
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,36-38.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Tu es ce feu qui toujours brûle (Jésus Christ notre Résurrection, trad. A. Bernard, éd. du Cerf, 1980, p. 56-61)
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36)
Ô amour ineffable ! Ô doux amour ! Ô feu éternel ! Tu es ce feu qui toujours brûle. Ô souveraine et éternelle Trinité, tu es la droiture sans défaut, la simplicité sans ombre ; tu es la sincérité sans déguisement possible. Dirige le regard de ta miséricorde sur tes créatures. Je comprends que la miséricorde t’appartient en propre, et de quelque côté que je me tourne, je ne trouve que ta miséricorde. Voilà pourquoi j’accours à toi, je crie devant ta miséricorde : ô Dieu, fais miséricorde au monde. Tu veux, ô Père éternel, que nous te servions selon ta volonté et tu fixes toi-même les voies de tes serviteurs. C’est nous enseigner que nous ne pouvons d’aucune manière juger l’état intime d’une créature d’après ses œuvres extérieures, mais que nous devons nous en rapporter à ta volonté, surtout pour tes serviteurs unis à cette volonté et transformés en elle. Aussi est-il heureux le chrétien qui regarde dans ta lumière les voies et les œuvres infiniment variées de tes serviteurs : quelques sentiers que ceux-ci prennent, ils courent tous per le chemin de feu de ton amour, sinon ils ne suivraient pas réellement ta vérité. (…) Ô Déité éternelle ! comme il est vrai que la miséricorde t’appartient en propre ! (…) Par miséricorde, aujourd’hui même, n’as-tu pas voulu me faire connaître à moi méprisable, que nous ne pouvons juger en rien des intentions de la créature raisonnable ? Car variées à l’infini sont les voies que tu leur traces à ton gré, comme tu me l’as montré par mon propre exemple. Grâce te soient rendues, ô mon Dieu !

LECTURES :
Livre de Daniel 9,4-10.
Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession : « Ah ! toi Seigneur, le Dieu grand et redoutable, qui garde alliance et fidélité à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements,
nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous avons été rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances.
Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères, à tout le peuple du pays.
À toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage, comme on le voit aujourd’hui pour les gens de Juda, pour les habitants de Jérusalem et de tout Israël, pour ceux qui sont près et pour ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés, à cause des infidélités qu’ils ont commises envers toi.
Seigneur, à nous la honte au visage, à nos rois, à nos princes, à nos pères, parce que nous avons péché contre toi.
Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui,
nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu, car nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs les prophètes. »

Psaume 79(78),5a.8.9.11.13ab.
Combien de temps, Seigneur, durera ta colère ?
Ne retiens pas contre nous les péchés de nos ancêtres :
que nous vienne bientôt ta tendresse,
car nous sommes à bout de force !
Aide-nous, Dieu notre Sauveur,
pour la gloire de ton nom !
Délivre-nous, efface nos fautes,
pour la cause de ton nom !
Que monte en ta présence la plainte du captif !
Ton bras est fort : épargne ceux qui doivent mourir.
Et nous, ton peuple, le troupeau que tu conduis,
sans fin nous pourrons te rendre grâce.
