécessaires pour contenir les contagions: pendant un certain temps, les audiences générales et la récitation de l’Angélus étaient retransmises en direct par audio-vidéo, tout comme les messes du matin à la Maison Sainte-Marthe.

En février, a été publiée la cinquième exhortation apostolique du Pape François. Querida Amazonia, qui recueille les fruits du synode spécial pour l’Amazonie, qui s’est tenu au Vatican en 2019, et en octobre, la troisième encyclique, Fratelli tutti, qui, explicitant davantage les traits saillants de ce pontificat, appelle à la fraternité et à l’amitié sociale et réaffirme le non à la guerre pour construire un monde meilleur, avec l’engagement de tous.

Les voyages apostoliques et le regard vers les périphéries

L’année 2020, la première sans le moindre déplacement international pour un Pape depuis 1978, s’était terminée par l’annonce du voyage apostolique en Irak, qui s’est finalement achevé lundi dernier. Malgré les rumeurs d’annulation, ce voyage historique, le premier d’un Pape sur la terre d’Abraham, s’est finalement déroulé dans de bonnes conditions.

Après l’arrêt de 15 mois dû à la pandémie, François a recommencé à apporter au monde la lumière et la beauté de l’Évangile, en tournant son regard, une fois de plus, vers les périphéries, où «fraternité et espérance» sont nécessaires de toute urgence.

Son premier voyage en tant que Pape, le 8 juillet 2013, avait eu pour destination Lampedusa: depuis cette île, destination de débarquements désespérés, le Pape braquera les projecteurs mondiaux sur le drame des migrations, thème majeur de son pontificat. Le Pape répète souvent que les migrants sont avant tout des personnes, et pas seulement des chiffres ou des questions sociales, et il le fait non seulement en paroles, mais aussi en actes. Il suffit de penser à la décision prise en avril 2016, au retour d’une visite au camp de réfugiés de Lesbos: dans le vol papal, François a accueilli 12 réfugiés syriens et les a accompagnés à Rome, afin qu’ils puissent être assistés.

Les réformes dans le domaine économique et financier

Dans le cadre des réformes, en août 2019, avec un chirographe, le Pape renouvelle le statut de l’IOR, en introduisant la figure de l’auditeur externe pour vérifier les comptes. Cette décision est suivie, fin 2020, par le nouveau statut de l’Autorité des informations financières, qui s’appellera désormais Autorité de surveillance et d’information financière (Asif), et par le Motu proprio Sur certaines compétences en matière économico-financière, par lequel la gestion des fonds et des biens du Secrétariat d’État, y compris le Denier de Saint-Pierre, est transférée à l’Apsa, tandis que le rôle de surveillance du Secrétariat pour l’économie est renforcé.

Quelques données statistiques

Jusqu’à présent, François a effectué 25 voyages officiels en Italie (sans compter de nombreux déplacements à caractère informel, dans Rome et en dehors de la capitale italienne) et 33 en dehors de la péninsule. Il s’est exprimé durant plus de 340 Audiences générales, plus de 450 prières de l’Angélus ou du Regina Coeli, et près de 790 homélies à la Maison Sainte-Marthe. Il a proclamé environ 900 nouveaux Saints (parmi lesquels les 800 martyrs d’Otrante, dont la canonisation avait été programmée par son prédécesseur Benoît XVI).

François a également tenu sept Consistoires, créant 101 nouveaux cardinaux, et outre l’Année Sainte de la Miséricorde en 2016, il a convoqué plusieurs Années Spéciales, telles que celles consacrées à la Vie Consacrée (2015-2016), à saint Joseph (2020-2021) et à la Famille-Amoris Laetitia (2021-2022).

Il a aussi institué plusieurs « Journées », comme par exemple la Journée mondiale des Pauvres et le dimanche de la Parole de Dieu. La Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées sera célébrée pour la première fois en juillet 2021, à proximité de la fête des saints Joachim et Anne, les « grands-parents » de Jésus.

Source: VATICANNEWS, le 13 mars 2021

Une année spéciale qui exhorte à témoigner de l’amour familial

Brochure du Dicastère sur l'Année "famille Amoris laetitia"Brochure du Dicastère sur l’Année « famille Amoris laetitia » 

Une année spéciale qui exhorte à témoigner de l’amour familial

Des initiatives spirituelles, pastorales et culturelles pour accompagner les familles face aux défis de notre temps. Le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie les propose afin de soutenir les paroisses, les diocèses, les universités et les associations dans la célébration de l’Année de la “famille Amoris laetitia”, convoquée par le Pape François dans le sillage de son exhortation Apostolique consacrée à l’amour familial.

Adriana Masotti – Cité du Vatican

Le 19 mars 2021, à l’occasion du 5e anniversaire de la publication de l’exhortation apostolique Amoris laetitia sur la beauté et la joie de l’amour familial, le Pape François inaugurera l’Année “famille Amoris laetitia” qui se terminera le 26 juin 2022 à l’occasion de la 10e Rencontre mondiale des Familles à Rome à laquelle il sera d’ailleurs présent.

La famille, l’Église domestique

«L’expérience de la pandémie, peut-on lire dans le communiqué du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, «a mis en évidence le rôle central de la famille en tant qu’Église domestique et a souligné l’importance des liens entre les familles». À travers les différentes initiatives de nature spirituelle, pastorale et culturelle prévues dans le cadre de l’Année de la « famille Amoris laetitia”, le Pape François «entend s’adresser à toutes les communautés ecclésiales du monde, en exhortant chacun à être témoin de l’amour familial».

Des outils de formation au service des communautés

Le Dicastère, poursuit le texte, mettra à la disposition des paroisses, des diocèses, des universités, des mouvements ecclésiaux et des associations familiales, «des instruments de spiritualité familiale, de formation et d’action pastorale sur la préparation au mariage, l’éducation à l’affectivité des jeunes, à la sainteté des époux et des familles qui vivent la grâce du sacrement dans leur vie quotidienne». En outre, des symposiums universitaires internationaux seront organisés «pour approfondir le contenu et les implications de l’exhortation apostolique par rapport à des questions de grande actualité pour les familles du monde entier».

Un site internet en plusieurs langues

En vue de l’ouverture de cette année le 19 mars prochain, le Dicastère romain a préparé une brochure informative qui peut être téléchargée sur le site dédié : www.amorislaetitia.va. Développé en cinq langues, anglais, français, espagnol, portugais et italien, le site sera mis à jour avec les propositions et initiatives qui se développeront progressivement au cours de cette année spéciale.

Les objectifs de l’Année de la “famille Amoris laetitia”

Le premier d’entre eux est «de faire expérimenter que l’Evangile de la famille est une joie qui remplit le cœur et toute la vie». Et, lit-on dans la brochure, une famille qui découvre et éprouve la joie d’avoir un don et d’être un don pour l’Église et la société «peut devenir une lumière dans les ténèbres du monde». Un deuxième objectif est de proclamer la valeur précieuse du sacrement du mariage qui «a en soi une force transformatrice pour l’amour humain». Et encore : «faire des familles les protagonistes du ministère de la famille» et des jeunes «conscients de l’importance de la formation à la vérité de l’amour et du don de soi». Enfin, il y a une invitation à élargir, au cours de l’Année, le regard et l’action de la pastorale familiale pour qu’elle devienne transversale, de manière à inclure toutes les composantes de la famille.

Suggestions concrètes pour renforcer la famille

De nombreuses initiatives peuvent être menées dans les diocèses et les paroisses au cours de l’Année: du renforcement de la pastorale de préparation au mariage et de l’accompagnement des conjoints dans les premières années du mariage, à l’organisation de rendez-vous pour les parents sur l’éducation des enfants. Et puis, la promotion de rencontres sur la beauté et les difficultés de la vie familiale, «pour encourager – lit-on dans la brochure du Dicastère – la reconnaissance de la valeur sociale de la famille et la création d’un réseau de familles et de pasteurs capables de devenir des voisins dans des situations difficiles, avec l’annonce, le partage et le témoignage». Une attention particulière est suggérée pour les couples en crise, ainsi que pour les personnes âgées, afin de «surmonter la culture du rejet et de l’indifférence». Des initiatives pour réfléchir et discuter de questions telles que la famille, le mariage, la chasteté, l’ouverture à la vie, l’utilisation des réseaux sociaux, la pauvreté, le respect de la création sont suggérées pour les jeunes. Il est également recommandé d’accorder une attention particulière aux enfants pendant l’Année.

Réciprocité entre la famille et l’Église

Un aspect particulier qui ressort dans le contexte de l’Année “famille Amoris laetitia” est le désir d’une plus grande implication des couples mariés dans les structures diocésaines et paroissiales pour mettre en place une pastorale familiale et un approfondissement de la formation des agents pastoraux, des séminaristes et des prêtres afin que, travaillant avec les familles, ils soient à la hauteur des défis du monde d’aujourd’hui. À cette fin, souligne le texte du Dicastère, il sera important de faire fonctionner la réciprocité entre la «famille Église domestique» et l’Église, afin que l’une soit découverte et valorisée comme un don irremplaçable pour l’autre. Enfin, il sera important «de promouvoir dans les familles leur vocation missionnaire naturelle en créant des moments de formation à l’évangélisation et des initiatives missionnaires» à l’occasion de la formation aux sacrements des enfants, des mariages, des anniversaires ou des moments liturgiques importants.

Source: VATICANNEWS, le 27 décembre 2020

Le Pape convoque une année “Famille Amoris laetitia”

Le Pape convoque une année “Famille Amoris laetitia”

L’annonce a été faite ce dimanche 27 décembre 2020, où l’Église célèbre la Sainte Famille de Nazareth: le Souverain pontife décrète une année “Famille Amoris Laetitia”, qui sera inaugurée au cours de la prochaine solennité de saint Joseph, le 19 mars 2021. 

Pour le Pape, la fête de ce dimanche rappelle l’urgence de redécouvrir l’appel de la famille à être «évangélisatrice par son exemple de vie» en proposant à nouveau «l’idéal de l’amour conjugal et familial, comme le souligne l’exhortation apostolique Amoris laetitia», dont le 5e anniversaire de publication aura lieu le 19 mars prochain. Aussi, cette année sera-t-elle l’occasion «d’approfondir le contenu de ce document», a annoncé le Saint-Père au cours de l’Angélus.

Cette année spéciale, intitulée “Famille Amoris laetitia”, sera donc inaugurée lors de la prochaine solennité de Saint Joseph et se terminera avec la 10e Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Rome en juin 2022, en présence du Saint-Père, précise un communiqué du Dicastère Famille, laïcs et vie, cheville-ouvrière de l’événement.

«Des outils pastoraux seront mis à la disposition des communautés ecclésiales et des familles, pour les accompagner dans leur cheminement», a expliqué le  Souverain pontife, qui invite en conséquence tous les fidèles à se joindre dès à présent aux initiatives qui seront promues au cours de cette année par le Dicastère romain.

«Confions à la Sainte Famille de Nazareth, en particulier à saint Joseph, époux et père attentif, ce voyage avec les familles du monde entier», a conclu le Saint-Père, qui le 8 décembre dernier, a décrété une autre Année spéciale dédiée justement à l’Époux de la Vierge Marie, par le biais de la Lettre apostolique Patris corde

Source: VATICANNEWS, le 27 décembre 2020