«Arrêtez la violence!» : l’appel du Pape pour la Birmanie et le Paraguay

Le Pape François lors de l'audience générale - 17 mars 2021Le Pape François lors de l’audience générale – 17 mars 2021  (Vatican Media)

«Arrêtez la violence!» : l’appel du Pape pour la Birmanie et le Paraguay

Au terme de l’audience générale de ce mercredi 17 mars, le Saint-Père a fait part de sa vive préoccupation face à la situation au Paraguay et en Birmanie, rappelant l’importance du dialogue pour dépasser les conflits. 

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Une fois de plus, avec une grande tristesse, je ressens le besoin de rappeler la situation dramatique en Birmanie, où tant de personnes, en particulier des jeunes, perdent la vie pour apporter de l’espoir à leur pays», a déclaré François depuis la bibliothèque du Palais apostolique, ce mercredi 17 mars. Dans une formulation rappelant l’image de la religieuse birmane agenouillée face aux forces de police, le Saint-Père a fait part de sa profonde solidarité avec la population et de son désir de paix pour ce pays d’Asie du Sud-Est: «Je marche dans les rues de Birmanie et je dis: arrêtez la violence! Je tends les bras et je dis: que le dialogue l’emporte !», a-t-il lancé. Un mois et demi après le coup d’État du 1er février dernier, la peur continue de régner en Birmanie. Plus de 180 civils ont été tués par les forces de sécurité au cours de la répression, d’après un récent bilan l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). L’armée, sourde aux appels internationaux, semble plus déterminée que jamais à réprimer la contestation. Ce dimanche, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, avait demandé à mettre fin aux effusions de sang et à «libérer les innocents».

Paraguay: le Pape met en garde contre la violence «autodestructrice» 

Toujours au terme de l’audience générale, le Souverain Pontife s’est également dit «préoccupé par les nouvelles en provenance du Paraguay». «Par l’intercession de Notre-Dame des Miracles de Caacupé, je demande au Seigneur Jésus, Prince de la Paix, que nous trouvions le chemin d’un dialogue sincère pour trouver des solutions adéquates aux difficultés actuelles, et ainsi construire ensemble la paix tant désirée», a-t-il prié, avant de rappeler que la «violence est toujours autodestructrice. On ne gagne rien, mais on perd beaucoup», a déclaré François.

Depuis le 5 mars, les manifestations se multiplient au Paraguay, afin de pousser le président à la démission. La gestion de la pandémie de coronavirus par le gouvernement suscite la colère de la population de ce pays enclavé d’Amérique du Sud. Les évêques du pays sont intervenus pour appeler à l’apaisement, regrettant que les manifestations aient été «entachés d’actes violents qui ont fait des blessés parmi les manifestants et la police». 

Source: VATICANNEWS, le 17 mars 2021

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 17 MARS 2021 À ROME

Audience générale: l’Esprit Saint « écrit l’histoire de l’Église et du monde »

Lors de l’audience générale qu’il a tenue dans la bibliothèque du palais apostolique, le Pape a exploré la prière comme relation avec la Sainte Trinité, et en particulier avec l’Esprit Saint, sans qui il n’y a pas de relation avec le Père ou le Fils. Sa présence vivifie le croyant, appelé à maintenir son feu d’amour sur la terre.

L’Esprit est un «don fondamental», il ouvre notre cœur à la présence de Dieu, «nous transforme en profondeur et nous fait expérimenter la joie émouvante d’être aimés par Dieu comme de vrais enfants.»  Il nous rend le Christ présent et offre aux chrétiens de chaque temps et chaque lieu la possibilité de le rencontrer. Car le Christ n’est pas un personnage historique du passé, a insisté le Pape, «il n’est pas éloigné, il est avec nous» et l’Esprit éduque encore ses disciples, comme il le fit pour Pierre, Paul et Marie de Magdala.

Beaucoup d’hommes et de femmes ont vécu cette expérience de la prière, par laquelle l’Esprit les a formés «selon la mesure du Christ». En ces personnes, «palpite une vie différente», note le Saint-Père qui se réfère non seulement aux ermites, moines et moniales, mais aussi à des personnes communes, qui elles aussi, «ont tissé une longue histoire de dialogue avec Dieu, parfois de lutte intérieure qui purifie la foi». Ces orants ont cherché Dieu dans l’Évangile, l’Eucharistie, le service aux frères et sœurs en difficulté, et ce faisant, ont conservé «sa présence comme un feu secret».

Maintenir le feu de l’amour

Et la première tâche du chrétien est de maintenir ce feu de l’Esprit sur la terre, ce feu de l’amour sans lequel «les prophéties s’éteignent, la tristesse l’emporte sur la joie, l’habitude remplace l’amour, le service se transforme en esclavage». Et le Pape de prendre l’exemple de la petite lampe qui brille devant le tabernacle, jour et nuit, en silence: «personne ne la voit, pourtant elle brûle devant le Seigneur».

L’Esprit est maitre de prière, enseigne le catéchisme de l’Église catholique. Souvent, l’envie de prier est absente, ou bien nous prions avec la bouche tandis que le coeur est absent, remarque encore le Pape. «C’est le moment de dire à l’Esprit: « Viens Esprit Saint, réchauffe mon coeur, viens et apprends-moi à prier, apprends-moi à regarder le Père, à regarder le Fils. Apprends-moi comment est le chemin de la foi. Apprends-moi comment aimer et surtout apprends-moi à avoir une attitude d’espérance »», a développé le Souverain Pontife pour qui il s’agit d’appeler l’Esprit continuellement afin de le rendre présent dans nos vies.

Ainsi donc, c’est l’Esprit Saint qui «écrit l’histoire de l’Église et du monde», a fait observer François. «Nous sommes des pages ouvertes, disponibles à recevoir sa calligraphie. Et en chacun de nous l’Esprit compose des œuvres originales, car il n’y a jamais un chrétien complètement identique à un autre. Dans le domaine infini de la sainteté, l’unique Dieu, Trinité d’Amour, fait fleurir la variété des témoins: tous égaux en dignité, mais également uniques par la beauté que l’Esprit a voulu libérer en chacun de ceux que la miséricorde de Dieu a rendu ses enfants». Et de conclure cette catéchèse en incitant les fidèles une fois encore à s’adresser directement à l’Esprit, à l’appeler à travers cette «belle prière»: «Viens Esprit Saint».

Source: VATICANNEWS, le 17 mars 2021