La grotte du lait de Bethléem : l’un des sanctuaires mariaux les plus visités de Terre Sainte

Grotte du lait de Bethléem © Custodie de Terre Sainte

Grotte Du Lait De Bethléem © Custodie De Terre Sainte

La grotte du lait de Bethléem : l’un des sanctuaires mariaux les plus visités de Terre Sainte

Dévotions à la maternité de la Vierge Marie

Cette dévotion reste aujourd’hui le signe d’une mémoire vivante d’un moment symbolique de la maternité de la Vierge Marie.

Custodie de Terre Sainte / Bethléem, 4 mai 2023

La Grotte du Lait à Bethléem est, avec la Basilique de l’Annonciation à Nazareth et le Sanctuaire de la Visitation à Ain Kareml’un des sanctuaires mariaux les plus visités de Terre Sainte. Il n’y a pas un pèlerin qui, après avoir visité et prié dans la Grotte de la Nativité, ne descende la ruelle qui part de la place centrale de Bethléem, et longe le côté sud de la Basilique, pour se rendre à cet endroit bien connu depuis le IVème siècle et gardé par les frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte.

Dans la dévotion chrétienne, l’importance de la Grotte est liée au récit de l’Évangile de Matthieu (Mt 2, 13), lorsqu’un ange apparut en rêve à Joseph et lui dit de fuir en Égypte afin d’échapper à la férocité du roi Hérode. Selon une tradition très ancienne, c’est l’un des endroits où Marie s’est arrêtée pour prendre soin de son enfant, se reposer et l’allaiter : quelques gouttes de lait – tombées sur le sol pendant que la Vierge allaitait Jésus – ont fait passer la couleur du rocher du rose au blanc.

Des propriétés curatives furent attribuées au rocher, en particulier pour les femmes qui avaient des difficultés à allaiter et pour celles qui ne pouvaient pas concevoir. Dès le VIème siècle, des reliques de cette grotte commencèrent à se répandre en Europe et en Orient sous forme de morceaux de rocher pulvérisés et compressés. Cette dévotion est encore aujourd’hui le signe d’une mémoire vivante d’un moment symbolique de la maternité de la Vierge Marie.

« Des pèlerins et des fidèles du monde entier viennent ici, en particulier de Pologne et de Roumanie, deux pays qui ont un lien particulier avec la Vierge », explique le Frère Luis Enrique Segovia, gardien du Monastère franciscain de Sainte-Catherine à Bethléem. La Grotte du lait rappelle le geste tendre et intime de Marie qui allaite l’enfant Jésus. La prière du Sanctuaire, adressée à Marie pour demander l’intercession « de son cœur maternel », contient le sens de notre abandon à Dieu et de notre confiance en Sa volonté : c’est une attitude qui réconforte tant de personnes qui viennent ici demander la grâce de pouvoir avoir des enfants ». La prière est disponible dans de nombreuses langues, ce qui témoigne de la popularité du Sanctuaire.

« De nombreuses femmes musulmanes également s’arrêtent ici pour prier« , poursuit le Frère Luis Enrique, « elles ne viennent pas seulement pour demander le don de la maternité, mais aussi pour honorer cette femme qui, comme elles le disent souvent, « nous émerveille par son humilité, son silence, son Fiat, acceptant pleinement la volonté de Dieu ». Ces femmes ont une réelle et profonde dévotion pour la figure de Marie ».

Parmi les Frères qui se relaient au service de la Grotte, le Frère brésilien Tadeu Luiz Fernandes est celui qui accueille les pèlerins à l’entrée du Sanctuaire : ici, une sallea été aménagée pour y exposer les photos et les lettres envoyées par d’heureux parents, de toutes nationalités, qui ont vu leur vœu exaucé : ce sont là des témoignages vivants de la grâce qu’ils ont reçue et de la dévotion qu’ils ont mise en pratique. Sur la porte, une photo du Frère Lawrence Bode, un Frère de la Custodie qui pendant plus de 30 ans s’est occupé exclusivement de la Grotte et de ses archives, lesquelles comptent aujourd’hui des milliers de témoignages.

Aujourd’hui, la Grotte du Lait est flanquée du Monastère confié aux sœurs Adoratrices perpétuelles du Très Saint-Sacrement. Un couloir intérieur relie la Grotte à la chapelle du Saint-Sacrement et à l’église supérieure : l’adoration eucharistique s’y poursuit toute la journée et il est possible pour tous les pèlerins de s’y arrêter pour prier en silence et écrire leurs intentions de prière.

Mère bien-aimée de l’Enfant Jésus et ma Mère

écoute mon humble prière.

Ton cœur maternel connaît tous mes désirs, tous mes besoins.

Ce n’est qu’à toi, Vierge Immaculée, que ton Divin Fils a fait connaître les sentiments qui remplissent mon âme.

C’est à toi qu’a été accordé le privilège sacré d’être la Mère du Sauveur.

Intercédez maintenant auprès de Lui, ma Mère bien-aimée, pour que, selon sa volonté, je devienne mère.

Je te le demande, Dame du lait, au nom de ton divin Fils, mon Seigneur Rédempteur. Amen

Source : ZENIT, le 25 mai 2023

À l’hôpital de la Sainte Famille à Bethléem, l’excellence pédiatrique ouverte à tous

Un nourrisson et sa mère à l'hôpital de la Sainte Famille à BethléemUn nourrisson et sa mère à l’hôpital de la Sainte Famille à Bethléem

À l’hôpital de la Sainte Famille à Bethléem, l’excellence pédiatrique ouverte à tous

La structure de l’Ordre Souverain de Malte prend soin de la santé des femmes et des nouveau-nés, indépendamment de leurs croyances religieuses. Un rôle fondamental dans un pays frappé par la pauvreté, le chômage et l’abandon dramatique des chrétiens.

Francesca Sabatinelli – Bethléem

Ce chiffre symbolique sera atteint entre décembre et janvier 2023. Autour de Noël, signe de la victoire de la vie là-même où l’Enfant Jésus a vu le jour. Le cent millième enfant naîtra à l’hôpital pédiatrique de la Sainte Famille, à un kilomètre de la grotte de la Nativité à Bethléem, et «en tant qu’ancien pédiatre, cela me touche beaucoup». Fra’ Alessandro de Franciscis, tout nouveau Grand Hospitalier de l’Ordre Souverain Militaire de Malte, nommé il y a un peu plus de deux mois par le Pape François, ne cache pas sa fierté et son admiration pour un établissement «au service des femmes qui viennent se faire soigner pendant leur grossesse». Des femmes qui viennent du sud de la Palestine, notamment des gouvernorats de Bethléem et d’Hébron.

Un repère médical dans la région

L’hôpital de la Sainte-Famille, œuvre de l’Ordre de Malte depuis 1985, est le seul établissement de la région capable de faire venir au monde et de soigner les bébés nés avant 32 semaines de grossesse. Il est l’hôpital de référence de la région pour les grossesses à haut risque et les bébés fragiles ou prématurés. «Bethléem est un lieu entouré de murs», explique l’ambassadrice de l’Ordre de Malte en Palestine, Michele Bowe, «et les gens ne sont pas libres de se rendre dans d’autres centres pour recevoir des soins médicaux. Cet hôpital dessert une zone d’un million de personnes, c’est un hôpital de référence, il est extrêmement important pour la santé des femmes et des enfants».

Sans distinction de croyance

L’hôpital dispose d’une unité de soins intensifs néonatals de 18 lits, qui est souvent surchargée. Il y a sept salles d’accouchement privées et trois salles d’opération. Le personnel comprend des chirurgiens, des anesthésistes, des infirmières en chirurgie et en néonatalogie. En outre, en tant qu’hôpital universitaire, il assure une formation continue: 200 infirmières et sages-femmes ont été formées rien qu’en 2021. «C’est un endroit où les femmes sont accueillies, quels que soient leurs besoins ou leurs croyances, poursuit Michele Bowe. Elles sont accueillies avec une telle douceur par les autres femmes».Plus de 70 % des employés sont en effet des femmes, tant chrétiennes que musulmanes, ce qui, poursuit l’ambassadrice, «renverse tranquillement certains des rôles de genre qui existent dans les sociétés plus traditionnelles». Les cliniques externes de l’hôpital comprennent la clinique Well Women pour la ménopause, la clinique du diabète gestationnel et l’unité médicale mobile qui dessert quotidiennement les villages isolés et les communautés éloignées du désert. «Nous avons réalisé que les femmes en âge de procréer n’avaient pas vu de médecin depuis leur dernier enfant», ajoute Michele Bowe.

Un soutien au travail des chrétiens

45 % des patients sont des réfugiés, tout comme 21 % du personnel. «Ici, nous nous occupons principalement des pauvres», explique Andrea Grassi, président du comité des finances et membre du conseil d’administration international de l’hôpital de la Sainte-Famille, «mais nous accueillons aussi des réfugiés envoyés par l’UNRWA (l’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine – ndlr), tant pour les accouchements que pour les soins intensifs, et nous avons aussi des patients envoyés par l’Autorité palestinienne. Donc, nous avons à la fois des chrétiens et des musulmans, il n’y a absolument aucune différence. Pour nous, chaque patient est traité avec la même dignité, mais, malheureusement, il y a de moins en moins de chrétiens, nous sommes les plus gros employeurs de la région, et nous avons aussi un taux très élevé de chrétiens qui travaillent à l’hôpital, ce qui leur permet de rester en Terre Sainte, ce qui est très difficile, et c’est une valeur ajoutée que nous pouvons donner en tant qu’hôpital», témoigne-t-il.

Les changements de l’après-pandémie

La situation, surtout à Bethléem, reste difficile deux ans et demi après le début de la pandémie. Le chômage atteint 90 %, principalement car les habitants dépendent du tourisme et des pèlerinages. Lorsque les hôtels, les restaurants et les boutiques de souvenirs ont fermé, 90 % de la population s’est retrouvée sans salaire, «si bien que l’hôpital de la Sainte-Famille est devenu plus important que jamais», explique Michele Bowe. Aujourd’hui, la situation s’améliore lentement, les touristes et les pèlerins reviennent, mais, précise Andrea Grassi, «la situation de tension, de guerre, entraîne un stress psychologique pour les mères et c’est aussi la raison pour laquelle l’unité de soins intensifs est toujours occupée au maximum. Il y a des naissances prématurées dues au stress et l’unité de soins intensifs est très importante. Il s’agit d’un hôpital qui vise à offrir un service digne et de bonne qualité à une population pauvre, de sorte qu’une part importante des coûts de l’hôpital est supportée par des dons de particuliers qui viennent du monde entier et c’est une très belle chose», souligne-t-il.

La fierté des femmes

La satisfaction est aussi présente lorsque les femmes leur dignité grâce aux soins de la clinique Well Women. Comme l’explique l’ambassadrice Michele Bowe, «nous leur avons appris qu’elles méritent la dignité de pouvoir être en bonne santé au-delà de leurs années de procréation. Ainsi, lorsqu’elles sortent de la clinique, elles ont l’air plus grandes de 10 centimètres, elles ont le visage tourné vers le haut et elles sont fières, parce qu’elles se sentent spéciales, parce que c’est quelque chose seulement pour elles».

Source : VATICANNEWS, le 24 décembre 2022