Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,5-11.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ;

mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »

COMMENTAIRE :
Saint John Henry Newman (1801-1890)
cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « The Spiritual Presence of Christ in the Church », PPS, t. 6, n°10 (trad. ©Evangelizo.org d’après le texte original)
« Si je pars, je vous enverrai le Paraclet, le Défenseur »
Le Christ est vraiment avec nous maintenant, quelle qu’en soit la manière. Il le dit lui-même : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). (…) Vous pourriez être conduits à donner cette explication : « Le Christ est revenu, mais en esprit ; c’est son Esprit qui est venu à sa place, et quand il est dit que le Christ est avec nous, cela signifie seulement que son Esprit est avec nous. » Personne, certes, ne peut nier (…) que le Saint-Esprit est venu ; mais pourquoi est-il venu ? Pour suppléer à l’absence du Christ ou pour accomplir sa présence ? Assurément, pour le rendre présent. N’imaginons pas un moment que Dieu le Saint-Esprit puisse venir de telle sorte que Dieu le Fils demeure au loin. Non, il n’est pas venu afin que le Christ ne vienne pas, mais bien plutôt afin que le Christ puisse venir dans sa venue. Par le Saint-Esprit nous entrons en communion avec le Père et le Fils. (…) Saint Paul écrit : « En Christ nous sommes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu dans l’Esprit » (…), et « Qu’il vous donne la puissance par son Esprit, pour rendre fort l’homme intérieur, afin que le Christ habite dans vos cœurs par la foi » (Ep 2,22; 3,16s). Le Saint-Esprit suscite et la foi accueille l’habitation du Christ dans le cœur. Ainsi donc, l’Esprit ne prend pas la place du Christ dans l’âme, il assure cette place au Christ. (…) Le Saint-Esprit, donc, daigne venir à nous afin que par sa venue le Christ puisse venir à nous, non matériellement ou visiblement, mais en entrant en nous. Et c’est ainsi qu’il est à la fois présent et absent : absent en ce qu’il a quitté la terre, présent en ce qu’il n’a pas quitté l’âme fidèle. Comme il le dit lui-même : « Le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez » (Jn 14,19).

LECTURE :
Livre des Actes des Apôtres 16,22-34.
En ces jours-là, dans la ville de Philippes, la foule se déchaîna contre Paul et Silas. Les magistrats ordonnèrent de leur arracher les vêtements pour leur donner la bastonnade.
Après les avoir roués de coups, on les jeta en prison, en donnant au geôlier la consigne de les surveiller de près.
Pour appliquer cette consigne, il les mit tout au fond de la prison, avec les pieds coincés dans des blocs de bois.
Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les autres détenus les écoutaient.
Tout à coup, il y eut un violent tremblement de terre, qui secoua les fondations de la prison : à l’instant même, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les détenus se détachèrent.
Le geôlier, tiré de son sommeil, vit que les portes de la prison étaient ouvertes ; croyant que les détenus s’étaient évadés, il dégaina son épée et il était sur le point de se donner la mort.
Mais Paul se mit à crier d’une voix forte : « Ne va pas te faire de mal, nous sommes tous là. »
Ayant réclamé de la lumière, le geôlier se précipita et, tout tremblant, se jeta aux pieds de Paul et de Silas.
Puis il les emmena dehors et leur demanda : « Que dois-je faire pour être sauvé, mes seigneurs ? »
Ils lui répondirent : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et toute ta maison. »
Ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui vivaient dans sa maison.
À l’heure même, en pleine nuit, le geôlier les emmena pour laver leurs plaies. Aussitôt, il reçut le baptême avec tous les siens.
Puis il fit monter chez lui Paul et Silas, il fit préparer la table et, avec toute sa maison, il laissa déborder sa joie de croire en Dieu.

Psaume 138(137),1-2a.2bc-3.7c-8.
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
