Intention de prière du mois d’août : l’Eglise, la réforme, l’Evangile

Colombe de l'Esprit Saint, gloire du Bernin, Saint-Pierre de Rome, capture CTV
Colombe De L’Esprit Saint, Gloire Du Bernin, Saint-Pierre De Rome, Capture CTV

Intention de prière du mois d’août : l’Eglise, la réforme, l’Evangile

Editorial de Daniel Régent sj

« Prions pour l’Église, afin qu’elle reçoive du Saint-Esprit la grâce et la force de se réformer à la lumière de l’Évangile » : c’est l’intention de prière que le pape François propose aux fidèles, pour le mois d’août 2021. 

« Réformer, c’est donner une nouvelle forme », explique le p. Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France, dans son éditorial mensuel : « Ce n’est pas un ravalement de façade pour se mettre au goût du jour. C’est une exigence intime de fidélité à l’Évangile qui prend forme. C’est une conjonction de la grâce divine qui est au travail et de la force des membres de l’Église pour accueillir et mettre en œuvre cette grâce. »

Édito du mois d’août 2021

L’Esprit Saint, acteur en chacun de nous, d’une Église en marche 

Le baptême donne au baptisé d’être membre de l’Église, animé de l’Esprit Saint. Lorsque nous prions pour l’Église, nous prions pour chacun de nous. Que la grâce fructifie en nous afin que nous nous tournions davantage vers Dieu et nos frères. C’est le sens du mot conversion. Sans conversion personnelle et communautaire, les réformes de l’Église sont vaines. Conversion personnelle et réforme de l’Église sont nécessaires l’une à l’autre.

Faut-il réformer l’Église ? La question est de garder vivante la mission confiée par le Seigneur aux disciples. Que l’Église reste aujourd’hui encore docile à l’Esprit de Pentecôte ! Cette docilité la conduit à se réformer sans cesse. Sans cette vie intérieure, l’Église n’est plus fidèle à elle-même. 

Réformer, c’est donner une nouvelle forme. Ce n’est pas un ravalement de façade pour se mettre au goût du jour. C’est une exigence intime de fidélité à l’Évangile qui prend forme. C’est une conjonction de la grâce divine qui est au travail et de la force des membres de l’Église pour accueillir et mettre en œuvre cette grâce.

Le Concile Vatican II n’a pas repris la manière de parler du Concile de Trente. À la lumière de l’Évangile, il a introduit un style nouveau, une manière d’être, d’écouter et de parler, qui s’inspire de celle de Jésus dans l’Évangile. Cette manière trouve aujourd’hui sa forme dans la synodalité. Ce mot signifie faire route ensemble. Que chacun puisse être écouté pour que rien ne se perde de ce que l’Esprit suggère aux Églises. Et que chacun, en écoutant les autres, se laisse toucher par l’Esprit pour consentir, parfois non sans mal, aux déplacements nécessaires et aux réformes de l’Église.

L’Église, née du côté ouvert de Jésus, est sainte. Elle est aussi faite des pécheurs que nous sommes. Les Actes des Apôtres témoignent de discussions parfois âpres. Cela n’a pas empêché l’Église de répondre et de prendre des décisions selon l’inspiration de l’Esprit Saint.

Marie, mère de l’Église, se trouvait au Cénacle avec les disciples. Par sa prière silencieuse, elle engendre l’Église de son Fils. En ce mois où nous fêtons son Assomption, nous nous tournons vers elle et nous unissons nos prières à la sienne. 

Source: ZENIT.ORG, le 30 juillet 2021

La fraternité, intention de prière du pape en janvier, par le p. Régent SJ

© Prier au coeur du monde
© Prier Au Coeur Du Monde

La fraternité, intention de prière du pape en janvier, par le p. Régent SJ

La « contribution des religions à la fraternité »

L’intention de prière du pape François pour janvier 2021 concerne la fraternité: un début d’année à la lumière de #FratelliTutti et spécialement du chap. 8 sur la « contribution des religions à la fraternité ».Voici l’éditorial du père Daniel Régent, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France pour ce mois de janvier 2021: « Les religions [sont] au service de la fraternité dans le monde » dit le Pape François. Ce service ne s’accomplit pas par contrainte ou par menace de mort, mais par contagion progressive de la joie qu’elle procure. Cette joie trace son chemin dans la violence du monde. Elle passe au feu de l’épreuve qui en vérifie la valeur et la pureté. Oui, à l’aube de cette année nouvelle, « prions pour que cette grâce nous soit donnée de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions, en priant les uns pour les autres, ouverts à tous », et que cette grâce se communique à tous ! Bonne année à chacun. »

Editorial du p. Régent

Prier pour une fraternité qui traverse les frontières religieuses

L’intention de ce mois est construite sur l’affirmation que ceux qui appartiennent à d’autres religions sont des frères et des sœurs. L’Europe reste marquée par l’expansion arabe aux VIIème – VIIIème siècles et par ce que l’histoire a appelé « guerres de religions » et qui a pu instrumentaliser l’opposition entre catholiques et protestants au XVIème siècle. Si pour certains, la différence religieuse ne semble pas un obstacle à la rencontre, pour d’autres elle l’est et il y a un travail à réaliser sur soi pour le dépasser. Aujourd’hui le terrorisme, sous couvert de raisons religieuses fallacieuses peut dissuader de s’y mettre. Ne pas le faire, c’est donner raison à la peur ancestrale qui conduit à la recherche de la disparition de l’autre considéré comme un danger pour sa propre survie ; les exemples ne manquent pas dans l’histoire. Le pape l’affirme : « Il n’y a pas d’alternative : soit nous construisons l’avenir ensemble, soit il n’y aura pas d’avenir[1]. »

Pour construire une fraternité ouverte à tous, le pape interpelle ceux qui se réclament d’une religion. Chaque religion professe avec ses propres mots que Dieu est bonté, pardon, miséricorde. Et pourtant les Écritures chrétiennes se réjouissent quand les ennemis sont anéantis. Le Christ, dans le don de sa vie sur la croix, guérit notre œil qui voit si souvent dans le prochain un ennemi. L’ennemi est tapi à l’intérieur de chacun. Ce n’est pas sans raison que l’on parle d’une violence aveugle. Si Dieu est Dieu, il conduit sur le chemin de cette guérison intérieure, illumination qui ne fait pas de ses enfants des naïfs dont le comportement provocateur relancerait la violence. Seule la grâce de Dieu conduit sur ce chemin que nul ne peut imaginer ni mettre en programme. La grâce est que des femmes et des hommes se lèvent, vivants d’une vie qu’ils donnent à la manière dont Dieu la donne.

« Les religions [sont] au service de la fraternité dans le monde2. » dit le Pape François. Ce service ne s’accomplit pas par contrainte ou par menace de mort, mais par contagion progressive de la joie qu’elle procure. Cette joie trace son chemin dans la violence du monde. Elle passe au feu de l’épreuve qui en vérifie la valeur et la pureté. Oui, à l’aube de cette année nouvelle, « prions pour que cette grâce nous soit donnée de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions, en priant les uns pour les autres, ouverts à tous », et que cette grâce se communique à tous ! Bonne année à chacun.

P. Daniel Régent sj, directeur France

Réseau Mondial de Prière du Pape

[1]Visite du pape à Abou Dhabi le lundi 4 février 2019

[2] Pape François « Fratelli tutti » titre du chapitre 8

Source: ZENIT.ORG, le 31 décembre 2020