Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,29-33.

En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »
Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :
Saint Charles de Foucauld (1858-1916)
ermite et missionnaire au Sahara
§ 66, psaume 33 (Méditations sur les psaumes ; éd. Nouvelle Cité, 2002 ; p. 178-179 ; rev.)
Ayez en moi la paix !
Comment obtiendrons-nous la paix ? La paix parfaite se trouve dans le ciel seulement… Ici-bas nous avons toujours à soutenir la guerre contre le diable, contre notre nature corrompue, contre certains hommes… Mais d’autre part nous devons même ici-bas être en paix : en paix avec Dieu, par l’amour souverain et de lui et de sa sainte volonté, et l’acquiescement parfait à tout ce qui arrive, la parfaite conformité à sa volonté bien-aimée, à cette volonté qui est lui. La paix avec nous-mêmes, en résistant aux tentations, en maintenant notre conscience pure, en n’ayant rien à nous reprocher. La paix avec les autres ; en les aimant, en restant leurs amis même quand ils sont nos ennemis, en priant pour leurs âmes dans le sentiment de l’amitié et de la paix pendant qu’ils nous persécutent ou que nous sommes obligés de leur résister ou d’attaquer leurs erreurs et leurs vices (…). Un des moyens les meilleurs pour conserver la paix soit avec Dieu, soit avec nous-mêmes, soit avec les hommes : c’est le silence. Il nous recueille, nous donne l’esprit de prière, laisse notre âme libre de prendre son vol vers Dieu, loin des discussions humaines : il favorise ainsi l’oraison, l’union à Dieu, la paix profonde de l’âme qui ne vit plus pour le monde mais est perdue, noyée en Dieu… Le silence nous aide infiniment à avoir la paix avec nous-mêmes : il coupe à la racine bien des péchés et une foule de distractions (…). Il nous aide à garder la paix avec les hommes, en empêchant les discussions, les contestations, les divergences de sentiments, les rapports, les médisances, enfin tous les dissentiments et toutes les mésintelligences, toutes les rancunes qui viennent de la parole (…). Mon Dieu faites-moi la grâce d’avoir cette paix, la paix de l’âme qui ne cherche que vous, ne veut que vous, se sépare de tous les vains bruits de la terre (…) et trouve en vous la vraie paix, la seule qu’on puisse trouver ici-bas.

LECTURES :
Livre des Actes des Apôtres 19,1-8.
Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul traversait le haut pays ; il arriva à Éphèse, où il trouva quelques disciples.
Il leur demanda : « Lorsque vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu l’Esprit Saint ? » Ils lui répondirent : « Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Esprit Saint. »
Paul reprit : « Quel baptême avez-vous donc reçu ? » Ils répondirent : « Celui de Jean le Baptiste. »
Paul dit alors : « Jean donnait un baptême de conversion : il disait au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire en Jésus. »
Après l’avoir entendu, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus.
Et quand Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues mystérieuses et à prophétiser.
Ils étaient une douzaine d’hommes au total.
Paul se rendit à la synagogue où, pendant trois mois, il prit la parole avec assurance ; il discutait et usait d’arguments persuasifs à propos du royaume de Dieu.

Psaume 68(67),2-3.4-5.6-7ab.
Dieu se lève et ses ennemis se dispersent,
ses adversaires fuient devant sa face.
Comme on dissipe une fumée, tu les dissipes ;
comme on voit fondre la cire en face du feu,
les impies disparaissent devant la face de Dieu.
Mais les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
Chantez pour Dieu, jouez pour son nom,
frayez la route à celui qui chevauche les nuées.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.
Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure.
À l’isolé, Dieu accorde une maison ;
aux captifs, il rend la liberté.
