Angélus de l’Épiphanie: l’adoration passe par l’humilité du cœur
Arrivés à Bethléem, les mages venus d’Orient trouvent un enfant et se prosternent devant lui. Ce geste surprenant montre qu’ils «accueillent avec humilité Celui qui se présente dans l’humilité». Ainsi, l’adoration de Dieu passe par l’abandon de sa propre autosuffisance et de son orgueil, a soutenu le Pape juste avant la prière de l’Angélus.
Parvenus dans la petite ville de Judée après un long voyage, ces mages illustres et érudits auraient pu s’offusquer de ne voir qu’un petit enfant. Et pourtant, ils se prosternent devant lui. Ce geste, habituel devant une autorité parée des attributs de la puissance et de la gloire, est difficile devant l’enfant de Bethléem. Car «il n’est pas facile d’adorer ce Dieu, dont la divinité reste cachée et n’apparait pas de manière triomphante», fait observer le Pape aux fidèles et réunis sur la Place Saint-Pierre. En l’accomplissant, les mages «s’abaissent devant la logique de Dieu», acceptent sa grandeur, manifestée de manière si déconcertante. Mettant de côté leurs idées, «ils accueillent le Seigneur non pas comme ils l’imaginaient, mais tel qu’il est, petit et pauvre».
L’Évangile précise que les mages «prosternent» et «adorent». Ces deux attitudes vont donc de pair. Leur prostration montrent «qu’ils accueillent avec humilité Celui qui se présente dans l’humilité», qu’ils s’ouvrent à l’adoration de Dieu; les dons qu’ils offrent révèlent aussi que leur vraie richesse ne réside pas dans la célébrité ou le succès, mais «dans leur conviction d’avoir besoin de salut».
Trouver le sens de l’humilité
Faisons attention, nous aussi, à adopter la juste attitude pour rencontrer le Seigneur et l’adorer, a mis en garde l’évêque de Rome. Si nous restons toujours au centre avec nos propres idées, si nous ne laissons pas tomber nos prétentions, nos vanités, nos efforts pour exceller, «nous pouvons bien adorer quelqu’un ou quelque chose mais ce ne sera pas le Seigneur !». Redécouvrir la merveille d’adorer Jésus suppose de se faire petit, «parce que l’adoration passe par l’humilité du cœur», a insisté François.
Et le Pape d’amener les fidèles à s’interroger: «Comment est mon humilité? Est-ce que je travaille sur ma docilité pour être disponible à Dieu et aux autres, ou suis-je toujours centré sur moi-même et mes propres exigences? Est-ce que je prie et adore seulement quand j’ai besoin de quelque chose, ou est-ce que je le fais constamment parce que je crois avoir toujours besoin de Jésus?». Pour le Pape, le conseil principal de cette journée est, à l’instar des mages, de regarder «l’étoile et de marcher».
Son exhortation finale est de se tourner vers la mère de Dieu, de qui s’apprend à redécouvrir «le besoin vital de l’humilité et le goût vivant de l’adoration».
Voeux du Pape pour le Noël des Églises orientales
François a ensuite adressé ses vœux aux frères et sœurs des Églises orientales (catholiques et orthodoxes) qui suivent le calendrier julien et fêtent Noël demain, 7 janvier.
Une pensée également pour les enfants de l’Enfance Missionnaire qui, dans divers pays du monde, «s’engagent à prier et à offrir leurs économies pour que l’Évangile soit annoncé à ceux qui ne le connaissent pas». Pour le Pape, il s’agit là d’un exemple de la manière dont la mission chrétienne commence par un témoignage quotidien.
Source: VATICANNEWS, le 6 janvier 2022