Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,7-15.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »
Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :
Saint Cyprien (v. 200-258)
évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 18 (in La prière en Afrique chrétienne –Tertullien, Cyprien, Augustin, coll. Quand vous prierez; trad. A.-G. Hamman; Éd. DDB 1982, p. 52 rev.)
« Notre pain de ce jour »
« Donne-nous notre pain quotidien. » Ces paroles peuvent s’entendre au sens spirituel ou au sens littéral : dans le dessein de Dieu, les deux interprétations doivent contribuer à notre salut. Notre pain de vie c’est le Christ, et ce pain n’est pas à tout le monde, mais il est à nous. Comme nous disons « notre Père », parce qu’il est le Père de ceux qui ont la foi, ainsi nous appelons le Christ « notre pain », parce qu’il est le pain de ceux qui forment son corps. Pour obtenir ce pain, nous prions tous les jours ; nous ne voudrions pas (…) à cause d’une faute grave (…) nous priver du pain du ciel, nous séparer du corps du Christ, lui qui a proclamé : « Je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Et le pain que je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6,51). (…) Le Seigneur nous a mis en garde : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6,53). Nous demandons donc tous les jours de recevoir notre pain, c’est-à-dire le Christ, pour demeurer et vivre dans le Christ, et ne point nous écarter de sa grâce et de son corps. Nous pouvons aussi comprendre cette demande de la façon suivante : nous avons renoncé au monde ; par la grâce de la foi nous avons rejeté ses richesses et ses séductions ; nous demandons simplement la nourriture. (…) Celui qui commence à être le disciple du Christ et renonce à tout selon la parole du Maître (Lc 14,33), doit demander la nourriture de chaque jour et ne pas se préoccuper à longue échéance. Le Seigneur a dit : « Ne vous inquiétez pas pour demain ; demain s’inquiètera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine » (Mt 6,34). Le disciple demande donc avec raison sa nourriture du jour, puisqu’on lui interdit de se préoccuper du lendemain.

LECTURES :
Livre de l’Ecclésiastique 48,1-14.
Le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche.
Il fit venir la famine sur Israël, et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre.
Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu.
Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?
Toi qui as réveillé un mort et, par la parole du Très-Haut, l’as fait revenir du séjour des morts ;
toi qui as précipité des rois vers leur perte, et jeté à bas de leur lit de glorieux personnages ;
toi qui as entendu au Sinaï des reproches, au mont Horeb des décrets de châtiment ;
toi qui as donné l’onction à des rois pour exercer la vengeance, et à des prophètes pour prendre ta succession ;
Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ;
toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob…
heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis ; nous aussi, nous posséderons la vraie vie.
Quand Élie fut enveloppé dans le tourbillon, Élisée fut rempli de son esprit, et pendant toute sa vie aucun prince ne l’a intimidé, personne n’a pu le faire fléchir.
Rien ne lui résista, et, jusque dans la tombe, son corps manifesta son pouvoir de prophète.
Pendant sa vie, il a fait des prodiges ; après sa mort, des œuvres merveilleuses.

Psaume 97(96),1-2.3-4.5-6.7.10ab.
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l’entourent,
justice et droit sont l’appui de son trône.
Devant lui s’avance un feu
qui consume alentour ses ennemis.
Quand ses éclairs illuminèrent le monde,
la terre le vit et s’affola.
Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.
Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
Honte aux serviteurs d’idoles qui se vantent de vanités !
À genoux devant lui, tous les dieux !
Haïssez le mal, vous qui aimez le Seigneur,
car il garde la vie de ses fidèles.
