Fred de Noyelle / Godong – Dans la Chapelle des Apparitions, à Paray-le-Monial.
Pourquoi juin est le mois du Sacré-Coeur ?
Chaque année, au mois de juin, les chrétiens fêtent le Sacré-Cœur. Ceci depuis son institution par le pape Pie IX (1792-1878) au XIXe siècle.
Dans la piété populaire, chaque mois de l’année a son propre thème spirituel fondé sur un aspect de la foi chrétienne. Le mois de juin, par exemple, est celui du Sacré-Cœur car sa fête est toujours célébré en juin, 19 jours après la Pentecôte. Cette année, la fête du Sacré-Cœur tombera le vendredi 11 juin 2021.
Tout commence le jour où sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) reçoit des révélations de la part du Christ. Le 16 juin 1675, Jésus lui demande de promouvoir un élan spirituel en l’honneur de son Sacré-Cœur.
C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur.
Les catholiques célèbrent la fête du Corpus Christi, la Fête-Dieu, après le dimanche de la Sainte Trinité depuis des siècles. Celle-ci tombe toujours au mois de juin. On détermine la date précise chaque année grâce à celle de la fête de Pâques.
Ce n’est qu’en 1856 que l’Église universelle célèbre officiellement la fête du Sacré-Cœur pour la première fois. Depuis, les chrétiens rendent annuellement grâce au cœur sacré de Jésus et son amour divin pour l’humanité.
L’incroyable miracle eucharistique à l’origine de la Fête-Dieu
Vidéo : le miracle eucharistique à l’origine de la Fête-Dieu
La Solennité du Corps et du Sang du Christ, que les chrétiens célèbrent ce dimanche 14 juin, trouve son fondement dans l’un des miracles eucharistiques les plus étonnants de l’histoire. En 1263, en pleine messe, la Sainte Eucharistie devient vraie chair, et commença à saigner.
Alors qu’il doutait depuis quelque temps de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, c’est dans une petite ville du centre de l’Italie, à Bolsena, que qu’un prêtre italien vécu probablement en 1964 la messe la plus bouleversante de sa vie. Alors qu’il consacrait le pain et le vin au cours de la messe dans l’église Sainte-Christine, le père Pedro de Praga vit l’hostie apparaître, de manière visible, vraie chair et maculée de sang, à l’exception la petite partie qu’il tenait entre les doigts.
Confirmé dans sa foi à la vue de ce miracle, il alla tout de suite rencontrer le pape Urbain IV, qui tomba à genoux à la vue du corporal taché du sang miraculeux. La Solennité du Corps et du Sang du Christ, aussi appelée Fête-Dieu ou fête du Corpus Domini, fut ainsi instituée.
Méditation de la Solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ
Le Père jésuite Ephraïm Nlandu nous introduit à la méditation de la Solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ.
« Jésus, le pain vivant descendu du ciel qui donne la vie éternelle ».
Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ-Jésus, Paix et Grâce.
La liturgie nous propose en ce dimanche de célébrer la solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ. Au soir du jeudi saint, nous avons célébré l’institution de l’Eucharistie, célébration au cours de laquelle l’Eglise commémore le sacrifice du corps et du sang du Christ, donnant ainsi sens à notre attachement radical à ces paroles de Jésus au seuil de sa passion et de sa résurrection : « faites ceci en mémoire de moi ». Et pourtant, les fêtes pascales achevées, l’Eglise nous invite encore, comme dans une solennité particulière, à commémorer le sacrifice du corps et du sang dans la célébration du Saint-Sacrément. Cette célébration, tout en nous rattachant par la foi au corps et sang de Jésus, nous enseigne particulièrement de la présence permanente et vivifiante de notre Seigneur parmi nous. La Célébration du Saint-Sacrément nous indique ainsi que le Seigneur chemine et marche avec et parmi nous quelles que soient les routes sinueuses que nous empruntons, du moment où notre regard reste fixé sur cet admirable sacrément de son corps et de son sang, nous donnant ainsi l’assurance que notre vie est fondée sur le roc éternel qu’est la foi en Jésus, Christ et Sauveur.
“Le Seigneur Dieu a fait jaillir de l’eau de la roche la plus dure”
En nous approchant des Ecritures, et particulièrement des textes que la liturgie nous propose en cette Solennité, nous saisissons davantage pourquoi l’attachement radical au sacrifice du corps et du sang a une résonnance de foi et de la présence permanente du Fils de Dieu parmi nous. Dans la première lecture, tirée du livre de Deutéronome (Dt 8, 2-3, 14b-16a), Moïse rappelle au peuple d’Israël, tout au long de leur marche périlleuse de quarante années dans le désert ; le Seigneur Dieu n’a cessé de les accompagner. Et quand le peuple souffrait de la famine et fut terrifié par la soif, c’est le Seigneur Dieu qui l’a fait nourrir de la manne, ce pain descendu que ni Israël ni ses pères avaient connu auparavant ; et au pays de la sécheresse, le Seigneur Dieu a fait jaillir de l’eau de la roche la plus dure. Si donc le Seigneur a accompli de telles merveilles à travers son peuple, le fidèle croyant devrait toujours se souvenir de la présence de la divine providence dans sa vie et dans son histoire. Et cette divine providence, Saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture tirée de la première lettre aux Corinthiens (1Co 10, 16-17), qu’elle se manifeste parmi nous dans la coupe de bénédiction que nous bénissons, communion au sang du Christ, et le pain que nous rompons, communion au corps du Christ. Ainsi, le Saint-Sacrément nous fait méditer et prendre assurance, « puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes, devenons un seul corps dans le Christ-Jésus. Le texte de l’évangile de Jean (Jn 6, 51-58) nous offre l’assurance dans laquelle notre foi s’enracine finalement : « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». C’est cela même le but ultime de cette célébration du Saint-Sacrément : savoir qu’unis pour toujours au Christ, nous recevions la vie éternelle par son corps et son sang. Prions donc, frères et sœurs, que nous possédions la jouissance éternelle de la divinité de notre Seigneur, car nous en avons ici-bas l’avant-goût lorsque nous recevons son corps et son sang. Amen.
Le Pape François lors de l’Angélus du 14 juin 2020
Angélus: participer à l’Eucharistie avec une sincère fraternité
En ce dimanche de la Solennité du Corps et du Sang du Christ, le Pape François, après avoir célébré la messe en la basilique Saint-Pierre, a proposé une réflexion sur «l’effet mystique et communautaire de l’Eucharistie».
Vatican News
Le Pape François, rappelant que ce dimanche 14 juin, en Italie et dans d’autres pays, est célébré le Corpus Domini ou Fête-Dieu, a commenté la deuxième lecture de ce jour lorsque Saint Paul décrit la célébration eucharistique (1 Co 10, 16-17) en soulignant les deux effets de l’Eucharistie qui sont à la fois «mystique» et «communautaire».
L’effet mystique, une force qui transforme
“La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ?” (v. 16) relève l’apôtre Paul. Ces paroles expriment l’effet mystique ou spirituel de l’Eucharistie, il s’agit de l’union avec le Christ qui «dans le pain et le vin s’offre pour le salut de tous», observe le Pape François.
Jésus, rappelle t-il, «est présent dans le sacrement de l’Eucharistie pour être notre nourriture, pour être assimilé et devenir en nous cette force de renouveau qui redonne énergie et désir de se remettre en chemin, après chaque arrêt ou chute». Mais recevoir cette force, précise le Saint-Père, requiert «notre assentiment, notre disponibilité» à nous laisser transformer, à changer notre façon de penser et d’agir «sinon les célébrations eucharistiques auxquelles nous participerons ne seront que des rites vides et formels».
Uni au Christ pour recevoir le don de l’amour fraternel
Le second effet de l’Eucharistie est celui de la communauté que saint Paul exprime à travers ses paroles: “Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain”(v. 17). Il s’agit, commente le Pape, de «la communion mutuelle de ceux qui participent à l’Eucharistie», au point de devenir un seul corps. «La communion au corps du Christ est un signe efficace d’unité, de communion et de partage». Et la participation à l’Eucharistie nécessite un engagement dans «une sincère fraternité mutuelle».
Cette prédisposition du cœur dépasse la seule force humaine. Le Seigneur sait qu’entre ses disciples, «il y aura toujours la tentation de la rivalité, de l’envie, des préjugés, de la division». C’est pourquoi, indique le Pape, il nous a laissé le Sacrement de sa Présence réelle, concrète et permanente, afin qu’en restant unis à Lui, nous puissions toujours recevoir le don de l’amour fraternel.
La communauté chrétienne renouvelée par les deux effets de l’Eucharistie
C’est ce double fruit de l’Eucharistie, l’union avec le Christ et la communion entre ceux qui se nourrissent de Lui, qui génère et renouvelle continuellement la communauté chrétienne. Et le Pape fait référence au Concile Vatican II, qui au début de la Constitution sur l’Église, affirme qu’elle « est”, dans le Christ, “en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain” (Lumen gentium, 1).
Aussi, poursuit le Saint-Père, s’il est vrai que l’Église fait l’Eucharistie, il est plus fondamental que l’Eucharistie fasse l’Église et lui permette d’être sa mission, avant même de l’accomplir. «Que la Sainte Vierge nous aide à toujours accepter avec étonnement et gratitude le grand cadeau que Jésus nous a fait en nous laissant le sacrement de son corps et de son sang», a conclu le Pape.
Le Pape remercie les donneurs de sang
Le Pape, au terme de la prière de l’angélus, a rappelé que se tient aujourd’hui la Journée Mondiale des donneurs de sang. C’est l’occasion, a indiqué le Saint-Père, de «stimuler la société afin qu’elle soit solidaire et sensible à ceux qui en ont besoin». Il a ainsi exprimé sa gratitude «à tous ceux qui accomplissent cet acte simple mais très important d’aide au prochain: donner son sang».
Le Pape François lors de la procession du Corpus Domini à Rome, le 3 juin 2018
Le Pape François présidera une messe pour la Solennité du Corpus Domini depuis l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, dimanche 14 juin prochain. Une cinquantaine de fidèles seront présents. À l’issue de la célébration auront lieu l’exposition du Saint Sacrement ainsi qu’une bénédiction eucharistique.
Dimanche prochain 14 juin 2020, le Pape François présidera la messe de la Solennité du Corps et du Sang du Christ (aussi appelée Corpus Domini ou Fête-Dieu) à l’autel de la Chaire en la basilique saint-Pierre.
Une cinquantaine de fidèles prendront part à la célébration, qui commencera à 9h45 et se terminera par l’exposition du Saint Sacrement et la bénédiction eucharistique, comme ce fut le cas lors des messes à Sainte-Marthe lorsqu’elles étaient diffusées en direct du 9 mars au 17 mai dernier.
Les précédentes célébrations
L’année dernière, le Pape avait présidé la messe du Corpus Christi sur le parvis de l’église de Santa Maria Consolatrice dans le quartier romain de Casal Bertone et en 2018 sur la place devant la paroisse de Santa Monica à Ostie, périphérie populaire et balnéaire de la Ville éternelle. De 2013 à 2017, il célébrait cette solennité en la basilique Saint-Jean-de-Latran, suivi de la procession eucharistique le long de la via Merulana, une grande artère de la capitale italienne, qui mène à la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Origines de la Solennité
Les racines de la solennité du Corpus Christi remontent au XIIIe siècle. En 1215, devant ceux qui affirment la présence symbolique et non réelle du Christ dans l’Eucharistie, le concile de Latran IV énonce la vérité de la Transsubstantiation, que le concile de Trente en 1551 réaffirme définitivement: avec la consécration du pain et du vin, la conversion de toute la substance du pain en substance du Corps du Christ et de toute la substance du vin en substance de son Sang. En Belgique, suite aux expériences mystiques de sainte Julienne de Cornillon, une fête locale a été instaurée en 1247 à Liège.
Quelques années plus tard, en 1263, un prêtre bohémien arrivé à Bolzène fut affligé par un doute sur la présence réelle de Jésus pendant la célébration de la messe: pendant la consécration, quelques gouttes de sang sortirent de l’hostie brisée. Après cet événement, le pape Urbain IV a décidé en 1264 d’étendre la solennité du Corpus Christi à l’ensemble de l’Église.
Du jeudi au dimanche
Au Vatican, depuis le XVe siècle, la solennité de Corpus Domini était célébrée un jeudi, en mémoire du Jeudi Saint et de l’institution de l’Eucharistie. En 2016, le Pape François décide de déplacer la traditionnelle procession au dimanche suivant, -jour officiel de la fête dans la calendrier liturgique-, afin qu’un maximum de fidèles puissent y prendre part.