
L’installation d’un évêque à Shanghaï, mardi 4 avril, décidé unilatéralement par le gouvernement chinois, soulève de fortes questions sur le respect de l’accord passé entre Rome et Pékin en 2018, sur la nomination des responsables catholiques
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. À la manière, du moins, de celles qui explosent au Vatican : sans faire de bruit à l’extérieur des murs de la Cité léonine, tout en provoquant de très fortes secousses à l’intérieur. Selon l’agence AsiaNews, un nouvel évêque, Mgr Shen Bin, a été installé mardi 4 avril à Shaghaï, sans l’accord préalable du Saint-Siège.
Depuis, beaucoup crient à une violation de l’accord passé entre la Chine et le Vatican en 2018,selon lequel Rome et Pékin doivent nommer ensemble les évêques en Chine continentale. Cet accord avait été conclu après une rupture longue de 65 ans entre la Chine et le Vatican, qui avait eu pour effet de faire naître une Église souterraine, fidèle à Rome, parallèlement à l’Église officielle, dont les chefs étaient nommés depuis 1953 par le gouvernement chinois.
En nommant un nouvel évêque à Shanghaï, les autorités chinoises reprennent-elles la parole donnée au Vatican en 2018 ? Il est difficile de répondre à clairement cette question, puisque depuis son entrée en vigueur, le contenu de cet accord, prolongé en 2020 puis en 2022, est toujours resté secret.
Le nouvel évêque à Shanghaï n’est en réalité pas un évêque fraîchement nommé, mais un transfert du diocèse voisin de Haimen. Les termes de l’accord prévoient-ils une décision commune en cas de transfert ? « Nul ne le sait », répond, perplexe, un bon observateur de l’Église de Chine.
Source et suite : LA CROIX, le 5 avril 2023