François aux fidèles sud-coréens: «l’avenir ne se construit pas avec des armes»

Samedi 16 septembre, le Pape a reçu à Rome un groupe de fidèles de Corée du Sud, à l’occasion de l’installation dans une niche de la basilique Saint-Pierre d’une statue du martyr saint André-Kim-Taegon. (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

François aux fidèles sud-coréens: «l’avenir ne se construit pas avec des armes»

Le Pape a reçu ce samedi 16 septembre à Rome un groupe de fidèles de Corée du Sud, à l’occasion de l’installation dans une niche de la basilique Saint-Pierre d’une statue du martyr saint André Kim Taegon. Le Saint-Père a cité la figure du saint coréen comme un exemple à suivre pour l’Église, et notamment pour les jeunes, en vue des prochaines Journées mondiales de la Jeunesse prévues en 2027 à Séoul. 

Vatican news

En s’adressant au peuple sud-coréen, représenté par quelque 200 pèlerins venus au Vatican pour assister à la bénédiction d’une statue du martyr André Kim Taegon dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre, le Pape François a exprimé son «rêve de paix» pour la péninsule coréenne. Selon le Saint-Père, la dévotion du saint coréen témoigne «que l’avenir ne se construit pas avec la force violente des armes, mais avec celle, douce, de la proximité».

Saint André Kim Taegon, une «semence précieuse»

Dans son discours, le Saint-Père est d’abord revenu sur son voyage en Corée du Sud en août 2014, à l’occasion de la VIe Journée de la jeunesse asiatique. Pendant cette visite, François s’est rendu au sanctuaire de Solmoe, près de la maison où saint André Kim, premier prêtre coréen, est né et a grandi, et où le Souverain pontife a prié en silence «pour la Corée et pour les jeunes». «Lorsque je pense à la vie intense de ce grand saint, les paroles de Jésus me viennent au cœur: « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24)» a déclaré le Pape, avant de préciser que le saint André Kim est «une semence précieuse: lui, le premier prêtre martyr coréen, a été tué très jeune, peu de temps après avoir été ordonné». À l’image de ce martyr, l’Église coréenne, selon François, nous rappelle «qu’on ne peut se proclamer chrétien sans être disposé à suivre jusqu’au bout le chemin de l’amour».

Le Pape a également souligné la «grande ardeur pour la diffusion de l’Évangile» du martyr coréen, qui s’est «consacré à l’annonce de Jésus avec noblesse d’esprit, sans reculer devant le danger et malgré de nombreuses souffrances», relatant que son grand-père et son père avaient été martyrisés avant lui, contraignant sa mère à vivre comme une mendiante.

Le don au Pape de la statue de Saint-André Kim Taegon des pèlerins sud-coréens.

Le don au Pape de la statue de Saint-André Kim Taegon des pèlerins sud-coréens. 

Devenir des « apôtres de la paix »

En prenant pour exemple la dévotion du martyr coréen, François a appelé l’Église coréenne, riche en «vocations sacerdotales», à «chasser» et «envoyer» les prêtres en mission, sans quoi «il y aura plus de prêtres que de personnes». Il a enjoint les fidèles sud-coréens à continuer à annoncer l’Évangile, mais en «construisant toujours la communion».

François les a également invités à redécouvrir la vocation «d’ »apôtres de la paix » dans tous les domaines de la vie». «Alors qu’Andrew Kim étudiait la théologie à Macao, il a dû assister aux horreurs des guerres de l’opium; pourtant, dans ce contexte conflictuel, il a réussi à être une graine de paix pour beaucoup» a détaillé le Souverain pontife. «C’est une prophétie pour la péninsule coréenne et pour le monde entier: c’est un encouragement à devenir des compagnons de route et des témoins de la réconciliation; c’est le témoignage crédible que l’avenir ne se construit pas avec la force violente des armes, mais avec celle, douce, de la proximité. Confions à saint André Kim le rêve de paix de la péninsule coréenne, qui est toujours dans mes pensées et mes prières».

Confier l’Église aux jeunes à l’approche des JMJ 2027 

Le Pape a conclu en rappelant que les Journées mondiales de la Jeunesse de 2027 se tiendraient à Séoul, et qu’il souhaitait ainsi confier l’Église coréenne aux jeunes, tout en les mettant en garde contre «les faux mythes de l’efficacité et de la consommation». Or, selon François, «le cœur des jeunes cherche autre chose, il est fait pour des horizons beaucoup plus vastes». Il appelle donc les fidèles présents à prendre soin des jeunes, à les chercher, les écouter et leur annonce la beauté de l’Évangile «afin que, intérieurement libres, ils deviennent des témoins joyeux de la vérité et de la fraternité».

60 ans de relations diplomatiques

Cette année marque les soixante ans des relations diplomatiques entre la Corée du Sud et le Saint-Siège. À cette occasion, selon l’agence de presse coréenne Yonhap News Agency, le conseiller présidentiel pour la société civile Kang Seung-kyoo est en déplacement au Vatican jusqu’au lundi 18 septembre. D’après le communiqué de presse du bureau présidentiel, le représentant sud-coréen est chargé de transmettre la gratitude du président sud-coréen au tout premier État à avoir envoyé une délégation diplomatique en Corée après la libération de la colonisation japonaise (1910-1945).

Source : VATICANNEWS, le 16 septembre 2023

CORÉE DU SUD- Le 16 septembre, bénédiction de la statue de Saint-André Kim Taegon, dans une niche extérieure de la Basilique Saint Pierre

Une statue en marbre de saint André Kim Taegon (1821-1846), premier prêtre et martyr de Corée, sera installée dans une niche à l’extérieur de la basilique Saint-Pierre et bénie le 16 septembre prochain, jour de la « naissance au ciel » de saint André.

L’idée, soutenue et promue par la Conférence épiscopale de Corée, est née à l’issue des célébrations organisées pour commémorer le 200e anniversaire de la naissance de la sainte et réunira à Rome une importante délégation de plus de 300 membres de l’Église coréenne qui se rendront au Vatican pour l’occasion, parmi lesquels des évêques, des prêtres, des religieuses et des laïcs.

Les fidèles coréens seront reçus en audience privée par le Pape François dans la matinée du 16 septembre.
« Nous sommes très heureux que le Pape François ait accepté notre proposition. C’est un grand honneur pour notre Église coréenne, qui est très attachée à la figure de ce saint.

Nous croyons et espérons qu’il sera de plus en plus aimé et que son intercession sera invoquée par les fidèles du monde entier « , a déclaré à l’Agence Fides le Cardinal Lazarus Heung-sik You, ancien évêque de Daejeon, aujourd’hui Préfet du Dicastère du Vatican pour le clergé, qui présidera la messe qui sera célébrée, en coréen, dans la basilique Saint-Pierre à 15 heures, le samedi 16 septembre, avec l’assemblée des fidèles venus de Corée.

À 16h30, avec le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique, il y aura la bénédiction solennelle et l’inauguration de la statue du saint coréen.


Haute de près de 4 mètres et pesant environ 6 tonnes, l’œuvre a été réalisée en marbre de Carrare par le sculpteur coréen Han Jin-Sub, qui a travaillé avec l’artiste italien Nicolas Stagetti dans la ville de Pietrasanta, en Versilia, considérée comme la « capitale internationale de la sculpture ».

« Après avoir reçu la commande du Saint-Siège, raconte Han Jin-Sub, j’ai cherché des informations pour créer l’image. J’ai présenté plusieurs esquisses et le Saint-Siège a choisi la version dans laquelle Saint-André est représenté les bras écartés, en tenue traditionnelle coréenne ».


Sur le nombre total de martyrs coréens, estimé à environ dix mille, le martyre de 103 croyants est connu et documenté, le premier étant Andrew Kim Taegon.

Né en 1821 dans une famille de chrétiens convertis, Andrew Kim a été baptisé à l’âge de 15 ans. Il a étudié dans un séminaire à Macao et a été ordonné prêtre en 1845, devenant ainsi le premier prêtre catholique de Corée.

Il a été arrêté et persécuté pour ses efforts d’évangélisation sous le règne de la loyale dynastie Joseon et a été exécuté par décapitation le 16 septembre 1846, à l’âge de 25 ans. Le pape Jean-Paul II a canonisé 103 martyrs coréens, dont Andrew Kim Taegon, lors de sa visite en Corée du Sud en 1984. Parmi les martyrs coréens figurent également dix missionnaires français des « Missions étrangères de Paris ».


Le 24 mai, le Pape François, lors de la catéchèse de l’audience générale, reprenant le cycle des témoins exemplaires qui enseignent le zèle apostolique, a déclaré : « Regardons le martyr et premier prêtre coréen St André Kim Tae-gon.

L’évangélisation de la Corée a été faite par des laïcs, il n’y avait pas de prêtres, sommes-nous capables d’une telle chose ? Il y a environ 200 ans, la terre coréenne a été le théâtre d’une persécution très sévère de la foi chrétienne.

Croire en Jésus-Christ, dans la Corée de l’époque, signifiait être prêt à témoigner jusqu’à la mort ». « Le chrétien est par nature un témoin de Jésus. Saint André Kim et les autres fidèles coréens ont montré que le témoignage de l’Évangile donné en temps de persécution peut porter beaucoup de fruits pour la foi », a déclaré le pape.

Source : Agence Fides, le 9 septembre 2023

En Corée du Sud, des chrétiens nourrissent les plus démunis

En Corée du Sud, des chrétiens nourrissent les plus démunis

« Un ami dans la rue », c’est ainsi que de jeunes catholiques voient les personnes démunies dans les rues de Séoul. Pétris de charité chrétienne, ils vont à la rencontre de ces derniers pour leur apporter de la nourriture dans une société où prévaut l’obligation de compétitivité dès l’enfance..

En Corée du Sud, où la pression sociale est forte, une quarantaine de personnes se suicident chaque jour en moyenne. La pauvreté croissante vient aggraver le sentiment de solitude alors qu’un sondage de 2019 pour le quotidien Hankyoreh indiquait qu’environ le tiers des jeunes et des plus anciens se voyaient comme des ratés.

Face à l’inflation qui écrase encore davantage les plus fragiles, de jeunes catholiques se promènent dans la gare de Séoul, vêtus de gilets vert clair et munis de boîtes à repas. Ils sont animés d’une mission : trouver les sans-abri et les personnes souffrant de faim.

Ce groupe porte un nom, « milal » qui signifie « grain de blé », une allusion aux mots du Christ dans l’Évangile de Jean quant au grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit. Les bénédictions que portent ces jeunes chrétiens se présentent sous forme d’une cinquantaine de paniers-repas contenant chacun des plats coréens traditionnels tels que le bulgogi ou du kimchi.

Alors que Milal existe sous son nom coréen dans divers pays, c’est en mai 2021 que le mouvement a été créé en Corée du Sud, au cours de la pandémie de Covid-19 qui a appauvri et affamé des milliers de personnes dans le pays.

Les bénévoles collectent des dons pour préparer chaque semaine de la nourriture pour les démunis. Ils considèrent qu’il s’agit là d’un témoignage d’amour chrétien, comme l’explique leur responsable, Stephen Kim Hyeong-seon :

« En agissant avec Milal, je peux mettre en pratique les enseignements de l’Église, que je n’avais compris que de manière intellectuelle. »

Il arrive que les bénévoles et les sans-abri participent à de petites réunions de prière pour la « paix dans la péninsule coréenne » et pour la « paix en Ukraine ».

Se reconnaître dans le visage des démunis

De son côté, sœur Scholastique Yoon Hye-jeong, une religieuse salésienne, aide les sans-abri dans le cadre de la Gilbeot Love Community, créée par le père John Lee Jae-eul, aumônier de la Société de Saint-Vincent-de-Paul de l’archidiocèse de Séoul. Au début, cinq jeunes volontaires l’accompagnaient, ils sont désormais 35.

Selon ces jeunes, un bol de riz ou un verre de boisson les aide à se lier d’amitié avec les pauvres de la rue et à pénétrer dans le monde des personnes démunies qui luttent chaque jour pour joindre les deux bouts, comme le relate Catherine Park Seul-ji :

« Lorsque je les ai rencontrés, j’ai senti qu’ils n’étaient pas différents de moi, mais plutôt comme ma mère et mon père. »

Susan Yoon Song-hee abonde dans son sens et considère comme une bénédiction de pouvoir soutenir les pauvres :

« Je suis reconnaissante à Dieu de m’utiliser comme un outil pour apporter de l’amour à ceux qui sont dans le besoin. »

Bien que la Corée du Sud soit une nation économiquement développée, environ 15 % des 51,6 millions d’habitants du pays vivent encore dans la pauvreté. Ce sont surtout des organisations religieuses chrétiennes et bouddhistes qui prennent en charge les démunis en fournissant des repas gratuits, mais aussi un peu d’argent depuis 1990.

Le jeudi, nombreuses sont les personnes âgées à faire la queue devant les églises pour recevoir quelques pièces de monnaie, un goûter. Elles étaient déjà 300 à 500 devant les lieux de culte en 2015.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shuettrstock/ Juliana F Rodrigues

Source : INFOCHRETIENNE, le 23 mai 2023

CORÉE DU SUD – « Un long voyage entre les mains de Dieu ». L’aventure missionnaire de Sœur Adriana, 62 ans au service du peuple coréen

FMA

Rome (Agence Fides) – « Je suis arrivé à Séoul et tout était détruit. Il ne restait que la cathédrale et la gare centrale ».

Ainsi commence l’histoire de Sœur Adriana Bricchi, missionnaire des Filles de Sainte Marie Auxiliatrice (FMA). Plus de 60 ans de mission parmi le peuple coréen, un parcours plein de surprises qu’elle raconte dans le témoignage donné à l’Agence Fides comme « mon long voyage entre les mains de Dieu ».

Une aventure missionnaire qui traverse aussi les peurs et les espoirs, les souffrances et les attentes de paix qui ont marqué les dernières décennies de la péninsule divisée, et des gens qui y vivent.

Sœur Adriana, religieuse salésienne depuis 1957, n’avait que 27 ans lorsqu’elle est arrivée en Asie, en octobre 1959. Le dernier jour de cette même année, elle a commencé sa longue mission en Corée.

Le pays, dévasté et exsangue par la guerre civile entre le nord et le sud, connaît une situation sociale que Sr Adriana qualifie d' »inimaginable » : « En repensant à cette époque, je suis chaque fois étonnée de voir le miracle que la Corée a fait pour se remettre sur pied ».

Les premières sœurs salésiennes sont arrivées à Séoul en 1957 et se sont installées dans une maison près de l’église paroissiale. Elles en ont ensuite ouvert une autre à Gwangju, à l’extrême sud de la Corée.

“Quand je suis arrivée », se souvient Sœur Adriana, « nous étions trois religieuses dans la maison paroissiale où les Salésiens venaient également d’arriver. Je me souviens du froid glacial, d’un gel sans neige. Dans la maison de Gwangju, nous avons créé un collège, qui s’est ensuite transformé en lycée, tandis que dans la paroisse, nous avions un jardin d’enfants. Nous rendions visite aux familles et aux malades de l’hôpital voisin.

À cause de la difficulté de la langue, nous avons dû attendre un certain temps avant de pouvoir donner des cours de catéchisme, que nous avons ensuite commencé grâce à une religieuse salésienne coréenne qui avait été au Japon pour se former. Au début, ne connaissant pas la langue, je me suis consacrée aux enfants de l’oratoire, qui était très florissant.

Les enfants jouaient et avaient aussi quelques morceaux de pain et du lait que nous allions chercher dans les camps militaires américains qui se trouvaient encore dans le pays. Parmi ces enfants, certains sont devenus prêtres, d’autres religieuses, et ce fut pour moi une expérience merveilleuse. Bien que je ne puisse pas parler, nous avons communiqué cœur à cœur ».

Dans la paroisse dédiée à Jean Bosco, les catholiques chérissent déjà la mémoire d’un prêtre coréen tué pendant le conflit et vénéré comme martyr. Aujourd’hui, cette église est devenue une grande paroisse, fréquentée par au moins un millier de catholiques. « 

Nous sommes restées là jusqu’à ce que nous déménagions dans la banlieue, pour être rappelées dans cette même paroisse entièrement rénovée », se souvient Sœur Adriana, en renouant les fils de son aventure missionnaire. Actuellement, nous sommes une soixantaine de sœurs dans notre maison ».

Le récit de Sœur Adriana expose aussi sans emphase des données éloquentes sur la façon dont une chaîne de foi, d’espérance et de charité s’est développée au fil du temps autour du travail missionnaire des sœurs : il y a maintenant 260 sœurs salésiennes en Corée du Sud, réparties dans 32 maisons.

Les sœurs salésiennes de Corée ont également ouvert une maison en Mongolie. Des quatre maisons disséminées dans la métropole de Séoul, l’une est consacrée au jardin d’enfants, une autre aux jeunes filles de 13 à 20 ans qui devraient être en prison et que le gouvernement confie aux religieuses pour qu’elles s’occupent de leur réinsertion loin de la prison.

« Chaque jour – raconte Sœur Adriana à Fides – je passe une demi-heure avec elles, et pour moi c’est un moment plein de joie de les voir s’épanouir à nouveau : entourées d’amour, elles redeviennent ce qu’elles sont, selon le bon plan de Dieu pour leur vie ». Parmi les jeunes filles retirées de la vie carcérale par le travail silencieux des sœurs, on trouve des catholiques, des protestants et des non-chrétiens.

« Il m’est arrivé de demander à certaines d’entre elles : si vous voyiez Jésus, que lui demanderiez-vous ? Elles ont répondu qu’elles lui diraient : « Jésus, pardonne-moi, j’ai mal agi, mais quand je quitterai cette maison, je m’engagerai à bien me conduire.

Dans la troisième maison, au centre de Séoul, les sœurs salésiennes offrent une formation aux nouvelles vocations (une année d’aspiranat et une année de postulat).

Dans la quatrième maison, un centre de jeunes propose des programmes d’éducation et d’assistance sociale pour les personnes en situation difficile. « On m’a dit, rapporte Sœur Adriana, qu’il y avait des gens qui ressemblaient vraiment à des démons et qu’ils essayaient d’aider tout le monde. Lorsqu’elle était plus jeune, Sœur Adriana s’est également occupée de trois internats pour écolières.

Parmi elles se trouvaient des étudiantes universitaires avec lesquelles elle a créé une école gratuite pour les jeunes filles qui ne pouvaient pas poursuivre leurs études pour des raisons financières.

« Aujourd’hui encore, ces anciennes étudiantes viennent me voir avec beaucoup de gratitude ». Sur l’île de Jeju, la plus grande île de Corée, les sœurs salésiennes disposent également d’un centre de jeunes où des jeunes filles envoyées par toutes les écoles du pays viennent suivre une formation de trois jours. « Séoul, ajoute Sœur Adriana, est aujourd’hui une très grande ville où vivent dix millions de personnes, et il y a actuellement des millions de catholiques dans tout le pays.

Lorsque je suis arrivé dans les années 1960, il y avait 500/600 catholiques. Bien que le catholicisme soit entré en Corée dans les années 1700, après l’expulsion des catholiques, il est revenu dans les années 1800 avec des missionnaires américains, italiens et français qui ont accompli un travail intense.

Le peuple coréen », conclut la missionnaire, « a un sens religieux particulier, comme en témoignent de nombreux bouddhistes admirables qui œuvrent pour le bien. Parmi les jeunes femmes qui ont fréquenté nos internats, beaucoup sont devenues des religieuses catholiques et travaillent aujourd’hui dans les paroisses, et lorsqu’elles viennent nous rendre visite, on peut voir que la foi qu’elles ont rencontrée pendant les années passées à l’internat s’est conservée en elles.

Cette expérience communautaire est, à mon avis, la plus belle des expériences. Bien sûr, il est important et beau de prêcher, mais la vie partagée ensemble à la lumière et sur le chemin de la foi est la manière la plus intense de faire la mission, et aussi de changer les structures et les formes de la vie ecclésiale, de sorte que tout dans l’Église ne serve qu’à annoncer l’Évangile ». Sœur Adriana a aujourd’hui 91 ans. La passion missionnaire garde son cœur jeune.

Ces jours-ci, elle est à Rome pour le Cours de Formation Missionnaire Permanente Ad Gentes, du 7 au 31 mai 2023, promu par le Secteur des Missions Générales de l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice, avec une quinzaine de sœurs du monde entier.

Le cours vise à « réveiller la fraîcheur originelle de la fécondité vocationnelle missionnaire ». Un « retour aux sources » pour raviver la passion missionnaire selon l’esprit suggéré par la phrase de Don Bosco « da mihi animas coetera tolle » (Donne-moi les gens ; les biens, prends-les pour toi).

Source: Agence Fides, 24 mai 2023

CORÉE DU SUD – Statistiques de l’Eglise : les catholiques représentent 11,3% de la population

Séoul (Agence Fides) – Le nombre de croyants catholiques coréens, recensés dans 16 diocèses du pays en 2022, est de 5.949.862, soit une augmentation de 0,2% (11.817) par rapport à l’année précédente. Selon les données recueillies à la fin de l’année 2022, la proportion de croyants par rapport à la population totale de la Corée (52 628 623) est de 11,3 %, comme l’année précédente.

Par rapport à 2021, la population totale du pays a diminué de 104 077 personnes, mais le nombre de catholiques a légèrement augmenté.

C’est ce qui ressort de l’annuaire « Statistics of the Korean Catholic Church 2022 », publié ces derniers jours par la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud.

L’étude contient des données actualisées au 31 décembre 2022 et a été réalisée en interrogeant les paroisses, les associations et congrégations religieuses masculines et féminines, les établissements d’enseignement et les organismes impliqués dans le travail pastoral.

Parallèlement aux statistiques, le « Korean Catholic Pastoral Research Institute », un institut de la Conférence épiscopale, a également publié une analyse des tendances relatives à la présence de l’Église catholique et de ses institutions dans la société coréenne.


Selon les statistiques, le nombre moyen de participants à la messe dominicale en 2022 était de 699 681, soit 11,8 % de l’ensemble des fidèles. Cela représente une augmentation de 3 % par rapport à 2021, et reflète la situation en 2022, lorsque les restrictions liées à la pandémie sur la participation à la messe dominicale ont été levées. Toutefois, il convient de noter qu’en 2019, les participants représentaient 18,3 % de l’ensemble des croyants.


Le nombre de nouveaux baptêmes en 2022 est de 41 384, soit une augmentation de 13,3 % par rapport à 2021 (36 540 personnes). Le baptême est classé en trois types : le baptême d’enfant, le baptême d’adulte et le baptême de mort.

Le taux d’augmentation du baptême des adultes est de 9,3 % et le taux d’augmentation du baptême des mourants est de 16 %. En ce qui concerne le baptême des enfants, qui peut être un indicateur de la transmission de la foi, on observe une diminution moyenne de 7,2 % entre 2015 et 2019, mais 2022 a montré une augmentation de 22,1 % par rapport à 2021.


Le nombre de confirmands, de malades demandant le sacrement de l’onction, de premières confessions et de premières communions a enregistré une légère augmentation par rapport à 2021.


Le texte note également que le nombre de prêtres a légèrement augmenté et que le nombre de religieux a diminué : le nombre total de prêtres est de 5 703, soit 77 de plus que les 5 626 de l’année précédente. Il y a 2 cardinaux, 40 évêques et 5 661 prêtres (5 515 Coréens et 146 étrangers).

Le nombre de prêtres membres d’ordres religieux a augmenté de 16 pour atteindre 826, et le nombre de prêtres de communautés de vie apostolique est de 149, soit une augmentation de 2 par rapport à l’année précédente. En 2022, 96 diacres ont été ordonnés prêtres, soit 3 de plus que l’année précédente.


Parmi les croyants laïcs, la proportion est de 42,9% d’hommes (2 551 589) et de 57,1% de femmes (3 398 273). Selon l’âge, la proportion de croyants âgés de 65 ans et plus est de 26,4 %. Les zones métropolitaines (Séoul, Incheon, Suwon, Uijeongbu) abritent 55,9% du nombre total de croyants (3 326 925 personnes au total). Le nombre de paroisses (districts administratifs où résident les prêtres) est de 1 784, soit 5 de plus que l’année précédente.


Le nombre d’organisations ecclésiastiques s’élève à 173, auxquelles s’ajoutent deux ordres religieux féminins. Il y a 1 602 hommes consacrés, répartis dans 48 ordres religieux, et 9 974 femmes, réparties dans 125 congrégations religieuses. Au total, 227 novices se préparent à prononcer leurs vœux et portent pour la première fois l’habit de religieux consacré.


En ce qui concerne les activités missionnaires « ad gentes », le nombre de missionnaires coréens à l’étranger est de 1 007, soit 108 de moins que l’année précédente. Il y a 244 prêtres, 55 consacrés et 700 religieuses, tandis que le nombre de missionnaires laïcs est de 8 (2 de plus que l’année précédente).


Source : Agence Fides, le 3 mai 2023

CORÉE DU SUD – La croix en fil de fer barbelé, symbole de paix et de réconciliation

CORÉE DU SUD – La croix en fil de fer barbelé, symbole de paix et de réconciliation

 » C’est la plus belle croix du monde « , a déclaré le président coréen Moon-Jae In, lors de l’inauguration de l’exposition intitulée  » Le fil barbelé devient un symbole de paix « , organisée par le ministère de l’Unification de la République de Corée, ouverte au public du 29 octobre au 7 novembre dans l’église Saint-Ignace de Loyola à Rome. L’exposition comprend 136 croix réalisées par le sculpteur Kwon Daehun, professeur de sculpture à l’université nationale de Séoul, qui a utilisé les fils barbelés qui marquaient la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. Il a utilisé le fil barbelé qui marquait la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord et l’a fondu pour créer une œuvre artistique appelée « Croix de la paix ». « La croix exprime le désir ardent du peuple coréen de mettre fin à la guerre et de parvenir à la paix », a fait remarquer le président Moon, qui est catholique, citant le passage de la Bible « Ils forgeront leurs épées pour en faire des socs de charrue, leurs lances pour en faire des faucilles » (Is 2, 1-5).  


L’installation, composée de 136 croix réalisées avec des matériaux provenant des palissades érigées pour délimiter la zone démilitarisée de Corée, a été bénie et consacrée il y a quelques jours par le Cardinal Andrew Yeom Soo-jung, Archevêque émérite de Séoul. L’initiative a une signification symbolique et une finalité culturelle et politique : elle vise à susciter l’intérêt du monde entier, en essayant de faire prendre conscience de la nécessité de parvenir à une paix durable dans la péninsule coréenne, comme l’a expliqué le ministre de l’Unification, qui était également présent lors de l’inauguration. En lançant un message de paix et de réconciliation à travers une œuvre de nature spirituelle, a déclaré le ministre à Fides, le gouvernement coréen a voulu reconnaître la contribution de l’Église catholique qui a toujours œuvré pour la paix, l’amour, la justice, la démocratie et les droits de l’homme.


À ce stade, alors que nous devons renouer le dialogue et la coopération pour apporter l’unité et la prospérité à notre péninsule, nous attendons beaucoup du rôle de l’Église catholique à cet égard.  
Le sculpteur Kwon Daehun, qui était présent à la cérémonie, a expliqué : « L’œuvre résume la souffrance des chrétiens coréens et leurs aspirations à la paix. En le réalisant, dit-il, j’ai ressenti une profonde compassion.

Source: Agence Fides, 30 octobre 2021