Assemblée des évêques de France: lettre du pape François à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF

Ad Limina Des Évêques De France, 1er Oct. 2021 © Vatican Media

Assemblée des évêques de France: lettre du pape François à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF

« Je vous encourage à porter votre fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous »

« Alors que vous traversez la tempête provoquée par la honte et le drame des abus commis dans l’Église sur des mineurs, je vous encourage à porter votre fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous » : le pape François a encouragé les travaux des évêques de France à Lourdes pour leur assemblée plénière d’automne (2-8 novembre 2021), dans une lettre adressée au président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims.

Au terme de leurs travaux, les évêques se tournent vers le pape François pour lui demander, notamment, dans leurs résolutions, une équipe de visiteurs: « Les évêques de France réunis en Assemblée demandent au Pape, de qui ils tiennent leur mission, d’envoyer une équipe de visiteurs afin d’évaluer cette mission en ce qui concerne la protection des mineurs et de donner, si nécessaire, les suites qui s’imposent à l’issue de leur visite. »

La présidence de la CEF doit se rendre à Rome pour sa visite annuelle et ce sera l’occasion de faire le point sur la mise en oeuvre des résolutions.

Et le pape François a accepté, à la demande des évêques de France, de recevoir les membres et de le CIASE conduite par son président M. Jean-Marc Sauvé: la date du 9 décembre avait été évoquée récemment.

Voici la lettre du pape François publiée sur le site de l’Eglise catholique en France.

AB

Lettre du pape François

Cher Frère,
dans l’heureux souvenir de votre récente visite ad limina et des échanges fraternels que nous avons eus tous ensemble, je tiens à vous assurer de ma proximité et de ma prière, à l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée plénière des évêques de France, sous la protection de Notre-Dame de Lourdes.

Alors que vous traversez la tempête provoquée par la honte et le drame des abus commis dans l’Église sur des mineurs, je vous encourage à porter votre fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous.

Je suis certain qu’ensemble, et sous la conduite de l’Esprit Saint, vous trouverez les moyens de rendre hommage aux victimes et de les consoler ;
d’exhorter tous les croyants à la pénitence et à la conversion des cœurs ;
de prendre toutes les mesures nécessaires afin que l’Eglise soit une maison sûre pour tous ;
de prendre soin du saint Peuple de Dieu blessé et scandalisé ;
enfin de reprendre avec joie la mission, tournés résolument vers l’avenir.

Dans les épreuves et les contradictions que vous avez à vivre, soyez assurés du soutien et de la communion du Siège Apostolique. Ne doutez pas que le peuple de France attend la Bonne Nouvelle du Christ, il en a besoin plus que jamais. Pour cela, je confie avec une particulière tendresse à votre sollicitude paternelle, l’immense majorité de vos prêtres qui remplissent leur ministère avec générosité et dévouement, et dont la si belle vocation se trouve malheureusement salie. Ils ont besoin d’être fortifiés et soutenus en ce moment difficile.

Je suis heureux de voir que vous aurez l’occasion, lors de votre Assemblée, d’aborder d’autres sujets d’importance qui me tiennent à cœur tels que le soin de la maison commune par l’approfondissement de l’encyclique Laudato Si’, et l’œcuménisme. Ma prière vous accompagne dans vos travaux.

En vous renouvelant, cher Frère, l’assurance de ma proximité et de mon soutien, je vous confie tous, ainsi que vos églises particulières, à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, et je vous donne de grand cœur la Bénédiction Apostolique. Et, je vous en prie, n’oubliez pas de prier pour moi.

Source: ZENIT.ORG, le 8 novembre 2021

Lutte contre les abus : les propositions de la CEF

Le président de la Conférence des évêques de France lors de la présentation des mesures prises à Lourdes, le 8 novembre 2021.Le président de la Conférence des évêques de France lors de la présentation des mesures prises à Lourdes, le 8 novembre 2021. (AFP or licensors)

Lutte contre les abus : les propositions de la CEF

Lors d’une conférence de presse depuis Lourdes, après son discours conclusif de l’assemblée plénière de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a présenté les mesures prises par les évêques de France afin de lutter contre le phénomène des abus sexuels sur mineurs, dont ils ont reconnu la «dimension systémique » et face auxquels l’Église assume sa «responsabilité institutionnelle». 

Cyprien Viet – Cité du Vatican

«Nous avons compris que nous ne pouvions progresser sur ce sujet qu’en acceptant le regard des autres», a expliqué le président de la Conférence des évêques de France, en reconnaissant avec humilité que les évêques avaient besoin d’aide pour avancer dans ce combat contre les abus sexuels sur mineurs.

Comme Mgr de Moulins-Beaufort l’avait annoncé dans son discours conclusif, les évêques «demandent au Pape, de qui ils tiennent leur mission, d’envoyer une équipe de visiteurs afin d’évaluer cette mission en ce qui concerne la protection des mineurs et de donner, si nécessaire, les suites qui s’imposent à l’issue de leur visite».

Certaines décisions avaient déjà été annoncées préalablement, notamment la création d’un tribunal pénal canonique, qui sera formellement institué le 1er avril 2022. Il exercera sa juridiction sur l’ensemble des diocèses pour les procès en première instance. Sur le volet civil, la signature de protocoles entre les diocèses et les parquets est appelée à se généraliser. Ce dispositif est déjà institué dans 17 diocèses, notamment Paris.

Indemnisations: le patrimoine immobilier sera mis à contribution

«À l’écoute des personnes victimes d’abus et instruits par le rapport de la CIASE, les évêques de France ont voulu se mettre sous la Parole de Dieu qui les pousse à agir en prenant les mesures pour que l’Église accomplisse sa mission en fidélité à l’Évangile du Christ», précise la CEF, en annonçant notamment la création d’une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation. Sa présidence est confiée à Marie Derain de Vaucresson, juriste, cadre du ministère de la Justice, ancienne défenseure des enfants auprès du défenseur des droits de 2011 à 2014, «dont la mission commence dès à présent avec les moyens financiers nécessaires». Cet organe remplace le précédent dispositif créé en mars 2021.

Le fonds d’indemnisation sera abondé «en se dessaisissant de biens immobiliers et mobiliers de la CEF et des diocèses». Un emprunt pourra être souscrit pour anticiper les besoins, précise la CEF.

En lien avec le processus synodal lancé par le Pape François, huit groupes de travail sont constitués. En voici la liste complète: « Partage de bonnes pratiques devant des cas signalés »; « Confession et accompagnement spirituel »; « Accompagnement des prêtres mis en cause »; « Discernement vocationnel et formation des futurs prêtres »; « Accompagnement du ministère des évêques »; « Accompagnement du ministère des prêtres »; « Manière d’associer les fidèles laïcs aux travaux de la Conférence des évêques »; « Analyse des causes des violences sexuelles au sein de l’Église »; « Moyens de vigilance et de contrôle des associations de fidèles menant la vie commune et de tout groupe s’appuyant sur un charisme particulier ».

Ces groupes, placés sous la supervision du secrétaire général de la CEF, associeront des laïcs, des diacres, des prêtres, des personnes consacrées, des évêques, et des personnes victimes. «Un temps de réception global de ce travail aura lieu au printemps 2023 en collaboration avec les religieux/ses (CORREF) et l’ensemble des forces vives de l’Église en France», précise la CEF.

Une meilleure traçabilité des agents pastoraux

Plusieurs mesures particulières sont annoncées, notamment un audit externe des cellules d’écoute des personnes victimes, qui devra aboutir à «une charte commune et un mode d’évaluation régulier à confier au Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie. Cette charte et cette évaluation sont proposées aux instituts religieux et communautés.»

Autres mesures annoncées: la vérification systématique des antécédents judiciaires de tout agent pastoral (laïc, personne consacrée, clerc) appelé à travailler auprès des mineurs, et l’instauration d’un modèle national de celebret (l’équivalent d’une carte d’identité professionnelle) mis à jour régulièrement, pour tous les prêtres diocésains et religieux, avec indication de la faculté de confesser.

Afin d’équilibrer les processus de discernement vocationnel, les évêques généralisent une mesure déjà prise dans certains lieux : la participation d’au moins une femme au conseil de chaque séminaire et de maisons de formation, avec droit de vote. Également dans un souci de meilleure mixité et de représentativité, les évêques de France décident que les commissions et conseils de leur conférence soient tous composés d’évêques «et d’autres membres du peuple de Dieu».

Ils annoncent également la mise en place d’un référentiel national de mesures de prévention pour les diocèses, les mouvements et les communautés (aménagement des locaux, formation obligatoire, évaluation, règlement…), qui élaborera une charte nationale de bonne conduite de protection des mineurs. Les évêques demanderont enfin à un cabinet d’experts d’effectuer une recension des risques, à réactualiser, ainsi qu’un dispositif de mesures préventives correspondantes.

Source: VATICANNEWS, le 8 novembre 2021

« Le secret de la confession a toujours été respecté par la République française »

Mgr Eric de Moulins-Beaufort, capture @KTO

Mgr Eric De Moulins-Beaufort, Capture @KTO

« Le secret de la confession a toujours été respecté par la République française »

Communiqué de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort

« Le secret de la confession a toujours été respecté par la République française. C’est l’honneur de la République française que de respecter ainsi la dignité de la conscience de chacun », déclare le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, dans ce communiqué par lequel il annonce une rencontre avec le ministre français de l’Intérieur.

Paris, le 07octobre 2021

Communiqué de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, 

Président de la Conférence des évêques de France

Le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a reçu du ministre de l’intérieur, M. Gérald Darmanin, ce jour à 13h15, un message par lequel M. le Ministre exprime le souhait de « convenir d’un entretien ».

Mgr Éric de Moulins-Beaufort a fait savoir, par son secrétariat, à 14h45, qu’il acceptait cette invitation. Il rencontrera ainsi M. Gérald Darmanin le mardi 12 octobre à 14h.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort sera heureux d’échanger avec M. le Ministre de l’Intérieur sur le sens du sacrement de la confession pour les catholiques et sur les fondements théologiques, spirituels et canoniques du secret de la confession. Ce sera pour lui l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, le secret de la confession, imposé aux prêtres par le droit canonique, n’est pas contraire au droit pénal français, comme le souligne la circulaire de la chancellerie du 11 août 2004.

La confession est aussi un moment durant lequel une personne victime, par exemple un enfant, peut évoquer ce qu’elle a subi, et être rassurée sur son innocence… parce que la certitude du secret lui permet de livrer ce qui lui est le plus difficile. Ce temps peut être alors, sur les encouragements du prêtre qui reçoit cette confession, une première étape dans la libération de la parole, en dehors du sacrement.

Le secret de la confession a toujours été respecté par la République française. C’est l’honneur de la République française que de respecter ainsi la dignité de la conscience de chacun.

Source: ZENIT.ORG, le 7 octobre 2021

Évêque chinois emprisonné : « Que Dieu vous donne la force de tenir dans l’épreuve »

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P.RAZZO/CIRIC – Messe dominicale dans l’église Notre Dame de Chine, Paris.

Évêque chinois emprisonné : « Que Dieu vous donne la force de tenir dans l’épreuve »

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a adressé ce jeudi 10 juin une lettre de soutien à Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de la préfecture apostolique de Xinxiang (Chine), arrêté par les autorités chinoises fin mai.

La prière, rocher dans les épreuves et la tourmente. Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a adressé une lettre de soutien à Mgr Joseph Zhang Weizhu, arrêté fin mai par les autorités chinoises. « Que Dieu vous donne la force de tenir dans l’épreuve. Puisse votre situation redevenir rapidement normale et digne de la grandeur de votre pays », peut-on y lire. Il a également tenu à lui assurer de sa « profonde communion dans le Christ dans l’épreuve particulièrement rude et injuste » qu’il traverse.

En deux jours, le 20 et le 21 mai, les autorités ont arrêté Mgr Joseph Zhang Weizhu ainsi que sept prêtres et une dizaine de séminaristes. Âgé de 63 ans, évêque de la préfecture apostolique de Xinxiang. Située dans le nord du pays, elle compte environ 100.000 fidèles. Évêque depuis 1991, il est reconnu par le Saint-Siège mais pas par le gouvernement chinois et est donc, à ce titre, considéré comme un criminel.

Source: ALETEIA, le 10 juin 2021

Absence de messe, libertés de culte et d’expression: ce que disent les évêques de France

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France  

Absence de messe, libertés de culte et d’expression: ce que disent les évêques de France

Fin de l’assemblée plénière en visioconférence des évêques de France, sous la présidence de Mgr Éric de Moulins-Beaufort. L’archevêque de Reims en dresse un premier bilan.

Entretien réalisé par Manuella Affejee – Cité du Vatican

Crise sanitaire oblige, les évêques n’ont pu se rendre à Lourdes et les travaux se sont tenus en visioconférence du 3 au 8 novembre.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France, revient sur quelques-uns des principaux thèmes abordés au cours de cette assemblée au format inédit.

Il réagit tout d’abord au rejet par le Conseil d’État de plusieurs recours déposés par lui-même, d’autres évêques et plusieurs associations de laïcs, pour la levée de l’interdiction des célébrations publiques.

Entretien avec Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF

Je suis triste car je ressens la tristesse et la lassitude de beaucoup de fidèles qui ont vécu avec beaucoup de patience le premier confinement et qui se voient mal repartir pour plusieurs semaines sans messe, sans tout ce qui s’y vit. Maintenant, je suis content que le Conseil d’Étatsouligne la possibilité pour toute personne de se rendre dans une église de son choix sans limitation de distance -en tous cas, raisonnable- et sans le critère d’un kilomètre. Car dans le monde rural, beaucoup de personnes se trouvent à plus d’1 kilomètre de leur église paroissiale. Aller à l’église au moins pour la prière, pour l’adoration, pour rencontrer le prêtre, se confesser, etc. : le Conseil d’État a souligné que chacun pouvait faire cela, et qu’il suffit de cocher pour le moment la case “motif familial impérieux”. Le juge a demandé aux pouvoirs publics d’insérer dans le prochain justificatif de déplacement un “motif cultuel”.

Les catholiques se sont montrés plutôt partagés sur la conduite à tenir. Quel message souhaiteriez-vous leur lancer sur cette question précise ?

Le premier message est qu’une décision a été prise et qu’il faut la respecter. Nous avons fait appel au Droit et le juge a rendu ce qu’il estimait devoir être rendu. Les catholiques ne sont pas des séditieux, ils ne vont pas commencer à faire de la sédition sur un sujet pareil. Maintenant, nous devons être vigilants, nous tous évêques et catholiques, et je dirais, tout citoyen français. Nous sommes dans un moment où pour des raisons sanitaires et sécuritaires, les pouvoirs publics durcissent un peu la surveillance de tout le monde, y compris des religions. Donc nous devons être attentifs à la manière dont les choses sont rédigées, parce que les libertés fondamentales doivent être protégées, et justement, l’arrêt du juge indique bien que la liberté de culte est une liberté fondamentale, qu’elle ne s’exerce pas qu’individuellement, mais aussi collectivement.

Dans votre discours de clôture, vous insistez beaucoup sur l’importance du vrai culte, de l’adoration «en esprit et en vérité», comme le dit Jésus à la samaritaine. Est-ce à dire que cette période sans culte justement, est une occasion de saisir ce que veut dire «adorer en esprit et en vérité»?

Cela veut dire adorer dans le Christ ! C’est Lui seul qui s’offre pour être le canal de notre véritable adoration. Nous ne sommes jamais parfaitement «en esprit et en vérité», mais Lui, le Fils unique l’est. Et c’est précisément pour cela que nous avons besoin de l’Eucharistie, besoin de nous unir au sacrifice du Christ. Donc quand Jésus dit que la vraie adoration est «en esprit et en vérité», ce n’est pas pour dire que c’est uniquement mental, sans aucun geste. Au contraire ! Je crois que cela fonde la nécessité du rite et de l’Eucharistie car nous avons besoin de passer par le geste de Jésus pour pouvoir vivre le culte «en esprit et en vérité».

Les tragiques événements de ces dernières semaines –attentats de Nice et de Conflans sainte-Honorine- ont bien évidemment habité vos réflexions. Les questions de liberté d’expression, de caricatures, de blasphème ont été vivement débattues dans l’espace public et j’imagine que cela a aussi été le cas dans votre hémicycle virtuel. Sur quoi vous semble-t-il important d’insister aujourd’hui, au regard de ces questions ?

Il faut respecter la liberté d’expression. Je pense que c’est un signe de maturité que de supporter d’être moqué, y compris de manière désagréable, pénible, humiliante. Ceux qui humilient les autres ne s’honorent pas eux-mêmes. Une attitude plus humaine serait, certes, de critiquer, de dire ce que l’on pense des opinions des autres ou de leurs croyances, mais de le dire de manière respectueuse, fraternelle, intelligente.

Personnellement, je suis convaincu que diffuser en grand certaines caricatures très humiliantes, très vulgaires et offensantes, ne soit pas la meilleure manière de contribuer à la paix sociale et à une véritable liberté intérieure des uns et des autres. La liberté doit aller avec le respect, la recherche d’une fraternité plus grande.

Nous, chrétiens, et saint Paul l’explique, nous savons bien que la Loi ne fait pas tout : c’est à chacun d’entre nous de se laisser habiter par l’Esprit Saint pour avoir la juste attitude.

Dans un communiqué intitulé «Pas de vraie liberté sans respect et sans fraternité» paru samedi 7 novembre, veille de la clôture de son Assemblée plénière, l’épiscopat français …

Votre assemblée s’est tenue sous un format inédit. Comment expérimenter, dans ces conditions, la communion des frères dans le Christ. En avez-vous redécouvert le sens, d’une certaine manière ?

C’était une surprise pour moi. Je dois dire que, quand on est loin les uns des autres, quand on ne se voit pas pendant longtemps, on aperçoit quelque chose des attitudes, des paroles des uns des autres. On s’étonne, on s’agace, on ne comprend pas, etc. Et puis quand on se retrouve, on aurait plein de reproches à faire, mais on est tellement content de se revoir, on éprouve la présence de l’autre et du coup, on dépasse, on oublie tous les agacements qu’on a accumulés.

Nous n’avons pas pu nous retrouver physiquement mais je trouve que, grâce aux vidéos et moyens que nous avons utilisés, nous avons vécu quelque chose de cette expérience. Cela prouve que la communion qui est entre nous est tellement forte qu’elle fonctionne tout de suite, et même avec des invités.

Lorsque nous nous sommes retrouvés sur notre écran avec 300 petites vignettes, nous nous sommes sentis frères et sœurs les uns des autres. Cela montre la force de la communion que la foi nous permet.

Le discours de clôture de Mgr Éric de Moulins-Beaufort est à retrouver ici.

Durant cette assemblée plénière, les évêques, poursuivant la dynamique globale sur l’écologie intégrale initiée il y a un an, ont tenu à maintenir cette séquence malgré la crise ambiante considérant qu’elle ne devait pas les empêcher de continuer à prendre conscience de l’urgence écologique.

Ils se sont «réunis» avec 180 personnes invitées dans tous les diocèses. Ces personnes, concernées par le monde agricole, étaient invitées à vivre une démarche synodale avec les évêques sur le thème: « Cultiver la terre et se nourrir ».

Entendre ces points de vue variés, partager en petits groupes, a permis aux participants de mieux comprendre les enjeux de la conversion écologique et d’envisager leurs propres actions. Deux rendez-vous ont été pris les 14 et 21 novembre avec les mêmes participants, pour continuer à travailler.

Enfin, dans une déclaration publiée ce dimanche, l’assemblée des évêques a voulu exprimer sa solidarité et celle de toute l’Église catholique en France avec les populations du Haut-Karabagh ainsi que de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan qui se trouvent engagées dans la guerre. «Ni le peuple arménien, ni le peuple azéri, déjà en lutte contre la pandémie de la Covid-19, n’ont rien à gagner à la reprise d’une guerre. Déjà, trop de combats et de bombardements ont provoqué des morts, militaires et civils, des dégâts considérables dans les villes et les villages, y compris contre des lieux de culte et des monuments historiques. Déjà, des exactions sont dénoncées.

«Les évêques de France joignent leurs voix à celle du Saint-Père et d’autres qui réclament l’intervention des chefs d’États des États-Unis, de la Russie et de la France, parties prenantes du “groupe de Minsk”, pour qu’ils agissent avec fermeté pour l’arrêt des combats et en faveur de toutes mesures propres à régler ce conflit définitivement», est-il notamment écrit. Les évêques demandent aux paroisses et aux communautés de leurs diocèses de prier pour que les responsables politiques décident d’un cessez-le-feu, et que des voies de justice et de paix soient trouvées pour le Haut-Karabagh. Cette prière pourrait être portée dans les intentions de la neuvaine préparatoire à la fête de l’Immaculée Conception.

Source: VATICANNEWS, le 8 novembre 2020