23.03.2025 – SAINTE DU JOUR

Sainte Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès († 1914)

Religieuse de l’Ordre Libanais Maronite

Ière sainte libanaise

Rafqa vit le jour le 29 Juin 1832 à Himlaya, village du Meten-Nord près de Bikfaya (Liban). Elle était fille unique de Mourad Saber al-Choboq al-Rayès et de Rafqa Gemayel. Elle fut baptisée le 7 Juillet 1832 et reçut le prénom de Boutrossieh (Pierrette). Ses Parents l’ont élevée dans l’amour de Dieu et l’assiduité à la prière.

Sa mère mourut en 1839 alors que Boutrossieh n’avait que sept ans. Ce fut pour elle une grande peine. Son père connut la misère et la nécessité. Il décida alors, en 1843, de l’envoyer à Damas pour travailler chez M. Asaad al-Badawi, d’origine libanaise. Elle y resta quatre ans.

Boutrossieh revint à sa maison en 1847 et trouva son père remarié. Boutrossieh était belle, de bon caractère et d’une humble piété. Sa tante maternelle voulait la marier à son fils et sa marâtre à son frère. Alors que le conflit entre les deux femmes grandissait, Boutrossieh, à l’écart de ces querelles, cultivait le désir d’embrasser la vie religieuse. Elle demanda à Dieu de l’aider à réaliser son désir. L’idée lui vint d’aller au couvent Notre-Dame de la Délivrance à Bikfaya pour se joindre aux Mariamettes, fondées par le Père Joseph Gemayel. 

En entrant à l’église du couvent, elle sentit une joie intérieure indescriptible. Alors qu’elle priait devant l’icône de Notre-Dame de la Délivrance, elle entendit une voix qui lui dit: « Tu seras religieuse ».

La mère supérieure admit Boutrossieh sans l’interroger. En connaissant cette nouvelle, son père vint, avec sa femme, pour la ramener à la maison mais elle refusa de les rencontrer.

Après la période de postulat, Boutrossieh reçut l’habit de novice en la fête de Saint Joseph, le 19 mars 1861 et le prénom Anissa. L’année suivante, à la même date, elle prononça ses vœux temporaires.

La nouvelle professe fut envoyée au Séminaire de Ghazir où elle fut chargée de la cuisine. Parmi les séminaristes se trouvaient le Patriarche Élias Houayek et l’Évêque Boutros al-Zoghbi.

Durant son séjour à Ghazir, elle profitait de ses moments libres pour approfondir ses connaissances de la langue Arabe, de la calligraphie et du calcul.

En 1860, sœur Anissa fut transférée à Deir al-Qamar pour enseigner le catéchisme aux jeunes filles. Elle assista durant cette même année aux événements sanglants survenus au Liban. Il lui arriva de sauver la vie d’un petit enfant qu’elle cacha dans sa robe. Rafqa passa environ un an à Deir al-Qamar puis revint à Ghazir.

En 1863, sœur Anissa rejoignit une école de sa congrégation à Jbeil pour instruire des jeunes filles et les former aux principes de la foi chrétienne.

Un an après, elle fut transférée à Maad, sous la demande de M. Antoun Issa. Elle y passa sept ans, durant lesquels elle fonda une école pour l’éducation des jeunes filles.

Au cours de son séjour à Maad, vers 1871, une crise secoua la Congrégation des Mariamettes qui fut aussitôt dissoute ; ce fait troubla sœur Anissa. Elle entra à l’église Saint Georges pour prier le Seigneur et Lui demander de lui montrer la bonne voie. Elle entendit une voix disant: « Tu resteras religieuse ».

Le soir même de sa prière, elle rêva et vit en songe trois Saints: Saint Georges, Saint Siméon le Stylite et Saint Antoine le Grand, Père des moines, qui lui dit à deux reprises: « Entre dans l’Ordre Libanais Maronite ». M. Antoun Issa lui facilita le transfert de Maad au monastère de Mar Sémaan al-Qarn à Aito (Liban-Nord), où elle fut immédiatement acceptée. 

Le 12 Juillet 1871, elle reçut l’habit de novice et le prénom de sa mère Rafqa. Elle fit sa profession solennelle le 25 août 1872.

Elle passa 26 ans au monastère Mar Sémaan al-Qam, Aito. Elle était un exemple vivant pour les moniales par son observation des Règles.

Le premier dimanche d’octobre 1885, en la fête de Notre Dame du Rosaire, Rafqa entra à l’église du monastère et se mit à prier, demandant au Seigneur de la faire participer à sa Passion Rédemptrice. Sa prière fut immédiatement exaucée. Le soir, avant de dormir, elle sentit un mal insupportable à la tête qui, par la suite, atteignit ses yeux.

Tous les soins utilisés étaient sans résultats. On consulta un médecin américain qui décida d’opérer Rafqa dans l’immédiat. Elle refusa l’anesthésie durant l’opération, au cours de laquelle le médecin lui arracha accidentellement son œil qui tomba par terre en palpitant. Rafqa ne se plaignit pas et lui dit : « Pour la Passion du Christ. Que Dieu bénisse tes mains et te récompense ». Puis le mal ne tarda pas à passer à l’œil gauche.

L’Ordre Libanais Maronite décida de fonder le monastère de Saint Joseph al-Dahr à Jrabta-Batroun en 1897. Six moniales furent transférées du monastère Saint Simon al-Qarn au nouveau monastère Saint Joseph à Jrabta. Parmi elles, figurait Rafqa, car les sœurs étaient très attachées à elle et espéraient la prospérité de leur monastère grâce à ses prières. Mère Ursula Doumit, originaire de Maad, fut nommée Supérieure.

En 1899, Rafqa devint complètement aveugle puis paralysée. Ses articulations se disloquèrent, son corps devint aride et sec: un squelette peu à peu décharné. Elle passa les sept dernières années de sa vie étendue seulement sur le côté droit de son corps. Sur son visage rayonnant et paisible, se lisait un sourire céleste.

Selon le jugement des médecins, Rafqa était atteinte d’une tuberculose ostéo-articulaire.

Rafqa vécut 82 ans, dont 29 dans les souffrances qu’elle supportait avec joie, patience et prière pour l’amour du Christ.

Le 23 mars 1914, Rafqa demanda la Sainte Communion puis remit son esprit en appelant Jésus, la Vierge Marie et Saint Joseph.

Elle fut enterrée au cimetière du monastère Saint Joseph-Jrabta. Une lumière splendide apparut sur son tombeau pour deux nuits consécutives. Par l’intercession de Sainte Rafqa, Notre Seigneur a fait beaucoup de miracles et a accordé largement ses grâces.

Le 10 juillet 1927, la dépouille de Rafqa fut transférée dans un nouveau tombeau, dans l’église du monastère. 

La cause de sa Béatification a été soumise au Vatican le 23 décembre 1925.

Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès a été béatifiée le 17 novembre 1985 et canonisée le 10 juin 2001, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

Sainte Rafqa priez pour nous !

La terre du tombeau de sainte Rafqa

Sainte Rafqa est née en 1832 à Himlaya, dans la montagne, à quelques kilomètres de Beyrouth (Liban). Elle perd sa mère à l’âge de sept ans. À quinze ans, elle sait déjà vouloir devenir religieuse, mais elle doit lutter contre les desseins de sa famille, qui souhaite la marier. Elle fait sa profession solennelle au sein de l’Ordre maronite libanais en 1872 au couvent Saint-Simon, à Aïto. Sa santé se dégrade gravement à partir de 1885. Rafqa a vécu quatre-vingt-deux ans, dont vingt-neuf de souffrances, qu’elle supportait avec joie, patience et prière pour l’amour du Christ. Si les médecins n’ont pas été capables de lui rendre la santé, sa mission depuis le Ciel semble être de guérir le corps et l’âme de ceux qui l’invoquent avec confiance par le contact physique avec la terre de sa tombe.

Les raisons d’y croire

  • En embrassant la vie religieuse, Rafqa répond bien à un appel surnaturel. Elle maintient son choix, même si son père tente à plusieurs reprises de la faire revenir. En 1871, une crise secoue et dissout la congrégation des Mariamettes, dans laquelle Rafqa se trouve. Troublée par cette situation, elle prie pour que le Seigneur la guide, et elle entend sans tarder une voix lui répondre : « Tu resteras religieuse. » Le soir même, Rafqa voit en songe trois saints. Saint Antoine le Grand, « père des moines », lui dit à deux reprises : « Entre dans l’Ordre libanais maronite. » Le transfert est facilité et elle est acceptée immédiatement.
  • En octobre 1885, Rafqa demande au Seigneur de la faire participer à sa Passion rédemptrice, c’est-à-dire de souffrir avec Jésus sur la croix pour sauver des âmes. Pour formuler une telle prière, il faut un amour immense et véritable de Jésus et des hommes. À partir de ce jour, la santé de Rafqa se dégrade et tous les soins s’avèrent inefficaces.
  • Elle devient complètement aveugle en 1899 et, atteinte d’une tuberculose osseuse, elle est progressivement paralysée. Malgré les douleurs physiques qu’elle endure, le visage de Rafqa est toujours rayonnant et paisible. Elle accueille tous les maux avec joie et patience parce que, par eux, elle se rapproche du Christ.
  • Après sa mort, le 23 mars 1914, Rafqa est inhumée rapidement. Pendant deux nuits consécutives, les villageois de Jbrata et les moniales qui viennent se recueillir observent une lumière inexpliquée qui illumine le tombeau de la défunte.
  • Rafqa ne tarde pas à accorder des faveurs. Guérisons et miracles se produisent et se multiplient. Le 27 mars 1914, quatre jours seulement après la mort de sœur Rafqa, mère Ursula Doumit, la mère supérieure de Rafqa, qui est atteinte d’un cancer de la gorge depuis sept ans, guérit après avoir avalé de la terre du tombeau de Rafqa. Une personne non identifiée lui avait donné cette consigne étrange à travers la porte de sa chambre. Son cancer, une excroissance bien visible sur la gorge, a disparu instantanément.
  • La mère supérieure, profondément convaincue qu’elle doit sa guérison à l’intercession céleste de Rafqa, recommande le remède insolite à une autre malade, atteinte de typhoïde depuis huit jours. Dès l’ingestion, la petite fille moribonde se met à suer abondamment : la fièvre tombe et elle guérit, elle aussi.
  • Ces deux guérisons sont les premières d’une longue série.

Auteur : Geneviève et Jean Claude Antakli, écrivains et biologistes

Source : 1000 raisons d’y croire