Mgr Gallagher: la paix entre Israéliens et Palestiniens profiterait à tous

Un char israélien est vu derrière le mur frontalier lors des affrontements entre les Palestiniens et les troupes israéliennes à la frontière orientale de la bande de Gaza, le 18 septembre 2023. (ANSA)

Mgr Gallagher: la paix entre Israéliens et Palestiniens profiterait à tous

Intervenant lors d’une réunion en marge de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, intitulée « Effort pour la Journée de la paix: Un effort pour la paix au Moyen-Orient », le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États et les organisations internationales, a souligné que le Vatican «accueille toute initiative de paix, à condition qu’elle ne porte pas préjudice aux populations locales ou aux revendications légitimes des Israéliens et des Palestiniens».

Vatican News

La situation dans les territoires où l’État d’Israël et l’État de Palestine sont aujourd’hui présents, ne laisse pas le Saint-Siège indifférent. Ses «intérêts dans cette région se concentrent essentiellement sur deux aspects: l’existence des lieux Saints du Seigneur Jésus, confiés par les papes à la Custodie des Frères Mineurs il y a plus de 800 ans; et surtout la présence ininterrompue et constante de la communauté chrétienne depuis 2000 ans», a souligné Mgr Paul Richard Gallagher.

La paix entre Isréeliens et Palestiniens 

En effet, le Saint-Siège reste «fermement convaincu» que «la paix entre Israéliens et Palestiniens», et plus généralement dans la région, «profiterait à l’ensemble de la communauté internationale». D’où son engagement, comme il en a toujours été, à «accueillir toute initiative de paixà condition qu’elle ne porte pas préjudice aux populations locales ou aux revendications légitimes des Israéliens et des Palestiniens»,  affirmé le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États et les organisations internationales.

Ces derniers – il faut le reconnaître honnêtement – sont aujourd’hui dans une position très faible, à la fois en raison de problèmes de gouvernance interne et de l’attitude de plus en plus autoritaire et militairement invasive de l’État d’Israël, a-t-il relevé.

Le statut de l’administration de Jérusalem 

Lors de cette réunion coparrainé par le Royaume d’Arabie saoudite, la Ligue des États arabes, l’Union européenne, la République arabe d’Égypte et le Royaume hachémite de Jordanie, Mgr Gallagher a déploré que le conflit israélo-palestinien fasse toujours l’objet de débats, «30 ans après la signature des accords d’Oslo, le 13 septembre 1993, qui laissaient entrevoir ce que serait la solution des deux États pour les deux peuples».

Il a particulièrement insisté sur le statut et l’administration de Jérusalem, «un point de désaccord central qui doit être abordé afin de parvenir à une paix stable et durable», expliquant que le Saint-Siège considère la ville sainte «non pas comme un lieu de confrontation et de division, mais comme un lieu de rencontre», où les chrétiens, les juifs et les musulmans peuvent vivre ensemble dans le respect et la bonne volonté. Mgr Gallagher a donc réitéré le soutien du Saint-Siège, à un «statut spécial» internationalement garanti pour Jérusalem, qui pourrait préserver et promouvoir le caractère multireligieux spécifique de la ville, sa dimension spirituelle, son identité unique et son patrimoine culturel.

«Il est évident que cette ville est très importante pour nous, chrétiens, ainsi que pour les juifs et les musulmans, qui la considèrent tous comme la ville sainte», a-t-il déclaré.

L’ntolérance contre des chrétiens 

Mgr Paul Richard Gallagher n’a pas caché sa tristesse de constater des «actes d’intolérance à Jérusalem, tels que ceux perpétrés récemment par certains extrémistes juifs contre des chrétiens». De tels actes, a-t-il suggéré, doivent être clairement condamnés par tous les gouvernements, en premier lieu le gouvernement israélien, poursuivis par la loi et empêchés à l’avenir par l’éducation à la fraternité.

Le Saint-Siège promeut l’idée d’un statut spécial depuis des années, car il est fermement convaincu que quiconque administre la ville de Jérusalem doit adhérer aux principes internationalement garantis, tels que: l’égalité des droits et des devoirs des fidèles des trois religions monothéistes (chrétiens, juifs et musulmans), la garantie absolue de la liberté de religion, d’accès et de culte dans les lieux saints.

Les appels au dialogue du Saint-Père 

Dans son intervention, il est également est revenu sur les appels répétés du Pape à un dialogue direct entre Israéliens et les Palestiniens, en abordant chacune des questions qui se sont compliquées au fil des ans, même celles qui semblent ne pas avoir de solution claire.

Il y a presque dix ans, le 8 juin 2014, le président israélien de l’époque, Shimon Peres, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, se sont rencontrés au Vatican pour prier ensemble pour la paix. Ils ont, avec le Pape François, planté un olivier dans les jardins du Vatican. Après cette rencontre, «il me semble qu’il n’y a pas eu d’autres réunions de haut niveau similaires». Néanmoins, «nous continuons à arroser cet olivier, en attendant que les présidents des deux États, accompagnés de leurs gouvernements, reviennent pour récolter les fruits de la paix», a souhaité Mgr Gallagher.

La rencontre de 2014 dans les jardins du Vatican entre Shimon Peres, Mahmoud Abbas et le Pape François.

La rencontre de 2014 dans les jardins du Vatican entre Shimon Peres, Mahmoud Abbas et le Pape François.

Source : VATICANNEWS, le 19 septembre 2023

Une étude confirme l’importance des institutions chrétiennes dans la société palestinienne

L'hôpital pédiatrique de Bethléem, "Caritas baby hospital"L’hôpital pédiatrique de Bethléem, « Caritas baby hospital » 

Une étude confirme l’importance des institutions chrétiennes dans la société palestinienne 

Cette étude, financée par le Collège des arts et de la culture de l’Université Dar Al-Kalima et la Mission pontificale de Palestine, montre combien les institutions chrétiennes – écoles, hôpitaux- contribuent à structurer la société palestinienne, à laquelle ils apportent une aide inestimable.

Il existe 296 institutions chrétiennes à Jérusalem, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza et elles offrent un emploi à pas moins de 9 098 personnes, dont 5 017 chrétiens et 4 081 musulmans. Les données récoltées par l’étude montrent également que 416 millions de dollars sont dépensés chaque année par ces mêmes institutions dans des domaines vitaux tels que les soins médicaux, les services sociaux, la formation professionnelle et l’aide au développement.

Sur les six hôpitaux de Jérusalem, quatre sont affiliés à des Églises et traitent 330 000 personnes par an ; ils fournissent des services de haute qualité, notamment d’hémodialyse et d’oncologie pédiatrique, des opérations cardiaques complexes, des services de santé maternelle, des banques de sang, des soins oculaires et des soins spécifiques pour les personnes handicapées. L’étude, qui a duré cinq mois, visait à explorer la manière dont la présence chrétienne en Terre Sainte se déploie à travers ses diverses organisations opérant dans la région. Malgré la diminution du nombre de chrétiens due à l’émigration, le développement et le travail promu par les institutions chrétiennes ont augmenté, apportant un soutien nécessaire et vital au peuple palestinien, indépendamment des orientations politiques et religieuses.

Une bonne intégration dans le tissu social palestinien

Au cours de la conférence de presse de présentation, le révérend Mitri Al-Raheb, pasteur luthérien, fondateur et président du Collège universitaire des arts et de la culture Dar Al-Kalima, a insisté sur la visibilité des institutions ecclésiastiques, sur leur rôle et leur pleine intégration dans le tissu social palestinien. Joseph Hazboun, directeur régional de la Mission pontificale de Palestine, a affirmé recevoir les résultats de cette étude comme un encouragement à s’investir davantage, en particulier auprès des jeunes.

«Nous apprécions grandement ce qui est fait par les institutions ecclésiastiques chrétiennes en Palestine», a renchéri pour sa part Samer Salameh, sous-secrétaire du ministère palestinien du Travail. Ce rôle «est le résultat de l’enracinement et de l’incarnation de ces Églises dans la société palestinienne et de leur contribution effective à la construction de la patrie». L’intention est de consolider la relation et le partenariat entre le gouvernement et les institutions chrétiennes en leur qualité d’institutions de la société civile palestinienne qui s’efforcent de fournir des services, a ajouté le sous-secrétaire, qui a exprimé la volonté du gouvernement de faciliter et de soutenir leur travail.

Source: VATICANNEWS, le 17 mars 2021