Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,1.11-18.

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :
Saint Augustin (354-430)
évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°121, 3; PL 35, 1955
Toucher le Christ spirituellement
« Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Ces paroles contiennent une vérité que nous devons examiner avec beaucoup d’attention. Jésus enseigne la foi à cette femme qui l’avait reconnu comme maître et lui avait donné ce titre. Le divin jardinier semait une graine de moutarde dans le cœur de Marie Madeleine, comme il l’aurait fait dans un jardin (Mt 13,31). Mais que signifie donc : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père » ?… On peut dire que par ces mots Jésus a voulu que la foi qu’on a en lui, foi par laquelle on le touche spirituellement, aille jusqu’à croire que lui et son Père sont un (Jn 10,30). Car celui qui progresse en lui jusqu’à reconnaître qu’il est l’égal du Père monte en quelque sorte jusqu’au Père dans le secret de son âme. Autrement, on ne touche pas le Christ comme il le veut, c’est-à-dire on n’a pas en lui la foi qu’il demande. Marie pouvait croire en lui tout en pensant qu’il n’était pas l’égal du Père : voilà l’erreur que le Seigneur écarte en disant : « Ne me touche pas. » C’est-à-dire : « Ne crois pas en moi dans l’esprit où tu es encore. N’en reste pas à penser à ce que je me suis fait pour toi sans aller jusqu’à penser à cette nature divine qui t’a faite toi-même. » Comment pouvait-elle ne pas croire encore de façon tout humaine en celui qu’elle pleurait comme un homme ? « Je ne suis pas encore monté vers mon Père, lui dit-il. Tu me toucheras quand tu croiras que je suis Dieu, parfaitement égal au Père. »

LECTURES :
Cantique des cantiques 3,1-4a.

Paroles de la bien-aimée.
Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché ce que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.
Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai ce que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.
Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Ce que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? »
À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé ce que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.

Psaume 63(62),2.3-4.5-6.8-9.

Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.
