Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 17,10-13.
Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus :
« Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »

Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place.

Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.
Acclamons et partageons la parole de Dieu !

COMMENTAIRE :
Saint Ambroise (v. 340-397)
évêque de Milan et docteur de l’Église
Élie et le jeûne ; PL14, 697 (in Le saint Prophète Élie d’après les Pères de l’Église; textes présentés par les carmélites du Monastère Saint-Élie; trad. Coll. Spi. Or. n° 53; Éd. monastiques–Abbaye de Bellefontaine 1992, p.227 rev.)
« Il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie » (Lc 1,17)
Qu’est-ce que le jeûne, sinon l’essence et l’image du ciel ? Le jeûne est le réconfort de l’âme, la nourriture de l’esprit. Le jeûne est la vie des anges ; le jeûne est la mort du péché, la destruction des fautes, le remède du salut, la racine de la grâce, le fondement de la chasteté. Par cette échelle, on parvient plus rapidement auprès de Dieu. Élie est monté par cette échelle, avant de monter par le char ; et en partant vers le ciel, il a laissé à son disciple cet héritage de la sobriété et de l’abstinence (cf 2R 2,11-15). C’est dans cette force et cet esprit d’Élie que Jean est venu (Lc 1,17). En effet, au désert lui aussi s’adonnait au jeûne, et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage (Mt 3,4). Pour cette raison, celui qui l’avait emporté par sa maîtrise de soi sur la capacité de la vie humaine a été considéré non comme un homme, mais comme un ange. Nous lisons à son sujet : « Il est même plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon ange devant ta face pour préparer le chemin devant toi » (Mt 11,9-10 grec ; Ex 23,20). Qui aurait pu par une force humaine monter sur des chevaux de feu, sur un char de feu, mener une course à travers les airs [comme Élie], sinon celui qui avait transformé la nature du corps humain par la force du jeûne qui lui accorde une nature impérissable ?

LECTURES :
Livre de l’Ecclésiastique 48,1-4.9-11.
Le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche.
Il fit venir la famine sur Israël, et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre.
Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu.
Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?
Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ;
toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob…
heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis ; nous aussi, nous posséderons la vraie vie.

Psaume 80(79),2ac.3bc.15-16a.18-19.
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim,
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
