Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,49-53.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.

Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Acclamons et partageons la parole de Dieu !
COMMENTAIRE :
Saint Jean d’Avila (1499-1569)
prêtre, docteur de l’Église
Lettres de direction, 74 (in Lectures chrétiennes pour notre temps, fiche K6; trad. Orval; © 1973 Abbaye d’Orval)
Ayons des cœurs embrasés !
Hélas, quelle n’est pas notre misère ! Nous restons loin de Dieu et nous en souffrons si peu que nous ne le sentons même pas ! Je crois que la cause de notre tiédeur réside dans le fait que tant que l‘on n’a pas goûté à Dieu, l’on ne peut pas savoir ce que c’est que d’avoir faim, ni ce que c’est que d’être rassasié. C’est pour cela que nous n’avons pas faim de lui et que nous n’avons jamais assez des créatures. Notre cœur reste froid, il se partage entre Dieu et les choses créées, il est paresseux, sans force et sans goût pour les choses de Dieu. Or le Seigneur veut à son service, non pas des âmes tièdes, mais des cœurs embrasés au feu qu’il apporta sur terre et qu’il veut voir brûler (cf. Lc 12,49). Pour que ce feu brûle, il s’est laissé consumé sur la Croix. Il voulait que nous ramassions du bois de la Croix, afin de nous réchauffer à sa flamme et de répondre par l’amour à son immense amour ; car il est juste que nous soyons navrés d’une douce plaie d’amour quand nous voyons qu’il est non seulement blessé, mais mis à mort pour notre amour. Oui, il est juste que nous soyons la proie de l’amour de celui qui s’est livré par amour à des mains cruelles (…) Si le feu commence à prendre en nous, ayons soin de le couvrir de peur que le vent ne l’éteigne. Cachons-le sous la cendre de l’humilité et du silence, et il ne mourra pas. Mais surtout approchons du feu qui flambe et qui embrase, je veux dire de Jésus Christ notre Seigneur au Saint-Sacrement. Ouvrons notre âme, la bouche de notre désir et courons étancher notre soif à la source d’eau vive.
LECTURES :
Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 3,14-21.
Frères, je tombe à genoux devant le Père,
de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom.
Lui qui est si riche en gloire, qu’il vous donne la puissance de son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur.
Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour.
Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur…
Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu.
À Celui qui peut réaliser, par la puissance qu’il met à l’œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir,
gloire à lui dans l’Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations dans les siècles des siècles. Amen.

Psaume 33(32),1-2.4-5.11-12.18-19.
R/ Toute la terre, Seigneur, est remplie de ton amour. (Ps 32, 5b)
Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
