14.04.2025 – ÉVANGILE DU JOUR

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 12,1-11.

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.


Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
« Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !


Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148)

moine bénédictin puis cistercien

Oraisons méditatives, n°5 (trad. O.E.I.L. 1985, p. 84 in Bourguet, L’Évangile médité, p. 198 rev.)

« La maison fut remplie par l’odeur du parfum »

Depuis mon enfance, je n’ai pas arrêté de pécher, et toi tu n’as pas cessé de me faire du bien. (…) Cependant, Seigneur, que ton jugement se mue en miséricorde. Prends occasion du péché pour condamner le péché. (…) Veuille trouver mon cœur digne du feu de ton parfait amour, que sa chaleur intense fasse sortir de moi et consume tout le venin du péché ! Qu’il mette à nu et noie dans les larmes de mes yeux toute l’infection de ma conscience. Que ta croix crucifie tout ce que la concupiscence de la chair, celle des yeux et l’orgueil de la vie ont gâté par l’effet de ma longue négligence. Seigneur, celui qui le voudra peut bien m’entendre et se moquer de ma confession : qu’il me regarde gisant avec la pécheresse aux pieds de ta miséricorde, les arrosant des larmes de mon cœur, versant sur eux le parfum d’une tendre dévotion (Lc 7,38). Que toutes mes ressources, si pauvres soient-elles, corps ou âme, soient versées pour acheter ce parfum qui te plaît. Je le répandrai sur ta tête, toi dont la tête est Dieu ; et sur tes pieds, toi dont la frange est notre nature infirme. Si le pharisien murmure, toi, mon Dieu, aie pitié de moi ! Si le voleur qui tient les cordons de la bourse en grince des dents, pourvu que je te fasse plaisir, je ne compte pas pour grand-chose de déplaire à qui que ce soit. Ô amour de mon cœur, que chaque jour, et même sans arrêt, je te verse ce parfum, car en le répandant sur toi, je le répands aussi sur moi. (…) Donne-moi de te faire loyalement le don de tout ce que j’ai, de tout ce que je sais, de tout ce que je suis, de tout ce que je peux ! Que je ne me réserve rien ! Je suis là, aux pieds de ta miséricorde ; c’est là que je me tiendrai, que je pleurerai, jusqu’à ce que tu me fasses entendre ta douce voix, le jugement de ta bouche, la sentence de ta justice et de la mienne : « Ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, parce qu’il a beaucoup aimé » (Lc 7,47).

LECTURES :

Livre d’Isaïe 42,1-7. 

Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. »
Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent :
« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »

Psaume 27(26),1.2.3.13-14. 

R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; 
de qui aurais-je crainte ? 
Le Seigneur est le rempart de ma vie ; 
devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s’avancent contre moi 
pour me déchirer, 
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, 
qui perdent pied et succombent.

Qu’une armée se déploie devant moi, 
mon cœur est sans crainte ; 
que la bataille s’engage contre moi, 
je garde confiance.

Mais, j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur 
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; 
espère le Seigneur. »