Irak: première messe depuis 20 ans au monastère Saint-Michel

Une église catholique syriaque de Mossoul en ruines le 27 février 2021, après le passage de Daech en 2017. Une église catholique syriaque de Mossoul en ruines le 27 février 2021, après le passage de Daech en 2017. (AFP or licensors)

Irak: première messe depuis 20 ans au monastère Saint-Michel

Les chrétiens de Mossoul dans le nord de l’Irak qui, depuis des années n’ont pas pu prier dans les églises et monastères en raison des violences et de l’insécurIté, ont assisté pour la première fois le 26 mars dernier à une célébration eucharistique au monastère Saint-Michel, a rapporté le média Al-Jazeera, la première en vingt ans, depuis l’invasion américaine du pays en 2003. 

Avec agences

La messe célébrée dans le monastère de Saint-Michel par l’archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Najeeb Moussa Michaeel, accompagné de l’évêque d’Alqosh, Mgr Paolo Thabit Mekko, représente une étape importante sur le chemin de la renaissance. Pour Mgr Moussa qui a exprimé sa joie, cette liturgie ouvre la voie à la reconstruction du monastère, qui «se fera dans un avenir proche», et avec elle, «le retour de la prière dans un lieu qui nous est cher».

«Le groupe État islamique a pillé tous les biens du monastère, les a délibérément vandalisés et dégradés avec des graffitis», raconte l’archevêque, soulignant que le lieu de culte a également fait l’objet de bombardements aériens, car les miliciens djihadistes «l’ont utilisé comme un abri et un entrepôt pour stocker des armes et fabriquer des explosifs».

Des cas de violences depuis 2003

Les chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive, depuis des années, n’ont pas pu avoir accès aux églises et monastères en raison des violences et de l’insécurité dans le nord de l’Irak. Ils ont depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003, vécu des enlèvements, des explosions et des meurtres. 

Après 2003, en tant que chrétiens, «nous restions chez nous pendant de longues périodes et évitions d’aller dans les églises à cause des mauvaises conditions sécuritaires et des menaces contre les chrétiens», témoigne un fidèle ajoutant que les chrétiens étaient fréquemment visés et de nombreuses personnes ont émigré. De nombreux prêtres ont aussi été tués, affirme-t-il.

Entre soulagement et craintes 

Aujourd’hui, la situation «semble s’être au moins partiellement améliorée, et en tant que communauté, nous sommes heureux et soulagés de pouvoir retourner célébrer la messe» dans le monastère Saint-Michel. Les propos de Hamid Tuzi, repris par Al-Jazeera, relatent les sentiments et l’état d’esprit d’une communauté, celle des chrétiens du nord de l’Irak qui, après des années de violences et de persécutions, vivent à nouveau leur foi, avec un mélange de joie et de crainte.

L’archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Najib Mikhael Moussa, espère que «les fidèles chrétiens pourrontcontinuer à prier dans toutes les églises et tous les monastères qui ont été détruits». Plusieurs églises d’Irak parmi les plus anciennes dans le monde, sont en cours de reconstruction grâce à un financement des organisations internationales et de donateurs.

Source : VATICANNEWS, le 1er avril 2023

Le Pape en Irak: le programme du voyage officialisé

Le Pape François sera en Irak du 5 au 8 mars 2021.

Le Pape en Irak: le programme du voyage officialisé 

Quatre jours chargés, du 5 au 8 mars 2021, entre rencontres officielles, interreligieuses, et messes auprès des communautés chrétiennes martyrisées par des années de guerre. De Bagdad à Erbil, en passant par Nadjaf et Qaraqosh, ce voyage apostolique historique est conçu pour laisser une empreinte de paix dans ce pays blessé.

Vatican News

Le programme détaillé du voyage du Pape en Irak a été officialisé par la Salle de presse du Saint-Siège, lundi 8 février 2021. À son arrivée à l’aéroport international de Bagdad, vendredi 5 mars, le Pape François sera reçu par le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. Il rejoindra tout de suite après le palais présidentiel pour une cérémonie officielle de bienvenue. Elle sera suivie d’un entretien de courtoisie avec le président de la République irakienne, Barham Salih. Puis, toujours au palais présidentiel, une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique irakien aura lieu.

Cette première journée sera conclue par une seconde rencontre d’importance, celle avec les évêques, prêtres, religieux et séminaristes du pays, en la cathédrale syro-catholique Notre-Dame-de-l’Intercession de Bagdad. Une cathédrale où 44 fidèles ont péri dans un attentat djihadiste en octobre 2010.

Rencontre avec l’ayatollah Sistani 

Le lendemain, samedi 6 mars, le Souverain pontife se rendra à Nadjaf à 200 km au sud de la capitale pour un échange inédit avec le Grand Ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité musulmane chiite en Irak, avant de participer à une rencontre interreligieuse à Ur au milieu des «plaines d’Abraham». Retour en fin de journée à Bagdad pour une messe avec le clergé chaldéen en la cathédrale latine Saint-Joseph.

Dimanche 7 mars, le Pape ira à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, mais aussi à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive à la rencontre des communautés chrétiennes ayant fui les exactions du groupe État islamique. Avant de repartir pour Rome, lundi 8 mars, clôturant ainsi quatre jours de proximité intense avec un peuple qui continue de souffrir de la guerre, et que le Pape Jean-Paul II avait rêvé, lui aussi, de visiter, François célébrera une dernière messe à Erbil en fin de journée dimanche.  

Source: VATICANNEWS, le 8 février 2021