15.10.2023 – HOMÉLIE DU 28ÈME DIMANCHE ORDINAIRE – MATTHIEU 22,1-14

Se vêtir de joie

Lorsque Jésus prononce la parabole de l’invitation au festin, il s’adresse une fois de plus « aux grands prêtres et aux pharisiens », c’est-a-dire ceux qui prétendent incarner les institutions religieuses juives et qui ne l’accueillent pas, alors que des gens simples et marginaux – ceux que justement la religion instituée de l’époque réprouvent – eux, l’accueillent. Rappelons-nous l’évangile lu il y a deux semaines et qui s’adressait aux mêmes : « Vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru 

Lorsque Jésus prononce la parabole de l’invitation au festin, il s’adresse une fois de plus « aux grands prêtres et aux pharisiens », c’est-a-dire ceux qui prétendent incarner les institutions religieuses juives et qui ne l’accueillent pas, alors que des gens simples et marginaux – ceux que justement la religion instituée de l’époque réprouvent – eux, l’accueillent. Rappelons-nous l’évangile lu il y a deux semaines et qui s’adressait aux mêmes : « Vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru ».

Lorsque Jésus prononce la parabole de l’invitation au festin, il s’adresse une fois de plus « aux grands prêtres et aux pharisiens », c’est-a-dire ceux qui prétendent incarner les institutions religieuses juives et qui ne l’accueillent pas, alors que des gens simples et marginaux – ceux que justement la religion instituée de l’époque réprouvent – eux, l’accueillent. Rappelons-nous l’évangile lu il y a deux semaines et qui s’adressait aux mêmes : « Vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru ».

Lorsque Jésus prononce la parabole de l’invitation au festin, il s’adresse une fois de plus « aux grands prêtres et aux pharisiens », c’est-a-dire ceux qui prétendent incarner les institutions religieuses juives et qui ne l’accueillent pas, alors que des gens simples et marginaux – ceux que justement la religion instituée de l’époque réprouvent – eux, l’accueillent. Rappelons-nous l’évangile lu il y a deux semaines et qui s’adressait aux mêmes : « Vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru ».

Au moment où Matthieu écrit son évangile, il est question de faire éclater les frontières traditionnelles du culte qui excluaient quantité de réprouvés pour présenter un évangile inclusif, sans frontières. Matthieu (et d’autres avec lui) veut élargir les horizons et dépasser les petits cercles institutionnels où l’on se sent confortablement bien ensemble parce qu’on pense tous la même chose ; qu’on est entre gens qui se ressemblent : non pas du même monde mais d’un même monde.

Même les premières communautés chrétiennes n’échappaient pas à ce danger de communautarisme et de fermeture à tout ce qui vient de l’extérieur, des « périphéries », des païens et des gens qui ne sont pas comme nous : trop sales, trop mal éduqués, trop étrangers. N’ayons pas peur d’entendre le message de l’évangéliste, d’entendre cet appel à l’ouverture et à sortir de nos ghettos aux multiples visages ! La tentation du communautarisme qui guettait les premières communautés chrétiennes et que Matthieu dénonce à sa manière en adressant un vibrant appel de tous, sans distinction, au festin des noces, est hélas encore bien présente dans notre monde ! Peut-être même plus présente encore à l’heure actuelle qui voit se renforcer les frontières et s’ériger les murs.

L’invitation de Jésus n’est pas seulement une invitation « liturgique ou cultuelle ». Elle dépasse le cadre des célébrations hebdomadaires ! Elle est invitation gratuite, ouverte à l’universel et elle vient bouleverser les habitudes confortables des uns et des autres. Tout le monde a quelque peu tendance à préférer rester entre soi. Tout le monde doit faire un effort pour accueillir la diversité, parfois celle qui nous dérange. C’est ce que Dieu fait dans cette parabole où il convie le tout venant à participer aux noces de son Fils.

Pourtant, celui qui invite et qui appelle ne force pas la main. Les critères pour entrer dans la salle de noce n’ont rien à voir avec des mérites quelconques, de bonnes œuvres ou de bonnes manières. Tout est de l’ordre de la gratuité, du don sans mesure. Il suffit d’avoir été attentif à un appel lancé par des serviteurs sur l’ordre du roi. Il suffit de répondre positivement à une invitation. Personne ne mérite cet appel.

Comment entendre alors la fin de l’évangile, l’épisode de la rencontre du roi et de l’un des convives ? Les remontrances du Père à l’encontre de celui qui n’a pas revêtu d’habit de noces ne contredisent-elles pas le don gratuit dont nous venons de parler ?

Celui que le Roi appelle « mon ami » reste muet. Peut-être pourtant a-t-il des excuses comme en avaient les invités du début de la parabole, ceux qui ont décliné l’invitation, trop occupés à leur champ ou à leur commerce. Lui est venu, n’a pas revêtu des habits de noces et se mure dans un mutisme, laissant une impression de mépris.

Vous l’avez compris les noces dont il est question ici représentent la venue du Christ parmi les hommes, les invités à la noces sont ceux que le Jésus invite à le suivre et les habits de noces représentent la joie spirituelle qu’il y a à être chrétien.

C’est l’hypocrisie que cette parabole dénonce finalement – celle de ceux qui affirment recevoir la Bonne Nouvelle de la venue du Royaume, qui s’invitent à la joie à laquelle les convient le Christ et qui tirent pourtant une tête jusque par terre – les « faces de carême » dont parle le pape François.

Il y a en effet des personnes qui se prétendent chrétiennes mais dont l’attitude est un démenti continu à la joie de l’Évangile : ceux-là, précisément qui s’invitent aux noces sans revêtir un habit de fête.

Le don de Dieu, que nous nous avons tous reçu, ne nous dispense pas de traduire en actes, et personnellement, la joie qui l’accompagne. Il est en effet plongé dans les ‘ténèbres du dehors’, celui qui se veut enfant de Dieu mais reste pourtant étranger à la joie.

Car, comme le dit Paul : « J’ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations. Je peux tout en celui qui me donne la force. » Et le psaume chante : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. »

Derrière les malheurs de l’existence, au-delà des drames qui parfois nous accablent, ce qui distingue le chrétien, c’est qu’il reste tendu vers la joie. Célébrer Dieu, c’est avant tout revêtir son cœur de joie.

Fr. Laurent Mathelot OP

Source : RÉSURGENCES.BE, le 10 octobre 2023

15.10.2023 – HOMÉLIE DU 28ÈME DIMANCHE ORDINAIRE – MATTHIEU 22,1-14

« Heureux les invités au repas du Seigneur »

Pistes pour l’homélie du Père Jean Compazieu


Textes bibliques : Lire


Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à l’espérance. Ils nous rejoignent dans a situation qui est la nôtre. Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. Son message cherche à le raffermir dans sa foi. Il annonce l’intervention de Dieu qui opèrera un renversement radical non seulement du sort d’Israël mais aussi de tous les peuples. C’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde où rien n’est perdu de ce qui est beau et bon, un monde le mal est exclu.

Cette proposition de salut est comparée à un festin offert à tous les peuples. Ce sera une vie entièrement nouvelle, en totale communion avec Dieu. Ce repas célèbrera la disparition définitive de l’humiliation, de la souffrance et de la mort. En communion les uns avec les autres, nous célèbrerons la grandeur de Dieu. À nous de diffuser cette bonne nouvelle si nous voulons hâter ce jour du grand festin entrevu par Isaïe.

C’est aussi cette bonne nouvelle que saint Paul a annoncée au monde païen de ton temps. Sa vie était loin d’être une succession de festins. Sa plus grande préoccupation était que l’invitation du Christ soit proclamée dans le monde entier. Il a vécu des moments difficiles ; il a connu des privations ; il a souffert les persécutions. Mais il trouve sa force en Dieu. Lui seul peut nous combler pleinement. Sa grâce nous suffit.

L’évangile nous présente un roi qui célébrait noces de son fils. Ce roi, c’est Dieu. Il invite l’humanité entière à la noce de son Fils Jésus. Envoyé par le Père, Jésus a épousé notre humanité par son incarnation. Et le Père veut absolument que tous en bénéficient et s’en réjouissent. C’est donc toute l’humanité que Dieu veut rassembler auprès de lui. Les paroles de Jésus sont très claires : “Allez donc à la croisée des chemins ; tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noces.”

La mission de l’Église, notre mission à tous, c’est d’être les messagers de cette invitation. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cette bonne nouvelle et de l’espérance qui nous anime. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie son Esprit Saint. Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être missionnaires. C’est toute notre vie qui doit contribuer à l’annonce de Jésus.

Voilà donc cette invitation à la fête. Mais l’évangile nous montre l’obstination de ceux qui se sont éloignés de la bonne nouvelle. Nous sommes surpris et même choqués devant l’attitude désinvolte des invités de cette parabole. On leur propose quelque chose d’extraordinaire qui va transformer leur vie ; or voilà qu’ils n’ont pas le temps, ils sont débordés de travail, accablés de soucis. Pire, ils se retournent contre les messagers porteurs de cette bonne nouvelle qui insistent et ils les maltraitent sauvagement. C’est une allusion à tous les martyrs d’autrefois et à ceux d’aujourd’hui.

Nous aussi, nous trouvons facilement des excuses pour ne pas répondre à l’invitation du Seigneur. Je n’ai pas le temps de prier ni d’aller à la messe d’aller à la messe parce que j’ai trop de travail ou encore parce que j’ai des invités. On oublie alors que l’Eucharistie est vraiment le rendez-vous le plus important de la semaine. Le Christ est là présent ; il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Il vient nous redire l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Malheureusement, beaucoup préfèrent être tranquillement installés chez eux et éviter tout ce qui dérange leur tranquillité.

Bien sûr, Jésus ne force personne à venir à ses noces. Mais il poursuit inlassablement son invitation. Il ne peut pas se résigner à nous voir malheureux loin de lui. Dieu est amour. Il ne peut pas ne pas aimer. Toute la Bible nous montre Dieu s’adressant aux hommes en termes d’amour et d’alliance. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter.

La deuxième partie de l’évangile nous montre le rassemblement dans la salle des noces. Nous assistons à l’entrée du Roi. Et là, il y a un problème. L’un des convives n’a pas son vêtement de noces. Alors on se pose la question : Comment reprocher à un homme que l’on a ramassé sur la route de ne pas avoir son vêtement nuptial ? Si Jésus a ajouté cette exagération, c’est qu’il a un message important à nous transmettre.

Jésus vient en effet nous rappeler que nous devons nous habiller de justice, porter des fruits de droiture. Porter le vêtement de noces, c’est être converti. Cet habit nuptial nous est fourni par le sacrement de la réconciliation. C’est là que nous retrouvons notre dignité d’enfants de Dieu. N’oublions jamais que le Seigneur est toujours là pour nous revêtir de sa lumière et de sa gloire.

En ce mois du Rosaire, nous nous tournons aussi vers la Vierge Marie. Qu’elle nous accompagne sur ce chemin de conversion. Confions-lui les drames et les espérances de notre monde. Prions-la aussi pour ceux qui sont persécutés à cause de leur foi. Elle sera toujours là pour nous renvoyer au Christ. “Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.”

Père Jean Compazieu

Source : DIMANCHEPROCHAIN.ORG, le 9 octobre 2023